AFRIQUE DE L’OUEST
MALI – Fin de mission de la MINUSMA
Le conseil de sécurité de l’ONU met fin à la mission des casques bleus au Mali. Les Casques bleus et policiers de la Minusma auront quitté le Mali pour la fin de l’année. D’ici là, la plus importante des forces de maintien de la paix de l’ONU ne peut s’occuper plus que de son départ, elle n’aura plus de mandat d’accompagnement politique ou d’enquête en matière des droits de l’homme. Et à partir du 1ᵉʳ octobre, les Casques bleus n’auront plus le droit de protéger les civils.
En deux minutes, 15 bras se sont levés et le Conseil de sécurité a démantelé la Minusma après presque une décennie de maintien de la paix au Mali. Contrairement à la tradition, la France, qui coordonne le dossier, n’a pas commenté le vote. C’est l’ambassadeur du Ghana qui a immédiatement reconnu son rôle crucial pour sécuriser le pays. Il a rappelé à la junte malienne ses responsabilités vis-à-vis de ses voisins, espère une meilleure coordination avec la Cédéao et annonce d’ores et déjà que le G5 Sahel sera affecté par le départ de la Minusma.
Le Mali regrette que le Conseil voie la situation du pays comme menaçante
Puis un groupe d’ambassadeurs, États-Unis en tête, a prévenu que ce retrait allait « nuire » aux Maliens en première ligne. « Bien que nous regrettons la décision du gouvernement de transition d’abandonner la Minusma et le fait que cela va nuire à la population malienne, nous avons voté en faveur de la résolution vu que nous sommes satisfaits du plan de retrait adopté », a déclaré le représentant américain Jeffrey DeLaurentis après le vote.
Ils ont appelé les autorités de la transition à ne pas rompre le processus électoral, et à coopérer pleinement au départ : toute entrave, tout chaos, pourrait profiter aux terroristes, selon eux. Les Nations unies craignent aussi que leurs bases ne soient tout simplement récupérées par les paramilitaires Wagner dans 6 mois.
L’ambassadeur malien Issa Konfourou a tenté de rassurer sur les conditions du retrait, qui vont être affinées ces 6 prochaines semaines. « Le gouvernement de la République du Mali veillera au respect des engagements pris à cet égard. Le gouvernement regrette que le Conseil continue de considérer la situation au Mali comme une menace à la paix et à la sécurité internationale en dépit des résultats tangibles enregistrés d’une part sur le terrain par les forces armées maliennes et d’autre part concernant le retour à l’ordre constitutionnel apaisé et sécurisé. »
Si le représentant malien a insisté sur l’échec militaire de la Minusma, il a tout de même reconnu l’utilité de la force en matière d’assistance humanitaire et les bons offices du secrétaire général.
La mission la plus coûteuse de l’ONU
Le 16 juin, dans un discours devant le Conseil de sécurité qui avait fait l’effet d’une bombe, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, dénonçant l’« échec » de la mission de maintien de la paix de l’ONU (Minusma), avait exigé son « retrait sans délai ».
Le Conseil de sécurité, qui se préparait à examiner une reconduction du mandat possiblement modifié, a donc dû se résoudre à signer l’arrêt de mort de la mission la plus coûteuse de l’ONU (1,2 milliard de dollars par an) et qui compte une dizaine de bases réparties sur le territoire. Elle avait été créée en 2013 pour aider à stabiliser un État menacé d’effondrement sous la poussée jihadiste, protéger les civils, contribuer à l’effort de paix et défendre les droits humains.
Les relations entre Bamako et la mission s’étaient largement détériorées depuis la prise de pouvoir des militaires en 2020.
La séquence a été une accélération un peu inattendue de l’histoire de la Minusma. On attendait pas une fin aussi soudaine. On aurait pu avoir, du fait de cette accélération, un divorce dans le déchirement. Et finalement, ce qu’on a ce soir, c’est un contrat de divorce en bonne et due forme, adopté par consensus. Même si y a des regrets de part et d’autre. Reste à savoir si ce contrat sera appliqué à la lettre, dans quelles conditions…
Moscou renouvelle son « soutien indéfectible » au Mali
Le chef de la diplomatie russe a renouvelé son « soutien indéfectible » au Mali lors d’un entretien téléphonique avec son homologue malien juste après l’annonce du retrait de la mission de l’ONU (Minusma) dans le pays, selon un communiqué publié ce vendredi par le ministère malien des Affaires étrangères.
