AFRIQUE CENTRALE
ANGOLA : Isabel Dos Santos en zone de turbulence.

Elle est présentée comme la femme la plus riche d’Afrique, Isabel Dos Santos, la fille de l’ancien président angolais, José Eduardo Dos Santos, est accusée d’avoir réalisé plusieurs transactions lucratives concernant notamment des titres fonciers, du diamant, du pétrole et des télécommunications durant les 38 ans de présidence de son père.
Plus de 700.000 documents sur les affaires de la milliardaire ont fait l’objet d’une fuite. La plupart ont été obtenus par la Plateforme pour la protection des dénonciateurs d’abus en Afrique et partagés avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).
Ces documents ont fait l’objet d’enquêtes par 37 organisations de médias, dont le Guardian et le journal Expresso du Portugal. Ils montrent comment Isabel et son mari, sindika Dokolo, ont été autorisés à acheter de précieux biens de l’État dans le cadre d’une série de transactions suspectes.
Actuellement, celle qui a profité du règne de son père au pouvoir durant plus de 37 ans, est en Angleterre où elle possède également des biens d’une valeur astronomique au centre de Londres. Le couple a une fortune estimée à 2 milliards de dollars répartie en plus de 400 compagnies et filiales dans 41 pays, une propriété à Monaco estimée à 55 millions de dollars, un yacht à 35 millions de dollars et une résidence à Dubaï.
Le chef de Corruption Watch, Andrew Feinstein, déclare que les documents montrent froidement l’exploitation indescriptible de l’Angola par Isabel Dos Santos. Pourtant 30% du peuple angolais vit dans une extrême pauvreté avec moins de 2 dollars par jour.
Isabel Dos Santos rejettent l’ensemble de ces accusations qu’elle considère comme une volonté de l’actuel gouvernement de João Lorenço, le nouveau chef de l’État de la poursuivre à tout prix. Elle parle de « persécution politique » et de « fausses allégations ». D’une manière ou d’une autre, le peuple angolais exige des comptes et une restitution de ses biens acquis injustement.
A LA UNE
GABON – Brice Oligui Nguema, plébiscité, lance la Ve République

À peine élu, Brice Oligui Nguema, anciennement président de la transition, veut engager le pays dans une profonde refondation institutionnelle. Après la création d’un nouveau parti, il compte nommer des vice-présidents et opérer des réformes électorales.
Une victoire attendue, une transition en mouvement
Brice Clotaire Oligui Nguema est arrivé, largement, en tête de l’élection présidentielle du 11 avril 2025. Selon les résultats annoncés par le ministre de l’intérieur, Hermann Immongault, aurait été élu avec 90 % des suffrages exprimés. Ce score, dirait-on, soviétique est à la mesure de la popularité acquise depuis le coup d’État du 30 août 2023, par lequel le chef de la Garde républicaine avait mis fin au règne de la famille Bongo. Après moins de deux ans à la tête de la transition gabonaise, Brice Oligui Nguema avait promis une rupture politique. Avec la suppression du poste de Premier ministre, le pouvoir exécutif est désormais centralisé à la présidence. Il ne voudra pas concentrer tous ces pouvoirs dans ses mains, à lui seul, aussi compte-il créer des postes de vice-présidents.
Deux vice-présidents
Avec l’adoption de plus de 1 000 textes normatifs dans la première année, pour rendre effectifs les principes de la nouvelle Constitution. Une réforme présentée par ses soutiens comme une rationalisation des institutions, dans un pays où le pouvoir était déjà, de fait, très concentré. Les deux vice-présidents qui seront nommés devront prochainement être désignés : l’un, protocolaire, sera le numéro deux de l’État ; l’autre sera en charge de l’action gouvernementale. Ce dernier devra avoir une grande expertise administrative et devra être un poids politique. Les noms de Joseph Owondault Berre et Raymond Ndong Sima circulent. Mais, rien n’est sûr.
Un nouveau calendrier
Le chantier politique ne s’arrête pas là. Une nouvelle loi sur les partis politiques, avec des critères plus stricts et un redécoupage électoral qui permettra d’organiser les élections législatives et locales dès août 2025. Toujours dans la perspective du rassemblement. Côté majorité présidentielle, la plateforme Rassemblement des Bâtisseurs (RdB) va se transformer en parti politique. Il entend rassembler les soutiens du président sans absorber les nombreuses composantes de la plateforme (84 partis, 4 200 associations, 22 000 adhérents individuels). Son coordonnateur, Anges-Kevin Nzigou, le présente comme une « matrice politique » destinée à structurer une future majorité. Cette initiative suscite toutefois des remous : Justine Lekogo, membre de la plateforme, a exprimé publiquement ses réserves, s’interrogeant sur la légitimité de cette transformation et le silence du président sur le sujet.
Une nouvelle République
Si la dynamique de refondation semble lancée, l’équilibre institutionnel reste à construire. La concentration des pouvoirs autour du président, même validée par les urnes et le référendum, interroge. La rupture avec l’ancien régime se mesurera à l’aune des actes : ouverture politique, indépendance des contre-pouvoirs, transparence électorale. Brice Oligui Nguema a désormais les mains libres. Reste à savoir s’il fera du Gabon une démocratie renouvelée, ou s’il perpétuera, sous une autre forme, l’héritage d’un pouvoir centralisé.
A LA UNE
GABON – Nicolas Nguema, une carte maîtresse sur l’échiquier politique gabonais

