CULTURE
CULTURE-LIVRE – « Le grand baobab bleu » par Daniel Schick

Article réalisé avec la collaboration de Bamba Siaka Doh Ouattara
Aimez-vous les baobabs ? Ces gros arbres gigantesques d’Afrique qui peuvent vivre jusqu’à 3000 ans et dont les fruits ligneux sont appelés « pains de singe ». Ô mânes de mes ancêtres ! Que j’aurai adoré être un baobab ! À quoi peut bien ressembler un grand baobab bleu ? Pour le savoir, faites un tour en librairie pour vous offrir « Le grand baobab bleu », le premier roman de Daniel Schick. Daniel Schick est un homme de médias français. Il débute comme producteur en 1986 à RFI. Il a travaillé pour la radio et la télé dans le domaine culturel. Il est passé par plusieurs services, notamment France Musique, TF1,… Il a écrit plusieurs livres.
Cette œuvre est la traduction la plus parfaite de l’immanence et de la transcendance de l’art. Qu’est-ce que cela veut bien dire en français facile ? L’art permet d’inclure dans une même interaction, dans un même échange, une œuvre, son créateur et le(s) récepteur(s). Cette œuvre veut instaurer une alliance improbable. Sans se soucier des conceptions, religieuses et autres, l’auteur montre qu’en surmontant les barrières culturelles, linguistiques, religieuses et autres stéréotypes, l’art permet d’amalgamer des contrastes de sorte à faire émerger une nouvelle idée. L’œuvre de Daniel Schick se caractérise par le message unitaire qu’elle porte. Aussi, « Mathieu place Demba sous perfusion d’histoires qui lui sont étrangères. Celles-ci sont pour Demba exotiques, exaltantes, distrayantes, nourrissantes : des pansements. »
Ce livre, déconcertant, questionne sur un drame que vit les immigrés et les autochtones : comment échapper à la peur de la solitude, au traumatisme de l’exil ? Dans l’œuvre, l’un des protagonistes, Demba, esquisse une tentative de réponse : « Fais-moi rêver ». Un drame humain souligne cette œuvre puissante : celui de la solitude d’une part et de l’exil d’autre part. Des drames qui nous traquent et nous poursuivent. Ce livre m’est apparu patiné d’une vive lumière où, çà et là, une tache d’encre fait vibrer les parties « noires-blanches ».
Voir cette publication sur Instagram
Dans ce livre, le thème de l’exil et de la solitude rejoignent celui de l’art : Demba, violé par son oncle, prend la route du dessert afin d’arriver en Europe. Une route semée d’embûches : exploitation, rapts, assassinat, noyade dans la Méditerranée. Réfugié à Paris, il croise, par hasard, un quinquagénaire parisien, pur jus comme en voit sur les terrasses en été. En dépit de leur grande différence, une histoire d’amitié naîtra entre Mathieu et Demba. On a l’impression que les deux personnages ont scellé, dans une gaine secrète, un pacte. Quelque chose les unit : un tableau de Picasso. Un phare dans les ténèbres. Cette amitié réveille des espoirs endormis.
Ce livre est un clin d’œil à l’art et aux artistes. Picasso est le fil conducteur de l’œuvre. Il faut bien qu’une œuvre aussi lumineuse s’accroche à une figure éblouissante.



CINÉMA
BURKINA FASO – Culture et tourisme : La 4e édition de Tunnel honore les bâtisseurs de l’ombre

