CULTURE
Amadou Lamine Sall ouvre la voie aux jeunes talents – Sénégal Njaay – Senegal-njaay.com
Une discussion profonde et captivante avec Amadou Lamine Sall, éminent poète sénégalais, révélant sa décision de céder les Rencontres Poétiques Internationales de Dakar à la jeune génération. Cette entrevue passionnante dévoile les raisons, les défis et les espoirs que le poète a pour l’avenir de la poésie au Sénégal et dans le monde.
Propos recueillis par Fatou Kiné Sène, Cheffe du Service Culture et Loisirs Société Nationale-Agence de Presse Sénégalaise (SN-APS)
1- Vous semblez annoncer votre retraite en cédant les Rencontres Poétiques Internationales de Dakar aux jeunes poètes ?
Oui, mais le mot « retraite » n’est pas le bon mot. Je m’efface pour faire de la place aux jeunes poètes. Il faut et il est temps qu’ils apprennent à dépasser l’espace national pour celui international et mondial. Depuis 1998, j’ai créé et piloté ces Rencontres Internationales de poésie. J’ai fait ce que j’ai pu. J’ai mis en place deux prix importants : le prix international Léopold Sédar Senghor et le prix de la MAPI pour les jeunes poètes. Dakar et le Sénégal ont été montré au monde. Aux jeunes de prouver leur capacité de mobilisation, de rigueur, de travail et d’innovation.
2- Pourquoi cette option ?
Ce n’est pas une option. C’est un désir de céder la place aux jeunes poètes pour qu’ils soient plus visibles et plus motivés.
3- Qu’est-ce qui vous pousse à avoir confiance aux jeunes poètes et en pensant qu’ils pourront perpétuer ce legs ?
Si vous ne faites pas confiance aux jeunes, à qui donc feriez-vous confiance ? Les cycles, il faut les respecter, les laisser s’installer, en espérant que le savoir-faire et le savoir être soient au rendez-vous. Les nouveaux cycles font peur car les nouveaux arrivants sont plombés par des conjonctures économiques et sociales effrayantes, sans compter le plus désastreux : le manque de culture et l’analphabétisme ! Ces deux monstres réunis par le monde, sont l’annonce d’une 3ème guerre mondiale ! Je viens d’apprendre que les États-Unis d’Amérique sont parmi les premiers pays ou l’analphabétisme est le plus élevé chez les Noirs et pire encore chez les Blancs, puisqu’ils sont les plus nombreux ! L’école publique s’est affaissée. Un élève de CM2 au Sénégal, me dit mon interlocuteur américain, est plus cultivé qu’un lycéen américain en classe de terminale. Les enseignants dans le public ont un niveau bas et alarmant insoupçonné. Comment est-ce possible demandais-je pour une première puissance mondiale ? Réponse : le système politique est féroce, dominant, richissime, manipulateur et n’a aucun intérêt à ce que le plus grand nombre des citoyens américains électeurs soient instruits. L’école privée coûte 100 fois la peau des fesses et inaccessible aux pauvres ! Pour revenir à la poésie, à la littérature, à l’écriture, à la dignité humaine tout simplement, il faut du savoir, le respecter et l’acquérir. Nos hommes politiques en Afrique, hélas, en sont les plus démunis. Le pouvoir, l’argent, le paraitre, les tirent vers le bas. Aidons notre jeunesse à être cultivée, à respecter le savoir.
4- Vous avez organisé pendant dix éditions cette biennale de la poésie internationale à Dakar donc cela fait vingt ans d’existence, quel bilan en retenez-vous ?
