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SENEGAL : Nafissatou Dia Diouf, femme de lettres confirmée.

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Nafissatou Dia Diouf, writer.

Nafissatou Dia Diouf est une écrivaine sénégalaise confirmée qui valse sous les sillons de la poésie, du roman et des livres de jeunesse. Une femme de littérature s’ouvre au monde avec un regard simple mais critique. « Un écrivain est par essence une véritable éponge qui prend son inspiration de tout ce qui l’entoure » dixit l’auteure. Ze-Africanews.com est allée à sa rencontre.

Ze-Africanews.com : Comment êtes-vous arrivée à l’écriture ?
Nafissatou Dia Diouf : Un écrivain est par essence une véritable éponge qui prend son inspiration de tout ce qui l’entour. J’écris depuis une quinzaine d’années, par passion et par vocation, puis, suite aux encouragements de mes lecteurs occasionnels (ma famille, mes proches, mes professeurs) et aussi grâce à des prix littéraires, j’ai pensé à « faire carrière », même si l’écriture n’est pas mon occupation principale.

Vous dites que le livre est un élément nécessaire dans l’éducation de l’enfant, pourquoi ?
Le livre a une fonction ludique mais aussi éducative. C’est un excellent complément à tous les outils didactiques que l’enfant pourrait trouver rébarbatifs et pour lesquels il pourrait faire un rejet. Le livre, en particulier le livre illustré permet à l’enfant de développer son imaginaire, de se construire et se projeter en futur adulte tout en apprenant sans en avoir l’air, des notions de vie. D’où la difficulté et la complexité d’écrire pour les enfants car ils ne savent pas tricher. Ils aiment ou ils n’aiment pas et préféreront aller taper dans un ballon si le livre qu’on leur propose n’est pas « à la hauteur ».

Vous touchez un peu à tout, vous avez écrit des nouvelles, de la poésie et la littérature jeunesse, dans quel genre littéraire vous rangez-vous ?
Aucun justement ! J’adore les nouvelles expériences. Je suis éclectique par définition. C’est vrai qu’il est plus aisé de rester dans ses zones de confort mais j’aime les défis et le stress (positif) qu’ils induisent. C’est souvent par opportunité, (une proposition, une commande, un concours) que je me lance dans une nouvelle aventure et je l’ai rarement regretté. Un écrivain selon ma définition doit être complet et à l’aise dans plusieurs genres littéraires car il y a tant de choses à explorer qu’une seule vie ne suffirait pas. Cela évite l’ennui et la lassitude.

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En 2009 vous recevez le prix « meilleur espoir littéraire » pour le prix littéraire Continental, que représente pour vous cette attention ?
C’est à la fois une récompense et une remise en question. Une remise en question parce que mon premier prix littéraire international, je l’ai reçu il y a douze ans et j’en ai reçu bien d’autres par la suite. J’ai été très fière mais en me disant à la fois que ce serait bien de rentrer définitivement dans la cour des grands, par un travail encore plus acharné, plus constant et une qualité encore meilleure de mes écrits. Certes, mon style évolue, j’ose aborder des sujets plus graves ou plus légers, moins conventionnels et mon écriture se départit peu à peu du « trop littéraire » ou « trop documenté ». Le début de la maturité, peut-être ?

En tant que femme africaine, le métier d’écrivain est-il quelque chose de difficile ?
Je dirais oui et non. Oui, parce que de nombreuses obligations sociales et familiales pèsent sur nous femmes africaines en plus des éventuelles obligations professionnelles (comme dans mon cas) et une lutte au quotidien pour se faire sa place. Mais je pense qu’il faut plutôt l’aborder avec sérénité, en se disant qu’on est juste des personnes qui ont des CULTURE. LIVRE choses à dire, avec une certaine sensibilité et une envie de partager. Certes, cela demande beaucoup de travail, cela demande de vaincre ses doutes et ses incertitudes, cela demande de faire des sacrifices, notamment sur le temps des loisirs, mais le résultat est très gratifiant, croyez-moi !

       

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