Koudougou, le 31 mai 2025 (AIB) – La 4ème édition de Tunnel, cérémonie de distinction des acteurs culturels et touristiques de la région du Centre-Ouest, s’est tenue à Koudougou, samedi, a constaté l’AIB sur place.
Cet événement annuel, initié par Adama Badiel, vise à créer, selon lui, une plateforme de visibilité et d’accompagnement pour les artistes et professionnels du tourisme pour leur permettre de s’imposer sur les scènes nationales et internationales.
Le promoteur Adama Badiel a souligné l’importance de cette édition, placée sous le signe de la collaboration, de la reconnaissance et de la construction collective. Il a rappelé l’objectif fondamental du Tunnel : « mettre en lumière les talents culturels et touristiques du Centre-Ouest, ces femmes et ces hommes qui, souvent sans projecteur ni appui, nourrissent notre région de leur passion, de leur créativité, et de leur détermination ».
Cette année, l’événement a rendu un hommage particulier à ses partenaires, dont le soutien est jugé indispensable. Parmi les officiels présents figuraient Jean Noël Bonkoungou, représentant le ministre de la culture, patron de la cérémonie, El Hadj Inoussa Bagué, président du Patronat du Centre-Ouest, Franck Alain Kaboré, PDG du Cinéma Neerwaya, et Ali Bonkoungou, PDG de Salsabil Bâtiment, témoignant de l’engagement du secteur privé et public.
Malgré une légère réduction à cinq catégories en compétition cette année, due à un nombre limité de sorties d’albums et d’œuvres répondant aux critères, Adama Badiel a assuré que la catégorie « Tunnel d’Or » évoluera dès l’année prochaine pour élargir les opportunités tout en maintenant l’exigence de qualité.
Le promoteur a également lancé un appel aux bonnes volontés car, « nous avons besoin de vous pour bâtir un véritable écosystème où l’art, le patrimoine, le tourisme et la jeunesse peuvent s’exprimer, prospérer et inspirer ». Ce cri du cœur souligne le défi majeur du manque de ressources pour accompagner pleinement les lauréats et optimiser leur visibilité.
Plusieurs figures emblématiques du cinéma burkinabè, telles qu’Eugène Bayala (Oyou), Sawadogo Alidou (chef du Village de Kikideni), et Rasmané Ouédraogo (Razo), ont déjà été honorées lors des éditions précédentes.
Cette année, les lauréats côté artistique incluent Mr Baraka, Tasha, Yololo Junior, et KSB 80.
Dans le domaine culturel et touristique, des personnalités comme El Hadj Inoussa Bagué, Franck Alain Kaboré, Rasmané Ouédraogo, Boubacar Berewoudougou (Hôtel Pousga), Catherine Zoma (ISMK), et Salfo Dermé ont été distinguées, en plus d’hommages rendus à d’anciennes gloires de la musique burkinabè comme Pasteur Moussa Josué.
Adama Badiel a conclu en affirmant que « le Tunnel n’est pas un événement ponctuel. C’est un mouvement, une ambition, une passerelle entre ce que nous sommes et ce que nous pouvons devenir ». Un message fort pour l’avenir de la culture et du tourisme dans le Centre-Ouest.
Le représentant du patron, Jean Noël Bonkoungou, a rassuré le promoteur de Tunnel, du soutien du ministère.
Source : Agence d’information du Burkina
Crédit photo : Agence d’information du Burkina
CULTURE
SÉNÉGAL – Avec “COSAAN”, Daara J Family signe un single de haute volée

Revoir sur les plateformes le légendaire groupe de hip-hop sénégalais Daara J Family fait plaisir. Le 30 mai 2025, le groupe signe son retour avec “COSAAN”, un single engagé qui résonne, avec ses mélodies matinées au mbalax et ses flows suaves, comme un rappel essentiel : ne jamais oublier d’où l’on vient. Le single comptabilise, sur YouTube, plus de 80 000 vues et plus de 900 commentaires.
“Fan nga cosaanoo ?” – Où sont tes racines ?
Cette interrogation en wolof, presque une supplique, sert de fil conducteur au nouveau titre de Daara J Family. COSAAN signifie littéralement “origine” ou “héritage”. Avec ce single, le duo emblématique formé par Faada Freddy et Ndongo D livre une œuvre à la fois poétique, politique et profondément enracinée dans l’histoire, surtout celle du Sénégal. C’est aussi un appel à la jeunesse africaine à ne pas oublier ses origines. Et surtout à valoriser son héritage culturel en marchant avec fierté sur les traces des anciens.
Cosaan, entre mbalax et rap
Formés en 1994, alors qu’ils étaient encore au lycée, les membres de Daara J Family ne se sont jamais départis de leur identité musicale. En effet, ils ont toujours mêlé verbe tranchant, spiritualité et conscience panafricaine. Dans “COSAAN”, ils renouent avec cette tradition qui leur est chère. Dans cette chanson, il y a des sonorités traditionnelles (mbalax) et des textures hip-hop contemporaines, en écho à leur conviction de toujours : le rap est né en Afrique, a voyagé, puis est revenu au bercail. Le refrain, traduit en français, est sans équivoque : “Le monde et ce qu’il contient / Si tu y vas et que tu l’obtiens / N’oublie pas, n’oublie pas / C’est là que se trouve ton origine !” Une exhortation directe à la jeunesse africaine à ne pas céder à l’amnésie culturelle et à maintenir en éveil la mémoire des ancêtres et à l’identité africaine.
Quand l’histoire habite la parole
Faada Freddy, avec sa voix soul reconnaissable entre mille, fredonne : “Nous savons d’où nous venons / Ce qui nous inquiète, c’est où nous allons…” Cette inquiétude lucide ne peut être tempérée que par une foi inébranlable dans les valeurs des anciens. Ndongo D, lui, ajoute dans un flow rapide : “Si tu oublies hier, demain tu seras perdu (…) Tu es né ici, tu viens d’ici, tu vis ici.” C’est un cri d’ancrage, une réponse au déracinement, une mise en garde contre l’oubli.
Daara J Family : Donner du sens au flow
De leur premier album éponyme en 1998 à Boomerang en 2003 — salué comme l’un des meilleurs albums hip-hop du siècle par The Observer — jusqu’à Yaamatele en 2020, Daara J Family a toujours su conjuguer l’art du flow avec celui du sens. Leur engagement dépasse les mots. Ils ont partagé la scène avec des icônes comme Public Enemy ou Mos Def, et sillonné les festivals de l’Afrique à l’Europe, du WOMAD au Live 8.
COSAAN : un single voué à la transmission
Plus qu’un retour, COSAAN est une transmission. C’est un manifeste. Celui d’un savoir, d’un devoir de mémoire, d’une fierté. À l’heure où les repères vacillent, où les cultures se diluent. Dans une époque marquée par les migrations, la mondialisation et les influences multiples, Daara J Family rappelle que l’identité est un socle, pas un fardeau. Que l’héritage n’est pas une nostalgie, mais une boussole. Et ils proposent une boussole musicale et identitaire avec ce single : Cosaan !
A LA UNE
SÉNÉGAL – Barros Edgar : du foot à la création de contenu

