CULTURE
CÔTE D’IVOIRE : Les “voleurs de rêves » d’Oumar Ndao.
Oumar Ndao vit à Abidjan. Marié et père de famille, il travaille comme journaliste-correcteur et community manager. Il profite du peu de temps libre dont il dispose pour s’adonner à cœur joie à l’écriture : sa passion.
Ze-Africanews.com : Comment êtes-vous arrivé à l’écriture ?
Oumar Ndao : Par la lecture. Tout simplement. Je me suis très tôt découvert une passion pour la lecture. Cela a commencé par des bandes dessinées que me ramenait mon père. Mon adolescence a été bercée par des héros comme Bleck le roc, Zembla, Le petit Trappeur, Rahan le fils des âges farouches, etc. Mais aussi, un héros africain celui-là, Kouakou. Mon premier vrai roman, c’est sur le bureau de mon frère aîné que je l’avais « trouvé », il s’agit de « Les enfants qui s’aiment », de Claire France. Je l’avais quasiment dévoré… Ensuite je ne me suis plus arrêté, je dévalisais pratiquement la bibliothèque de mon frère. Quand on m’obligeait à réviser mes cours, je me débrouillais parfois pour dissimuler un livre de poche à l’intérieur du cahier… Les jours où je n’avais pas de cours, il m’arrivait de m’enfermer dans ma chambre pendant des heures pour lire. C’était comme une drogue pour moi. Ensuite, j’ai commencé à confier mes états d’âme à un cahier que je prenais soin de bien cacher… Ont suivi des nouvelles que je faisais lire à mon professeur de français du collège, une certaine madame Ndiaye. Une dame qui m’a beaucoup encouragé à continuer. Et qui m’a donné des conseils très avisés. Je crois que c’est surtout grâce à elle que j’ai pris confiance. C’est parti comme ça !
« J’y raconte une histoire d’amour sous fond de crise postélectorale qui a pratiquement viré en guerre civile, dans un pays d’Afrique de l’Ouest. »
“Les voleurs de rêves” est votre roman à paraître bientôt, expliquez-nous ?
Oui, il s’agit de mon dernier né, qui ne sera disponible en librairie en août 2019, inchallah. J’y raconte une histoire d’amour sous fond de crise postélectorale dans un pays d’Afrique de l’Ouest. J’essaie d’y dénoncer un certain nombre de tares qui minent la société africaine. Les voleurs de rêves, ce sont les politiciens manipulateurs, ce sont ces voisins qui du jour au lendemain se transforment en monstre et s’attaquent à vous parce que tout simplement vous n’êtes pas du même bord politique, ce sont les faux prophètes, ce sont ceux qui vous offrent leur cœur le matin, et le soir, vous déchirent le votre… Ce sont tous ceux qui volent nos espoirs de bonheur.
Vos personnages diaboliques sont-ils plus méchants que ceux de Tasmani ?
(Rire). Non, ils ne sont pas diaboliques. En général, ils souffrent. Ils ont comme karaba, la méchante sorcière, une épine dans le dos qui leur fait un mal de chien. C’est leur douleur qui les rend méchants, mais la plupart d’entre eux ne le savent pas. Il suffit de leur ôter l’épine en question pour les humaniser.
Malgré une perpétuelle remise en question, de la souffrance ou de la douleur, l’amour n’est jamais bien loin ? Pourquoi ?
Oui. L’amour, toujours l’amour. Parce que seul l’amour peut nous sauver. L’amour rend la vie plus supportable.
Vous dites en quatrième page de couverture : “Ce n’est pas « les bons contre les méchants ». Avec les bons qui gagnent à la fin pour faire « correct ». Parce que non, dans la vraie vie, ce sont le plus souvent les méchants qui l’emporten.”, pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui, parce qu’il ne faut pas se voiler la face. Je dis les choses telles qu’elles sont. On aimerait tous vivre dans un monde plus juste, mais ce n’est pas le cas. Ce n’est pas un bouquin lisse, gentil… D’ailleurs j’ai horreur des bouquins sympas. Je crois que le devoir de l’écrivain est aussi de mettre le doigt sur toutes les laideurs. Il ne faut pas farder la vérité pour la rendre plus supportable. Donc, comme dans la vraie vie, dans ce livre, ce sont parfois les méchants qui l’emportent.
