CULTURE
SÉNÉGAL – Ils ont mis le feu les Daara J FAMILY, à Paris
Le groupe de rap mythique, les Daara J FAMILY, a mis le feu à Châtelet les Halles ce dimanche 13 juin 2021. C’était dans le cadre de la saison “Africa 2020” qui a pour objectif de célébrer la fertilité artistique du continent africain. Le duo explosif du début à la fin du concert, a reconquis le cœur de tous les mélomanes qui étaient présents à cette fête de partage. Faada Freddy et son allié scénique Ndongo D ont étaient généreux avec le public.
Daara J Family en quelques mots
Depuis leurs débuts dans les années 90 à Dakar, Faada Freddy et Ndongo D cultivent un style unique, entre traditions séculaires des griots du Sénégal, funk-soul de James Brown, rock-psyché de Pink Floyd, et rap revendicatif de Public Enemy. Le groupe mythique de hip-hop sénégalais Daara J Family inonde la scène de Canopée#Africa2020 de son énergie légendaire lors du show live de ce dimanche 13 juin.
Une scène en feu
Drapés de leurs plus belles tenues tradi-modernes, fabriquées au Sénégal comme ils aiment le défendre, ceci grâce à leur engagement de faire vibrer la culture sénégalaise en particulier et africaine en général dans le coeur des mélomanes et surtout des fans avertis, qui étaient venus nombreux malgré la crise sanitaire liée à la covid. Les Daara J Family ont transporté leur public dans un voyage dont eux seuls connaissent les coins et les recoins.
Tchékoulé » fut la première chanson interprétée par le duo. Cette chanson fait partie de l’album “Yamatélé” sorti le 31 janvier 2020, un personnage de dessin animé mythique des années 80 qui a une télévision à la place du ventre. Une allégorie qui alerte sur une société déshumanisée où règne le monde perturbant des nouvelles technologies. Les thèmes de leurs chansons sont aussi riches que variés : De l’environnement, à la corruption, la mal gouvernance, l’éducation, la tradition africaine en passant par la valorisation du continent, tout est passé au peigne fin.

Ndongo D @Ican
Le “blind test”, “flash back”, moment de souvenir des anciens albums, fut le moment le plus chaud du concert. Le duo a revisité tout son répertoire jusqu’à la chanson culte “Daara Jeyyy Daara J Daara J”. “Djko Jamono la”, “Le guetto” “Ca rend fou” ou encore la chanson “Bayi yoon”.
Ils ont été magistraux comme à l’accoutumée sur ce podium au cœur de Paris, la capitale française. Pendant plus d’une heure, les Daara J Family ont transporté le public dans leur “carrapide” musical pour un voyage inédit leur faisant oublier leurs doutes et leurs soucis ennuis. Animés d’un sentiment d’universalité, ils chantent en wolof, en français ou en anglais. Leur objectif : faire passer un message universel d’amour, de paix et d’espoir.
“What’s up” “L’espoir est permis, chez nous au Sénégal et partout dans le monde et cette journée le confirme de par votre présence. Dans le dernier album on avait prévenu en faisant une chanson qui s’appelle “what’s Up”. Au Sénégal au mois de mars il y a eu de grosses manifestations, l’album est sorti l’année dernière et cet album a une connotation socio-géopolitique et on a porté la voix des jeunes. Avec Fadda on était une fois dans l’avion, et il me dit qu’il faut qu’on fasse une chanson qui sera comme une discussion entre les anciennes et les nouvelles générations. Et en Afrique ça a toujours été comme ça. C’est toujours autour du baobab ou bien autour du thé que les discussions se mènent entre vieillard et les jeunes. La chanson “whatsUp” parle de ça et surtout de ce malaise des jeunes face au chômage, face aux difficultés de la vie pour que le Sénégal et l’Afrique sortent la tête de l’eau.” explique Ndongo D pour introduire cette chanson.

