CULTURE
BLACK ARTIST LIVES MATTER : La designer Murielle Kabile défile pour les entrepreneurs noirs sur les Champs Élysées

L’idée ingénieuse de Murielle Kabile est de soutenir les entrepreneurs noirs et c’est sur les Champs Élysées qu’elle va exprimer son idée avec son slogan inspiré de la lutte des Noirs aux Etats-Unis « Black ARTIST lives matter ». A travers cette lutte, elle a fait un clin d’oeil à Georges Floyd mort sous les genoux d’un policier blanc mais également au combat d’endurance d’Assa Traoré pour son frère Adama Traoré. Murielle Kabile donne ainsi sa partition dans cette lutte en perpétuelle recherche de reconnaissance avec ce défilé inédit.
La couleur, le flow de la démarche, la détermination, l’action, elles les portaient toutes ces mannequins qui déambulent généreusement sur la grande avenue des Champs Élysées, de couleurs vêtues. Elles étaient au nombre de six, six belles créatures sublimées par les doigts de fée de Murielle Kabile, une femme qu’on ne présente plus dans la scène des designers parisiens.
Murielle Kabile est une artiste engagée entrepreneur. Depuis plusieurs années elle démultiplie les événements sous différentes formes pour passer des messages, valoriser les cheveux et marquer les esprits. Entre le festival de Cannes, les fashion-week, les expositions et les défilés Sauvages où elle met constamment les cheveux afro en valeur. Elle a su montrer sa force, sa détermination, essentiellement lors d’un des derniers évènements « DON’T TOUCH MY HAIR » le 16 juin 2019 à Opéra qui a fait le tour du monde pour défendre ses idées à travers la liberté des cheveux crépus, bouclés et frisés pour changer les mentalités dans le monde ! Elle a su taper très fort avec une dizaine de mannequins de toutes origines au cœur de Paris.
Aujourd’hui elle désire mettre le doigt aujourd’hui sur le fait que les artistes entrepreneurs noirs en France ne trouvent pas forcément la place méritée, le manque de considération, de solidarité le fait de devoir en faire toujours plus. Forcée de constater qu’un artiste-entrepreneur noir ne pourra être malgré tous ses talents, un Dior, un Van Gogh , un Chopin, LVMH et ou L’ORÉAL, connu et reconnu qui rentrera dans l’histoire. Quelques minorités passent de l’autre côté depuis quelques années mais au compte goutte uniquement !
LA vidéo intégrale du défilé sur les champs Elysées :
« Il est temps de faire reconnaître nos talents et qu’ils soient valoriser à hauteur de ceux qui sont déjà en place, se frayer un chemin pour marquer nos noms dans l’histoire , car nous faisons partie intégrante de ce pays et nous contribuons à son essor culturel dans le monde. Depuis quelques jours nous voyons déferler sur les réseaux sociaux des mouvements noirs qui font appel au rassemblement des artistes-entrepreneurs pour qu’ils puissent se soutenir et émerger ensemble. Le confinement et la manifestation Georges Floyd suivi de celle d’Adama traore on fait prendre conscience à quel point les noirs ont leur place dans le monde. La vie d’un artiste- entrepreneur compte aussi » a-t-elle déclaré.

Murielle Kabile @arnaud_mellah
CULTURE
SÉNÉGAL – Dip Doundou Guiss ressuscite les ‘‘Jambaar’’ grâce à l’IA