Un solide et merveilleux bilan : une nouvelle génération de poètes est née et sans âge. Il faut en citer, cela fait du bien : Fally Diaïté Kaba, Moustapha Dieng, Saliou Ndiaye, Arfang Sarr Crao, Abdoulaye Fodé Ndione, Amadou Lamine Ba, Pape Samba Kane si habité, Meïssa Maty Ndiaye, Gorgodio Sow. J’en oublie et des meilleurs. De très grands poètes internationaux ont visité le Sénégal, rencontré et échangé avec son président de la République. Ils sont repartis chez eux fous de notre pays et de son peuple. Des recueils de poésie en nombre ont été édités, publiés, promus. De jeunes poètes ont voyagé loin pour aller découvrir d’autres cultures par la poésie. Des co-éditions réussies ont été réalisées qui ont porté loin la poésie sénégalaise. Des poètes sénégalais ont été distingués à l’étranger et traduits dans des langues étrangères. Oui, le bilan est total. Le Sénégal moderne fondé par un poète a montré au monde que la poésie restait un poste budgétaire important dans la marche de l’humanité, même si elle n’était pas la voix dominante.
5- Qu’est-ce qui a fait le plus votre fierté pour cette organisation que vous avez portée ? Et votre regret ?
Avoir démontré au monde que le Sénégal restait un pays de poésie, d’écriture, de culture. Regret ? Aucun ! Rien que de la fierté dans l’humilité !
6- Pourquoi invitez-vous à une réforme du « Grand Prix du Chef de l’État pour les Arts et les Lettres » après plus de trente ans d’existence?
Vous ne seriez pas tranquille si vous ne m’aviez pas posé cette question ! Avec d’autres confrères, vous avez tellement insisté sur cette question que j’ai abordée dans mon discours d’ouverture au musée Senghor le 13 novembre dernier lors de la 10e édition des Rencontres Poétiques Internationales de Dakar. Je n’ai fait que rappeler l’historique de ce Prix que j’ai initié en 1990 quand j’étais arrivé dans le cabinet du ministre de la Culture du Président Abdou Diouf, notre regretté Moustapha KA. Un esthète ! En même temps que ce Prix, j’avais proposé la création d’une Biennale internationale des arts et des lettres, Biennale que j’ai dirigée durant deux éditions avant de quitter le secrétariat général, remplacé par le très talentueux Rémy Sagna qui hérita d’une Biennale de l’art africain contemporain que l’UE nous imposa, à l’époque. Revenons au Grand Prix du président de la République pour les arts et les lettres. J’avais proposé l’appellation suivante : « Grand Prix de la République pour les arts et les lettres » ! Nous attendions la réponse du Président Diouf. La réponse vint de Monsieur le Secrétaire Général de la présidence de la République de l’époque : Jean Collin. Sa correspondance indiquait : « Grand Prix du président de la République » ! Cette option fut notée et acceptée ! J’ai demandé, pour répondre, à votre question, de retourner à la formule « Grand Prix de la République » ! La République nous gouverne tous et c’est elle seule qui restera après nous ! Je suis un fou de la République ! Elle est sacrée et rien ne doit être au-dessus d’elle ! Mais le plus important que j’ai encore dit et proposé, c’est de doter ce Grand Prix d’au moins 50 millions de FCFA, si ce n’est plus. J’ajoutai que le jury de ce Grand Prix devait également être intraitable, pour ne pas en dire plus ! Un ami a proposé la création du « Grand Prix du plus mauvais livre de l’année » ! Génial ! « Il risque d’être mieux acheté et mieux lu que l’autre », ajoute-t-il, sans rire !
7- Qu’est-ce qui fait la différence avec ce que vous proposez « Grand prix de la République… » ?
J’y ai déjà répondu !
8- Vous demandez aussi la mise en place d’un jury soigneusement élu et d’une hausse de la récompense ? Une invite lancée également aux capitaines d’industrie pour la création de Grands Prix ?
