CULTURE
SÉNÉGAL – TAARU RAP GALSEN : Akatsuki SN des Parcelles Assainies, une connexion de talents multiformes

Ils font beaucoup parler d’eux et de leurs talents depuis 2 ans . Le groupe Akatsuki SN est une connexion de jeunes artistes qui habitent les parcelles qu’ils considèrent déjà comme la capitale du rap. En effet , l’héritage des anciens de P.A ZOU ( parcelles) est déjà entre de bonnes mains avec une nouvelle génération qui se déchaîne à travers les prestations et productions musicales.
La connexion est constituée de 4 jeunes artistes : Xhalil, Sory l’officier, LMN et Talla BTB. Leur morceau “Weredi” a atteint une dimension mondiale puisque des ténors du rap français avaient réagi à l’époque pour valider le talent des artistes ( exemple Booba ou BLACK M). N’empêche que la connexion sera soudée et a sorti un projet récemment avec le label Negou Rap.
Côté technique…
Ces jeunes sont pétris de talent et révèlent des atouts. Côté technique, ils sont à l’aise dans la drill et parviennent à s’imposer dans le rap avec charme. Le Fun y est. Ils sont à l’aise sur scène et dans les prestations on voit l’envie de rapper en eux ce qui représente un point essentiel pour un groupe de rap .
Une belle complicité…
Entre les 4 membres on sent cette affinité qui les lie au-delà du rap. Cette belle complicité donne de l’harmonie à l’arrangement de leurs morceaux.
Des individualités de marque…
Chacun est un talent reconnu dans le game a travers ses performances donc unis ils peuvent convaincre. Akatsuki SN est en réalité une belle connexion qui donne une valeur sûre à l’esprit d’équipe. Le groupe faisait partie des artistes de talents de toute une génération, qui sont montés sur la scène du “Taarou Rap Galsen”, une production de Sen Art Vision qui s’est ténue le 25 décembre 2022 à l’esplanade du Grand Théâtre de Dakar.

CULTURE
GUINÉE – Queen Rima assoit sa stature

Lauréate du prix Découverte RFI 2025, à seulement 27 ans, Queen Rima est la preuve que le Dancehall est bien vivant. Deuxième femme guinéenne à remporter ce prix et la troisième chanteuse de son pays après Sia Tolno et Soul Bang’s – nous avons écrit un article sur le dernier. Ce prix est la consécration d’un parcours forgé et porté par une farouche obstination.
Des rues de Conakry à la couronne
Originaire de Conakry, Marie Tolno s’intéresse à la musique dès son enfance. Elle commence par chanter dans la chorale de son église à l’âge de sept ans vers les années 2000. Par la suite, elle va rejoindre d’abord Top Model, un groupe mis sur pied par son frère. Ensuite, elle va monter avec des amies “Toxaï Girls”, un groupe uniquement composé de femmes qui font le show et les clashs. Elle ne fait pas que chanter, elle danse aussi. On l’a aperçue derrière les stars ivoiriennes comme Aïcha Koné ou Kandet Kanté. Mais c’est surtout le micro en main qu’elle se sent le plus à l’aisé. Aussi dira-t-elle : “Un jour, j’ai pris le micro. J’ai senti que j’étais capable de créer des choses, de dire ce que je portais en moi.”
Le dancehall, un défi personnel
Avec la multitude de genres musicaux, on se demande bien quel moustique a bien pu piquer Queen Rima pour qu’elle veuille faire du dancehall ? Assurément, en choisissant le dancehall, elle n’opte pas pour la voie musicale la plus simple. En effet, ce genre, importé de Jamaïque, est encore peu investi par les femmes en Guinée. On la trouve – ce style musical – trop sexué, trop viril, trop stéréotypé. Tant pis. Ou plutôt : tant mieux. Car c’est précisément là qu’elle veut placer sa voix. Par ce choix, elle veut montrer qu’une femme a aussi, autant que les hommes, son mot à dire, son terrain à prendre. Dans ce genre, elle exprime sa force et sa sensibilité, sans travestir son message. Son style est net : incisif mais jamais vulgaire.
Queen Rima : une féministe dans l’âme
Queen Rima chante pour la femme, surtout pour les mères. Pas n’importe lesquelles, celles qui vendent sous la pluie, qui se battent sans faire de bruit. Son morceau « Guinée won-nömanè » – La Guinée, c’est aussi les femmes – célèbre les femmes qui affrontent les difficultés du quotidien. Comme exemple, elle-même impressionne par sa persévérance. Finaliste du Prix RFI Découvertes deux fois sans l’emporter (2022 et 2023), elle a pris ces échecs comme des leçons. Aujourd’hui elle a affiné sa scène, sa posture, son geste. Aussi dit-elle : “J’ai travaillé tout : la voix, la présence, l’accoutrement. J’ai approché des pros. Et cette fois, c’était la bonne.”
Queen Rima : une reine à la conquête du monde
Depuis sa victoire, Queen Rima a beaucoup tourné. De Ouagadougou à Abidjan, de Miramas à Marseille. Le dancehall de Rima n’a presque rien à voir avec le dancehall jamaïcain. En effet, elle le recompose, à sa manière et y met toute la culture africaine : sa force. Son EP “Température”, sorti en 2022, donne la mesure de son ambition artistique. Entre dancehall et afro-fusions, elle glisse un groove soussou qui porte l’empreinte du terroir. Les instruments traditionnels (balafon, kora, djembé) se mêlent à des sonorités urbaines.
CULTURE
MAURITANIE – Authentique BD, plus qu’un phénomène de chiffres