Vous parlez aussi de la guerre ? Quelle guerre ? Que pensez-vous de la guerre ?
La guerre, celle qu’on fait avec des armes, avec des hommes qui tombent, celle des innocents brûlés vifs, des pneus autour du cou. La guerre contre certaines passions dévastatrices aussi… Ce que je pense de la guerre ? Je crois que c’est la manifestation extrême de notre bestialité. Il n’y a que les marchands de morts, je veux parler de l’industrie des armes, qui y gagne.
Vous n’êtes pas à votre premier livre, quels sont les autres thèmes principaux que vous abordez dans vos écrits ?
Dans Corps et âme, mon premier recueil de nouvelles, j’aborde des thèmes comme l’esclavage domestique, le travail des enfants, la pauvreté… J’essaie d’y raccommoder des morceaux de vie déchiquetée. C’EST IDIOT D’AIMER, le second recueil de nouvelles, résume un peu ce que disait Beigbeder : « L’amour est une catastrophe magnifique: savoir que l’on fonce dans un mur et accélérer quand même; courir à sa perte, le sourire aux lèvres; attendre avec curiosité le moment où cela va foirer. » IMAGINE, le premier roman est une histoire d’amour, mais ni d’eau ni de rose.
En tant qu’écrivain, quel est le message que vous lancez à la jeunesse africaine ?
Juste une chose : réveillez-vous ! Levez-vous et battez-vous contre tous ces politiciens véreux ! Ne les laissez pas vous voler vos rêves ! L’avenir n’est pas dans la fuite hors du continent, que ce soit par avion ou par pirogue. Vous devez œuvrer à votre dignité ici. N’ayez pas peur !
CULTURE
SÉNÉGAL- Qui est JAHMAN X-PRESS, cet artiste en concert, au Point Fort d’Aubervilliers
Le samedi 27 septembre 2023, Abdou Lahad Thioune, mieux connu sous le nom de Jahman X-Press, sera en concert à Le Point Fort d’Aubervilliers. On peut dès lors être sûr d’une chose : il va nous proposer un live mêlant urban afro et Mbalax. Mais, avec un artiste de ce calibre, il faut s’attendre à tout.
Jahman X-press ou Mr. Refrain
Surnommé “Monsieur Refrain”, Jahman X-press est une étoile qui ne cesse de scintiller, captivant tous ceux qui ont la chance d’entendre sa voix mélodieuse. Son style, unique et inclassable, transcende les genres et résonne bien au-delà des frontières du Sénégal. Jahman X-Press est ainsi devenu une référence incontournable de la scène musicale autant au Sénégal qu’à l’international. C’est sûr que ce concert sera mémorable.
Débuts avec le groupe X-PRESS
En 2005, Jahman X-Press entre dans l’industrie musicale avec le groupe X-PRESS, aux côtés de Brahim et King Selmind. Comme une brise qui vient revigorer une chaude journée, il insuffle une nouvelle énergie au groupe, leur donnant un souffle nouveau. Ensemble, ils arrangent des morceaux comme “Ken Demoul Gnou Dess” (2010) et “Biir Ak Biti” (2016), des albums qui résonnent comme des hymnes au sein du paysage musical sénégalais. Les succès comme “Sama Baat”, “Am Am”, “Reer”, et “Présent” font danser le public, et les performances du groupe, de Dakar à Paris, enchantent les foules et assoient leur réputation. Les récompenses affluent, le groupe décroche les lauriers, tel celui du Meilleur Groupe de Rap lors du concours “NESCAFÉ African Revelation” en 2005, et celui du “Meilleur Album Groupe” aux Top Awards en 2017, gravant ainsi leur nom dans le panthéon musical sénégalais.
Une carrière solo éclatante
À partir de 2018, Jahman X-Press, va entamer une carrière solo. Comme une chenille qui a atteint la maturité et devient un papillon, il s’envole, seul, vers de nouveaux horizons et va révéler alors toute l’étendue de son talent artistique, en déployant ses ailes avec des titres tels que « Bamba la paix », « Bamba Nieup », « Bamba la Joie », et « Bamba Teranga », en collaboration avec Ahmada Jadid. Ces chansons, véritables chants de paix et d’unité, résonnent comme des prières. D’autres morceaux, comme « Wakh Ma Allooo », « Def Si Code », et « Ndeye », montrent sa capacité à explorer une palette de thèmes variés, tout en restant fidèle à l’essence de son art. Mais Jahman X-Press ne se contente pas que de maîtriser le micro; c’est aussi un virtuose de la guitare, un artiste complet dont la polyvalence lui permet de naviguer avec aisance à travers divers courants musicaux.
