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CULTURE

SÉNÉGAL : Myrène, l’étoile montante de la musique sénégalaise au Canada

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Myrène est une chanteuse d’origine sénégalaise, auteur-compositeur, plutôt éclectique, très passionnée par la musique urbaine Hip Hop et R&B, elles est aussi influencée par la musique afro, et la musique pop. Elle évolue depuis plusieurs années au Canada où elle s’est vraiment investi dans la musique pour en faire une future carrière internationale. Meilleure Révélation, KMA 2017, meilleure chanson afro urbaine, KMA 2019, elle vient de sortir une nouvelle chanson « Mon chéri est-ce-que tu as mangé« .

Ze-Africanews.com : Qui est Myrène, votre parcours ?
Myrène : Je suis une chanteuse d’origine sénégalaise, auteur-compositeur, plutôt éclectique, très passionnée par la musique urbaine (Hip Hop / R&B), mais aussi influencée par la musique afro, et la musique pop. J’évolue depuis plusieurs années au Canada, cela ne fait qu’un peu plus d’un an que je fais de la musique “très sérieusement” en m’investissant totalement dans ma carrière. Mais malgré cela j’ai pas mal d’expérience dans le milieu, j’ai commencé la musique assez tôt durant mon adolescence à Paris. En effet je suis née et ai évolué en France avant d’arriver à Montréal. J’ai fait mes premiers pas dans un groupe féminin Nu Soul R&B nommé Diva, avant de sortir mon premier album solo ‘Fable Urbaine’. S’en est suivie une très longue pause… Raison pour laquelle cet album je ne l’ai pas vraiment défendu. Comme je vous ai dit je suis radicalement plus présente et active maintenant comparé à mes débuts, où je gérais mes études, puis mon autre carrière professionnelle qui m’amenait à constamment voyager à l’étranger. Faire une belle carrière dans la musique nécessite beaucoup de compromis, de sacrifices, et cette décision, je ne l’ai prise que récemment. Ce qui explique pourquoi ma présence aujourd’hui n’est incomparable à mes débuts, et pourquoi je n’ai été révélée que relativement récemment au plus grand nombre.

Ze-Africanews.com : Comment êtes-vous arrivée dans la musique ?
Myrène : Mes débuts sont assez simples. J’étais à l’école, je suis tombée sur une affiche disant qu’une chorale recherchais des choristes. J’ai appelé le numéro sur cette affiche, et j’ai intégré cette chorale de Gospel à Montesson. Il s’avère que la chorale était gérée par une équipe qui en parallèle, produisait des chanteuses. L’équipe de gestion m’a en quelques sortes ‘repérée’ et demandé si cela m’intéressait de faire partie d’un groupe féminin Nu Soul R&B, ‘Diva’. Bien entendu c’était un rêve d’enfant, alors je n’ai pas hésité une seconde. Ils m’ont mis à l’essai, Dieu merci cela s’est bien passé. J’ai tout de suite enchaîné les concerts, les répétitions avec les filles. Avec le recul, je réalise que j’ai eu la chance de commencer très jeune, dans des conditions favorables que beaucoup d’artistes n’ont pas la chance d’avoir. Le groupe était extrêmement bien encadré, nous avions une tourneuse (ce qui explique la trentaine de concerts que nous avions fait juste la première année), un professeur de chant attitré, Gilles Gaubert, qui est un Ténor dans le milieu de la musique classique, des compositeurs, on avait une très belle salle de répétition, de très belles conditions de répétition, et vraiment on m’a mentalement et professionnellement bien préparée à tout ce que je fais, et tout ce que je vis aujourd’hui, dans le sens ou notre formation a été plutôt dure et sévère. On nous a tout de suite fait comprendre que notre physique ne comptait pas si le talent n’était pas là. Nos répétitions n’étaient pas une mince affaire, à y repenser, même avec l’expérience que j’ai acquise, si aujourd’hui on me disait de revivre ça, je prendrais certainement mes jambes à mon coup (rires). Mais c’est sans regret, j’ai eu l’adolescence et le début de vie d’adultes que beaucoup de jeunes filles rêvent d’avoir, sans avoir à rentrer dans la folie des castings et des auditions. Et je pense que, même si l’éthique du travail dans la musique, et le fait de devoir gérer les études en parallèle rythmait notre quotidien, on a vraiment passé des moments magiques, et j’ai probablement passé certaines de mes plus belles années avec les filles du groupe et notre management.

