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GUINÉE – La mort d’un jeune homme ravive les tensions sociales

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Crédit photo: visionguinee

Article réalisé par Dan SIngault de Blagouin depuis Abidjan

Thierno Mamadou Diallo avait 19 ans. Candidat à l’examen du brevet, il n’obtiendra malheureusement jamais ce parchemin. le jeune homme a été abattu d’une balle dans la tête en marge des manifestations contre l’augmentation des prix du carburant à Hamdallaye, en Guinée, le mercredi 1er Juin 2022. 

Ces heurts qui ont éclaté entre des manifestants et les forces de sécurité guinéennes dans certains quartiers de Conakry ont ravivé les mécontentements d’une partie de la population et de la classe politique contre le pouvoir du colonel Mamady Doumbouya.  Le ministre guinéen de la sécurité, Bachir Diallo, est rapidement monté au créneau depuis la ville de Kankan où il séjourne pour  » condamner énergiquement ces gestes qui conduisent à des morts d’hommes  ».  » Le gouvernement ne s’inscrit pas dans cette logique  », a-t-il martelé. 

Il en faudra bien plus pour atténuer la fracture entre le CNRD du colonel Mamady Doumbouya qui a pris le pouvoir le 05 Septembre 2021 et une partie des Guinéens. Selon le FNDC, une coalition de l’opposition qui a combattu le pouvoir d’Alpha Condé, il y a bien un fossé entre les promesses des putschistes du CNRD  » qui s’étaient engagés à ne pas commettre les mêmes tueries que ses prédécesseurs  » et les actes qu’ils posent aujourd’hui. 

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La mort du jeune Thierno Mamadou Diallo intervient d’ailleurs à la veille d’un communiqué du CNRD interdisant toute manifestation. Cette décision considérée comme une restriction des libertés publiques, avait essuyé de vives protestations de certaines organisations politiques et associations de droits de l’homme. 

Rappelons que le pouvoir de Conakry a déjà engagé des poursuites judiciaires contre une vingtaine de dignitaires de l’ancien régime dont le président Alpha Condé et son premier ministre Ibrahima Fofana Kassory. L’ancien parti au pouvoir, le RPG ARC-EN-CIEL s’est d’ailleurs dit victime d’une chasse aux sorcières. 

On est donc bien loin de la liesse populaire suscitée par l’avènement du colonel Mamady Doumbouya à la tête de l’état guinéen. Certaines de ses décisions sont jugées en déphasage avec la réconciliation nationale à laquelle aspire tout le pays. Hormis cela, ce pouvoir doit faire face à l’Union Africaine et la communauté internationale qui juge la durée de la transition fixée par la junte militaire inacceptable. 

Le CNRD gagnerait à voir se dissiper ces tensions pour la paix dans ce pays déjà fragilisé par de nombreuses crises sociales. 

       

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