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AFRIQUE

[VISA] – Procédures d’obtention de visa pour étudier en France : Dans les couloirs du stress, de la détresse et… des dépenses faramineuses

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Les procédures d’obtention de visa pour étudier en France sont à l’opposé d’une promenade de santé. Les candidats doivent être prêts sur les plans physique, psychologique et financier. Ils sont plongés dans l’incertitude avec les lenteurs de traitement des dossiers, leur rejet avec des arguments parfois légers. Le fait de remplir tous les critères ne garantit pas l’obtention de visa. Parfois, avec les mêmes garanties, on peut accorder un visa à un candidat et le refuser pour l’autre. A la limite, la subjectivité guide les décisions des personnes chargées du traitement des dossiers. Dans ce reportage, les étudiants laissent éclore leur exaspération. 

Une équation à plusieurs inconnus. Poursuivre les études en France reste à l’état de rêve pour beaucoup d’Africains et de Sénégalais. C’est un long tunnel de stress, de détresse, d’efforts physiques. Il faut aussi être endurant sur le plan psychologique. Plusieurs projets de poursuivre les études dans l’hexagone sont tombés à l’eau. Les exigences financières ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Un indice révélateur : un étudiant dépense au bas mot 50.000 francs CFA rien que pour la paperasse. Alors que les frais de prise de rendez-vous oscillent entre 35.000 francs Cfa et 180.500 francs Cfa. Pour la livraison, il faudra débourser entre 11.000 et 22.000 francs CFA, sans oublier 750 pour un sms. Ces charges ne sont rien par rapport aux lenteurs de traitement des dossiers et les refus systématiques qui ne reposent sur rien dans la plupart des cas. Ce sont autant de faits qui exaspèrent les candidats. « Nous dénonçons  la lenteur notée dans le traitement de nos demandes de visa,  ensuite les frais de livraison (11000 francs à DAKAR et 22000 francs CFA hors DAKAR ) et sms ( 750 francs CFA) qu’ils nous exigent. Lors de mon premier dépôt effectué le 6 juillet et j’ai récupéré mon passeport le 27. Ce qui est anormal. On m’a collé un motif 2 (garant non solvable) alors que mon garant gagne presque 3900 € chaque fin du mois », objecte l’étudiante. Cette dernière est au regret de constater cette propension de l’uniformisation de la garantie. Autrement que tous les étudiants présentent l’accord de virement irrévocable.  « Ils veulent que tout le monde fasse des Avi (accord de virement irrévocable) alors que tout le monde n’a pas les moyens », avance l’étudiante. Elle est loin au bout de sa peine. L’année dernière, elle avait soumis son dossier  à l’Université d’Aix Marseille qui l’avait rejeté. En 2022, elle a repris le processus qui a été accepté par la même institution universitaire.  L’acception d’un dossier est le début du commencement d’un long processus et d’une série de dépenses. « Le financement de la procédure, j’ai tout fais avec mais propres moyens en sacrifiant ma bourse que je perçois chaque fin du mois. Mon papa ne m’a donné que 75.000 francs CFA », a-t-il relaté.  

Une attente angoissante

Âgée de 20 ans, l’étudiante N.D supporte en elle, la souffrance de tous les candidats désirant aller poursuivre leurs études en France. Le processus est un labyrinthe. L’attente est parfois insupportable. « J’ai déposé ma demande depuis le 4 juillet et jusqu’à présent, je n’ai pas eu de réponse. Ce qui est anormal. Je considère que c’est un manque de respect total envers nous. J’ai fait tout ce que je devais faire. Malheureusement, je risque de perdre la pré-inscription. Nous savons tous que les rentrées académiques commencent en septembre. Mais le consulat ne prend pas cela en compte », déplore N.D. L’étudiante actuellement en année de licence 2 s’est engagée dans le processus en 2019 alors qu’elle venait de décrocher son baccalauréat. Elle a vu ses nombreuses demandes de visa rejetées en se fondant sur des arguments légers. « J’ai eu effectué plusieurs demandes de visa. Elles ont été rejetées avec des motifs inadmissibles et acceptables. Tous ces motifs se résument à 2, 4 et 5 sans pour autant savoir les vraies raisons alors que nous avons bien rempli tous les critères demandés », dit-elle. L’étudiant ne s’amuse pas à faire le bilan de l’argent dépensé depuis 2019 à 2022. Un apothicaire se perdrait dans les décomptes.  Cela a été aussi décrit par d’autres étudiants. « Je ne sais pas au total ce que j’ai dépensé. Mais chaque année, je fais de la maçonnerie pour régler mes inscriptions et les frais via campus France. Nous avons constaté un manque de sérieux et une lenteur en matière de traitement des dossiers », fulmine l’étudiant.  