J’ai déjà, en partie, répondu à cette question. ! En revanche, pour ce qui ressort des capitaines d’industrie dont j’ai parlé, il s’agit de les pousser avec leur colossale fortune pour certains, à rester dans l’histoire en créant de Grands Prix internationaux fortement dotés, comme le Nobel et récompensant nombre de discipline. C’est le cas du Prix Goncourt. L’État doit être relayé. A la vérité, un État n’est pas fait pour créer des Prix littéraires ou scientifiques. Des titres et des décorations, oui ! On dit que tout ce que l’État protège, meurt. Ce n’est pas toujours vrai, mais la création de Prix devrait lui être épargné ! J’ai évoqué la très forte vision culturelle et artistique du feu Colonel Kadhafi qui tenait à mettre en place un Grand Prix africain équivalent au Nobel, 10 fois mieux doté et qui récompenserait à la fois les fils de l’Afrique mais aussi tous ceux qui, par le monde, se distinguent par leur génie dans telle ou telle discipline. Je m’étais battu pour ce prix rêvé par Kadhafi et dont il m’avait personnellement parlé à Acra, au Ghana, lors d’un Sommet de l’Union Africaine. J’avais souhaité voir ce Prix mis en place, quand mon cher Président Macky Sall occupait le poste de Président de l’Union Africaine. Toujours marquer l’histoire, élever la pensée, distinguer le savoir.
9- Comment appréciez-vous le fait que le chef de l’État par décret choisit les lauréats du Grand Prix du chef de l’État ?
Il n’y a que vous Fatou Kiné, pour poser une telle question ! Elle aurait pu ne pas être embarrassante, mais elle l’est ! Par contre, ce qu’il faut d’abord savoir et saluer, c’est la générosité du professeur Aliou Sow, ministre en charge de la Culture et du Patrimoine, de vouloir distinguer deux très grandes figures de notre littérature : Cheikh Hamidou Kane et Aminata Sow Fall. Qu’Allah les garde encore longtemps, longtemps parmi nous ! C’est cette forte et si noble symbolique de Monsieur le ministre, qu’il faut retenir et mettre en avant. Mais, on aurait pu agir autrement en sortant de ce décret et de ce Grand Prix, en créant autre chose encore plus puissant, plus original, pour mettre à l’honneur ces deux écrivains. Mais ce qui a été fait est grand, beau et généreux.
10- Le Mémorial de Gorée revient au-devant de la scène, après quelques mois d’incertitude. Vous-même, vous avez eu à faire une sortie sur un supposé abandon du projet. Aujourd’hui la confiance semble-t-elle renaitre après cette audience avec le Chef de l’État ?
Depuis trente ans, je veille, je me bats contre des puissances malveillantes et des pouvoirs qui me dépassent, pour faire bâtir ce projet international, laboratoire des droits de l’homme, pour que plus jamais l’humanité n’assiste à un tel génocide ! Macky Sall, sublime, affectueux, généreux, informé et décisif, m’a tenu la main et dans cette immense obscurité du pouvoir et des jeux d’intérêts inimaginables, sa lampe et sa voix rassurante, ne m’ont jamais quitté. Il devait lui-même inaugurer le Mémorial de Gorée sur la corniche ouest de Dakar avant de quitter le pouvoir. Tout, tout avait été mis en place. Le Diable qui rode est venu subitement s’installer dans un fauteuil qui n’aurait pas dû être là. Je n’ai jamais été autant habité par la douleur, la tristesse, la rage. Échappant au Diable, Macky Sall est redevenu Macky Sall : prévenant, attentif, éveillé, sensible, bon, fidèle à lui-même et à ses principes. Sa noblesse a triomphé ! Je l’ai rencontré et ensemble, avec Dieu, il a éclairé le chemin et libéré toutes ses promesses de réaliser ce projet culturel qui, dans l’histoire, restera son joyau et son patrimoine de la mémoire face aux générations futures. Nous reparlerons mieux de cet homme d’État quand il aura quitté le pouvoir. Il existe un temps qui ne peut être chanté que quand il y a le silence. Le temps des poètes et des écrivains n’est pas le temps des politiques. Puisse le bien et le beau l’emporter sur le mal, la haine, la vengeance ! Ceux qui ne veulent pas se coucher avec le soleil, veilleront mais sans yeux, sans oreille et sans mémoire. Les Sénégalais dorment toujours avec Dieu !
