AFRIQUE CENTRALE
CAMEROUN – Paul Biya nettoie son armée
Le président de la République du Cameroun, Paul Biya a chamboulé son armée le lundi 6 septembre 2021. Dans un décret présidentiel, Paul Biya a profondément changé des têtes dans l’armée. Une décision qui intervient à 24h du coup d’État en Guinée Conakry.
Le chef de l’État camerounais Paul Biya a fait le ménage dans l’armée le lundi 6 septembre. Paul Biya qui est au pouvoir au Cameroun depuis le 6 novembre 1982, a-t-il peur de subir le même sort que le président Alpha Condé de la Guinée. Beaucoup d’observateurs se posent cette question.
Plusieurs responsables ont été changés. Il a signé plusieurs décrets (27 pages) portant nomination de responsables au niveau du ministère de la Défense et dans des postes diplomatiques. Presque tous les échelons de l’armée ont été touchés. L’ensemble des documents concernant ce nettoyage au sein de l’armée est diffusés sur sa page facebook.
Du chef d’État-Major au contrôleur général des armées. L’État-major de l’armée de terre, l’État-major de l’armée de l’air, l’État-major de la marine, ont tous été touchés par ce Président âgé de 88 ans.
Biya introduit des réformes politiques dans les années 1980 et, sous de fortes pressions, accélère la mise en œuvre du multipartisme au début des années 1990. Il remporte l’élection présidentielle de 1992 avec 40 % des suffrages et est réélu par une large majorité en 1997, 2004, 2011 et 2018. Des personnalités de l’opposition et des gouvernements occidentaux mentionnent des irrégularités dans les votes et des fraudes à chaque élection.
Il est actuellement l’un des plus anciens dirigeants en place dans le monde et le plus âgé d’Afrique.
A LA UNE
RD CONGO – Élections : Un cadre du parti du candidat Moïse Katumbi meurt lors d’un déplacement dans l’est du pays
Un cadre du parti de l’opposant Moïse Katumbi a été tué et plusieurs autres blessés mardi 28 novembre 2023 à Kindu, dans l’est de la RDC, où l’opposant est arrivé dans le cadre de sa campagne pour la présidentielle du 20 décembre. Il s’agit du premier incident majeur depuis le début de cette campagne électorale qui se déroule dans un climat politique tendu.
Le climat était déjà tendu bien avant l’atterrissage de l’avion de Moïse Katumbi, les autorités ayant interdit à l’opposant de tenir son meeting à la Tribune centrale de l’artère principale de la ville de Kindu.
À son arrivée, Moïse Katumbi et ses alliés, dont l’ancien Premier ministre Matata Ponyo et Seth Kikuni ont été acclamés et suivis par la foule dans les rues avant le rassemblement délocalisé ailleurs. C’est à l’approche de la résidence du gouverneur que l’opposant et ses partisans ont été attaqués à coup de jets de pierres par des jeunes supposés appartenir au parti présidentiel.
« Lapidé », selon son parti
Dans les échanges et la cohue, en tête de cortège, Dido Kakisingi, responsable de la jeunesse du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi à Kindu, a été atteint par un projectile. À terre, il a été roué de coups violents jusqu’à rendre l’âme, selon son parti, affirmant qu’il a tout simplement été « lapidé ».
Mais pour le maire de Kindu, ce dernier est tombé d’un véhicule du cortège avant d’être tamponné. La police s’est interposée, en tirant à balles réelles. Dans la foulée, plusieurs autres blessés ont été enregistrés.
Ces incidents n’ont pas freiné le cortège de campagne de Moïse Katumbi qui a tenu son rassemblement pour solliciter le vote des populations.
A LA UNE
CONGO – Au moins 37 morts dans une bousculade lors d’un recrutement de l’armée à Brazzaville
Au moins 37 jeunes Congolais ont trouvé la mort dans la nuit du 20 novembre 2023 dans une bousculade lors d’une opération de recrutement de l’armée dans la capitale Brazzaville, ont annoncé, mardi 21 novembre, les autorités locales.
Au moins 37 jeunes Congolais ont trouvé la mort dans la nuit de lundi 21 novembre 2023, dans une bousculade survenue lors d’une opération de recrutement de l’armée, selon des sources officielles. Le drame s’est produit après 23 heures au stade Michel d’Ornano, au cœur de la ville, selon plusieurs témoins.
