Les Etats-Unis ont vécu une journée chaotique mercredi. Galvanisés par les appels à l’insurrection du Président sortant, Donald Trump, ses partisans ont pris d’assaut le Capitole où se déroulaient les débats de la Chambre des représentants devant confirmer la victoire de Joe Biden. « Nous n’abandonnerons jamais. Nous ne concéderons jamais » la défaite, avait déclaré Donald Trump plus tôt.
Le Capitole envahi
La session extraordinaire du Congrès des Etats-Unis a été perturbée, mercredi, par les pro-Trump après les exhortations de leur leader. « Si Mike Pence fait la bonne chose, nous gagnons l’élection« , a lancé le président sortant devant une foule de partisans réunis à Washington. « S’il ne le fait pas, ce sera une triste journée pour notre pays« , a-t-il ajouté.
Conséquence, après que le vice-président Mike Pence a annoncé qu’il ne pourrait pas s’opposer à la certification de la victoire de Joe Biden, des manifestants ont fait irruption au Capitole en plein débats de la Chambre des représentants. Ils ont investi les terrasses du capitole et provoqué l’évacuation des bâtiments du Congrès, peu après.
La victoire de Joe Biden validée
Malgré tout, le Congrès des Etats-Unis a officialisé tôt jeudi la victoire de Joe Biden à la Présidentielle, dernière étape avant son investiture le 20 janvier 2021. Le vice-président républicain Mike Pence a certifié le vote de 306 grands électeurs en faveur du démocrate contre 232 à Donald Trump, à l’issue d’une séance des deux chambres.
Des échauffourées ont été évitées de justesse au sein même de la chambre après que le représentant Conor Lamb, démocrate de Pennsylvanie, a déclaré : « Cette attaque aujourd’hui, elle ne s’est pas matérialisée de nulle part […] Cela a été inspiré par des mensonges, les mêmes mensonges que vous entendez dans cette salle ce soir, et les membres qui répètent ces mensonges devraient avoir honte d’eux-mêmes. »
Trump lâché par ses élus
« Trop, c’est trop », a lancé le sénateur républicain Lindsey Graham. Après avoir reconnu « qu’avec Donald Trump, ils avaient parcouru un sacré chemin » et « qu’il a été un président conséquent », l’élu proche du président sortant n’a pas pu retenir sa colère et sa déception après les événements du Capitole. « La seule chose que je peux dire est ne comptez pas sur moi, trop c’est trop, j’ai essayé d’aider » a-t-il lâché, embarrassé par les incitations de Donald Trump à se rendre au siège du Congrès américain
Quatre morts et des arrestations
La police métropolitaine de Washington a procédé à plus de 52 arrestations à la suite des violences au Capitole, selon le chef de police Robert Contee. 47 personnes ont été arrêtées pour violation du couvre-feu de 18h imposé par le maire Muriel E. Bowser ainsi « qu’une entrée illégale », quatre pour port d’armes sans permis et une pour possession d’arme interdite.
De plus, deux bombes artisanales ont été retrouvées par les forces de l’ordre au siège du Comité national républicain et au siège voisin du Comité national démocrate ainsi qu’une arme d’épaule contenant également des cocktails Molotov sur le terrain du Capitole. D’autres arrestations ont été réalisées par la police du Capitole, qui a fait l’objet d’un examen particulier mais aucun chiffre n’a été pour l’instant communiqué.
La police américaine a fait état de quatre morts après l’assaut de plusieurs centaines de manifestants. La première victime, Ashli Babbitt, ancienne militaire et partisane de Trump, est décédée à l’intérieur du Capitole après avoir été touchée par un tir de police. Trois autres adultes, deux hommes et une femme, sont morts « après avoir été en urgence médicale », a rapporté le chef de la police de Washington, Robert Contee avant d’ajouter : « Toute perte de vie dans le district est tragique et nos pensées vont à toute personne touchée par leur perte ».