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BIRMANIE : L’armée s’empare du pouvoir, Aung San Suu Kyi arrêtée

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Aung San Suu Kyi @Capital

L’armée birmane a perpétré, tôt ce lundi, un coup d’Etat et proclamé l’état d’urgence pour un an et placé ses généraux aux principaux postes. La cheffe du gouvernement civil, Aung San Suu Kyi, a été arrêtée, ainsi que le président de la République, Win Myint. 

L’armée s’est emparée du pouvoir en Birmanie ce lundi 1er février 2021. Elle a procédé à l’arrestation de Aung San Suu Kyi et du président de la République, Win Myint, et proclamé l’état d’urgence pour un an. « Nous avons entendu dire qu’ils étaient détenus à Naypyidaw », la capitale du pays, a indiqué le porte-parole de la LND, Myo Nyunt, qui pense que plusieurs autres responsables ont aussi été interpellés. L’armée s’est ensuite emparée de l’hôtel de ville de Rangoun, la capitale économique du pays, et l’accès à son aéroport international a été bloqué par des militaires.

Dans une lettre diffusée sur les réseaux sociaux par son parti, Aung San Suu Kyi déclare que « l’armée remet le pays sous dictature militaire » et appelle la population à « ne pas accepter » ce putsh militaire.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres n’a pas tardé à réagir. Il a « condamné fermement » l’arrestation d’Aung San Suu Kyi.  Avec « la déclaration du transfert de tous les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires aux militaires », « ces développements portent un coup dur aux réformes démocratiques en Birmanie », a-t-il déploré.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a également condamné dans un tweet le putsh et réclamé la libération des détenus. « Je condamne fermement le coup d’État en Birmanie et appelle les militaires à libérer tous ceux qui ont été illégalement détenus lors de raids à travers le pays. Le résultat des élections doit être respecté et le processus démocratique doit être rétabli », a-t-il écrit.

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Une pluie de condamnations a fait suite à ce coup d’Etat. La France, les Etats-Unis, le Royaume Uni, l’Allemagne, l’Australie, le Japon, entre autres, ont fermement condamné un coup porté à la démocratie et réclamé la libération des autorités politiques arrêtées. La Russie ne veut pas encore se prononcer à l’état actuel des choses, jugeant qu’il est trop tôt pour faire une évaluation.

D’autres pays comme la Thaïlande, le Cambodge et les Philippines ont voulu jouer à la prudence en évitant de s’immiscer dans les affaires internes de la Birmanie.

D’autres comme le Bangladesh appellent plutôt les deux parties à préserver la paix et la stabilité dans le pays.

Le parti d’Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix en 1991, très critiquée au niveau international pour sa gestion de la crise des musulmans rohingyas mais toujours adulée par une majorité de la population, a remporté une victoire écrasante en novembre. Il s’agissait des deuxièmes élections générales depuis 2011, année de la dissolution de la junte qui a régné pendant un demi-siècle sur le pays. Des élections contestées par l’armée birmane qui avait promis de rétablir la démocratie dans le pays.

       

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