Sergueï Lavrov a « renouvelé le soutien indéfectible de son pays en faveur du Mali tant dans le domaine militaro-technique qu’en matière d’assistance humanitaire et économique », écrit le communiqué publié sur les réseaux sociaux peu après l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution mettant un terme à la Minusma.
A LA UNE
AFRIQUE DU SUD – Le principal parti de l’opposition a lancé sa campagne
Ce samedi 17 Février à Pretoria en Afrique du Sud, le principal parti de l’opposition, l’Alliance Démocratique (DA), a lancé sa campagne électorale. Sept points sont annoncés par le chef du parti, John Steenhuisen, pour sauver le pays.
Ce samedi 17 Février, les partisans de John Steenhuisen étaient nombreux sur la pelouse des Unions buildings située près du siège du gouvernement. L’opposant John Steenhuisen en a profité pour présenter son programme en sept points pour « sauver l’Afrique du Sud ».
Devant une foule immense, John Steenhuisen a parlé des maux qui étouffent l’économie sud-africaine et qui ont provoqué une crise sociale. Il a également déclaré que son parti Alliance démocratique s’engage à réduire les taux de criminalité. Son ambition est de créer deux millions d’emplois, de mettre fin aux coupures intempestives de l’électricité qui paralysent le pays et de mettre en place un climat de cohésion sociale. Le plan détaillé de l’alliance Démocratiquei vise à apporter des solutions concrètes aux grands défis auxquels est confrontée l’Afrique du Sud.
John Steenhuisen a aussi mis l’accent sur la lutte contre la corruption. Il a appelé aux populations de voter pour le parti Alliance démocratique pour éradiquer la corruption qui a ruiné le parti au pouvoir depuis 30 ans.
Un message fort dans un lieu mythique qu’est les Unions buildings, siège du gouvernement de l’ANC (Congrès National Africain), parti au pouvoir depuis trois décennies.
C’est dans une ambiance festive avec le groupe “Les Confretis » que s’est terminée le meeting. Les leaders et alliés du parti démocratique ont rejoint John Steenhuisen sur la scène pour une photo de famille.
La date officielle des élections n’est pas encore annoncée mais l’alliance Démocratique est déterminée à faire entendre sa voix en ces périodes pré-électorales.
A LA UNE
SÉNÉGAL – Manifestations pour exiger une nouvelle date pour la présidentielle
Au Sénégal, des centaines de personnes sont sorties ce samedi 15 février pour manifester dans les Deux voies de Liberté VI à Dakar la capitale. Ils réclament le respect du calendrier républicain et une nouvelle date pour la présidentielle qui devait se tenir le 25 février prochain. Suite au report de la date de l’élection par le Président Macky Sall, la plateforme Aar Sunu Élection (protégeons notre Élection) a appelé à une marche dite silencieuse.
De nombreux Sénégalais se sont déplacés pour répondre à l’appel du collectif Aar Sunu Élection qui regroupe des entités de la société civile et des Partis de l’opposition. Encadrés par la gendarmerie et la police, les manifestants l’ont débuté au rond-point de la SIPRES pour terminer aux Deux voies de Liberté VI près du quartier populaire de Grand Yoff. La marche autorisée par les autorités sénégalaises, s’est déroulée dans le calme. Les manifestants sont venus de partout pour réclamer leur droit. Certains ont brandit des pancartes où est inscrit « Respecter le calendrier électoral » ; « Nous voulons des élections » entre autres réclamations. D’autres sont habillés en t-shirt floqué Aar Sunu Élection arborant des foulards aux couleurs nationales. Ils ont demandé la libération de leur leader Ousmane Sonko mais aussi de détenus politiques.
Les candidats dont le dossier de parrainage a été validé par le conseil constitutionnel notamment Malick Gakou de Grand Parti, Aliou Mamadou Dia du PUR, Déthé Fall de PRP ou encore les membres de la coalition Diomaye Président ont participé à la manifestation.