Nicholas Nguema s’est lentement imposé comme un grand défenseur des réformes démocratiques et de la transparence sur la scène politique gabonaise. Il fut très acerbe vis-à-vis du régime Bongo jusqu’à la chute de ce dernier en 2023, il est, par ailleurs, l’un des soutiens majeurs du général Brice Oligui Nguema. Cependant, cela ne l’empêche pas d’appeler à une rupture définitive avec l’ancien régime du PDG. À quoi est dû ce repositionnement ? Évolution pragmatique ou ambition politique ? À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, Nicolas Nguema apparaît plus que jamais comme une pièce maîtresse de l’échiquier politique gabonais.
Nicholas Nguema, entre la politique et les affaires
Bien connu dans le paysage gabonais, Nicolas Nguema fait partie des personnes qui animent l’écosystème politique de ce pays d’Afrique de l’Ouest de moins de trois millions d’habitants. Fervent défenseur des réformes démocratiques et de la transparence dans la gouvernance du pays, cet homme d’affaires et homme politique, est le cofondateur du Parti pour le Changement (PLC), avec à ses côtés de l’avocat Anges Kevin Nzigou. Durant le règne de l’ancien président Ali Bongo, ce parti a, par ses prises de position, fini par s’imposer comme une voix critique en plaidant, à cor et à cri, pour une transformation profonde du paysage politique de son pays, miné par le clientélisme et autres concussions en tout genre. À côté de son engagement politique, Nicolas Nguema est un véritable homme d’affaires. Mandataire légal au Gabon du Groupement Santullo Sericom, une entreprise italienne qui a eu, par le passé, des différends avec l’État gabonais, il a joué un rôle capital. Avec cette double casquette d’homme d’affaires et de politique, Nicolas Nguema est tantôt adulé, tantôt controversé.
Un engagement marqué par la contestation
Dès la création du PLC (Parti Pour le Changement), Nicolas Nguema a illico montré sa ligne de conduite. Se démarquant des autres membres de l’opposition gabonaise qui n’hésitent pas à tomber dans le marigot de la corruption, il s’est forgé l’identité, et surtout l’image d’un homme qui ne transige pas avec la vérité. Chose rare dans un pays gangrené par la corruption au plus haut sommet de l’État. Ayant été l’un des membres actifs du collectif “Appel à Agir”, qui demandait la reconnaissance de la vacance du pouvoir suite aux problèmes de santé du président Ali Bongo, Nicolas Nguema s’est créé beaucoup d’ennemis, même au sein de son propre parti politique. Notons que ce mouvement a marqué un tournant décisif dans l’opposition gabonaise en mettant en avant la nécessité d’une alternance politique. Bien entendu, cela n’a pas manqué de lui valoir des ennuis judiciaires. Ainsi, en décembre 2020, il est arrêté et placé en garde à vue par la Direction Générale de la Contre-ingérence et de la Sécurité Militaire (B2), dans une supposée affaire liée à la vente d’une barge appartenant au Groupement Santullo Sericom. Avec les nombreux soutiens de la population et de ses partisans qui dénonçaient une arrestation à motivation politique. Après plusieurs semaines de détention, il est libéré en mars 2021 grâce à une décision de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Libreville.
Brice Oligui Nguema, la politique autrement
Depuis la chute d’Ali Bongo en août 2023 suite à un coup d’État
, Nicolas Nguema et son parti ont adopté une nouvelle posture. Désormais, le PLC ne cache plus son soutien, ouvertement affiché, au général Brice Clotaire Oligui Nguema, l’homme qui mène la transition politique après le coup d’État. Avec le congrès prévu pour le 22 février 2025, le PLC, on l’espère, devrait officialiser son positionnement, qui on le sait, va en faveur du président de la transition, Brice Oligui Nguema. Il était en France début février pour mobiliser la diaspora, Nicolas Nguema affirme à qui veut l’entendre que le général Oligui Nguema a apporté des “progrès concrets” en quinze mois de transition, notamment en matière d’infrastructures et de gouvernance. Mais des questions comme l’éducation et la santé sont des domaines où il reste encore beaucoup de choses à faire.