Faada Freddy @Ican
Quelques instants plus tard, ce sont avec les mains en l’air qu’ils invitent au voyage pour découvrir le pays de la téranga, le Sénégal. “Jom moy dem, foula moy gnibissi. Sénégal, Sénégal, Sénégaaaaal… lokho jogg sakaw, lokho jogg saka, lokho jogg sakaw ” scande Faada Freddy. Dans cette chanson, le portrait du Sénégal, le pays dont ils sont originaires, est dépeint avec beaucoup de générosité. Entre la voix douce de Faada Freddy et la voix de contralto dense de Ndongo D, écouter cette chanson devient simplement magique.
Enfin, lors de ce concert, le groupe a réussi à “Reconnecter les personnes à l’amour” comme dit Ndongo D. Et cette reconnexion s’est manifestée à travers la chanson “Deloussil”. Une ode à la femme, à l’amour.
CULTURE
CÔTE D’IVOIRE – Dopelym, symbole d’une unité générationnelle
Dopelym pourrait être décrit comme un artiste à la fois d’ici et d’ailleurs. Avec plus de 110 000 abonnés, plus de 20 millions de streams cumulés et une communauté fidèle, active et bouillonnante – la « Dopeframily » – il s’inscrit dans la lignée d’artistes comme Didi B ou Himra, avec lesquels il a d’ailleurs collaboré. Mais son style reste unique : plus mélodique, plus réfléchi. Il parle au cœur autant qu’à la tête, mêlant le son et le sens. Le 20 décembre 2025, il sera sur la scène du Palais des Congrès du Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire pour un concert qui s’annonce comme une véritable consécration.

Né à Levallois-Perret, Dopelym – de son vrai nom Dope – est un artiste franco-ivoirien âgé d’une vingtaine d’années. À cet âge, il séduit déjà par la singularité de sa trajectoire artistique. Et comme il aime le dire lui-même, son flow est « le reflet de [sa] réalité ». Sa musique mêle afrotrap, drill et rythmes ivoiriens. Là où d’autres cloisonnent, lui (r)assemble : les beats du 93 rencontrent le nouchi abidjanais et convoquent parfois le créole. Une musique hybride et fédératrice, à l’image d’une génération d’ascendance africaine, fière de ses racines et lucide sur les défis contemporains.

Pourtant, Dopelym n’est pas qu’un artiste : il est aussi étudiant en relations publiques internationales et diplomatie. De quoi surprendre. Le jour, il étudie les mécanismes du dialogue entre les peuples ; le soir, il transforme la scène en un autre espace diplomatique – celui de l’émotion brute. Pour lui, chanter ou rapper, c’est aussi « négocier avec la vie, les doutes, le monde ». Et ce monde, il l’a déjà conquis : du Palais de la Culture d’Abidjan au Mother Africa Festival, en passant par le Burkina Faso, le Mali, le Bénin, le Canada, ou encore la France, où il s’est produit au Casino de Paris et à l’Olympia aux côtés de Jungeli.

Dopelym n’est pas un inconnu, même s’il cultive la discrétion. À l’heure du streaming à outrance, il s’impose aussi comme une icône digitale. Son clip « Nouveau Départ » cumule des millions de vues sur YouTube, son single « Guala » flirte avec les 8 millions de streams, et son projet “Who Is Døpe?” (2025) dépasse les 5 millions d’écoutes sur Spotify. Des chiffres impressionnants pour un artiste encore dans la vingtaine – fruits d’un savant mélange de sincérité et de stratégie. Là où beaucoup peinent à exister dans la masse des playlists, lui s’impose par une identité visuelle forte et une écriture introspective. Ses textes évoquent la résilience, la quête de reconnaissance, et cette tension intime d’une jeunesse partagée entre loyauté et ambition.

