Le divorce entre le président de la République du Sénégal, Macky Sall et Idrissa Seck, son ancien allié, risque d’avoir des conséquences insoupçonnées. Loin de s’en limiter à l’Exécutif, l’Assemblée nationale, qui était relativement sous le contrôle du pouvoir, subit les dommages collatéraux.
La 14e législature restera certainement dans les mémoires et le cas fera certainement l’objet d’études dans les écoles de droit. Pour la première fois dans l’histoire du pays, le Sénégal connaît une majorité changeante et à deux reprises ! Le 12 septembre 2022, jour de l’installation de l’actuelle législation, aucun camp ne détenait la majorité absolue. Il a fallu que Pape Diop, ancien opposant rejoigne la coalition présidentielle pour que Benno Bokk Yaakaar (coalition de la mouvance présidentielle) soit majoritaire à l’hémicycle.
Une majorité relative fragilisée aujourd’hui par la démission de la députée Marietou Dieng, membre du parti Rewmi. Résultat des courses : Benno se retrouve une nouvelle fois avec 82 députés, alors que la majorité requiert au moins 83 sur 165.
La conséquence immédiate est qu’on se retrouve dans une vraie fausse majorité. L’équilibre est précaire. En outre, l’Assemblée nationale, qui était déjà à l’arrêt, risque davantage de l’être, si toutefois l’opposition et les non-inscrits décident de s’unir.
Une situation peu probable, au vu de ce qui s’est déjà produit durant la session budgétaire. Le gouvernement avait en effet réussi à faire passer son budget après d’âpres débats. L’opposition n’a, en effet, qu’une majorité virtuelle. Les deux groupes parlementaires de l’opposition ne parlent plus le même langage, de même que les non-inscrits qui sont au nombre de trois.
À noter aussi que les probables projets de loi déposés par le président sénégalais Macky Sall comme la loi d’amnistie risquent d’être compromis.
Source : Ze-Africanews.com
