AFRIQUE CENTRALE
CENTRAFRIQUE : 22 députés élus au premier tour sur un total de 140
En raison des violences qui ont empêché la tenue des élections législatives dans de nombreux endroits en Centrafrique, la Cour constitutionnelle s’est prononcée ce lundi 1er février 2021 en publiant les résultats provisoires issus de ce scrutin organisé le 27 décembre 2020. Comme l’avaient remarqué les experts et observateurs, la Cour constitutionnelle a rendu nulle une bonne partie du vote. Seuls 22 députés ont été déclarés officiellement élus sur un total de 140.
346 requêtes avaient été envoyées par l’opposition et les observateurs pour fustiger de nombreuses irrégularités dans l’organisation et le déroulement des élections. La Cour constitutionnelle en a tenu compte en invalidant le vote dans les 13 circonscriptions suivantes : Bogambolo, Baoro, Dékoa, Sibut, Zangba, Carnot 1 et 2, Bambari, Kaga Bandoro, Bozoum Nanga Boguila, mais aussi deux arrondissements de Bangui.
Les raisons de l’annulation du scrutin évoquées par la Cour tournent autour de menaces et d’intimidations, des dépouillements dans des circonstances troubles, ou des urnes détruites. Par ailleurs, certains résultats ont été revus. Par exemple, deux candidats appartenant à la majorité et également ministres ont été déclarés officiellement élus alors qu’ils étaient en ballotage, six autres candidats ont vu leurs suffrages déclarés nuls.
Parmi les 22 députés déclarés élus par la Cour constitutionnelle, cinq sont issus du MCU, le mouvement présidentiel, contre six après les résultats provisoires, trois pour le compte du parti Patrie de Crépin Mboli Goumba, deux pour l’URCA de l’opposant Anicet Georges Dologuélé, un seul pour le KNK de François Bozizé, ainsi que pour le MLPC de Martin Ziguélé.
L’Autorité Nationale des Elections (ANE) prévoit un réaménagement du calendrier électoral afin de faciliter la tenue du second tour dans 47 circonscriptions. En plus, 71 élections partielles seront organisées dans les zones où le scrutin n’a pas pu se tenir ou a été tout bonnement annulé. Tout devrait aller vite dans la mesure où le mandat actuel des députés expire le 2 mai 2021, et au moins ⅔ des députés devaient être élus à cette date pour l’investiture de la nouvelle équipe.
A LA UNE
RD CONGO – Élections : Un cadre du parti du candidat Moïse Katumbi meurt lors d’un déplacement dans l’est du pays
Un cadre du parti de l’opposant Moïse Katumbi a été tué et plusieurs autres blessés mardi 28 novembre 2023 à Kindu, dans l’est de la RDC, où l’opposant est arrivé dans le cadre de sa campagne pour la présidentielle du 20 décembre. Il s’agit du premier incident majeur depuis le début de cette campagne électorale qui se déroule dans un climat politique tendu.
Le climat était déjà tendu bien avant l’atterrissage de l’avion de Moïse Katumbi, les autorités ayant interdit à l’opposant de tenir son meeting à la Tribune centrale de l’artère principale de la ville de Kindu.
À son arrivée, Moïse Katumbi et ses alliés, dont l’ancien Premier ministre Matata Ponyo et Seth Kikuni ont été acclamés et suivis par la foule dans les rues avant le rassemblement délocalisé ailleurs. C’est à l’approche de la résidence du gouverneur que l’opposant et ses partisans ont été attaqués à coup de jets de pierres par des jeunes supposés appartenir au parti présidentiel.
« Lapidé », selon son parti
Dans les échanges et la cohue, en tête de cortège, Dido Kakisingi, responsable de la jeunesse du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi à Kindu, a été atteint par un projectile. À terre, il a été roué de coups violents jusqu’à rendre l’âme, selon son parti, affirmant qu’il a tout simplement été « lapidé ».
Mais pour le maire de Kindu, ce dernier est tombé d’un véhicule du cortège avant d’être tamponné. La police s’est interposée, en tirant à balles réelles. Dans la foulée, plusieurs autres blessés ont été enregistrés.
Ces incidents n’ont pas freiné le cortège de campagne de Moïse Katumbi qui a tenu son rassemblement pour solliciter le vote des populations.
A LA UNE
CONGO – Au moins 37 morts dans une bousculade lors d’un recrutement de l’armée à Brazzaville
Au moins 37 jeunes Congolais ont trouvé la mort dans la nuit du 20 novembre 2023 dans une bousculade lors d’une opération de recrutement de l’armée dans la capitale Brazzaville, ont annoncé, mardi 21 novembre, les autorités locales.