Abiyo : la consécration
En 2021, Jahman X-Press franchit une nouvelle étape dans sa carrière avec la sortie de l’album “Abiyo”. Comme un alchimiste, il rassemble autour de lui des artistes de renom comme Ashs the Best, Selmind, NIX, Dayza Akhlou Brick, et Dip Doundou Guiss, pour créer un projet musical qui se sera acclamé par la critique et le public. Cet album est un joyau qui brille de mille feux, confirmant que Jahman X-Press est là pour conquérir la scène musicale sénégalaise. Sa place parmi les étoiles montantes est désormais gravée dans le firmament.
Star sur YouTube
Jahman X-Press est également un phénomène numérique ; c’est une vraie star sur YouTube. Pendant des années, il a occupé la première place parmi les artistes sénégalais, son éclat surpassant celui de ses pairs. Sa vidéo « Reer » est devenue la première du genre à franchir le cap du million de vues en mars 2016, un exploit qui témoigne de la profondeur de son impact. Cette popularité sur les réseaux sociaux est le reflet de son succès et de l’influence de sa musique, qui traverse les frontières du Sénégal pour toucher le monde entier.
Un artiste à surveiller
Avec une carrière qui ne cesse de monter en puissance, Jahman X-Press continue d’inspirer et de rassembler autour de sa musique. Ses collaborations avec des artistes de renom, tels que Wally Ballago Seck, Titi, Fou Malade, et même le groupe international Sexion d’Assaut, sont la preuve de son ouverture d’esprit et de sa détermination à repousser les frontières de son art. Son parcours, jalonné de succès, fait de lui aujourd’hui l’un des grands noms de la scène musicale africaine. Jahman X-Press est un artiste qui surprend et dont la voix continuera de résonner dans les cœurs des mélomanes pour les années à venir
CULTURE
SÉNÉGAL – Jahman X-PRESS le maître du Point Fort d’Aubervilliers
Ce samedi 27 septembre 2024, Abdou Lahad Thioune, aka Jahman X-Press, était en concert à Le Point Fort d’Aubervilliers. Il a proposé aux mélomanes, venus nombreux le voir, un live urban afro sobre et raffiné, ponctué de cette rythmique si caractéristique aux artistes sénégalais : le mbalax.
Petite mise au point
Point Fort. Aubervilliers. France. J’y étais, en première loge, débout, enthousiaste, depuis 6000 km, quelque part, là-bas, dans une petite ville située au Nord de la Côte d’Ivoire. Je sais que vous allez-vous poser cette question, imposante et écrasante. Je vous donne la réponse. Je ne vais quand pas vous laisser vous ronger les méninges. Eh bien, en ce siècle d’Internet, tout est presque possible. Je vous explique la chose en une phrase : la charmante présentatrice du JT A. Diamanka, m’a fait vivre ce concert en direct, sur WhatsApp.
Jahman, un artiste à la sobriété décapante
L’artiste a fait son entrée comme une personne lambda. Une coupe afro deux tons, un pendentif en or sans ostentation, un tee-shirt noir, un jean ample délavé et pied-nu, voilà comment Jahman est monté sur le podium. Il enchaîne la série de son répertoire favori, tantôt en coulées rapides, tantôt en staccato, des sons qui vont du wolof au français en passant par l’anglais. Mais il y avait toujours dans ses textes parfois sombres, parfois incisifs, ce zeste de fantaisie et de sérieux qui fait le charme de l’artiste.
De l’esthétique de la lumière
Derrière l’artiste, un orchestre divin qui distillait de belles notes colorées et derrière l’orchestre, un large rideau rouge dont l’éclat était soutenu par des projecteurs rotatifs qui diffusaient une lumière liquide qui enivrait les yeux. Pour dire cela de façon plus poétique, plus esthétique, nous dirons que le moving head versait à flots la beauté sur la scène. Avec cette lumière esthétique et la belle voix de cet artiste hors-pair, les mélomanes ne pouvaient recevoir qu’une émotion profonde. Quand tous les objets, tous les artistes sur une scène prennent la vivacité de coloris, nous ne pouvons qu’être émerveillés.