11- A l’Assemblée nationale, le ministre Aliou Sow a parlé d’une délocalisation du projet de son site initial. Vous, vous nous avez parlé de son maintien sur le site de la Corniche ouest ! Qu’est-ce qui a amené ce changement entre jeudi (Assemblée nationale) et vendredi (audience avec le président de la République) ?
Encore du Fatou Kiné ! Indéboulonnable dans ses approches curieuses ! Vous avez l’oreille fine et vous aimez les détails cachés. Vous ne serez pas servie, puisque rien de fondamental ne s’est passé, en vérité. Vous êtes loin d’imaginer combien, depuis Abdoulaye Wade, le site du Mémorial sur la corniche fait saliver des puissances d’argent et des corsaires de haute mer. J’ai failli laisser ma vie dans le combat de préservation de ce site. Notre chance, c’est Macky Sall. Le Président, très vite, a tout compris. Avec l’autorité qu’on lui connait et sa sérénité désarçonnant, il a tout déconstruit. Sa fidélité et son amour pour le projet du Mémorial ont pris le pas sur toutes les avides convoitises. Le Mémorial de Gorée ne saurait rivaliser avec un projet, serait-il générateur de milliards de dollars pour le Trésor public ! Le Président Sall, très vite, a tranché. La culture a triomphé ! La générosité a triomphé. Notre gratitude est infinie. Tout le reste est derrière nous ! Avançons avec le Président !
12- Quels sont les bienfaits de ce Mémorial pour le Sénégal, pour l’Afrique et le monde ?
Ce sont justement ces bienfaits sur lesquels vous m’interrogez, qui ont sauvé ce projet entre les mains d’un décideur politique inspiré, généreux, cultivé et pointilleux sur les enjeux de mémoire. Le Président Macky Sall m’a invité à l’accompagner en Guadeloupe lors de l’inauguration du Mémorial Act, érigé dans les Caraïbes. L’Amérique aussi a bâti son Mémorial à New-York. Restait l’Afrique. Le Président Sall s’est engagé devant son continent, devant le monde à la tribune des Nations Unies, face aux diasporas noires de toutes les couleurs, à fermer le triangle en réalisant au Sénégal, à Dakar, face à l’océan, le Mémorial de Gorée. Il lancera le chantier en janvier 2024. Je demande au futur président de la République du Sénégal de l’inviter à venir, à ses côtés, inaugurer ce monument de la mémoire dont il a été le chef cuisinier ! Le Mémorial de Gorée sera un joyau pour la ville de Dakar. Il sera notre Tour Eiffel de la mémoire, du deuil, du recueillement, du pardon ! Dans sa phase de réalisation comme à son achèvement, il sera un grenier de créations d’emplois. Il sera doté d’un embarcadère avec deux chaloupes. L’une desservant l’île de Gorée depuis la corniche ouest, l’autre, comme l’a voulu le Président Sall lui-même, desservira l’ile des Madeleines qui fait face au Mémorial. Une étude nous révèle que plus de 800 mille personnes visiteront le Mémorial quand il sera inauguré. Un chiffre d’affaires annuel de trois milliards sera généré par les activités du Mémorial : visites, chaloupes, restaurations, parkings, commerce des boutiques, autres dérivés divers et multiformes. Le Mémorial de Gorée est un projet culturel et économique d’envergure internationale jamais réalisée en Afrique. Il sera le phare du Sénégal.
13- Vous critiquez ces prédateurs du site du projet que vous jugez de « manque de culture. L’irrespect au savoir. La rage du seul profit », pourquoi un ton si sévère ?