Ze-Africanews.com : Mon chéri est-ce que tu as mangé” est votre nouvelle chanson ? Expliquez-nous ?
Myrène : Comme vous l’entendrez il s’agit d’un petit clin d’œil aux relations maritales, sur un ton plaisant, du point de point de vue d’une femme africaine, d’origine sénégalaise, élevée dans cette culture. C’est une façon d’honorer la beauté de notre art de vivre, notre culture… Mais c’est aussi, parce que les gens me découvrent à travers ma musique, une façon de faire comprendre au public que, la femme émancipée que je suis, et un tas d’autres femmes comme moi, évoluant en Occident ou ailleurs, ne voient absolument pas de lutte de pouvoir entre l’homme et la femme dans les foyers. Aimons-nous… Sans prise de tête. Sans jeu de rôle. Je veux aussi fièrement faire comprendre à la société que, on peut être une femme émancipée, encourageant le droit des femmes, et rester dans la modernité, tout en restant attachée à certains modèles traditionnels. Dans mon monde il n’y a aucune contradiction dans cela, au contraire. C’est de la complémentarité.

Myrène

Ze-Africanews.com : Le clip de cette chanson a été tourné à Dakar ? Pourquoi ce choix géographique pour cette chanson ?
Myrène : Si vous écoutez la chanson, vous constaterez que je chante du point de vue d’une africaine, d’une sénégalaise puisque je parle de tieb, de yassa, de mbalax, et d’autres références de nos pays cousins comme le fufu, le placali… Le rythme de la chanson est vraiment afro. Il n’y avait pas meilleur endroit que le Sénégal pour visuellement donner plus de vie à cette œuvre sonore. Après, bien que ce soit l’endroit idéal, pour être honnête avec vous, tourner au Sénégal n’était un choix conscient au départ, même si l’envie était plus que là, et pour être encore plus transparente avec vous, le clip de cette chanson avait déjà été tourné au Canada quelques mois avant. Un concours de circonstance a fait que le clip a pu se refaire dans des conditions plus authentiques, plus favorables, plus en phase avec la chanson, malgré un planning très chargé, pendant que j’étais en tournée au Sénégal. Le producteur et réalisateur du clip, Daty Niang, et ma sœur, Maria, ont rendu tout cela possible. Sans eux, même avec la meilleure volonté du monde de tourner mon clip au Sénégal, je n’aurais vraiment pas pu le faire, en tout cas pas pour cette chanson. Et vous auriez certainement eu droit à une autre version du clip qui aujourd’hui je le sais, n’était juste pas censée sortir. La preuve, quelques jours après sa sortie, il s’agit du clip qui a le plus marché dans ma carrière à ce jour.

L’interview intégrale ici :

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Ze-Africanews.com : Vous mélanger l’afrobeats à vos racines sénégalaises et vous parlez des relations maritales, pourquoi ce choix ?
Myrène : J’exprime dans mon art qui je suis. Donc mes origines, sénégalaises, africaines, se retrouvent forcément dans ma musique…. Tout comme mes influences occidentales, afro-américaines, s’y retrouvent aussi. Il n’y a pas vraiment d’intention calculée. Écouter ma musique, peu importe le style dans lequel je m’exprime, c’est vraiment écouter qui je suis, ce qui me passionne, ce qui m’amuse, ce qui m’attriste, ce qui me préoccupe, mes racines, mes joies, mes peines… Dans mon single « Est-ce que tu as mangé », j’aborde les relations maritales, car l’équilibre entre l’homme et la femme, c’est socialement très important. J’ai vécu dans un environnement ou la bienfaisance d’une société commençait par des foyers stables, des familles stables, même lorsqu’elles étaient recomposées. Sociologiquement parlant, j’y crois toujours, je pense que des foyer heureux et stables favorisent l’équilibre des enfants, des futurs adultes qu’ils seront. Cette santé mentale, c’est assez crucial pour notre chère société. Jusqu’à preuve du contraire, ce sont des adultes équilibrés qui bâtissent une société saine, sans trop d’excès, sans trop de vices, sans trop de dommages collatéraux dans leurs intéractions avec les autres, dans leurs actions. Quand vous voyez à quel point la trajectoire de vie de certains a déviée parfois pour toujours, à cause de la relation chaotique de leurs parents, on comprend l’importance de l’harmonie entre l’homme et la femme. Je ne dis pas qu’il n’est pas possible de venir d’un modèle de famille moins idéal sans devenir équilibré. Je dis juste que, la famille, l’équilibre du couple, favorise l’équilibre pour tous les partis impliqués, et c’est très bénéfique pour la société. De plus, je pense que l’on sait tous que l’amour que l’on reçoit dans nos relations influencent énormément nos comportements au quotidien. Il nous amène à nous surpasser dans tout, ou à être démotivé dans tout. Les relations chaotiques provoquent trop de traumatismes de nos jours, sur les enfants, les futurs adultes qu’ils seront, sur l’homme et la femme du couple même, et tout cela influence nos intéractions en société de façon souvent négative… Alors, je chante le contraire de cette réalité pour nous donner plus de force. On est d’accord qu’il faut plus que du tieb, du yassa, ou des bananes plantains pour avoir une relation stable (rires)… Mais c’est une bonne façon d’introduire le sujet dans la bonne humeur.