À 34 ans, Dominique Preira, alias Dip Doundou Guiss, s’épanouit bien dans le rap galsen. Par la magie de la technologie, il rouvre une page sanglante de l’histoire : le massacre de Thiaroye. Visionné plus de 1,4 million de fois, le clip, qui accompagne la bande originale du film T44 d’Oumar Diagne, convoque une mémoire refoulée au rythme d’un rap qui vous prend par les tripes
Quand le rap galsen ravive la mémoire
Ce clip est une sorte de saut dans le passé par la magie de la technologie. Grâce à l’intelligence artificielle générative, Dip Doundou Guiss nous plonge dans l’histoire de l’Afrique. Le clip “Jambaar” de Dip Doundou Guiss, mis en ligne le 8 décembre 2024 sur YouTube, est à 1,4 million de vues. Cette histoire, portée par l’intelligence artificielle, raconte ce que trop d’années ont tu : le massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye, en 1944.
“Jambar”, un trip mémoriel
Réalisé par Hussein Dembel Sow et Papa Oumar Diagne, produit par Jean-Pierre Seck, Jambaar (“guerrier” en wolof) marque une première historique : c’est le premier clip africain entièrement conçu à l’aide d’outils d’intelligence artificielle, dont Runway et Kling IA. Mais derrière cette prouesse technologique, c’est surtout une œuvre de réparation poétique et artistique que propose Dip, en s’attaquant à l’un des silences les plus pesants de l’histoire coloniale française.
“Guerrier vaillant, dans l’arène des braves tu te tiens”
Les paroles, portées par la voix puissante de Dip, résonnent comme une incantation. Aussi, il y a le refrain qui célèbre l’héroïsme des soldats oubliés : ‘‘Tu es le lion qui ne fuit jamais, majestueux roi de la jungle.’’ ‘‘Guerrier intrépide, guerrier vaillant, inébranlable, toujours plus fort.’’ Et dans ses couplets, Dip se fait le griot moderne, le lanceur d’alerte et l’historien des rues sablonneuses de Thiaroye. Il parle des dettes impayées, des trahisons de la République, des blessures profondes laissées par la colonisation : ‘‘Nos cicatrices qui ornent vos médailles/Vos habits de guerre, tachés de notre sang.’’ Ces phrasés percutants rappelle que l’ingratitude coloniale est une plaie encore vive : ‘‘Celui dont le grand-père a versé ton sang n’essuiera pas tes larmes.’’
L’IA pour parler du passé
Généralement, l’IA sert à se projeter dans le futur. Dip, avec l’IA, raconte le parcours captivant, parfois sombre, des tirailleurs sénégalais. Le clip convoque une iconographie hybride, mêlant visages modélisés, décors numériques et silhouettes fantomatiques. Les personnages – Dip Doundou Guiss, Oumar Diaw, Thiek – sont incarnés par des comédiens IA, avatars spectralement réalistes, qui nous plongent dans une atmosphère irréelle, entre mémoire et mythe. Sous l’égide de la direction artistique d’Oumar Diaw et Laura Bui, Jambaar assume une esthétique post-rap, afrofuturiste, proche du cinéma immersif, à la croisée de Black Panther, du spoken word et du devoir de mémoire. Un procédé déjà exploré par le réalisateur américain Dave Clark pour retracer le destin du 320e bataillon afro-américain lors du Débarquement. Mais ici, c’est depuis Dakar, avec une équipe 100 % locale, que se dessine cette révolution du storytelling africain.
Dip Doundou Guiss, figure polymorphe du rap sénégalais
Dip Doundou Guiss est né en mars 1990 à Dakar. Depuis “Beuss Niki Ray” en 2014 jusqu’à “Califat”, Dip a multiplié les succès et s’est imposé comme l’un des plus gros streamers de la scène ouest-africaine. Figure adulée, respectée pour ses punchlines, sa lucidité sociale et sa présence scénique, il est aujourd’hui un rappeur conscient à la croisée des générations, héritier de Positive Black Soul, Daara J, mais aussi des logiques du rap mondialisé à la Burna Boy. Capable de collaborations avec Youssoupha, Lefa, Locko ou Jizzle, Dip déjoue les étiquettes. Il est philosophe, pamphlétaire, griot et technophile. Ses textes, souvent autobiographiques, mêlent ego-trip, fierté panafricaine et profondeur politique. Sa communication léchée sur les réseaux, son sens du visuel et sa maîtrise de la scène font de lui un véritable produit total, comme les grands noms de la scène afro-urbaine mondiale.
Plus qu’un clip : une page d’histoire
“Jambaar”, en plus d’être un hommage, interroge l’histoire, dérange la France et bouscule les textes officiels. Il rappelle que l’histoire coloniale est encore une lutte contemporaine, et que la technologie, si elle est bien utilisée, peut être un instrument d’émancipation narrative. Ayant compris que l’IA, aussi performante soit-elle, ne saurait remplacer les historiens, Dip et son équipe essaient de réanimer le passé pour en faire une matière vivante, politique et esthétique.
Crédit phot : Page facebook dip
CULTURE
SÉNÉGAL – Le journaliste sénégalais, Ousmane Ndiaye publie un cri d’alerte : “L’Afrique contre la démocratie”

