CULTURE
La Quête de Liberté et de Renaissance – Sénégal Njaay – Senegal-njaay.com

Lorsque la plume de Moustapha Samb touche le papier, elle sculpte des récits qui transcendent les pages pour plonger les lecteurs dans des univers riches en émotions et en réflexions. Son dernier opus, « Dans la peau d’une femme », est une odyssée à travers les méandres de la féminité, où la libération personnelle devient le fil conducteur de l’histoire.
Le roman débute par une scène simple, mais poignante, où le protagoniste se retrouve dans l’intimité des toilettes. Cependant, ce n’est pas une simple toilette, mais un lieu de transformation, un bassin purificateur où le personnage principal se libère de son passé douloureux. Les mots de Samb décrivent avec une tendresse exquise le rituel de se laver, métaphore d’une renaissance, d’une délivrance.
« Dans les toilettes, je m’adonne tel un bébé dans un bassin rempli. L’eau coule à travers mon corps, elle ne peut pas s’arrêter, ma peau est lisse, moi-même, je me plais à la caresser. »
Ces lignes, empreintes de sensualité et d’introspection, annoncent la transformation à venir. Le personnage principal revendique sa féminité, sa liberté nouvellement trouvée. La métaphore de l’eau évoque la purification, la guérison des blessures passées, et la douce caresse sur la peau devient un symbole de réconfort et de réappropriation de soi.
Le thème central du livre, la liberté, se dévoile à travers les mots du personnage. « Femme libre, je suis, donc ce corps mousseux ne fera plus jamais l’objet de violence. C’est fini! La déesse de la vie m’a redonné un souffle de vie. » Ces phrases résonnent comme un hymne à la résilience, à la force intérieure qui émerge après les épreuves.
La puissance de la narration de Samb réside dans sa capacité à donner une voix authentique au personnage. La déclaration « Je sais » témoigne de la conscience retrouvée, de la certitude qui remplace les doutes. Le personnage, libéré des chaînes du passé, se reconnaît comme un être en évolution constante, capable de s’interroger sur le monde qui l’entoure.
Le roman explore la croissance personnelle, la reconnexion avec soi-même, et la quête de vérité. « Il est son propre maître de philosophie. » Les pages se déroulent comme un voyage intérieur, où chaque découverte, chaque question, est une étape vers la compréhension profonde de la vie.
Les 189 pages de « Dans la peau d’une femme » promettent une plongée profonde dans l’âme humaine, guidée par la plume habile et sensible de Moustapha Samb. Ce roman, avec son exploration de la liberté et de la renaissance, s’inscrit déjà comme un incontournable dans la bibliothèque de ceux qui cherchent des histoires captivantes et profondément humaines.
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CULTURE
SÉNÉGAL – Dip Doundou Guiss ressuscite les ‘‘Jambaar’’ grâce à l’IA

À 34 ans, Dominique Preira, alias Dip Doundou Guiss, s’épanouit bien dans le rap galsen. Par la magie de la technologie, il rouvre une page sanglante de l’histoire : le massacre de Thiaroye. Visionné plus de 1,4 million de fois, le clip, qui accompagne la bande originale du film T44 d’Oumar Diagne, convoque une mémoire refoulée au rythme d’un rap qui vous prend par les tripes
Quand le rap galsen ravive la mémoire
Ce clip est une sorte de saut dans le passé par la magie de la technologie. Grâce à l’intelligence artificielle générative, Dip Doundou Guiss nous plonge dans l’histoire de l’Afrique. Le clip “Jambaar” de Dip Doundou Guiss, mis en ligne le 8 décembre 2024 sur YouTube, est à 1,4 million de vues. Cette histoire, portée par l’intelligence artificielle, raconte ce que trop d’années ont tu : le massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye, en 1944.