Il arrive un moment où il faut arrêter la langue de bois et les métaphores poétiques. Trente ans face à des hyènes et des serpents sans pitié, vous transforment un homme. Encore que vous me citiez dans des termes que j’ai voulus dépouillés mais fermes. J’ai appris, même dans la colère et le dépit, à être respectueux. Le manque de culture, l’irrespect au savoir, le combat reptilien d’annihiler et de détruire le projet du Mémorial de Gorée avec tout ce qu’il porte de puissant, de deuil, de recueillement, de respect de la mémoire des millions d’africains morts ou déportés aux Amériques, sont inacceptables et relèvent d’esprits malades et faisandés. Comment un être normalement constitué peut-il combattre un tel projet qui touche ce que l’homme noir a subi de plus tragique et de plus humiliant ? Le Mémorial de Gorée ne relève pas et ne peut pas relever d’un problème d’argent. Il transcende l’argent et le dépasse. Il fait partie de notre âme, de notre passé, de notre avenir dans le pardon et non l’oubli.
14- Les travaux seront lancés en janvier à quelques mois du départ du président Macky Sall Êtes-vous confiant que son successeur va continuer le chantier ?
Ce n’est pas une bonne question. Elle n’a même pas lieu d’être. Ce chantier n’a pas à être continué. Il est. Il continue. Il est son propre métronome. Tous les candidats actuels à l’élection présidentielle de février 2024 militent pour ce projet de mémoire soutenu par la communauté internationale et toutes les diasporas africaines. Comment, par ailleurs, un Chef d’État normalement constitué pourrait-il refuser ou oser renier un tel projet de mémoire voulu, salué et attendu par toutes les femmes, tous les hommes de paix et de concorde ? La culture est notre avenir. La paix notre repos.
15- C’est un projet de 100 milliards. Qui finance ?
Commencez par vérifier vos sources et vos chiffres ! Pourquoi vous raffolez des chiffres ? Toujours l’argent, combien a-t-on dépensé ? Il est des projets culturels, des projets sociaux, des projets économiques dont les fonds qui les sortent de terre sont appelés des « fonds liés » ! Ce qui veut dire que l’argent alloué pour acheter des tomates ne peut pas être utilisé pour acheter de la salade ! Où ce sont les tomates, ou ce n’est rien d’autre. Vous demandez « qui finance ? » Cela ne devrait pas être une question ! Dieu, Macky Sall, les prières des Sénégalais dans leur bonté, les vœux de toutes les diasporas, les fonds internationaux, voilà des pistes pour aller chercher et trouver « qui finance. » Si vous saviez le nombre d’États qui ont proposé de prendre part au financement du projet du Mémorial ! Le Président Sall, dans sa grâce, son pragmatisme, sa générosité et son noble orgueil, a toujours dit : « C’est à nous de bâtir le Mémorial et nous le bâtirons ».
16- Une critique avait été émise par le ministre Abdou Latif Coulibaly dans un de ses ouvrages attirant l’attention sur une ‘’ressemblance confondante’’ des plans architecturaux du futur monument dénommé ‘’Mémorial de Gorée’’ avec ‘’La Tour des Arabes’’, un des principaux éléments de l’attrait touristique de Dubaï, qu’en pensez-vous ?
Je n’en pense rien. Je n’ai pas lu cet « ouvrage » dont vous parlez. Envoyez-moi le titre et la page dès lors que vous avez lu cet ouvrage et la critique que vous évoquez. Laissons Monsieur le ministre Abdou Latif Coulibaly tranquille et avançons. Ce Mémorial nous appartient à tous. Ils nous fédèrent. C’est d’ailleurs ici, pour moi, l’occasion de dire ici merci à tous les ministres de la Culture du Président Macky Sall qui ont, chacun à sa manière et selon son cœur, porté le projet du Mémorial de Gorée. Mes pensées et mes prières infinies vont particulièrement à feu le ministre Abdoul Aziz Mbaye. Un solide et admirable intellectuel, un frère et un ami attachant qui me manque et qui me manque beaucoup, beaucoup, comme Madame Assa Keïta, mon assistante chérie et si bien-aimée qui était la mémoire chantante du Mémorial de Gorée. Dieu, accueille-les donc dans tes jardins les plus parfumés !
