AFRIQUE DE L’EST
KENYA : Décision de la Cour Suprême ou un écheveau entre Droit, Politique et Emotion.

Au regard des derniers développements de la situation politique au Kenya, lourds de périls, l’on est en droit de se demander si la décision rarissime sinon unique au monde de cette institution, était pertinente et valide en droit pur, politiquement correct, au sens noble du terme, et socialement concevable, venant de la part surtout de gardiens de l’Édifice national, soutenu par la constitution. Faut il le rappeler, la Constitution reste l’épine dorsale de toutes les lois d’un pays et la Cour Suprême chargée de veiller sur elle et à son intégrité, reste la mère couveuse de tous les citoyens et de leurs Droits collectifs et individuels à travers une justice équitable pour tous.
Dans ce cadre l’exercice du vote reste un Droit majeur du citoyen qui lui permet de donner librement son point de vue sur les affaires et la marche de son pays, au cours d’Élections locales ou nationales, programmées, planifiées, par l’État et les différents acteurs ,suivant la Loi et des règles de jeu bien définies et connues de tous les citoyens conscients de leur statut. Alors c’est donc un processus qui comprend deux parties qu’il importe de distinguer. D’une part le système électoral qui définit l’ensemble des règles et qui présente plus d’enjeux pour les partis en lice objet de bataille en amont du Vote et le Vote lui-même qui est la phase la plus décisive et donc la plus importante pour tout arbitre ou Observateur du jeu démocratique
Au demeurant si cette dernière phase s’ouvre librement avec la participation des Acteurs, sans entraves pour le citoyen d’exercer son droit, les Acteurs reconnaissent tacitement la validité et le dépassement pour la première phase, ce qui n’exclut pas toutes possibilités de faire ultérieurement des recours juridictionnels. Ce vote se déroule souvent avec des manquements de l’Administration par endroits ou avec des heurts entre militants Zélés mais tant que cela n’arrête pas le processus, il est difficile et injuste d’annuler le droit de ce citoyen qui a su faire preuve d’abnégations et de sacrifices pour s’acquitter de ses obligations civiques. C’est pour cela que les observateurs internationaux sont très vigilants sur cette question en utilisant la formule policée « incidents ou manquements qui n’entâchent pas la régularité du Vote ».
« Malheureusement en Afrique, c’est moins la régularité du vote qui est contestée que le résultat du vote et ceci avant même la proclamation provisoire des résultats ; chacun jubile et annonce la victoire. »
Malheureusement en Afrique, c’est moins la régularité du vote qui est contestée que le résultat du vote et ceci avant même la proclamation provisoire des résultats ; chacun jubile et annonce la victoire. C’est en ce moment que l’émotion envahit tout le pays y compris, les votants et les non votants qui promptement, prennent conscience de leur existence en tant que citoyen et se positionnent par rapport à leurs préoccupations et aux perspectives offertes ; ces derniers, moins intéressés à la chose politique, sont souvent plus nombreux aux rassemblements, plus zélés à occuper le crachoir ou à meubler la galerie dans les actions de contestations . Ainsi dès la proclamation des Résultats provisoires, la partie vaincue, s’emploie naturellement à démontrer sa popularité qui n’est souvent pas celle des Urnes, en appelant à des mobilisations de rue avec la complicité souvent pas fortuite des Média.
A ce titre la marée humaine drainée par Odinga au lendemain de la proclamation des Résultats, n’a pas dérogé à la règle et n’a pas manqué de rendre sceptique quand à la victoire de Uhuru Kenyatta et d’influer sur la décision aussi cavalière qu’insolite des 7 sages. C’est cette même mobilisation qui a été constatée après la décision des 7 sages, alors pourquoi donc Odinga n’est pas rassuré de sa victoire au point d’opter pour le boycott ?