“Jambar”, un trip mémoriel
Réalisé par Hussein Dembel Sow et Papa Oumar Diagne, produit par Jean-Pierre Seck, Jambaar (“guerrier” en wolof) marque une première historique : c’est le premier clip africain entièrement conçu à l’aide d’outils d’intelligence artificielle, dont Runway et Kling IA. Mais derrière cette prouesse technologique, c’est surtout une œuvre de réparation poétique et artistique que propose Dip, en s’attaquant à l’un des silences les plus pesants de l’histoire coloniale française.
“Guerrier vaillant, dans l’arène des braves tu te tiens”
Les paroles, portées par la voix puissante de Dip, résonnent comme une incantation. Aussi, il y a le refrain qui célèbre l’héroïsme des soldats oubliés : ‘‘Tu es le lion qui ne fuit jamais, majestueux roi de la jungle.’’ ‘‘Guerrier intrépide, guerrier vaillant, inébranlable, toujours plus fort.’’ Et dans ses couplets, Dip se fait le griot moderne, le lanceur d’alerte et l’historien des rues sablonneuses de Thiaroye. Il parle des dettes impayées, des trahisons de la République, des blessures profondes laissées par la colonisation : ‘‘Nos cicatrices qui ornent vos médailles/Vos habits de guerre, tachés de notre sang.’’ Ces phrasés percutants rappelle que l’ingratitude coloniale est une plaie encore vive : ‘‘Celui dont le grand-père a versé ton sang n’essuiera pas tes larmes.’’
L’IA pour parler du passé
Généralement, l’IA sert à se projeter dans le futur. Dip, avec l’IA, raconte le parcours captivant, parfois sombre, des tirailleurs sénégalais. Le clip convoque une iconographie hybride, mêlant visages modélisés, décors numériques et silhouettes fantomatiques. Les personnages – Dip Doundou Guiss, Oumar Diaw, Thiek – sont incarnés par des comédiens IA, avatars spectralement réalistes, qui nous plongent dans une atmosphère irréelle, entre mémoire et mythe. Sous l’égide de la direction artistique d’Oumar Diaw et Laura Bui, Jambaar assume une esthétique post-rap, afrofuturiste, proche du cinéma immersif, à la croisée de Black Panther, du spoken word et du devoir de mémoire. Un procédé déjà exploré par le réalisateur américain Dave Clark pour retracer le destin du 320e bataillon afro-américain lors du Débarquement. Mais ici, c’est depuis Dakar, avec une équipe 100 % locale, que se dessine cette révolution du storytelling africain.
Dip Doundou Guiss, figure polymorphe du rap sénégalais
Dip Doundou Guiss est né en mars 1990 à Dakar. Depuis “Beuss Niki Ray” en 2014 jusqu’à “Califat”, Dip a multiplié les succès et s’est imposé comme l’un des plus gros streamers de la scène ouest-africaine. Figure adulée, respectée pour ses punchlines, sa lucidité sociale et sa présence scénique, il est aujourd’hui un rappeur conscient à la croisée des générations, héritier de Positive Black Soul, Daara J, mais aussi des logiques du rap mondialisé à la Burna Boy. Capable de collaborations avec Youssoupha, Lefa, Locko ou Jizzle, Dip déjoue les étiquettes. Il est philosophe, pamphlétaire, griot et technophile. Ses textes, souvent autobiographiques, mêlent ego-trip, fierté panafricaine et profondeur politique. Sa communication léchée sur les réseaux, son sens du visuel et sa maîtrise de la scène font de lui un véritable produit total, comme les grands noms de la scène afro-urbaine mondiale.
Plus qu’un clip : une page d’histoire
“Jambaar”, en plus d’être un hommage, interroge l’histoire, dérange la France et bouscule les textes officiels. Il rappelle que l’histoire coloniale est encore une lutte contemporaine, et que la technologie, si elle est bien utilisée, peut être un instrument d’émancipation narrative. Ayant compris que l’IA, aussi performante soit-elle, ne saurait remplacer les historiens, Dip et son équipe essaient de réanimer le passé pour en faire une matière vivante, politique et esthétique.