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SÉNÉGAL – Bo Diaw sort de son silence avec “The Village”, un album qui célèbre la diversité culturelle
Montréal s’apprête à vibrer au rythme des mélodies, qui vont défricher des espaces sonores inédits et inspirants, de cet artiste d’origine sénégalaise, Bo Diaw. Aux confins d’un style musical qui n’a rien à envier aux autres, l’artiste dévoilera, le 9 novembre 2024, “The Village”. Un album qui promet de célébrer la diversité culturelle à travers des sonorités métissées et des messages porteurs d’espoir. Cet album est un trait d’union serein entre différentes cultures. Un entrelacs de notes mélodieuses qui nous interrogent sur nous-mêmes.
“The Village”, un message d’unité
Ce nouvel album de Bo Diaw fait la une de l’actualité internationale, surtout québécoise. L’artiste illustre parfaitement son engagement pour un monde plus harmonieux. “The Village” se révèle comme une véritable ode à la solidarité et à l’unité mondiale. Chaque chanson de cet album résonne comme une invitation à reconnaître la beauté de nos différences et l’importance de la connexion entre les peuples. Les morceaux se lient les uns aux autres dans un subtil mélange de reggae, d’afrobeat, de dancehall et de pop, tout en rendant hommage aux racines sénégalaises de l’artiste. Au-delà du travail artistique, Bo Diaw a vraiment voulu explorer l’authenticité et l’humanisme chez les peuples. Derrière chaque chanson, chaque titre, il y a un questionnement humaniste qui nous interroge.
Un parcours aux multiples facettes
Né à Dakar, Bo Diaw a grandi dans une famille d’artistes. Aussi a-t-il baigné dès son enfance dans l’univers musical grâce à son père Abdou Diaw, membre du groupe sénégalais “Darray Kocc”. Il grandit aux sons des vinyles et des disco. À l’adolescence, il s’essaye à l’humour et au théâtre avant de se tourner vers la musique. Âgé seulement de 17 ans, ce jeune garçon au sourire solaire rejoint le groupe d’animation Mballo Assiko, un ensemble musical et théâtral qui marquera ses débuts en tant qu’interprète. Bo Diaw n’a jamais cessé de puiser dans ses racines tout en explorant de nouvelles frontières musicales. Son premier single, “C’est ma blonde !”, sorti en 2013, devient un hit au Québec. La carrière musicale de l’artiste est sur des chapeaux de roues, les scènes internationales lui sourient. Par la suite, des titres comme “Hypnotize” en 2015, ou encore “Yaw Lay Weur” en 2017, où il célèbre la femme africaine, confirment son statut d’artiste polyvalent et engagé.
Un artiste internationalement reconnu
Bo Diaw a su marquer les esprits, non seulement par sa musique, mais aussi par son engagement en faveur de la diversité et de la culture sénégalaise. En 2018, il est récompensé au Gala Dynastie dans la catégorie « Meilleur Artiste ou Groupe Musique du Monde de l’année », une distinction qui vient couronner des années d’efforts. L’artiste ne cesse d’enrichir son répertoire musical en multipliant les collaborations avec des figures emblématiques de la musique sénégalaise comme Didier Awadi ou encore le groupe PBS. En 2021, il signe avec “Nuits d’Afrique”, renforçant encore plus sa présence sur la scène musicale mondiale.
Une soirée à ne pas manquer
Le lancement de ce nouvel album “The Village” aura lieu à l’Afromusée de Montréal. Le choix de ce lieu n’est pas anodin. En effet, il reflète parfaitement les valeurs de diversité et d’inclusion si chères à Bo Diaw d’autant plus qu’il a placé cet album sous le signe de l’unité et du partage.
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SÉNÉGAL – Au Centre Curial, Ombre Zion fait tout exploser
Le samedi 12 octobre 2024, au Centre Curial à Paris, ce fut un véritable régal vocal. Le reggaeman sénégalais Ombre Zion était en live. Doté d’une voix puissante, il a revisité son répertoire, un mélange de reggae imprégné de rythmes africains, avec un flow rapide et d’une grande clarté. Les artistes qui l’ont précédé en première partie ont assuré, préparant ainsi l’entrée de l’artiste principal, au plus près des émotions et du public. Récit d’une soirée inoubliable.