Sur scène, Dopelym ne triche pas. Il donne tout. Son premier grand concert, au Palais de la Culture d’Abidjan, devant 8 000 spectateurs, a marqué les esprits : énergie, maîtrise, sincérité, tout y était. Depuis, il n’a plus besoin d’un marketing tapageur. Sa fanbase solide parle pour lui. Et c’est fort de cette confiance qu’il prépare son prochain grand rendez-vous : le 20 décembre 2025, au Palais des Congrès du Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire.






CULTURE
SÉNÉGAL – Dakar célèbre la musique sénégalaise : trois jours de notes endiablées
Sous la direction du Professeur Ibrahima Wane, «Regards croisés sur l’évolution de la scène musicale sénégalaise» s’annonce comme une traversée inédite du patrimoine sonore et musical du Sénégal.
Du 27 au 29 octobre, Dakar, la capitale sénégalaise, replongera dans l’histoire de sa musique. Placé sous la direction du Professeur Ibrahima Wane, cet événement entend revisiter les artistes, les chansons et les courants musicaux qui ont façonné l’identité musicale du Sénégal : du chant des griots aux hybridations contemporaines. Organisé par le Laboratoire Littérature, Langues et Sociétés d’Afrique de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), « Regards croisés » conjugue trois dimensions : la réflexion académique, les performances artistiques et la célébration populaire. Trois jours, trois lieux, trois thèmes pour explorer la trajectoire d’un univers musical qui n’a jamais cessé de se réinventer.

À travers des conférences, projections et concerts, l’événement propose une véritable radioscopie de la musique sénégalaise : ses héritages, ses mutations et ses imaginaires. Le parcours commencera par les premiers foyers musicaux de Rufisque et Saint-Louis, pour remonter jusqu’à la mondialisation du mballax. « Regards croisés » sera une plateforme d’échanges entre artistes, chercheurs, producteurs et journalistes, mais aussi un espace de mémoire et de transmission. Le Professeur Ibrahima Wane, directeur de l’événement, explique : « La musique sénégalaise est un miroir de notre société, un reflet de nos histoires et de nos aspirations. Cet événement est une invitation à comprendre son passé, à célébrer son présent et à imaginer son futur. »

Du 27 au 29 octobre, la musique sénégalaise sera à l’honneur, de Rufisque à Dakar. Tout débutera au Cercle Culturel Maurice Guèye avec une table ronde intitulée « L’héritage musical des premières villes sénégalaises », animée par Sahite Sarr Samb, Yatma Fall, Pape Armand Boye et Rokhaya Daba Sarr (Africa Fête). Le lendemain, le 28 octobre, la Maison de la Culture Douta Seck accueillera une conférence sur « Des airs “typiques” au mballax : visages et usages de la musique sénégalaise », animée par Felwine Sarr, Michael Soumah, Ngoné Ndour et Abdoul Aziz Dieng. Enfin, le 29 octobre, à la Place du Souvenir Africain, sera projeté le documentaire « Le mballax dans tous ses états », suivi d’un échange intitulé « Le mballax, ses éclats et ses écarts », en présence de Dudu Sarr, Moustapha Diop, Abdou Bouri Ba et Maïmouna Dembélé. Pour clore ces trois jours, une grande soirée musicale rétro rendra hommage aux années 1970-1980.

Conçu comme un dialogue entre mémoire et innovation, cet événement s’inscrit dans une réflexion profonde sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Il fait écho à la Convention de 2003 de l’UNESCO, dont le Professeur Ibrahima Wane est le référent national. Sous sa direction, « Regards croisés » devient un acte de transmission : il relie les anciens orchestres urbains aux nouvelles scènes digitales, fait dialoguer les générations d’artistes et rappelle que, au Sénégal, la musique demeure une forme vivante de récit collectif. Professeur titulaire de littérature africaine orale à l’UCAD, docteur d’État ès lettres, chercheur et critique, Ibrahima Wane incarne cette articulation rare entre savoir et création. Figure majeure du paysage intellectuel sénégalais,