Au moins 37 jeunes Congolais ont trouvé la mort dans la nuit de lundi 21 novembre 2023, dans une bousculade survenue lors d’une opération de recrutement de l’armée, selon des sources officielles. Le drame s’est produit après 23 heures au stade Michel d’Ornano, au cœur de la ville, selon plusieurs témoins.
C’est ce site qui a été choisi pour accueillir des jeunes de 18 à 25 ans, candidats au recrutement dans l’armée. Depuis la semaine dernière, l’armée congolaise a annoncé le renforcement de ses effectifs par l’engagement de 1 500 nouveaux agents.
Fatigués d’attendre
Lundi, les choses ont traîné pendant toute la journée. Tard dans la nuit, les candidats étaient toujours sur les lieux. Fatigués d’attendre dehors, ils ont forcé le portail du site qui, selon des témoignages, s’est écroulé sous eux. Les uns ont marché sur les autres pendant plusieurs minutes.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent plusieurs corps dans les services de la morgue municipale, mais aussi de nombreux blessés admis au CHU ou encore à l’hôpital militaire.
Les services d’urgence font état de 37 morts. Le bilan est encore provisoire. Il pourrait s’alourdir, parce qu’il y a de nombreux blessés, certains dans un état critique.aA
A LA UNE
TCHAD – L’opposant Succès Masra prône la réconciliation nationale
Succès Masra, président du parti Les Transformateurs, qui avait fui il y a un an, est rentré d’exil le 3 novembre après avoir signé un « accord de réconciliation » avec le pouvoir du Président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno.
Cet accord prévoit notamment une « amnistie générale » pour les responsables des meurtres de manifestants le 20 octobre 2022, pour la quasi-totalité de très jeunes hommes tués par les balles des policiers et militaires.
Une cinquantaine selon le pouvoir, plus de 300 selon l’opposition, des ONG nationales et internationales et un rapport d’experts mandatés par l’ONU.
M. Masra a exhorté dimanche des centaines de ses partisans rassemblés à N’Djamena à l' »apaisement » et à ne pas « réclamer vengeance », rapporte un correspondant de l’AFP.
En martelant le mot « réconciliation » à maintes reprises, Succès Masra a « prié Dieu pour qu’il apaise les cœurs » des victimes et leurs familles et les « guide vers la responsabilité collective ». « La réconciliation n’est pas une capitulation », a-t-il lancé.
Depuis son retour au pays, le reste de l’opposition, dont nombre de dirigeants sont encore en exil, dénonce un « accord » de dupes et fustige un ralliement de M. Masra au pouvoir dans la perspective d’élections promises pour 2024.
Elle appelle à boycotter le référendum du 17 décembre et juge l’amnistie comme le moyen « soustraire à la poursuite les criminels (…) qui ont tué en masse, torturé, enlevé et fait disparaitre les jeunes le 20 octobre 2022 », a résumé pour l’AFP Max Kemkoye, président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP).
Le discours-fleuve de M. Masra a été ponctué d’ovations d’une foule compacte de partisans habillés aux couleurs nationales.
« Son discours rassure le peuple, on est debout », s’enthousiasme Etienne Josue, 25 ans. « Il fait renaître en nous un sentiment d’espoir, après le 20 octobre, il n’y avait plus d’espoir », renchérit Salim Abdoulaye, 32 ans.
« Notre frère Mahamat Déby peut compter sur nous comme un allié du peuple. Nous sommes prêts à poursuivre avec les autorités pour trouver une solution globale », a conclu M. Masra.
Le général Déby a été proclamé par l’armée le 20 avril 2021 président de transition à la tête d’une junte de quinze généraux à la mort de son père Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front après avoir dirigé le Tchad d’une main de fer trente années durant.
Il promettait aussitôt de rendre le pouvoir aux civils par des élections au terme d’une transition de 18 mois, prolongée finalement de deux ans 18 mois plus tard.
Le 20 octobre 2022, plus de 600 jeunes hommes, dont 83 mineurs, ont été arrêtés –au moins un millier selon l’opposition– et déportés dans le sinistre pénitencier de Koro Toro en plein milieu du désert.
La plupart y ont été condamnés un mois et demi plus tard à de la prison ferme pour « insurrection » dans un procès de masse sans avocats.
Ils ont ensuite été rapidement graciés par le général Déby et remis en liberté. Mais l’opposition et des ONG internationales affirment que des dizaines voire des centaines ont disparu le 20 octobre et les jours suivants, « exécutés » ou décédés durant leur transport à Koro Toro.
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