Samedi rasta
Ce samedi soir, par un étrange hasard, l’heure était au reggae. Tandis que Kadjeem donnait un concert à Abidjan, Ombre Zion faisait pleuvoir des notes intenses et rapides dans l’enceinte du Centre Curial à Paris. La scène était éclairée comme une chapelle ardente. Une dizaine de projecteurs rotatifs, placés au-dessus de la scène, inondaient de lumière un batteur, deux guitaristes, un choriste et les chanteurs. C’était tout. Ils se déplaçaient sans cesse, tels des morceaux d’un serpent coupé qui se cherchent. Au centre de cette armée de projecteurs, un spot direct et immobile éclairait le point focal de cette attraction nocturne : les artistes de la première partie et Ombre Zion.
Une affluence soutenue, sans être oppressante
Ce concert, programmé en plein week-end dans le 19e arrondissement et offrant une belle palette d’artistes, avait tout pour attirer du monde. L’affluence n’avait rien d’étonnant, car une énorme campagne de communication avait été menée sur les réseaux sociaux des semaines à l’avance. Le public est venu nombreux pour soutenir leur artiste. Même si nous n’étions pas à un record d’affluence, la foule présente rappelait celle des bals populaires, pleine de convivialité.
Les guests et le public survoltés
Avant l’entrée d’Ombre Zion, plusieurs artistes ont chauffé la salle. En tête de liste, dans l’ordre de passage, Aboubakrine Fall. Il fut accueilli comme s’il était l’artiste principal. Le public, débordant de joie, a hurlé d’émotion sous les notes envoûtantes de sa guitare rouge vif. Il n’y avait pas de setlist prédéfinie : chaque artiste interprétait son morceau à sa manière. Les smartphones ont vite été sortis des sacs pour immortaliser cet instant presque historique, les flashs rivalisant avec les projecteurs. Même enthousiasme lorsque les autres invités ont pris le micro : le jeune rappeur Nayah John, l’artiste engagée et féministe Dieya, la séduisante Astou Seck avec une chorégraphie à couper le souffle, et enfin Mystère. Puis, le clou du spectacle : Ombre Zion.
Ombre Zion électrise ses fans
Heure H. Lorsque Ombre Zion est monté sur scène, baigné dans une lueur ardente, une agitation extrême a saisi le public. Les fans étaient en délire, presque en transe. Si l’on pensait que l’artiste serait fatigué après les performances des invités, il n’en fut rien. Surpris par l’ambiance, il a enchaîné ses morceaux dans un style afroswing dont lui seul a le secret. L’intensité n’a cessé de monter jusqu’à l’interprétation de « Calendar », chanson éponyme de son EP sorti en 2023. À ce moment-là, la fusion entre l’artiste et le public était totale, ils ne faisaient plus qu’un. L’atmosphère était tellement survoltée qu’il était difficile de distinguer toutes les paroles. Mais Ombre Zion, concentré et professionnel, a poursuivi sans aucune interruption. À la fin du concert, une fan émue a confié : « Ça restera l’un de mes souvenirs inoubliables : voir Ombre et le toucher. » Un succès total !
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SÉNÉGAL – Mame Balla Mbow dégomme tout au Théâtre Daniel Sorano
Chaque année depuis quatre ans, le Théâtre Daniel Sorano de Dakar se transforme en capital de l’humour. Aussi, ce soir du lendemain de la Toussaint, le Théâtre affichait complet. Habillé en gris royal avec une chemise jaune, Mame Balla Mbow a, une fois encore, émerveillé par ses flamboyances et sa fulgurance les inconditionnels venus rire aux éclats. Les rires fusaient, et les sujets abordés étaient sensibles. Dans une salle surchauffée, il a démontré qu’il était plus qu’un humoriste : c’est un véritable maître de la comédie sénégalaise.