Ma victoire deux années avant, en tant que meilleure révélation, m’a après mûre réflexion poussée à me relancer dans ma passion.

Ze-Africanews.com : Que pensez-vous de la place de femmes dans la société sénégalaise ?
Myrène : À ce sujet, j’ai une pensée particulière pour les femmes des villages. Une chose qui m’a marquée dès mon plus jeune âge. Ma mère est d’un village de Casamance. Étant enfant, je lui posais toujours des questions sur son enfance, son adolescence, sa façon de vivre au pays. Elle me racontait objectivement, sans parti pris, comment les femmes de la famille devaient souvent se lever avant les hommes pour aller faire les travaux des champs, aller puiser l’eau, et revenir au village, s’occuper de la famille, et au moment de manger, d’abord servir les hommes, en leur réservant parfois les meilleures portions des plats, pas par obligation, mais parce que c’était en elles de le faire, avant de se servir ce qu’il restait. C’était sa façon à elle de me faire prendre conscience du fait que nous avions beaucoup de chance de ne pas passer par le même chemin, de pouvoir expérimenter une insouciance que toutes les jeunes demoiselles n’ont pas la chance de vivre, et qu’il fallait donc honorer cette chance en saisissant toutes les opportunités pour réussir dans la vie, en passant d’abord par l’excellence dans le parcours scolaire puisqu’on avait presque que cela à faire. À l’époque, je voyais au-delà de son message, cela m’interpellait vraiment, et aujourd’hui, ça n’a pas changé. Je pense que cela vous résume à peu près ce qui me touche dans la place de la femme sénégalaise. Je sais que, aujourd’hui, cela n’a pas changé. Pas seulement au Sénégal, mais dans beaucoup de villages en Afrique. Certains verront cela comme une normalité, d’autres salueront leur résilience, mais moi je pense surtout qu’elles ont besoin d’aide, facilitant ce quotidien qui n’est franchement pas facile. L’idée n’est pas d’aller contre un modèle traditionnel avec lequel elles sont souvent à l’aise, mais de facilité leur quotidien. J’espère vraiment que l’accomplissement de mes objectifs me permettra de leur tendre la main à ma façon, à hauteur de ce que je peux faire. Ce sont des héroïnes. Une autre chose qui me touche, ce sont toutes ces femmes, artistes, ou actrices culturelles assumées, que je vois dans le milieu du rap galsen. Vous savez être dans un pays africain, être impliquée dans un milieu très masculin, en tant que femme, avoir du talent, et en plus de cela, être acceptée, reconnue, et respectée dans ce milieu… Alors qu’en général je vous assure que partout ailleurs ça me semble vraiment plus compliqué, le milieu Hip Hop est partout ailleurs très misogyne. Donc pour moi c’est vraiment positif ça en dit aussi beaucoup sur le respect et l’acceptation au Sénégal. Maintenant je ne dis pas que pour les femmes c’est facile, en tant que femme dans le milieu artistique on a toujours souvent plus de difficultés que les hommes pour diverses raisons. Mais dans le Hip Hop galsen comparé aux autres milieux Hip Hop, je note un respect de la femme, et un épanouissement des femmes artistes impliquées, qui est franchement plaisant, et spécial. En tant que femme mon rêve serait de voir l’une d’entre elles percer à la même hauteur que nos rappeurs qui sont au top, je serais mais tellement fière et heureuse. Donc tous mes encouragements à vous mes soeurs, on vous attend au sommet. Après on a des progrès à faire dans certaines pratiques, qui sont parfois plus ethniques que sénégalaises, car il faut dire que la condition des femmes au Sénégal peut varier, et être plus délicate, en fonction de l’ethnie de laquelle elle vient. Je note que des femmes de certaines ethnies parfois sont franchement sujettes à, ce que de mon point de vue, je trouve très compliqué à accepter. Alors que des femmes d’autres ethnies ont vraiment aucun problème niveau droits. Pour être honnête avec vous, je suis manjaque, et étant plus jeune, j’ai souvent pensé aux moindres pressions culturelles que j’avais comparé à mes sœurs pulaars par exemple, tout en pensant à d’autres sœurs sénégalaises qui avaient selon moi moins de pression familiale que nous sur d’autres sujets, car dans leur ethnie, les traditions étaient différentes. C’est une question complexe qu’on ne peut pas traiter en faisant des généralités.