IL reste patent qu’Odinga n’est pas sûr de sa victoire qui n’est pas donnée par ceux qui sont dans les partis politiques comme on a tendance à le croire mais plutôt par la population rurale. A mon avis les 7 sages ont agi sous le coup de l’émotion et ont pris une décision inédite en matière d’Élections mais surtout de Droit : une annulation totale d’Élections dont on n’ignore encore les motivations sinon on se réfugie derrière un slogan laconique « d’Élections non fiables » ? Est-ce le Système si oui ne fallait-il pas se donner suffisamment alors de délais pour tout reprendre ? Est-ce le vote, si oui est-il possible que le vote puisse être entaché sur toute l’étendue du Territoire au point d’annuler sans discrimination? Est- ce des Procès verbaux falsifiés ? Le vote n’a-t-il pas pu avoir lieu dans tout le Pays en présence des Représentants de partis politiques et d’observateurs ? Quid des avis des observateurs étrangers? Non il y a de quoi se tirer les cheveux pour comprendre et accepter que des Élections politiques puissent être annulées totalement par une institution juridique fut elle une Cour Suprême, au mépris de tous les avis de toutes les autres institutions directement impliquées tout le long du Processus et au mépris des charges sur le contribuable : C’est là une opportunité de voir de potentielles dérives de l’indépendance de la justice en Afrique où le vaste chantier du civisme reste encore en friche. In fine la cour suprême du Kenya a fait pire que celle de Côte d’ivoire qui n’avait fait qu’annuler partiellement le vote dans certaines circonscriptions. Plus grave encore, des arguments de Droit sur les pièces de réclamations de l’opposition, articulés à la forme ou au fond, pouvant fonder une décision aussi gravissime que dangereuse pour la stabilité du Pays, n’ont pas été portés à la connaissance de l’opinion. Alors l’on semble rester dans l’émoi général découlant de l’irrationalité des résultats, caractéristique d’Élections de cette nature et incapable de se détacher de cette torpeur que distille les mouvements de foule et empêchant de prendre en toute sérénité et lucidité, la décision idoine, conforme au Droit.
Des Sénégalais ont vite fait de tisser prématurément des lauriers aux Magistrats du Kenya dont la décision, parce qu’elle souffre de maturité politique et de professionnalisme, risque de conduire le pays dans un chaos indescriptible voire la partition. C’est le lieu de rendre hommage à la Magistrature Sénégalaise en Général et aux Sages de notre Cour Suprême qui agissent en sage, dans la sérénité et la lucidité, en toute responsabilité malgré les attaques et pressions dont ils font l’objet devant des situations cruciales, comme celles de 2012 pour le troisième mandat de Wade, de 2016 pour l’inconstitutionnalité de la réduction volontariste du Mandat Présidentiel par Macky, en dehors d’un référendum. Nos Magistrats du siège par leurs compétences et leurs expertises doivent continuer à mériter notre confiance et à faire la fierté de notre pays, de notre Démocratie légendaire, touchons tous du bois.
Par Walmack Observateur politique / wandiaye @gmail.com
AFRIQUE
ÉTHIOPIE – Le président Abiy Ahmed reçu à l’Élysée par Emmanuel Macron

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed se sont rencontrés, le jeudi 22 mai 2025 au Palais de l’Élysée, à Paris. Dans un entretien bilatéral à huis clos, suivi d’un dîner de travail, ils ont parlé des moyens à mettre en place pour consolider la coopération entre la France et l’Éthiopie.
Le Premier ministre éthiopien a été accueilli à son arrivée à l’Élysée par la garde républicaine. Ensuite, ce fut le tour du président Emmanuel Macron. La rencontre s’est déroulée en deux temps : un entretien privé, puis un dîner officiel. Elle fait suite à la visite d’Emmanuel Macron à Addis-Abeba en décembre 2024. Dans une dynamique de rapprochement diplomatique, Abiy Ahmed a tenu, par cette visite, raviver les liens franco-éthiopiens.
Même si les deux pays ne partagent pas la même langue, il faut souligner que les relations diplomatiques entre la France et l’Éthiopie ont toujours été empreintes de cordialité. Cependant, cette relation bilatérale a connu un renforcement ces dernières années, avec un financement de 100 millions d’euros par l’Agence Française de Développement pour divers projets. Un prêt d’une valeur de 80 millions d’euros destiné à la rénovation du réseau électrique éthiopien a été octroyé. En quelques années, les échanges commerciaux ont atteint 348,9 millions d’euros d’exportations françaises vers l’Éthiopie en 2023, contre 83,2 millions d’euros d’importations. Parallèlement, le nombre d’entreprises françaises implantées en Éthiopie est passé de 28 en 2014 à 53 en 2021. Aujourd’hui, les grands groupes français comme Castel, TotalEnergies, Canal+, AGL ou Meridiam sont présents en Éthiopie.
Cette rencontre, qui confirme l’ancrage stratégique de la coopération entre Paris et Addis-Abeba, avait pour but de renforcer la relation bilatérale, en particulier dans les domaines économique, culturel et patrimonial. Par ailleurs, les questions régionales et globales ont été abordées. En effet, le contexte géopolitique en Afrique de l’Est, les enjeux de développement durable et la stabilité régionale figurent également à l’agenda.