Dans une déclaration conjointe remise aux journalistes à l’issue de la manifestation, les organisateurs de Aar Sunu élection qui regroupe des organisations qui se réclament de la société civile, ont appelé au maintien de la mobilisation citoyenne pour le respect du calendrier électoral, tel défini dans la Constitution du Sénégal.
Les organisateurs ont aussi magnifié la décision du conseil constitutionnel qui annule le report de l’élection présidentielle qu’il juge contraire à la Constitution et qui recommande sa tenue dans les “meilleurs délais ’’. Elle a annulé en même temps le décret qui a permis à Macky Sall le 3 février dernier à travers son discours à la Nation, de pousser les élections au 15 décembre prochain. Ainsi, selon un communiqué de la présidence par son porte parole Yora Dia, le président de la République Macky Sall dit se conformer avec le conseil constitutionnel et s’engage à exécuter la décision de cette haute juridiction.
Pour rappel, le vote pour le report de la présidentielle s’était déroulé sous la contrainte. Des députés de l’opposition avaient manifesté leur désaccord avant d’être expulsés de l’hémicycle par les forces de l’ordre et la Gendarmerie nationale. Suite à l’adoption de cette loi jugée anticonstitutionnelle par l’opposition et la société civile, des manifestations avaient éclaté sur tout le territoire. Des manifestations qui ont coûté la vie à trois individus.
POLITIQUE
SÉNÉGAL – Harcèlement, altération de nourritures, interdiction de communications : la Coalition Diomaye Président alerte sur les conditions de détention de son candidat
La Coalition Diomaye Président alerte sur les conditions de détention du candidat Bassirou Diomaye Faye. Les membres de ladite coalition informent que ses jours de visite ont été modifiés et il ne peut recevoir de visites que les mardis et mercredis dans l’enceinte de la Cour. Il lui est également interdit de communications téléphoniques. Sur ce, la coalition Diomaye Président dénonce cet acharnement contre son candidat et tient pour responsable le régime de toute atteinte à l’intégrité physique ou morale de leur candidat.
« À la suite du lancement officiel de la Coalition Diomaye Président et des adhésions massives de leaders de l’opposition, il était attendu du pouvoir en place qu’il rétablisse le candidat Bassirou Diomaye Faye dans ses droits, notamment dans le contexte d’une élection présidentielle dont il est incontestablement le favori », peut-on lire dans un communiqué.
Toutefois, la Coalition annonce que l’Administration pénitentiaire, placée sous la responsabilité du Ministre de la Justice, a décidé de durcir unilatéralement et sans raison justifiée les conditions de détention du candidat Bassirou Diomaye FAYE par:
« Une modification unilatérale de ses jours de visite désormais, le candidat Bassirou Diomaye Faye ne peut recevoir de visites que les mardis et mercredis, et ce dans l’enceinte même de la Cour. Une interdiction de communications téléphoniques sous prétexte que le candidat favori à l’élection présidentielle dont la campagne commence dans deux jours entretient des conversations dont l’objet est politique. Un harcèlement continu la chambre du candidat Bassirou Diomaye Faye est désormais perquisitionnée à tout bout de champ ».
D’ailleurs, elle note une « absence de mesures sécuritaires malgré son statut de candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024 et des alertes multiples sur de probables altérations de la nourriture qui lui est servie. Le candidat Bassirou Diomaye Faye ne prend plus le petit déjeuner ».
La coalition Diomaye Président dénonce cet acharnement contre son candidat. « Nous dénonçons fermement cette énième violation du principe d’égalité entre les candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Nous réclamons la libération immédiate de Bassirou Diomaye Faye pour qu’il participe activement à la campagne électorale ».
En tout état de cause, souligne-t-elle, « l’Etat du Sénégal a la responsabilité d’assurer sa protection s’il décide injustement de le maintenir dans les liens de la détention ».
En somme, la Coalition Diomaye Président indique que « Macky Sall, Aissata Tall Sall et Amadou Ba seront tenus pour responsables de toute atteinte à l’intégrité physique ou morale du candidat Bassirou Diomaye Faye ».
Source : Pressafrik
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