Ze-Africanews.com : Vous avez été la « Best Artist Revelation, KMA 2017 », c’était à quelle occasion et comment vous avez reçu cette distinction ?
Myrène : Ma nomination était une réelle surprise, je ne m’y attendais vraiment pas. Alors ma victoire, n’en parlons même pas. Moi qui comme je vous l’ai dit, était en lutte perpétuelle entre le fait de continuer la musique, ou de me consacrer à mon autre vie, je ne peux même pas vous dire à quel point cette récompense m’a rassurée et a déterminé la trajectoire de mon actualité et de ma progression aujourd’hui. C’était aussi un vrai tournant dans ma carrière puisque c’était la première fois depuis le début de ma carrière que l’on me mettait sur la carte de l’Afrique en tant qu’artiste. Avant cela j’étais vraiment invisible en tant qu’artiste dans la communauté. C’est ce qui m’a vraiment révélée au public africain, voire au public tout court, pas seulement au Canada, mais ailleurs aussi. C’est aussi ce qui m’a fait comprendre que si, en n’étant pas hyper active dans le milieu, on pouvait me remarquer au point de me nominer, si je pouvais mobiliser autant de votes du public, et remporter cette récompense, c’est que j’étais peut être faite pour ça. Aujourd’hui, 3 ans après, vu mon parcours, j’en ai la certitude.

Ze-Africanews.com : Deux ans plus tard, vous avez été également la « Best Afro Urban Song, KMA 2019 » ? Expliquez-nous ?
Myrène : Ma victoire deux années avant, en tant que meilleure révélation, m’a après mûre réflexion poussée à me relancer dans ma passion. Elle m’a surtout redonné l’envie, la flamme, la motivation dont j’avais besoin pour toucher le public. Donc fin 2018 j’ai repris les enregistrements, et réenregistrer une version différente d’un titre déjà enregistré quelques mois plus tôt. Ce titre, c’est REIGN, un morceau aux influences trap. J’avais de gros doutes car en l’écrivant j’ai naturellement mélangé toutes les langues qui me représentent, le français, l’anglais, le manjaque, un peu de wolof. C’est un sacré mix (rires) et c’est une première, je ne savais vraiment pas comment ça allait être perçu. Et boom, à ma grande surprise, non seulement les blogs de rap sénégalais ont commencé à parler de moi, ce qui était pour moi un choc car, ne chantant pas en wolof, je n’aurais jamais pensé que les sénégalais ou les médias sénégalais prêteraient attention à ma musique. Je les remercie vraiment car ce sont eux qui ont ouvert la porte de la musique au Sénégal pour moi, et c’est ainsi que peu à peu les gens ont Sénégal ont commencé à s’intéresser à moi. Mais en plus de cela, ce titre m’a valu une belle deuxième victoire aux Kilimandjaro Music Awards, victoire qui m’a permis de faire une très belle tournée promotionnelle au Sénégal en Décembre 2019 avec plusieurs dates de spectacles, plusieurs shows de Wally Seck, un showcase, un festival, à Mbour, Thiès, Toubab Dialaw, Dakar, en Gambie, mais aussi plusieurs plateaux télés, qui m’ont encore plus révélée au public sénégalais. Bref cette récompense a été une belle reconnaissance qui a vraiment boosté ma carrière quelques mois après son ‘relancement’. Cela m’a aussi prouvée à quel point les Sénégalais me soutenaient car ils ont voté en masse pour moi, particulièrement au Sénégal, mais ailleurs aussi bien entendu. Je suis vraiment fière de pouvoir toucher les gens de chez moi, avec mes différences, tout en touchant les gens de l’extérieur aussi, dans d’autres pays d’Afrique, en Europe, et au Canada.