Crédit Photo : Page Abiy Ahmed Ali
POLITIQUE
SOUDAN – Le gouvernement nie l’usage d’armes chimiques malgré les accusations américaines

Les tensions entre les États-Unis et le gouvernement soudanais se ravivent après de graves accusations lancées jeudi 22 mai. Washington a accusé Khartoum d’avoir utilisé des armes chimiques en 2024 dans le conflit sanglant qui oppose l’armée nationale aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). À la suite de ces allégations, le département d’État américain a annoncé l’imposition prochaine de sanctions, incluant des restrictions sur les exportations américaines vers le Soudan et l’accès aux financements du gouvernement américain. Ces mesures entreront en vigueur le 6 juin, après une période de notification au Congrès.
Les autorités américaines n’ont pas précisé les lieux ni les dates exactes d’utilisation de ces armes. Toutefois, des sources citées par le New York Times en janvier affirmaient que l’armée soudanaise les aurait utilisées à deux reprises dans des zones reculées du pays.
En réponse, le gouvernement soudanais a fermement nié ces accusations, les qualifiant de « sans fondement » et de « chantage politique ». Le porte-parole Khalid Al-Aiser a dénoncé une manipulation américaine, accusant Washington de fermer les yeux sur les exactions commises par les FSR au Darfour. Il a également réitéré les accusations contre les Émirats arabes unis, qu’il soupçonne de fournir armes et drones aux paramilitaires, bien qu’Abou Dhabi nie toute implication.
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre fratricide entre le général Al-Bourhane, chef de l’armée, et son ancien adjoint, le général Daglo. Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 13 millions de déplacés, engendrant, selon l’ONU, la pire crise humanitaire mondiale actuelle.
Credit Photo : suna-sd
AFRIQUE DE L’EST
SOMALIE – Série noire à Mogadiscio : Al-shebab multiplie les attaques

Les islamistes radicaux al-Shebab ont revendiqué un attentat suicide dimanche 18 mai 2025, contre une caserne de Mogadiscio, la capitale somalienne, qui a fait plusieurs morts. Ce mardi 20 Mai 2025, plusieurs tirs de mortier ont atteint le quartier d’Halane, près de l’aéroport très tôt ce matin, une attaque revendiquée dans la foulée par le groupe terroriste Al-Shabab.
Au moins 5 mortiers ont touché le quartier d’Halane, vers 5h ce mardi, a confirmé une source sécuritaire européenne dans la région. Des témoins qui se trouvaient à l’aéroport international Aden Adde ont affirmé avoir vu plusieurs tirs et entendu des déflagrations.
Très vite, le groupe al-Shebab a revendiqué cette attaque à travers un de ses sites internet. Il a qualifié le quartier d’Halane de « centre de commandement » de ses ennemis.
Situé près de l’aéroport, Halane est un quartier hautement sécurisé. Il accueille les bureaux et résidences des personnels des missions des Nations unies, de l’Union africaine, de diverses ONG et des ambassades.
Cette nouvelle attaque est intervenue deux jours après qu’un kamikaze s’est fait exploser près de la base militaire de Damaanyo, à Mogadiscio, tuant au moins 13 recrues. Un attentat condamné lundi par les États de la Ligue arabe et l’Union européenne.
Depuis plusieurs mois, les shebabs mènent une violente offensive dans les États du centre de la Somalie, qui jouxtent la capitale. D’après l’Institut américain d’étude sur la guerre, ils ont lancé deux fois plus d’attaques par mois, en 2025, que l’année précédente.
Source : RFI, Gaëlle Laleix
-
RELIGION2 mois .
CÔTE D’IVOIRE – Tout savoir sur la date de la Tabaski 2025
-
CULTURE3 semaines .
CÔTE D’IVOIRE – “Tout l’univers dans la tête” ou de tocard à héros de Kounda
-
BANQUE2 mois .
BAD : Le mauritanien Sidi Ould Tah prend les rênes de l’institution
-
ENVIRONNEMENT4 semaines .
RD CONGO – 77 morts, plus de 100 disparus après inondations et naufrages
-
AFRIQUE DE L’OUEST2 mois .
SENEGAL – Le dialogue national entre dans une phase décisive avec l’installation de trois commissions
-
CULTURE4 semaines .
SÉNÉGAL – De Dakar à Paris : Mamy Victory et Defa imposent leur style
-
AFRIQUE3 semaines .
SÉNÉGAL – Barthélémy Dias trace sa route, Khalifa perd son lieutenant : un nouveau paysage pour l’opposition
-
FOOTBALL3 semaines .
ALGÉRIE – L ’effondrement d’une tribune endeuille la fête du Mouloudia d’Alger