Home POLITIQUE SÉNÉGAL : Devoir de mémoire Thiaroye 44 par Aïssata Seck

SÉNÉGAL : Devoir de mémoire Thiaroye 44 par Aïssata Seck

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1er décembre 1944 – 1er décembre 2020. Massacre de Thiaroye. Devoir de mémoire et de justice.

Il y a 76 ans, près de Dakar, avait lieu le massacre de Thiaroye. Le 1er décembre 1944, l’armée française encercle le camp militaire de Thiaroye au Sénégal. Des tirailleurs sénégalais y attendent leur démobilisation  après avoir combattu sous l’uniforme français durant toute la guerre. Ils réclament le paiement de leur solde qui ne leur a pas été versé pendant l’occupation. La tension monte avec le général Dagnan qui commande l’armée sur place. Les tirailleurs sont regroupés puis encerclés par les militaires. L’armée ouvre alors le feu. Le bilan officiel est de 35 morts et 35 blessés, mais nous savons aujourd’hui que le nombre de tirailleurs tués est bien supérieur. Les survivants sont jugés, condamnés pour mutinerie puis amnistiés en 1947. L’amnistie ne les innocente pas.

À Ce jour, leur innocence n’est toujours pas reconnue et les veuves de Thiaroye n’ont jamais perçu de pension.

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Même si le président de la République François Hollande a remis officiellement les archives au Sénégal en 2012, les choses n’ont toujours pas évolué depuis. 

L’état français doit impérativement reconnaître ce massacre et assumer ses responsabilités. Pour ce faire, il doit restituer l’ensemble des archives, donner le bilan sincère du nombre de morts, révéler le lieu de leur sépulture, nommer ces hommes qui ont été tués, amnistier et gracier ceux qui ont été condamnés, réhabiliter ces tirailleurs en leur rendant un hommage solennel. 

Aujourd’hui, rien ne peut s’opposer à l’exhumation des corps , l’octroi de la mention « mort pour la France », le procès en révision et le remboursement des sommes spoliés. 

Cette part de sombre de l’histoire de France reste un sujet sensible qu’il est temps de reconnaître aujourd’hui.

N’oublions pas…

       

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