Myrène

Ze-Africanews.com : Vous prévoyez votre retour sur scène le 11 octobre 2020 au stade de l’indépendance de Bakau en Gambie ? Expliquez-nous ?
Myrène : J’ai tellement hâte. C’est tellement un honneur pour moi de participer à un tel grand spectacle, qui aura lieu sur mon continent, l’Afrique, et qui plus est, organisé par l’un de nos plus grands promoteurs au Canada, Deejay Chi Entertainment. Ce sera mon premier gros show après plusieurs mois d’absence, c’est une date clé pour nous.

Ze-Africanews.com : Vous allez assurée la première partie du célèbre artiste nigérian Kizz Daniel, quel est votre sentiment ?
Myrène : On le sait les Nigérians sont au top du game en ce moment, Kizz Daniel est dans le top des artistes de la nouvelle génération. Alors le fait qu’une ‘petite’ chanteuse sénégalaise soit invitée à cette occasion, alors que ce show ne se passe ni dans son pays de résidence, ni dans son pays d’origine, c’est juste un autre level, comme on dit ici au Canada « j’suis juste comme… wow… ». J’ai vraiment l’ambition de porter le drapeau du Sénégal le plus haut possible, pas pour ne toucher que le Sénégal, mais pour avoir un impact à la maison, et partout ailleurs. On doit énormément travailler pour ça, je dis on car je ne suis pas toute seule, je suis la somme de l’équipe qui travaille avec moi et m’aide dans ma carrière. Et ce sont des gros signes comme celui-ci qui me font dire que « hmm… c’est vraiment possible, ça va le faire, on y arrivera». Je ne vous cache pas que faire des shows dans d’énormes stades comme j’ai fait en Décembre au Sénégal dépasse déjà tous mes rêves. Ce que le public sénégalais m’a donné comme énergie alors qu’ils me découvraient quand j’étais sur scène, c’est de la force pour tout le restant de ma carrière sérieusement, de la puissance mais illimitée que mon âme a absorbée pour toujours, et je redemande à vivre ça. Mais pour en revenir à la question, le 11 Octobre 2020 en Gambie, au concert de Kizz Daniel, alors là, je sais que mon chorégraphe Tiken et moi-même, on est prêts à faire de cette expérience un show inoubliable. Je travaille avec l’un des meilleurs du milieu niveau mise en scène. Donc j’ai la paix, mon esprit est tranquille, j’attends juste la reprise des répétitions et le jour J sans avoir mais aucun doute car on va assurer. Si une artiste sénégalaise est présente au concert d’un grand artiste nigérian, au top du music game, c’est pour marquer les esprits et représenter comme il se doit. C’est non négociable, pour moi, pour ma team, et c’est clair comme de l’eau de roche.

Ze-Africanews.com : Comment va se passez votre tournée en Europe ? Vous serez dans quelles villes précisément ?
Myrène : Pour l’instant c’est compliqué à dire on a repris nos discussions, mais tout dépend de l’aval des autorités gouvernementales pour la reprise des rassemblements publics, concerts, etc. J’annoncerai mon programme quand les doutes se seront dissipés. Mais je ferai un passage obligé en Septembre en France pour tourner un nouveau clip avant de repartir en Afrique.

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TCHAD – Entretien avec Fatimé Raymonne Habré : la plume comme riposte !

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Fatimé Raymonne Habré

Veuve de l’ancien président tchadien Hissein Habré, militante engagée pour la cause africaine et celle des femmes, Fatimé Raymonne Habré s’est imposée dans le paysage littéraire et intellectuel par sa plume combattante. Juriste de formation, éditrice, libraire et fondatrice du Carré Culturel, elle partage avec nous son parcours, ses convictions, et sa vision de la littérature africaine contemporaine. Nous l’avons rencontré au Salon du livre d’Abdjan.

Trevor : Qui est Fatimé Raymonne Habré ? Si vous deviez vous présenter en quelques mots à nos lecteurs, que diriez-vous ?
Fatimé Raymonne Habré : Très contente de faire votre connaissance et d’échanger avec vous. Je suis la veuve de l’ancien président tchadien Hissein Habré. Je suis une militante de la cause de l’Afrique et une militante de la cause des femmes.

Trevor : Qu’est-ce qui vous a conduite vers l’écriture ? Un moment déclencheur ?
Fatimé Raymonne Habré : Oui, il y a bien un élément déclencheur. Ce fut ce que l’on a appelé l’affaire Hissein Habré, qui a duré pendant plus de 20 ans avec un harcèlement judiciaire et médiatique que l’on n’a vu nulle part ailleurs. Nous avons beaucoup souffert de ce lynchage médiatique, et j’ai pris ma plume pour une action de riposte médiatique à travers des articles, des lettres ouvertes et aussi des émissions de télévision.