Nicolas Nguema, Homme politique, Gabon
Rupture avec l’ancien régime
Malgré son soutien au chef de la transition, Nicolas Nguema reste très lucide. En effet, il ne manque pas d’occasion pour insister sur la nécessité d’une rupture totale avec le Parti Démocratique Gabonais (PDG), qui a dominé la scène politique pendant plus de cinq décennies. Selon lui, la transition actuelle ne sera réussie que si les anciens barons du régime Bongo sont écartés définitivement de l’administration. “Bien évidemment, nous reprochons le fait qu’il y ait encore beaucoup trop de ‘‘PDGistes’’ au sein de l’administration, mais ça va s’arrêter forcément très prochainement. Inéluctablement, le PDG doit disparaître du paysage politique dans notre pays.” Pour l’élection présidentielle anticipée du 12 avril 2025, la position du PLC et de son co-président devient est claire : il estime que Brice Oligui Nguema est le mieux placé pour mener cette transition à bien, à condition qu’il se détache totalement du PDG.
Nicolas Nguema, un stratège politique ?
Le PLC a opéré un virage à 180° en apportant son indéfectible soutien à la transition gabonaise. Stratégie politique ? L’avenir politique du PLC, qui est passé en un clignement de cils d’un parti d’opposition radicale à un fervent soutien de la transition, marque une évolution importante dans la carrière politique de Nicolas Nguema. Espère-t-il que cette position pragmatique va lui permettre de jouer un rôle clé dans la recomposition du paysage politique gabonais ? Au-delà de toutes ces questions, il n’est pas évident de voir le vieux parti, le PDG et les poids des anciens cadres de ce parti disparaître de si tôt. Aussi, l’élection présidentielle à venir servira de test pour évaluer si la transition donnera naissance à une nouvelle ère pour le Gabon. Dans tous les cas, Nicolas Nguema, en tant que figure influente du PLC, devra faire un choix : voler de ses propres ailes ou rester dans le giron de la transition. Il s’est déjà proclamé candidat à la députation pour les prochaines élections législatives pour le renouvellement du Parlement gabonais.
A LA UNE
RD CONGO – Élections : Un cadre du parti du candidat Moïse Katumbi meurt lors d’un déplacement dans l’est du pays

Un cadre du parti de l’opposant Moïse Katumbi a été tué et plusieurs autres blessés mardi 28 novembre 2023 à Kindu, dans l’est de la RDC, où l’opposant est arrivé dans le cadre de sa campagne pour la présidentielle du 20 décembre. Il s’agit du premier incident majeur depuis le début de cette campagne électorale qui se déroule dans un climat politique tendu.
Le climat était déjà tendu bien avant l’atterrissage de l’avion de Moïse Katumbi, les autorités ayant interdit à l’opposant de tenir son meeting à la Tribune centrale de l’artère principale de la ville de Kindu.
À son arrivée, Moïse Katumbi et ses alliés, dont l’ancien Premier ministre Matata Ponyo et Seth Kikuni ont été acclamés et suivis par la foule dans les rues avant le rassemblement délocalisé ailleurs. C’est à l’approche de la résidence du gouverneur que l’opposant et ses partisans ont été attaqués à coup de jets de pierres par des jeunes supposés appartenir au parti présidentiel.
« Lapidé », selon son parti
Dans les échanges et la cohue, en tête de cortège, Dido Kakisingi, responsable de la jeunesse du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi à Kindu, a été atteint par un projectile. À terre, il a été roué de coups violents jusqu’à rendre l’âme, selon son parti, affirmant qu’il a tout simplement été « lapidé ».
Mais pour le maire de Kindu, ce dernier est tombé d’un véhicule du cortège avant d’être tamponné. La police s’est interposée, en tirant à balles réelles. Dans la foulée, plusieurs autres blessés ont été enregistrés.
Ces incidents n’ont pas freiné le cortège de campagne de Moïse Katumbi qui a tenu son rassemblement pour solliciter le vote des populations.
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