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PORTRAIT – Germaine Acogny, Lion d’or 2021 à Venise

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Germaine Acogny @Capture Facebook

La fondatrice de l’École des sables au Sénégal, la danseuse franco-sénégalaise, Germaine Acogny, a reçu le prix le plus prestigieux de la biennale italienne mardi 16 février 2021. Cette distinction est réservée aux danseuses les plus influentes, comme avant elle, Carolyn Carlson, Pina Bausch ou Maguy Marin. Connue comme la « mère de la danse contemporaine », elle est réputée pour ses chorégraphies spectaculaires et sa fougue même à l’âge de 76 ans. Ze-africanews vous plonge dans la vie de cette danseuse exceptionnelle au crâne rasé qui a marqué les dernières décennies.

De sa naissance à sa passion pour la danse

Fille de Togoun Servais Acogny, fonctionnaire colonial et auteur des Récits d’Aloopho, Germaine Acogny a rendu un hommage mérité à son père dans son spectacle « À un endroit au début. » Née au Bénin, Germaine Acogny s’installe au Sénégal à l’âge de 4 ans avec son père. Petite-fille d’une prêtresse vaudou, elle puise son héritage gestuel de sa grand-mère. Dès son jeune âge, elle anime la cour de récréation de son école  par ses danses. Alors qu’elle mime les arbres, les enfants la traitent de folle mais ils ne cessent de revenir la chercher pour qu’elle puisse danser avec eux. Elle étudie en France pour devenir professeur de gymnastique, ce qui justifie sa corpulence assez masculine.

Germaine Acogny @Capture Facebook

Son parcours étincelant et plein de rebondissements 

Elle crée à Dakar un studio de danse en 1968. Avec son talent incontesté, Germaine Acogny dirige Mudra Afrique, créé par Maurice Béjart et le président Léopold Sédar Senghor à Dakar entre 1977 et 1982. En 1980, elle publie son livre intitulé La Danse africaine, édité en trois langues. Après la fermeture de Mudra Afrique, elle dispense des cours à L’Isle-Jourdain, à 35 km de Toulouse, puis elle s’installe à Bruxelles avec la compagnie de Maurice Béjart et organise des stages internationaux de danse africaine qui remportent un franc succès auprès du public européen. En 1985, elle fonde avec son mari Helmut Vogt le « studio-école ballet-théâtre du 3e monde » à Toulouse.

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C’est en 1995 que Germaine Acogny décide de retourner au Sénégal et, en 1998, elle crée l’association Jant-Bi / l’École des Sables. De 1997 à 2000 , elle est nommée directrice artistique de la section danse d’Afrique en Création à Paris et des Rencontres chorégraphiques de danse africaine contemporaine.

Germaine Acogny @Capture Facebook

 Elle inaugure au Sénégal en 2004 un centre international de danses traditionnelles et contemporaines d’Afrique nommé « École des sables« , à Toubab Dialo. Un centre qui ne pourra plus continuer ses activités puisqu’en 2010, l’un de ses soutiens, la fondation néerlandaise Doen, n’était plus en mesure de maintenir son aide.

A 76 ans, Germaine n’en a pas fini de danser. Chez elle, « les vieux dansent toujours et jusqu’au bout ». Son inspiration, elle la puise lors de ses marches dans la mer qui borde l’École des Sables. Aujourd’hui, elle travaille sur sa nouvelle pièce, un duo avec Malou Airaudo, figure emblématique de la compagnie de Pina Bausch, qui sera créé en 2020 à l’Ecole des Sables.

Germaine Acogny @Capture Facebook

Ses distinctions

Germaine Acogny est chevalier de l’ordre du Mérite et officier de l’ordre des Arts et des Lettres de la République française et chevalier de l’ordre national du Lion du Sénégal. En 2014, elle est classée parmi les « 50 personnalités africaines les plus influentes dans le monde » selon le magazine Jeune Afrique. En 2019, elle interprète un rôle dans le film Yao avec Omar Sy en acteur principal.

Le mardi 16 février 2021, elle reçoit le Lion d’or de la danse par la Biennale de Venise.

École des Sables de Germaine Acogny@Capture Facebook
École des Sables de Germaine Acogny @Capture Facebook
École des Sables de Germaine Acogny @Capture Facebook
       

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