Trevor : Parlez-nous de vos livres. Quels thèmes vous tiennent particulièrement à cœur ?
Fatimé Raymonne Habré : Mon premier livre est intitulé Afrique Debout et ce sont des chroniques politiques qui traitent de nombreux thèmes : la lutte contre le terrorisme, Winnie Mandela, Kadhafi, le génocide des Tutsi, le conflit autour du territoire d’Aouzou, les relations entre les journalistes et les hommes politiques, etc. C’est ma vision et ma participation à l’éveil des consciences, particulièrement de notre jeunesse qui ignore beaucoup de choses.

Trevor : Selon vous, quel est le rôle de la littérature dans la société africaine contemporaine ?
Fatimé Raymonne Habré : La littérature joue un rôle essentiel. Elle permet de préserver notre histoire et de transmettre aux générations futures les traditions ancestrales, et donc de garder notre identité culturelle. Elle permet aux Africains de témoigner à travers des récits de leur vécu et de leurs expériences que d’autres ignoreront volontairement. La littérature met en lumière nos réalités sociales, politiques, économiques et culturelles. Elle développe l’esprit critique. Elle est aussi une plateforme pour exprimer des émotions, des expériences — ce fut mon cas. L’écriture a des vertus thérapeutiques, d’apaisement, aidant les personnes à exprimer des points de vue…

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Fatimé Raymonne Habré

Fatimé Raymonne Habré

Trevor : Comment votre parcours personnel et professionnel nourrit-il votre écriture ?
Fatimé Raymonne Habré : Mon parcours personnel est une somme d’expériences : la guerre, les conflits politiques qui ont dégénéré, le pouvoir, l’exil, et les injustices que nous avons subies à travers les poursuites judiciaires contre le Président Habré. Quant au côté professionnel, je suis juriste de formation et j’ai coordonné le pôle défense et communication avec les avocats pendant des années. Actuellement, je suis éditrice, libraire et galeriste. Incontestablement, mes réflexions sont irriguées par mon vécu et les épreuves endurées, avec l’engagement de décrypter les dessous des cartes, si l’on peut dire, et de répondre aux pourfendeurs de l’Afrique, sans oublier le rôle des élites africaines dans la situation de notre continent.

Trevor : Vous avez fondé un espace culturel : le Carré Culturel. Quelle est sa vocation et comment le vivez-vous au quotidien ?
Fatimé Raymonne Habré : Le Carré Culturel est un espace composé d’une librairie indépendante, d’une maison d’édition qui a démontré que l’on pouvait proposer un contrat d’édition équitable, permettant aux auteurs de toucher 40 voire 50 % de droits d’auteur sur leur ouvrage. Nous avons à côté une galerie d’art où nous vendons des œuvres mais aussi montons des expositions. Nous produisons des émissions que je vous invite à découvrir sur notre chaîne YouTube Le Carré Culturel : une émission L’opinion des femmes, qui donne la parole aux femmes, et une autre, Les Carnets culturels.

Trevor : Quel regard portez-vous sur la place des femmes dans la création littéraire en Afrique aujourd’hui ?
Fatimé Raymonne Habré : Leur place est de plus en plus influente. Si elles ont été longtemps marginalisées et sous-représentées, les écrivaines africaines sont de plus en plus dynamiques. Elles explorent de nombreux sujets, des expériences personnelles, et parlent de la question du genre, des violences subies, de la tradition. Leurs écrits contribuent à donner une vision plus authentique des réalités féminines africaines. En tant qu’éditrice, je reçois de plus en plus de livres écrits par des autrices. C’est encourageant.

Trevor : En tant que juriste, est-ce que le droit et la justice influencent votre façon d’écrire ou de concevoir une œuvre ?
Fatimé Raymonne Habré : Je pense que ce qui est déterminant, c’est l’engagement de ma plume. C’est une plume combattante. Quand vous êtes juriste et que vous êtes passionnée comme moi par le droit, la rigueur de votre formation peut influencer vos écrits dans le sens où vous sentez la nécessité d’argumenter, de renforcer vos propos. La justice, c’est très compliqué dans la mesure où la théorie de la séparation des pouvoirs n’est pas une réalité. L’exécutif marque toujours son influence quand il le souhaite pour obtenir les décisions qu’il veut.