Mame Balla Show : rire tout en réfléchissant
Ce spectacle, organisé par SHAHEIM Suarl, une agence de communication et d’événementiel réputée, a bénéficié d’une mise en scène de qualité. Au-delà des rires, le Mame Balla Show est aussi une invitation à la réflexion. Tout au long de la soirée, l’artiste a su habilement mêler humour et critique sociale. Il a abordé avec finesse des thématiques du quotidien sénégalais, tout en mettant en lumière des vérités universelles. Les spectateurs, de tous horizons – jeunes cadres, mères de famille, jeunes de banlieue, doyens – se sont reconnus dans les situations souvent cocasses, les personnages délurés et les anecdotes qu’il mettait en scène. Le public ne s’y est pas trompé : le Mame Balla Show est bien plus qu’un simple spectacle comique ; c’est un miroir tendu à la société sénégalaise. Avec sa verve et son sens aigu de l’observation, Mame Balla a mis en lumière les absurdités de notre quotidien et a posé un regard critique sur les dysfonctionnements au sommet de l’État ainsi que les défis sociaux auxquels le Sénégal est confronté.
Mame Balla Mbow, un humour au vitriol
Bien qu’il n’ait pas encore 30 ans, Mame Balla Mbow possède la prestance d’un humoriste expérimenté. Originaire de Boune, en banlieue dakaroise, il est suivi par des milliers de personnes sur les réseaux sociaux. Contrairement à de nombreux jeunes qui se lancent dans ce métier, il est diplômé en droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), où il s’est fait connaître pour ses prises de position sur des questions de société. Son humour engagé se distingue par sa liberté d’expression, à la différence de la majorité des humoristes sénégalais. Mame Balla rejette la comédie « édulcorée » qui privilégie l’esthétique et l’exagération ; il propose plutôt une approche unique, inspirée par de grands noms de la comédie internationale comme Jamel Debbouze, tout en adaptant son style aux réalités sénégalaises. « J’ai choisi de faire de la comédie pour sensibiliser, pas pour faire simplement rire », confie-t-il.
De Dakar à Paris, très prochainement
Chaque année, il fait salle comble. Normal. Il a ce regard sincère et précis sur une actualité qu’il transmet dans une sorte de compassion, d’embarras et de pitié qui provoque instinctivement le rire. Aussi, fier de ce succès, Mame Balla Mbow nourrit de grandes ambitions pour son avenir artistique. Il ne compte donc pas se limiter au Sénégal. C’est pourquoi, il projette d’aller à la conquête de Paris en 2025 avec un nouveau spectacle qui fera date. Un défi que cet artiste déterminé semble prêt à relever. À en juger par son show du 2 novembre, une chose est claire : l’artiste est plus que motivé à faire parler de lui hors de frontières du Sénégal.
L’humour : une arme sociale et culturelle
La scène est pour Mame Balla une rampe de lancement. Ses punchlines équivalent à des ogives – humoristiques. En effet, il aborde les questions de société avec une sincérité qui fait de lui un artiste à part. Qu’il s’agisse de la lutte contre la pénurie d’eau ou des campagnes pour plus de transparence dans les services publics, il met son humour au service de causes citoyennes, quitte à y perdre parfois des contrats. Qu’importe ! Il n’a en ligne de mire que son humour décapant. Par ailleurs, il ne cache pas son amour pour le club anglais Liverpool ! Sur les réseaux sociaux, certains commentaires le comparent à un “Ronaldinho” – humoristiquement parlant.
Le Mame Balla Show ou rire de tout
Le Mame Balla Show n’est pas qu’un spectacle annuel ; c’est aussi un événement – on va dire un prétexte – qui permet à l’artiste de dénoncer, à travers l’humour, et de défendre des valeurs comme la justice et la vérité. Mame Balla Mbow est sans aucun doute en train de redéfinir les contours de l’univers humoristique sénégalais. Son show, qui inspire d’autres jeunes talents, prouve qu’on peut rire tout en élevant le débat. Rendez-vous à Paris pour une nouvelle aventure !
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