JAHMAN, à l’aise dans tous les genres musicaux
Lors de ce concert, il l’a encore démontré. Un savant croisement entre différents styles musicaux qui ravie les sens. À la rythmique venue d’ailleurs, il mâtine ses phrasés avec des expressions wolof . On en rêvait : Jahman l’a fait. Ce virtuose de la guitare a su offrir aux amoureux de la bonne musique un écrin aussi sobre que luxueux. Ceux qui ont fait le déplacement ne se sont pas ennuyés. Surnommé “Monsieur Refrain”, Jahman X-press a confirmé une fois de plus qu’il est un artiste complet sur qui la musique sénégalaise pouvait compter. Aucun courant musical ne lui résiste, il est à l’aise dans tous les genres.
CULTURE
CÔTE D’IVOIRE – Nin’wlou en Concert Slam, ce sera “Autre Chose”
Ce samedi 14 septembre 2024, à 19h30, au Wafou, à Biétri, Nin’wlou, le poète-slameur, sera en Concert Slam. Quand je vais parler de lui, nombreux diront que c’est “autre chose”. Et ils auront raison, car ce sera “Autre Chose” qu’un simple concert.
Autour du slam
Même si le slam est aujourd’hui très médiatisé “Le slam va bien, comme le disent les slameurs eux-mêmes”, il n’en demeure pas moins qu’il hésite encore à se soumettre facilement aux tentatives de définition, de classification. C’est un concept qu’on pourrait qualifier de polysémique tant il est assez vaporeux. De poésie ? Quelle poésie ? Une forme de poésie ? Du chant ? Du rap ?… Un genre d’oralité africaine ? Ou une forme d’expression qui se pose comme un point d’intersection de plusieurs formes d’expression artistique… Aussi, pour s’imposer dans ce milieu (comme ailleurs), tout slameur doit être original, c’est-à-dire se détacher de la foule et drainer des foules. Et ça c’est Nin’wlou ! Ne pas toujours déclamer les mêmes textes sans souffle et éviter d’invoquer à tire-larigot des lieux communs dénués de charme. Pour être au top, le slameur doit toujours se surprendre lui-même. Nin’wlou l’a si bien compris qu’il est aujourd’hui l’une des voix incontournables du slam en Afrique de l’Ouest.
Autre Chose, comme une maïeutique
Une chose est sûre : “Autre Chose” sera “D’éclairs et de foudres : chant de braise pour une liberté en flammes” – Merci aux Muses aux poitrines ailées de m’avoir inspiré cette phrase : incruster Jean-Marie Adiaffi dans cet Autre Chose que Nin’wlou s’apprête à offrir. Cette association de poètes prophétise ce qui va se passer. Dans ce concert slam, la parole sera tantôt de feu, tantôt de braise ; en tout cas, ce sera autre chose que tout ce que vous avez vu ou entendu sur le slam. La magie artistique consiste à se servir des mots de tous les jours pour leur insuffler un souffle propre à soi. Aujourd’hui et pour l’éternité, le slam retiendra que Nin’wlou a fait autre chose.
Quand la crise fait naître la vocation
Pourtant, l’amour de Nin’wlou pour les mots n’a commencé qu’en 2010, année de la crise post-électorale ivoirienne. Comme quoi, certains cerveaux n’entrent en ébullition que lorsque des balles sifflent au-dessus de leur tête. Depuis lors, il n’a cessé de glaner récompenses et honneurs, tant sur la scène musicale “Man Tchè”, “Niehi, “Pour ces mômes” qu’en littérature (Marche du Feu, 2022).
Une voix pour l’avenir
Avec sa voix un tantinet nasillarde, Nin’wlou slame comme un stand-upper. Donel Jack’sman résume à la perfection tout l’art de l’artiste avec cette phrase : “… c’est quand le mec a la grâce de te faire croire que tout ce qu’il raconte n’est pas écrit, que c’est de l’impro totale.” Nin’wlou dynamise les mots, même ceux qui sont surannés, avec un élégant panache. Va voir Nin’wlou sur scène en train de dérouler sa grande poésie lyrique. Le slam de Nin’wlou, des métaphores qui piègent et éblouissent : la panenka poétique.
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