Trevor : Quels auteurs ou autrices africain(e)s admirez-vous ou suivez-vous avec attention ?
Fatimé Raymonne Habré : En dehors des grands classiques de la littérature africaine que nous avons tous lus, je lis un peu de tout. Cela peut aller des livres de Chimamanda Ngozi Adichie, Becoming de Michelle Obama, à des ouvrages sur la politique, les relations internationales, la communication politique, ou encore les livres de Théophile Obenga. J’ai profité du SILA pour acquérir des livres d’auteurs et d’autrices de la Côte d’Ivoire.

Trevor : Quels sont vos projets actuels ou à venir ? Avez-vous un nouveau livre en préparation ?
Fatimé Raymonne Habré : Au niveau du Carré Culturel, en termes d’édition, je veux lancer une collection pour enfants. Nous préparons une exposition sur les Peuls nomades. Personnellement, j’ai en cours de finition le tome 2 d’Afrique Debout, qui contient aussi des chroniques politiques, et la suite de mon roman Symbil et le décret royal.

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TCHAD – Kadeux, phénomène viral ou la dynamique de partage

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Nous avons presque tous découvert Kadeux sur TikTok en 2023 avec “Ayé han”. On était tombé sous le charme de ce jeune rappeur tchadien. Pourtant, il n’a que vingt-et-un ans. Malgré cet âge – âge souvent associé à l’insouciance juvénile –, ses mots, empreints d’humilité, tapent toujours dans la mille. En effet, il y résonne un flow tranchant, surtout lorsqu’il se met à décrire la difficile condition de vie des laissés-pour-compte. Mais pas seulement : il met aussi dans sa musique une sincérité et une modestie qui vont droit au cœur. Depuis son carton sur TikTok, l’artiste ne cesse de prendre de l’épaisseur. Kadeux, phénomène viral ou la dynamique du partage

Kadeux, un phénomène viral
Dans l’univers musical tchadien, un nom se détache aujourd’hui comme une poussière luminescente, avec éclat : Kadeux. Ceux qui pensaient que sa notoriété, propulsée par internet et les réseaux sociaux, n’allait pas faire long feu, se sont trompés. L’engouement ne s’est pas estompé et, sa fanbase ne fait que s’élargir. Né en 2003, à Koundoul au Tchad, Kadeux, de son vrai nom Kamal Borgoto, a réussi à hisser le rap tchadien sur la scène musicale internationale. Grâce à un savant mélange de sonorités locales – utilisation des dialectes tchadiens – et de musique contemporaine, il a créé un style unique et authentique qui résonne bien au-delà des frontières de son pays natal. Bien que sa carrière ait véritablement débuté 2023, Kadeux, rappelons-le, a pris le temps d’apprendre des groupes comme “Sexion d’Assaut” et plusieurs artistes internationaux. Son premier single “Ayé han” fait un carton, avec plus de 100 000 vues sur YouTube et 27 millions de vues sur TikTok. Un record pour un artiste tchadien. Il enchaîne avec “Biney”, une chanson engagée contre l’argent facile et les dérives de la société. Cette chanson franchit rapidement la barre des 200 000 vues sur YouTube. Puis vient “SAME SAME”, un hymne à la résilience et à l’espoir, qui reflète l’état d’esprit combatif et optimiste de la jeunesse tchadienne.

Kadeux, un artiste ancré dans l’authenticité
Kadeux se distingue par son utilisation des dialectes tchadiens qu’il manie avec une grande aisance. Aussi, cela donne à ses textes une puissance émotionnelle et une authenticité rare qui font de lui un artiste original. Son style musical engagé, teinté de sarcasme, est une plongée en apnée dès les premières notes, dans le marécage des maux de la société. Ses analyses sociales d’une finesse inouïe captent immédiatement l’attention du public. Lors des grands événements musicaux, aussi bien au Tchad que dans la sous-région, Kadeux fait partie des artistes à inviter. En effet, il sait mettre le feu à la scène, échauffer le public. Au nombre de ses performances marquantes, ces deux dernières années, nous pouvons évoquer la “fête de la musique à N’Djamena” (juin 2023), le “festival Afrobeat International au Burkina Faso”, une prestation en Côte d’Ivoire, au “FEMUCO”, une série de concerts aux côtés du rappeur ivoirien Didi B à N’Djamena et une tournée au Cameroun (Yaoundé, Douala, Ngaoundéré, Dschang…)

Fierté tchadienne
Malgré son jeune âge et sa carrière encore naissante, Kadeux, qui accumule déjà des multiples récompenses tant au Tchad qu’à l’international, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. À ses ambitions musicales, il a greffé deux rêves : lancer sa propre marque de vêtements et créer un studio de production. En 2024, au micro de RFI, l’artiste confie : “Je veux que ma musique soit un pont entre les générations, une voix pour ceux qui n’en ont pas, et une source d’inspiration pour la jeunesse tchadienne”. Avec son charisme, son authenticité et son talent brut, il y a des chances que le souhait de Kadeux se réalise : porter la culture tchadienne sur la scène internationale et faire entendre la voix des laissés-pour-compte.