Du 18 au 20 juillet 2025, Blois accueille la 9e édition du FIGAS – le Festival International de la Gastronomie, des Arts et de la Scène. Pour ce festival porté par l’association Afrik’Consult, il y a Authentique BD, le jeune rappeur mauritanien le plus doué de sa génération.
La Mauritanie est un ensemble de villes rares et dépeuplées, des dromadaires, des minerais, un désert à perte de vue et une température moyenne de 40 degrés. Mais, ce pays n’est pas que ça : elle regorge d’artistes talentueux au nombre desquelles on peut citer un rappeur hors-pair, authentique. Il s’agit d’Authentique BD. Authentique BD, en plus d’être un phénomène de chiffres (plusieurs millions de streams), c’est une belle voix. Né Nouakchott, Authentique BD porte en lui l’énergie et la force d’un peuple. Aujourd’hui, il est parvenu à transformer la poussière chaude de la Mauritanie en or sonore. Avec Authentique BD, c’est le passage du rêve à la réalité sans jamais rompre le lien avec sa communauté. Il raconte sans fard, micro tendu comme un stéthoscope sur les battements de son époque. Depuis ses débuts, il avait promis : sortir le rap mauritanien de l’ordinaire. Promesse tenue. Et même, dépassée. Comme quand on écoute son dernier EP.
Un EP qui adoucit la chaleur de Nouakchott
Son dernier EP, sorti le 16 février 2025, semble avoir tenu toutes ses promesses. Ce sont six titres, tous des coups de cœur. Sur plusieurs de ses chansons, on peut entendre des voix comme celles de Roi Hems, Nino OG, Albert King Einstein… Autant de voix montantes d’une génération africaine qui ne veut plus baisser la voix. Les beats, eux, sont signés par Monzbeat, Baze FG, ou encore 808 Ghost. Ils alternent entre nappes atmosphériques et percussions sèches, entre introspection et appel à la révolte. Sur le titre “YEED”, Authentique BD mord, raille, dénonce. Il ne s’épargne pas. Autant dire qu’il ne ménage pas les autres.
Une parole politique, une plume sociale
Les actions d’Authentique BD ne se limitent pas qu’à la musique. Tout doucement, il se bâtit une certaine notoriété. En février 2025, il est nommé ambassadeur de l’ONG World Vision International. Quelques jours plus tard, il sort “Mi Wawa”, une véritable attaque en règle contre le système des castes qui gangrène la société mauritanienne. Le clip, réalisé comme un documentaire, met en scène l’histoire d’un amour interdit, sabordé par les carcans sociaux. On y retrouve Djame et Tyfa Guissè, stars de la série populaire Djame et Fatoumata, qui incarnent avec justesse la détresse de cette jeunesse piégée entre traditions et aspirations. “Mi Wawa” dénonce, interroge, bouscule, mais surtout bouleverse.
CULTURE
CAMEROUN – Imane Ayissi : entre racines africaines et conscience écologique

