Home SANTÉ MALI : Coumba Bah, humaniste de premier plan.

MALI : Coumba Bah, humaniste de premier plan.

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Mère de famille, femme de diplomate, femme d’affaires Coumba Bah est née à Bamako. Une femme d’exception dont la vie est remplie d’œuvres humanitaires. Un engagement facilité par sa propre histoire. Atteinte de drépanocytose 2 ans après sa naissance, une maladie dont 50% des cas ne survivent pas au-delà de 20 ans. Elle a su tenir grâce au sport et à l’affection de ses proches. Elle a voulu aider en retour en créant en 1994, l’association « Sida Afrique Internationale ».

Quel est le but de l’association « Sida Afrique Internationale »?

L’association a pour but la prévention, la prise en charge des malades et les orphelins du SIDA. Elle gère également l’aspect socio-économique de la maladie. Notre but est aussi de faire prendre connaissance des réels dangers de cette pandémie pour savoir comment l’éviter. Une mobilisation est indispensable !

Comment vous procédez lors de vos campagnes de prévention chez les jeunes ?

Les jeunes de 15 à 24 ans représentent deux sur cinq des nouveaux cas d’infection par le VIH/SIDA dans le monde, dont la plupart sont en Afrique. Cela signifie que près de 3500 jeunes sont infectés chaque jour par le virus à travers le monde. La plupart n’ont toujours pas accès à certaines informations, il faut leur donner les moyens de se protéger pour éviter l’infection. Nous devons protéger l’avenir de nos nations qui sont les jeunes, c’est un devoir.   

photo-coumba-bah-5Quels sont les objectifs de « Sida Afrique Internationale »?

Le monde s’est doté d’un ensemble d’engagements, d’actions et d’objectifs pour stopper et inverser la propagation du VIH/SIDA et intensifier l’accès universel à la prévention, au traitement, à la prise en charge et au soutien. Mon objectif est d’offrir un accès, la pauvreté est un facteur accélérateur de la maladie. La protection sociale est un droit pour tous.

Pourquoi un choix concentrer en Afrique ?

L’Afrique ne représente qu’une petite partie de la population mondiale mais 9 cas sur 10 d’infection par le VIH/SIDA y sont concentrés. 80% de tous les décès dû à la maladie sont en Afrique, où il tue dix fois plus d’êtres humains que la guerre. Dans neuf pays d’Afrique subsaharienne, plus de 10% de la population adulte est séropositive. Quelques exemples, au Botswana, en Namibie, au Swaziland et au Zimbabwe, 25 % de la population âgée de 15 à 49 ans est porteuse du VIH/SIDA. Nous portons une plus lourde charge en Afrique, mais surtout pour les communautés rurales. Nombreux sont les résidents urbains et travailleurs migrants qui rentrent dans leur village lorsqu’ils tombent malades, croyant pouvoir se soigner à travers la médecine  traditionnelle par ignorance, d‘où l‘importance de la sensibilisation. Par ailleurs, la transmission de mère à l’enfant c’est 300 000 bébés par an qui sont les victimes sur le continent africain. En somme, mon choix se concentre sur l’Afrique, car nous devons encore au vingt unième siècle faire face à nos traditions, à l’ignorance, et la pauvreté de notre continent.

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Comment vous est venue l’idée d’une association ?

En 1991, j’ai quitté Paris pour effectuer un voyage en Afrique qui m’a emmené au Zaïre actuelle Congo Kinshasa. Lors de ce voyage, j’ai rencontré un peuple dont j’ignorais la gentillesse et le mode de vie. J’ai lié une amitié avec une jeune femme, que je considérais comme une sœur de sang. Avec ma nouvelle amie, nous sommes allée à l‘Hôpital des maladies infectieuses Maman Yémo, où les malades manquaient énormément de nourritures. J‘ai donc pris la décisions de faire des dons sous forme de distributions d’argent (en franc Zaïre), seul moyen que j’avais à l’époque d’aider les malades sans passer par une organisation administrative, qui pouvait détourner ces fonds à profit personnel. Après quatre mois passé dans ce beau pays avec ma famille, je suis revenue à Paris. Je suis restée un mois et demi de silence sans avoir les nouvelles de mon amie. Je me suis alors inquiétée. Un jour, un membre sa famille m’appelle et m’explique qu’elle était entrain d’agoniser et refuse d’aller se soigner sachant ce qu‘elle avait. 10 mn avant sa mort, elle me transmit un message par le biais de sa mère : « Maman, je vais mourir, mais je tiens à ce que tu dises à ma sœur Coumba que j’ai le SIDA… ». La perte inattendue de cette personne m’a laissée un très grand vide de ma vie. C’est depuis ce jour, que j’ai pris la décision de m’engager entièrement pour la lutte contre le SIDA (Syndrome immunodéficience acquise). Les personnes séropositifs sont considérées comme des pestiférés et le sont toujours malheureusement. C’est pour eux que j’ai crée « Sida Afrique Internationale ».

       

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