Les frais de visa et y compris le tarif de livraison ne sont pas remboursables. Cela est considéré comme inéquitable pour ceux qui en font la demande de visa. « L’ambassade nous refuse le visa sans nous rembourser les frais ni nous rendre les papiers qu’on avait fournis. On nous oblige à payer des frais de livraison à 11000 Francs Cfa juste pour les résidents à Dakar si on est dans une autre ville que Dakar, c’est 22.000 Francs Cfa  », relève l’étudiant. Il n’est pas né avec une cuillère d’or dans sa bouche. C’est avec ses économies et celles d’une de ses parentes qu’il assure la couverture des frais de dossier et de visa. 

Des lenteurs sans explication

Les services en charge de traitement des dossiers ne fournissent pas de réponses solides par rapport à la lenteur notée dans le traitement des dossiers. Ailleurs, la procédure est beaucoup plus rapide. En principe, après l’admission et le respect des critères, la procédure doit être accélérée. Mais ce n’est pas cela qui est observé au Sénégal. « Comment un étudiant qui a eu un garant qui gagne plus de 3000€ peut ne pas être en mesure de vous fournir 615€/ mois. C’est impossible .Nous ne pouvons pas tout dire mais en résumé nous ne sommes pas contents de cette situation. Nous sommes étonnés du silence des autorités sénégalaises », déplore notre interlocuteur.

La pilule est difficile à avaler pour beaucoup de personnes qui ne comprennent pas les raisons des rejets quasi systématiques en dépit des garanties présentées par les candidats. Un de nos candidats croit bel et bien qu’une personne qui a un salaire de 5.000 euros peut assurer la prise en charge d’un étudiant inscrit dans une université française. « J’ai déposé le visa le 13 juillet et j’ai reçu le passeport le 6 août presque 26 jours d’attente. C’est trop avec un refus motif 2. De plus, je veux déposer mais il n’y a que des rendez-vous pour le mois de septembre coïncidant avec le démarrage des cours en France. Il faut dire aussi qu’actuellement la plupart des universités françaises refusent de donner des dérogations », a fait savoir notre interlocuteur.

Le paroxysme des paradoxes

La comparaison des rejets ou de l’acceptation de certains dossiers laisse entrevoir le paroxysme des paradoxes. Le cas d’un étudiant inscrit en Master 1 économie du droit est illustratif. Pour sa première tentative de pré-inscription en 2020, sa demande a été acceptée.  L’étudiant avait un oncle résidant en France qui lui avait assuré la prise en charge financière. Donc, son hébergement était aussi assuré. En somme, il avait un dossier béton pour reprendre son expression. En débit de tout, son dossier n’avait pas pesé sur la balance. « L’ambassade m’a refusé le visa pour motif 5. Malgré tout, j’ai donné les papiers de garant à ma petite sœur qui a réussi à avoir le visa », compare l’étudiant.

Nouvelle chance, nouvel échec

En 2022, il dépose à nouveau son dossier. Si le dossier a été traité avec plus de célérité, au final, il a été rejeté en plus d’une garantie de 4.800.000 francs Cfa. « J’ai pu bloquer une somme de 4.800.000 francs Cfa  pour avoir beaucoup plus de sécurité par rapport au capital demandé par l’ambassade. Je souligne que c’est mon père et mon cousin qui m’ont aidé à mettre de côté cette somme. Malheureusement ils m’ont encore refusé le visa pour motif 2. Ce motif stipule que : « je ne dispose pas de ressources financières pour couvrir mes frais de toute nature durant le séjour en France », a rapporté l’étudiant.  En tout, il a dépensé 75.000  F Cfa pour les frais de dossier campus France, 18500 FCfa pour prendre un rendez-vous, 35000 F  Cfa pour le dépôt de visa, 22000 F Cfa pour la livraison hors Dakar et 750 F CFa pour un sms envoyé. C’est un vrai budget.