Crédit phot : Page facebook dip
CULTURE
SÉNÉGAL – Le journaliste sénégalais, Ousmane Ndiaye publie un cri d’alerte : “L’Afrique contre la démocratie”

Vendredi 11 juillet 2025, le journaliste sénégalais Ousmane Ndiaye signe un essai percutant intitulé L’Afrique contre la démocratie. Mythes, déni et péril. Derrière ce titre choc, une ambition : remettre les pendules à l’heure sur un sujet brûlant — le rejet croissant de la démocratie sur le continent africain.
Publié aux Éditions Riveneuve et préfacé par le juriste Jean-François Akandji-Kombé (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), l’ouvrage frappe fort. Il questionne une tendance de plus en plus bruyante : cette idée, partagée par des putschistes, des élites, et même des citoyens ordinaires, selon laquelle la démocratie “libérale” ne serait pas compatible avec les “valeurs africaines”.
Ousmane Ndiaye ne mâche pas ses mots : il parle d’un aveuglement collectif, nourri à la fois par les frustrations populaires, les discours populistes et une relecture idéalisée du passé. Pour lui, l’équation « Démocratie = Occident » est une erreur historique. L’Afrique, rappelle-t-il, n’a pas attendu l’Europe pour inventer des formes de gouvernance participative. Ce n’est pas la démocratie qui est étrangère au continent, mais bien les régimes autoritaires qui l’ont confisquée — sous la colonisation, puis sous le néocolonialisme.
L’essai ne se veut pas une simple critique : c’est une invitation à sortir du déni. À regarder en face cette crise démocratique qui traverse de nombreux pays africains, sans céder ni au cynisme, ni aux fantasmes identitaires. Car derrière les slogans panafricanistes ou anti-occidentaux se cache souvent un refus d’examen de conscience.
Ousmane Ndiaye parle avec l’expérience d’un homme de terrain : passé par le CESTI à Dakar, formé à Paris, il a dirigé les rédactions Afrique de TV5 Monde et Courrier International, été correspondant dans le Sahel, et reste aujourd’hui une voix libre, en tant que journaliste indépendant et expert médias.
Avec L’Afrique contre la démocratie, il lance un véritable appel au réveil. Un plaidoyer pour un panafricanisme lucide, qui ne sacrifie pas les libertés fondamentales au nom de traditions mal comprises ou d’un anti-occidentalisme mal digéré.
Source : APS
CULTURE
CÔTE D’IVOIRE – La France restitue le tambour Djidji Ayôkwé

L’Assemblée nationale française a voté lundi 7 juillet 2025 à l’unanimité la restitution d’un tambour parleur, le Djidji Ayôkwé, à la Côte d’Ivoire. Cet objet culturel avait été spolié en 1916 par l’armée coloniale, puis exposé au musée du Trocadéro et ensuite au musée du Quai Branly à Paris. Le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, El Malick Ndiaye, s’est d’ailleurs récemment rendu en Côte d’Ivoire pour une visite officielle.
La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a souligné que cette restitution s’inscrit dans la volonté du président Emmanuel Macron de renouveler les relations entre la France et l’Afrique. Elle a précisé que la restitution se déroulera en deux étapes : un dépôt préalable, déjà signé le 18 novembre dernier, suivi d’une restitution définitive. Un projet de loi-cadre sur la restitution des biens culturels acquis illicitement est également prévu pour fin juillet et sera discuté au Parlement dès septembre.
Le tambour, d’une longueur de trois mètres et d’un poids de 430 kg, servait à transmettre des messages rituels et à alerter les villageois. Il est actuellement conservé dans les réserves du musée du Quai Branly après une restauration effectuée en 2022 en vue de son rapatriement. La ministre ivoirienne de la Culture, Françoise Remarck, a salué ce vote sur sa page Facebook. Les relations entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont par ailleurs au beau fixe, comme en témoignent les récents échanges entre les deux pays.
Source : Senego
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