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MALI – Nana Menthe en concert au Pan Pipper, un show intense sur des notes mandingues

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Le 15 février 2025, lors de la ‘‘Nuit du Mandé’’, Nana Menthe Kouyaté donnait un show d’une puissance hors norme au Pan Pipper à Paris. Lors de ce concert organisé par Afrik’Consult et Doums Production, c’était l’occasion pour cette diva de la musique mandingue de présenter au public son nouvel album ‘‘Karan’’ (2024).

Un show intense
C’est sous les regards d’armée de projecteurs lumino-fluorescent que Nana, en robe de soirée sirène dentelle rouge, fait son entrée sur la scène. Le bassiste est en hauteur par rapport aux musiciens qui tiennent les guitares et le tam-tams et le n’goni. Une danse sapée comme une chanteuse disco des années 80 attend que Nana donne le la. Le décor est sublime. Reste plus que le spectacle. Sol-ré-do ! Nana, celle qu’on surnomme ‘‘l’oiseau rare’’. Tour à tour, Nana visite son répertoire, depuis N’Toutadon jusqu’à Karan son dernier album. Elle avait à ses côtés des artistes de renom comme Adja Soumano, Pedro Kouyaté, Liberté Kanté, Amadou Sodia et bien d’autres artistes invités.

Nana, la voix du mandingue
Fille du virtuose de la kora Batrou Sékou Kouyaté, Nana Kouyaté, comme le suggère son nom, est une griotte. Née à Abidjan en 1988, elle grandit à Bamako. Bien que griotte, son père voyait d’un mauvais œil que sa fille fasse de la musique. Cependant, avec l’aide de sa mère, elle brave cet interdit et s’illustre, déjà à son jeune âge avec sa voix de contralto léger, un tantinet porté vers le mezzo-soprano dramatique comme Oumou Sangaré ou Coumba Gawlo ou même Fanta Damba, Nana rivalise, par la voix, avec les divas mandingue. En 2005, elle embarque pour Paris et s’y installe. Par la suite, elle va collaborer avec des légendes comme Salif Keita, Papa Wemba, Oumou Sangaré et Amadou et Mariam. Désormais, elle fait entendre sa voix par le biais de la musique. En 2024, elle a sorti un nouvel album intitulé ‘‘Karan’’.

Karan, ou les bénéfices de l’éducation
Karan, signifiant « éducation » en bambara, est un album de 11 titres qui résonne comme un manifeste pour la transmission des valeurs et la perpétuité des traditions. Nana Menthe y aborde des thèmes universels tels que l’amour, la paix, l’unité africaine et la lutte contre les violences faites aux femmes, dans une fusion subtile entre sonorités traditionnelles et influences contemporaines.

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Karan, quelques morceaux choisis
Avec ces onze titres, évocateurs et engagés, Nana explore les réalités profondes de la société où chaque morceau est une fresque sonore. Tandis qu’ “Acapelle” lève le voile sur les tumultes du mariage, en dévoilant les attentes et les désillusions qui l’accompagnent. “Denmbalou”, en collaboration avec Alune Wade, Guimba Kouyaté et Paco Sery, raconte, pat contre, avec émotion les défis de la maternité et les angoisses d’une mère face à l’éducation de son enfant. Ensuite, l’hommage vibrant à Cheikh Ahmadou Bamba célèbre l’héritage spirituel d’un grand soufi. Et puis il y a le titre phare : “Karan”, titre phare de l’album, exalte les vertus de l’éducation comme pilier de l’émancipation personnelle et du développement national. “Rien n’est au-dessus de l’éducation”, dit l’artiste, soulignant son rôle central, même dans les parcours migratoires où elle devient un passeport pour l’intégration. En attendant, le public se prépare avec ferveur à la prochaine performance de Nana, prévue à Orléans le 25 mars 2025.

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