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TOGO : Les manifestations de l’opposition étaient au deuxième jour hier, les populations sont encore sorties massivement.

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« Plus qu’hier et mieux qu’aujourd’hui ». Cette expression résume la forte mobilisation populaire enregistrée hier lors de la manifestation à Lomé. Contrairement au premier jour où les manifestants ont été réunis au bas fond de Saint Joseph pour écouter les discours, ils ont décidé d’occuper la place Deckon jusqu’au départ de Faure Gnassingbé. Dans la soirée, le chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre a fait une déclaration dans laquelle l’opposition exige des discussions sur le départ de Faure Gnassingbé.

Les manifestations de l’opposition étaient au deuxième jour hier. Les populations sont encore sorties massivement, à l’appel des partis politiques et des organisations de la société civile tant à Lomé que dans les autres villes de l’intérieur. Epicentre du mouvement de revendications, Lomé a connu pour cette deuxième journée une plus grande mobilisation. Des milliers de personnes se sont jointes aux manifestants pour ainsi gonfler la masse. Malgré la pluie qui s’est abattue sur la capitale, les départs ont eu lieu aux différents points avant la mi-journée. « Ce qui se passe aujourd’hui, ce n’est pas la pluie qui va nous dissuader de manifester pour obtenir ce que nous voulons. Nous sommes déterminés et nous allons vaincre », a assuré un manifestant.

Désormais, les revendications ne se limitent plus au retour à la Constitution du 14 octobre 1992 et au vote de la diaspora. Les manifestants exigent carrément le départ du pouvoir de Faure Gnassingbé. Pour faire pression sur le régime, ils ont ainsi occupé le boulevard du 13 janvier au niveau du Carrefour Deckon ainsi que le prolongement de l’Avenue Maman N’danida jusqu’à la Colombe de la Paix. « Nous ne savons pas ce que nous irons faire au bas fond de Saint Joseph. Nous étions là-bas hier (mercredi, Ndlr) et nous ne savons plus pourquoi y aller. Nous sommes à Deckon et nous y resterons jusqu’au départ de Faure Gnassingbé », a annoncé un autre manifestant.

Rester à Deckon et y passer plusieurs jours, même au prix de leurs vies. C’est la décision unanime prise par les manifestants, prenant au dépourvu les responsables politiques qui ont été empêchés de conduire la masse jusqu’au lieu annoncé du meeting. La voix du peuple étant celle de Dieu, Jean-Pierre Fabre, Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, Me Dodji Apévon, les responsables du Parti national panafricain (PNP) et des autres forces démocratiques engagées dans la lutte pour l’alternance politique ont dû céder à la pression populaire. « Nous resterons ici jusqu’à ce que les revendications que nous portons soient exécutées. En tant que responsables politiques, notre devoir est de porter le message du peuple. Je peux vous dire que nous sommes ici par la volonté des populations et nous ne partirons que lorsque nous aurons ce que les populations demandent. Cela veut dire que dès le départ, nous avons porté l’exigence du retour à la Constitution du 14 octobre 1992, du vote de la diaspora et des réformes électorales. Mais aujourd’hui, les populations disent qu’ils veulent que les autorités en place partent. Nous ne pouvons que porter cette exigence. Les modalités du départ du pouvoir seront discutées lorsqu’il y aura les discussions. S’ils veulent venir disperser les mouvements et réprimer, nous sommes prêts à assumer cela », a martelé Fulbert Attisso.

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Dans une interview, la présidente du CAP 2015, Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, a indiqué qu’une délégation de l’opposition a été reçue par M. Ibn Chambas, le représentant du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest. L’opposition aurait dit au diplomate de transmettre au chef de l’Etat le message du peuple qui exige son départ du pouvoir.

Comme à Lomé, on signale un durcissement des mouvements dans plusieurs autres localités du pays. Pour passer la nuit à la place Deckon, les manifestants ont improvisé des chants et danses.

Dans la soirée, les responsables politiques ont produit une déclaration lue par le chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre. L’opposition demande à Faure Gnassingbé de prendre la pleine mesure des aspirations du peuple togolais souverain qui exige l’ouverture immédiate de discussions relatives aux conditions de son départ.

Source : Liberté No.2512 du vendredi 8 septembre 2017 / Par Géraud A.

       

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