Imane Ayissi, styliste et artiste franco-camerounais, a présenté sa collection “automne-hiver 2025-2026” à la Semaine de la Haute Couture à Paris. Toujours fidèle à cette double ambition qu’il porte depuis ses debuts dans l’univers de la mode (sublimer la femme et raconter le monde), Imane Ayissi revient en force. Lors de son défilé, un nouveau défi, intitulé “Ikrorok” ( jardin laissé en friche), il s’affirme un artiste en mutation constante, comme pour échapper une sorte de sclérose.
“Ikrorok” : une démarche esthétique et militante
Chez Ayissi, la haute couture est une manière de parler au monde, autant dire une certaine forme de langage. C’est la raison pour laquelle ce styliste étonne dans l’univers de la haute couture parisienne. Et cette saison, Ayissi va parler d’“Ikrorok”, un jardin que l’on cesse d’exploiter pour mieux le laisser renaître. Ses créations, comme celles dévoilées lors de sa dernière collection, tissent un dialogue subtil entre l’Afrique et l’Occident. On voit bien que ce concept revêt une métaphore écologique, mais aussi poétique, qu’on retrouve dans toutes les collections d’Imane Ayissi. La nature y est omniprésente tant dans les matières que les textures et les coupes.
Ikrorok : un mixte entre traditions africaines et savoir-faire européen
Dans cette collection, Imane Ayissi explore les multiples facettes dans lesquelles la mode peut évoquer la nature de quelle que forme qu’elle soit : végétale, animale ou minérale. Ainsi, les imprimés floraux, les brocards chatoyants, les broderies délicates et les motifs évoquant la faune sauvage s’entrelacent dans une symphonie de couleurs et de textures sublimes. Il y a le bògòlanfini malien, le kente ghanéen, le tissu baoulé. Imane Ayissi vise à revaloriser les savoir-faire africains, tout en les inscrivant dans l’exigence de la haute couture parisienne. Ainsi, une robe bustier en tissu brodé est exaltée par une cape diaphane, tandis qu’une combinaison à motifs wax stylisés se pare de coupes nettes, presque futuristes. Tout cela est ponctué d’ornements raffinés : perlage minutieux de petits animaux inspiré des techniques yorubas, appliqués organiques, ou encore pièces en feutre de laine française travaillées avec des fragments de porcelaine, de pierre semi-précieuse et de laque urushi. Tout ceci est le fruit d’une collaboration précieuse avec l’artiste visuelle Aline Puto-Toupry.
Une mode respectueuse et engagée
Sur le podium, des silhouettes drapés dans des tissus majestueux, des volumes sculpturaux, des franges dynamiques avec leurs lignes épurées défilent avec assurance sous la lumière des chandeliers. Avec Imane Ayissi, l’Afrique ne cesse de réinventer son élégance. Mais au-delà du spectacle que représente les défilés de mode, Imane Ayissi interroge les fondements mêmes du luxe. Sa couture se veut une communion avec la nature. Exit les matières polluantes. Dans la collection Ikrorok d’Imane Ayissi, il n’y a que les fibres biodégradables, les teintures écoresponsables, et les vêtements pensés comme des œuvres durables qui s’étirent dans le temps. Le vêtement devient alors plus qu’un objet de luxe ; il devient ce qui s’apparente à un acte politique.
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