CULTURE
MALI – Le Festival international Chant des Linguères donne la voix aux femmes africaines
Du jeudi 6 au samedi 8 novembre 2025, à Bamako, les voix féminines africaines feront, pour cette deuxième édition du Festival international Chant des Linguères, vibrer le fleuve Djoliba jusque dans ses rives. Placée sous le thème « La culture, levier et facteur de développement », cette édition sera, une fois encore, l’occasion pour Coumba Gawlo d’affirmer son engagement artistique et social en faveur du continent.
Initiatrice du festival, Coumba Gawlo revient cette année avec un thème fort et porteur de sens. L’événement sera l’occasion de promouvoir les droits des femmes et la protection des enfants, à travers les actions de Go Médias et de l’association Lumière pour l’Enfance – Coumba Gawlo (LPE-GC). Ambassadrice de bonne volonté auprès de plusieurs institutions et ONG, l’artiste voit dans la musique un outil puissant de plaidoyer, de communication et de sensibilisation, capable de transformer les mentalités.
Le Festival international Chant des Linguères est un événement entièrement animé par des femmes. Il porte une ambition claire : faire entendre la voix des artistes féminines sur des enjeux majeurs tels que l’autonomisation économique des femmes, le leadership féminin, la prévention de la transmission mère-enfant du VIH, la scolarisation des filles, la santé maternelle et infantile, ou encore la lutte contre les violences basées sur le genre et le mariage précoce.

Coumba Gawlo est née avec une voix au timbre d’or et de cristal. Un don hérité de sa mère, qui la destinait déjà à un brillant avenir. À seulement 14 ans, elle remporte le concours « Voix d’Or du Sénégal » grâce à Soweto, une chanson écrite par son père. En 1990, elle signe chez Syllart Records son premier album, Seytané, qui la fait connaître du grand public. Suivront quatre autres albums. Malgré plusieurs distinctions locales, la consécration internationale tarde à venir. Mais en 1998, à la surprise générale, elle dévoile Yo Malé, une véritable pépite musicale. L’album, sur lequel figure Patrick Bruel, lui vaut un double disque d’or en Belgique et un disque de platine en France. Et le succès ne s’arrête pas là : la chanson Pata Pata achève d’asseoir sa notoriété sur la scène internationale.
Aux côtés de Coumba Gawlo, cette deuxième édition réunira des artistes venues du Mali et du Burkina Faso : Mariam Bâ Lagaré, Djeneba Diaouné, Delphine Mounkoro et Kalam, surnommée la Reine du Kundé, partageront la scène pour célébrer la force, la créativité et la solidarité féminines. Pendant ces trois jours de festivités, le programme s’annonce riche : une conférence de presse inaugurale ouvrira l’événement, suivie, le vendredi 7 novembre à 9 h, d’un forum thématique. Le soir, la musique reprendra ses droits avec un grand concert populaire à la Place du Cinquantenaire. Le festival se clôturera le samedi 8 novembre à 20 h, au CICB, par un dîner de gala placé sous le signe du partage et de l’inspiration.
-
AFRIQUE3 mois .LIBYE – Saddam Haftar promu vice-commandant de l’Armée nationale libyenne
-
CULTURE1 mois .GUINÉE – Azaya, comme un cri de conquête, à l’Arena
-
CULTURE A LA UNE3 mois .RD CONGO – “Tonga Mboka 2025” : Quand la diaspora congolaise se retrouve à Paris
-
Tech1 mois .L’Annuaire Africain : la digitalisation et la créativité au service de l’entrepreneuriat africain
-
PORTRAIT3 mois .CÔTE D’IVOIRE – Ali Diarrassouba, personnalité télévisuelle de premier plan
-
CULTURE1 mois .SÉNÉGAL – “Mémoires mélancoliques” ou de la tragique nécessité de la poésie de Mansor Diop
-
EUROPE3 mois .FRANCE – Histoire et mémoire : Paris rend trois crânes Malgaches
-
AFRIQUE3 mois .BURUNDI – Sanctionnée par l’Europe, Yamb Nathalie devient symbole de souveraineté