Source : Sénéweb / Par Absa Hane

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GUINÉE – La junte ordonne des poursuites contre l’ex-président Condé pour « trahison »

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La junte au pouvoir en Guinée a ordonné d’engager de nouvelles poursuites contre l’ex-président Alpha Condé qu’elle a renversé par un coup d’Etat en 2021 pour des faits présumés de « trahison », dit mardi 21 novembre 2023 une lettre du ministre de la Justice au procureur général de Conakry.

L’ancien chef de l’Etat de 2010 à 2021, en exil en Turquie depuis qu’il a été déchu, est déjà poursuivi pour des faits présumés de « corruption », ainsi que pour « assassinats, actes de torture, enlèvements et viols », dans ce pays où la répression des manifestations politiques est souvent brutale.

« Il vous est enjoint (…) d’engager des poursuites judiciaires pour des faits présumés de trahison, association de malfaiteurs et complicité de détention illicite d’armes et munitions contre le professeur Alpha Condé, ancien président de la République », a écrit le ministre de la Justice Alphonse Charles Wright.

« Il a été porté à la connaissance du Garde des Sceaux (…) qu’Alpha Condé, en lien avec Monsieur Fodé Moussa Mara », un célèbre blogueur supporter de M. Condé, « a mis les moyens en vue de se procurer des armes, munitions et de matériels connexes », a précisé M. Wright dans cette lettre publique datée de lundi.

Il n’a pas donné plus d’informations concernant la nature et la quantité de ces armes.

Alpha Condé était devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu de Guinée après des décennies de régimes autoritaires ou dictatoriaux, mais sa volonté de se maintenir au pouvoir pour briguer un troisième mandat avait soulevé une forte contestation, fortement réprimée, jusqu’à sa chute.

Après le putsch de 2021, le colonel Mamady Doumbouya s’est fait investir président et s’est engagé sous la pression internationale à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de deux ans à partir de janvier 2023.

Il a promis de refonder un Etat miné par les divisions et par une corruption réputée endémique. Son gouvernement a engagé un grand nombre de poursuites contre des proches de l’ex-président Condé.

Le coup d’Etat du 5 septembre 2021 est l’un des nombreux putschs et tentatives de putsch qui ont secoué l’Afrique de l’Ouest depuis la prise du pouvoir par des colonels au Mali en août 2020.

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MALI – L’armée dit frapper des blindés laissés par l’ONU en cours de retrait

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L’armée malienne a dit mercredi 08 novembre 2023 avoir frappé deux engins blindés abandonnés selon elle par la mission de l’ONU dans son retrait et tombés entre les mains de ce qu’elle a présenté comme des « terroristes » dans la ville stratégique de Kidal (nord).

La surveillance aérienne menée mardi et mercredi a identifié « des terroristes en possession de deux engins blindés abandonnés par la Minusma à Kidal », a dit l’armée sur les réseaux sociaux.

Les deux blindés « ont été neutralisés par les vecteurs aériens » de l’armée, a dit cette dernière.

L’armée procède à des frappes aériennes depuis la fin de la semaine passée à Kidal dans le sillage du retrait de la Minusma de cette ville, bastion de la rébellion touareg et enjeu majeur de souveraineté pour l’Etat central.

Des frappes menées mardi par drones ont tué 14 civils, dont des enfants, selon la rébellion. L’armée a assuré avoir visé des « cibles terroristes » dans l’ancien camp de la mission de l’ONU.

Ces frappes confirment les craintes d’une confrontation à laquelle les quelques dizaines de milliers d’habitants de la ville, foyer historique des insurrections indépendantistes, se préparent depuis quelque temps en raison du désengagement de la Minusma.

Le nord est le théâtre depuis août d’une escalade militaire entre les acteurs présents: armée régulière, rebelles qui viennent de reprendre les hostilités, jihadistes qui ne les ont pas cessées mais les ont intensifiées.