Vendredi 11 juillet 2025, le journaliste sénégalais Ousmane Ndiaye signe un essai percutant intitulé L’Afrique contre la démocratie. Mythes, déni et péril. Derrière ce titre choc, une ambition : remettre les pendules à l’heure sur un sujet brûlant — le rejet croissant de la démocratie sur le continent africain.
Publié aux Éditions Riveneuve et préfacé par le juriste Jean-François Akandji-Kombé (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), l’ouvrage frappe fort. Il questionne une tendance de plus en plus bruyante : cette idée, partagée par des putschistes, des élites, et même des citoyens ordinaires, selon laquelle la démocratie “libérale” ne serait pas compatible avec les “valeurs africaines”.
Ousmane Ndiaye ne mâche pas ses mots : il parle d’un aveuglement collectif, nourri à la fois par les frustrations populaires, les discours populistes et une relecture idéalisée du passé. Pour lui, l’équation « Démocratie = Occident » est une erreur historique. L’Afrique, rappelle-t-il, n’a pas attendu l’Europe pour inventer des formes de gouvernance participative. Ce n’est pas la démocratie qui est étrangère au continent, mais bien les régimes autoritaires qui l’ont confisquée — sous la colonisation, puis sous le néocolonialisme.
L’essai ne se veut pas une simple critique : c’est une invitation à sortir du déni. À regarder en face cette crise démocratique qui traverse de nombreux pays africains, sans céder ni au cynisme, ni aux fantasmes identitaires. Car derrière les slogans panafricanistes ou anti-occidentaux se cache souvent un refus d’examen de conscience.
Ousmane Ndiaye parle avec l’expérience d’un homme de terrain : passé par le CESTI à Dakar, formé à Paris, il a dirigé les rédactions Afrique de TV5 Monde et Courrier International, été correspondant dans le Sahel, et reste aujourd’hui une voix libre, en tant que journaliste indépendant et expert médias.
Avec L’Afrique contre la démocratie, il lance un véritable appel au réveil. Un plaidoyer pour un panafricanisme lucide, qui ne sacrifie pas les libertés fondamentales au nom de traditions mal comprises ou d’un anti-occidentalisme mal digéré.
Source : APS
CULTURE
CÔTE D’IVOIRE – La France restitue le tambour Djidji Ayôkwé

L’Assemblée nationale française a voté lundi 7 juillet 2025 à l’unanimité la restitution d’un tambour parleur, le Djidji Ayôkwé, à la Côte d’Ivoire. Cet objet culturel avait été spolié en 1916 par l’armée coloniale, puis exposé au musée du Trocadéro et ensuite au musée du Quai Branly à Paris. Le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, El Malick Ndiaye, s’est d’ailleurs récemment rendu en Côte d’Ivoire pour une visite officielle.
La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a souligné que cette restitution s’inscrit dans la volonté du président Emmanuel Macron de renouveler les relations entre la France et l’Afrique. Elle a précisé que la restitution se déroulera en deux étapes : un dépôt préalable, déjà signé le 18 novembre dernier, suivi d’une restitution définitive. Un projet de loi-cadre sur la restitution des biens culturels acquis illicitement est également prévu pour fin juillet et sera discuté au Parlement dès septembre.
Le tambour, d’une longueur de trois mètres et d’un poids de 430 kg, servait à transmettre des messages rituels et à alerter les villageois. Il est actuellement conservé dans les réserves du musée du Quai Branly après une restauration effectuée en 2022 en vue de son rapatriement. La ministre ivoirienne de la Culture, Françoise Remarck, a salué ce vote sur sa page Facebook. Les relations entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont par ailleurs au beau fixe, comme en témoignent les récents échanges entre les deux pays.
Source : Senego
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