C’est ce site qui a été choisi pour accueillir des jeunes de 18 à 25 ans, candidats au recrutement dans l’armée. Depuis la semaine dernière, l’armée congolaise a annoncé le renforcement de ses effectifs par l’engagement de 1 500 nouveaux agents.
Fatigués d’attendre
Lundi, les choses ont traîné pendant toute la journée. Tard dans la nuit, les candidats étaient toujours sur les lieux. Fatigués d’attendre dehors, ils ont forcé le portail du site qui, selon des témoignages, s’est écroulé sous eux. Les uns ont marché sur les autres pendant plusieurs minutes.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent plusieurs corps dans les services de la morgue municipale, mais aussi de nombreux blessés admis au CHU ou encore à l’hôpital militaire.
Les services d’urgence font état de 37 morts. Le bilan est encore provisoire. Il pourrait s’alourdir, parce qu’il y a de nombreux blessés, certains dans un état critique.aA
A LA UNE
TCHAD – L’opposant Succès Masra prône la réconciliation nationale
Succès Masra, président du parti Les Transformateurs, qui avait fui il y a un an, est rentré d’exil le 3 novembre après avoir signé un « accord de réconciliation » avec le pouvoir du Président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno.
Cet accord prévoit notamment une « amnistie générale » pour les responsables des meurtres de manifestants le 20 octobre 2022, pour la quasi-totalité de très jeunes hommes tués par les balles des policiers et militaires.
Une cinquantaine selon le pouvoir, plus de 300 selon l’opposition, des ONG nationales et internationales et un rapport d’experts mandatés par l’ONU.
M. Masra a exhorté dimanche des centaines de ses partisans rassemblés à N’Djamena à l' »apaisement » et à ne pas « réclamer vengeance », rapporte un correspondant de l’AFP.
En martelant le mot « réconciliation » à maintes reprises, Succès Masra a « prié Dieu pour qu’il apaise les cœurs » des victimes et leurs familles et les « guide vers la responsabilité collective ». « La réconciliation n’est pas une capitulation », a-t-il lancé.
Depuis son retour au pays, le reste de l’opposition, dont nombre de dirigeants sont encore en exil, dénonce un « accord » de dupes et fustige un ralliement de M. Masra au pouvoir dans la perspective d’élections promises pour 2024.
Elle appelle à boycotter le référendum du 17 décembre et juge l’amnistie comme le moyen « soustraire à la poursuite les criminels (…) qui ont tué en masse, torturé, enlevé et fait disparaitre les jeunes le 20 octobre 2022 », a résumé pour l’AFP Max Kemkoye, président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP).
Le discours-fleuve de M. Masra a été ponctué d’ovations d’une foule compacte de partisans habillés aux couleurs nationales.
« Son discours rassure le peuple, on est debout », s’enthousiasme Etienne Josue, 25 ans. « Il fait renaître en nous un sentiment d’espoir, après le 20 octobre, il n’y avait plus d’espoir », renchérit Salim Abdoulaye, 32 ans.
« Notre frère Mahamat Déby peut compter sur nous comme un allié du peuple. Nous sommes prêts à poursuivre avec les autorités pour trouver une solution globale », a conclu M. Masra.
Le général Déby a été proclamé par l’armée le 20 avril 2021 président de transition à la tête d’une junte de quinze généraux à la mort de son père Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front après avoir dirigé le Tchad d’une main de fer trente années durant.
Il promettait aussitôt de rendre le pouvoir aux civils par des élections au terme d’une transition de 18 mois, prolongée finalement de deux ans 18 mois plus tard.
Le 20 octobre 2022, plus de 600 jeunes hommes, dont 83 mineurs, ont été arrêtés –au moins un millier selon l’opposition– et déportés dans le sinistre pénitencier de Koro Toro en plein milieu du désert.
La plupart y ont été condamnés un mois et demi plus tard à de la prison ferme pour « insurrection » dans un procès de masse sans avocats.
Ils ont ensuite été rapidement graciés par le général Déby et remis en liberté. Mais l’opposition et des ONG internationales affirment que des dizaines voire des centaines ont disparu le 20 octobre et les jours suivants, « exécutés » ou décédés durant leur transport à Koro Toro.
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