À 26 ans, Edgar Barros fait partie de cette jeune génération talentueuse d’Africains qui refusent de se laisser enfermer dans une case. Grâce à ses contenus très suivis sur les réseaux sociaux, il s’est forgé une véritable popularité. Alors que tout le prédestinait à une carrière de footballeur, Barros est aujourd’hui un créateur de contenu, suivi par plus de 460 000 personnes. Ses vidéos cumulent des millions de vues. Il vient de sortir son premier ouvrage “Vamos comme Barros) qui parle des ses voyages en Asie.
De la pelouse aux réseaux sociaux
Né en France d’un père sénégalais et d’une mère espagnole, Edgar Barros commence très tôt le football. Très vite, il intègre l’US Torcy, un club formateur reconnu, où il évolue aux côtés de Randal Kolo-Muani. À 19 ans, un accident le met sur la touche : une rupture des ligaments croisés. Cette blessure l’oblige à une longue rééducation. Cependant, il ne veut rien lâcher. Il continue en Régional 1 à Meaux, puis au Val d’Europe. En 2023, il rejoint Avranches avant de signer à l’AS Vitré. Mais, il comprend que son vrai terrain de jeu, c’était le monde. Depuis son premier voyage au Mali, tout change. Désormais, il veut explorer le monde, comprendre les gens, ressentir ce qu’ils ressentent. Dans une interview accordée à Ze-Africanews, il confie : “J’ai cru que le foot était toute ma vie…” Il finit par comprendre, dit-il : “ Ce que je recherchais, c’était plus qu’un but marqué : c’était l’envie de marquer l’histoire.”
Une reconversion réussie
Après avoir mis un terme à sa carrière sportive, Edgar Barros développe une activité de créateur de contenu. Sur les réseaux sociaux, il partage des vidéos et des analyses qui mettent en lumière la richesse des cultures africaines, en particulier sénégalaise. Son approche singulière lui permet de fédérer une large communauté. Pour ne pas s’arrêter là, il publie un ouvrage : “Vamos Comme Barros”. Ce livre est un carnet de route illustré qui mêle anecdotes, photos, tips et QR codes pour revivre ses aventures en vidéo. Il y raconte ses périples en Malaisie, en Thaïlande et en Corée du Sud.
Barros, tisseur de ponts entre les identités
Après avoir troqué les crampons contre la caméra, Barros veut vivre pleinement de cette nouvelle vocation. En novembre 2020, il crée son entreprise, enregistrée sous le nom “BARROSJR”, spécialisée dans l’édition de revues et périodiques. Il raconte à travers les outils numériques les histoires des gens, souvent méconnues. En cela, on peut dire qu’il est passeur de culture. Il met en avant les personnes souvent méconnues. Il promeut la culture sénégalaise et montre une autre image de l’Afrique et des Africains partout où il va. Son crédo : valoriser la richesse du patrimoine africain à travers des récits, des analyses, des témoignages, et surtout, un style personnel, direct et immersif.
-
A LA UNE3 mois .
TCHAD – Kadeux, phénomène viral ou la dynamique de partage
-
RELIGION2 semaines .
CÔTE D’IVOIRE – Tout savoir sur la date de la Tabaski 2025
-
BANQUE2 semaines .
BAD : Le mauritanien Sidi Ould Tah prend les rênes de l’institution
-
AFRIQUE DE L’OUEST2 semaines .
SENEGAL – Le dialogue national entre dans une phase décisive avec l’installation de trois commissions
-
A LA UNE3 mois .
Alune Wade : “Boogie & Juju”, un swing transatlantique de Lagos à la Nouvelle-Orléans
-
A LA UNE1 mois .
MALI – Le pouvoir de transition malienne dissout tous les partis politiques
-
SOCIÉTÉ2 mois .
SÉNÉGAL – Aïssata Seck, celle qui mène le combat pour les anciens Tirailleurs Sénégalais
-
AFRIQUE DE L’EST4 semaines .
SOMALIE – Série noire à Mogadiscio : Al-shebab multiplie les attaques