Le retrait de la Minusma, poussée vers la sortie par la junte, a déclenché une course pour le contrôle du territoire.

La mission de l’ONU, contrainte par cette dégradation sécuritaire, a accéléré son désengagement et a quitté la semaine passée son camp de Kidal. La rébellion séparatiste en a aussitôt pris le contrôle, devançant l’armée.

La précipitation du décrochage de la Minusma a irrité la junte qui voulait faire concorder ce départ avec l’arrivée sur place de l’armée. Les entraves mises par la junte à l’évacuation ont forcé la Minusma à détruire ou à mettre hors service une partie de son matériel faute de pouvoir l’emporter, a dit la mission.

Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, a répété mercredi que le retrait accéléré des derniers 848 Casques bleus de Kidal (du Bangladesh, du Tchad, d’Egypte, de Guinée et du Népal) avait eu lieu dans des conditions dangereuses sur 350 km de route sans couverture aérienne, faute d’autorisation de vol de la part des autorités maliennes.

Le convoi de 143 véhicules parti le 31 octobre de Kidal et arrivé mardi soir à Gao (nord) a heurté six engins explosifs improvisés et 37 Casques bleus ont dû recevoir des soins, a-t-il dit dans un communiqué.

La Minusma est censée être partie d’ici au 31 décembre.

Elle a à présent quitté huit de ses treize camps. Elle devrait évacuer ses camps d’Ansongo (nord) et Mopti (centre) dans les prochaines semaines, a dit M. Dujarric. Trois dernières bases, à Gao, Tombouctou (nord) et Bamako serviront après le 1er janvier à « liquider » la mission, a-t-il rappelé.

La Minusma, dont plus de 180 membres ont été tués dans des actes hostiles depuis son déploiement en 2013, a retiré la moitié de ses 13.871 personnels, a-t-il dit.

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AFRIQUE

SOMMET AMBASSADEUR – L’Ukraine veut renforcer son « partenariat » avec l’Afrique

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L’Ukraine a annoncé jeudi 25 mai 2023 vouloir renforcer ses liens avec l’Afrique en ouvrant de nouvelles ambassades et en organisant son premier sommet avec le continent, où son ministre des Affaires étrangères est actuellement en tournée.

« Nous avons récemment adopté notre première stratégie africaine et intensifié notre dialogue politique avec beaucoup de pays sur le continent », a rappelé le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba dans une déclaration publiée à l’occasion du 60e anniversaire de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), ancêtre de l’Union africaine (UA) selon l’AFP.

« Cette année, nous allons établir de nouvelles ambassades dans différentes parties du continent et prévoyons d’organiser le premier sommet Ukraine-Afrique », a ajouté M. Kouleba, en invitant les leaders africains à « participer à cet évènement important ».

La Russie, sanctionnée par l’Occident après l’invasion de l’Ukraine en février 2022, cherche parallèlement des soutiens notamment en Afrique, où elle tente de se poser comme alternative aux anciennes puissances coloniales, européennes notamment.
Un sommet Russie-Afrique, le deuxième du genre, doit se tenir du 26 au 29 juillet à Saint-Pétersbourg.

« Nous voulons franchir un nouveau cap qualitatif dans notre partenariat » avec l’Afrique, « fondé sur trois principes mutuels »: « le respect », « les intérêts » et les « bénéfices », a poursuivi M. Kouleba. « Cela montre notre réel engagement à ouvrir une nouvelle ère dans les relations ukraino-africaines, où « nous sommes venus parler d’égal à égal et travailler comme des partenaires ».

Le ministre ukrainien est jeudi au Rwanda après l’Ethiopie et le Maroc ces derniers jours, dans le cadre de son deuxième déplacement en Afrique en moins d’un an. Il doit achever cette tournée africaine dans d’autres pays, qui n’ont pas été précisés par ses services.

Il s’est félicité que l’Ukraine soit parvenue, « malgré le blocus naval de nos ports par la Russie », à débloquer partiellement les exportations ukrainiennes avec l’aide de l’Union européenne et de la Turquie », et faire tenir cet accord conclu en juillet 2022 pour soulager à la fois ses agriculteurs et ses clients à l’étranger, « y compris en Afrique ».

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