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CAMEROUN : La femme aux multiples cordes

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Copyright Mario Epanya

Joëlle Esso est Camerounaise. Peintre, comédienne, danseuse, illustratrice, chanteuse, auteur-compositeur, la scène est son école. Elle a accompagné divers artistes : Jean-Michel Jarre, Céline Dion, Dee Dee Bridgewater, Barbara, Carole Fredericks, Touré Kunda, Sam Mangwana, Monique Seka, Nicoletta, Yannick Noah… Puis le besoin d’exprimer ses propres émotions se manifeste. Ce tourbillon de cultures et de styles appelle à une pause, une expression minimaliste, une écoute intérieure, un retour à la Terre-Mère. Elle puise dans son terroir. C’est à ce voyage que vous êtes conviés à travers les dix titres de l’album « Mungo ! » Elle a composé la musique du film « Les Saignantes » de JP Bekolo Obama (2005) passé dans plusieurs festivals de cinéma. Elle a chanté dans le documentaire « Plume » de Régis Ghezelbash (2006) pour le musée du Quai Branly. Ses chansons ont illustré la pièce « Le Bel Indifférent » de Cocteau au théâtre du Guichet Montparnasse (Paris, 2006). Elle a bien voulu répondre aux questions de la rédaction de Ze-africanews.com.

Ze-africanews.com : Comment êtes-vous arrivée à la musique et la chanson ?

Je n’avais jamais songé à ce métier, mon domaine était plutôt le dessin, grâce à une rencontre avec la regrettée Abeti Massikini, dont j’exécutais le portrait, je me suis retrouvée plongée dans ce milieu. Abeti m’a appris à danser, ensuite j’ai rencontré le groupe Loketo, qui m’a donné ma première chance sur une scène. La défection inopinée d’un chanteur m’a valu mon premier solo avec eux. Ayant pris goût à la chose, quelques années plus tard la rencontre avec Georges Seba me conduit à chanter 15 ans dans sa chorale de gospel. Après une vingtaine d’années au service des chansons des autres, je me lance en solo en 2005 avec l’album « Mungo! ».

Ze-africanews.com : Pour vous c’est quoi une bonne musique, une belle chanson, un beau son ?

C’est quelque chose qu’on peut écouter et apprécier sans forcément en avoir la culture, ni comprendre la langue. Je ne dis jamais qu’une chanson n’est pas bonne, puisqu’il y a toujours quelqu’un quelque part qui va l’apprécier. C’est aussi une mélodie qui reste dans la tête et qu’on fredonne avec plaisir.

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Ze-africanews.com : Quels thèmes abordez-vous dans vos chansons ?

Je parle de l’Histoire, des relations entre les gens, aussi bien familiales, amicales qu’amoureuses; de l’amour, des traditions. Mais j’ai aussi des chansons qui parlent de moi, de mes parents, de mon village.

Ze-africanews.com : Vous venez de publier une bande dessinée, que représente pour vous ce pas dans l’écriture ?

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Copyright Mario Epanya

J’ai un peu tâtonné avant de trouver ma voie : école d’architecture, école d’imprimerie, école d’arts graphiques, fac d’Histoire de l’Art. Après une longue parenthèse musicale, j’ai opté pour l’illustration et la BD. »Petit Joss » est un projet qui me trottait dans la tête depuis très longtemps, mais je ne trouvais pas le temps de la mettre à exécution, étant occupée à illustrer des textes d’autres personnes… C’est surtout venu du désir de raconter une autre Afrique; j’ai écrit l’histoire que je ne trouvais pas en librairies. 

Ze-africanews.com : Quel rapport avez-vous avec votre pays d’origine ?

Je n’ai jamais coupé le contact avec le Cameroun, j’y retourne tous les 2 ans environ (j’aimerais y aller plus souvent). J’essaie de mener des actions (ateliers) afin d’aider les jeunes à se former dans des domaines artistiques tels que le dessin et le chant, pour ne pas laisser grandir une autre génération d’autodidactes.

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Ze-africanews.com : Comment êtes-vous tombée dans la chanson ?

Je dirais que c’est la chanson qui m’est tombée dessus, j’étais danseuse dans le groupe Loketo, et lors d’une tournée, un chanteur n’a pas pu être là, on m’a demandé de le remplacer au pied levé parce que je connaissais toutes les paroles que je fredonnais toujours lors des répétitions. Je n’en avais pas tellement envie car c’était la première fois, mais on ne m’a pas vraiment laissé le choix;). Après cette première expérience, j’y ai pris goût et c’est ainsi que je suis devenue choriste, puis des années plus tard, chanteuse solo. La chorale a aussi contribué à me donner de l’assurance en m’aidant à travailler l’oreille et maîtriser les harmonies.

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