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CULTURE

SÉNÉGAL – Avec “COSAAN”, Daara J Family signe un single de haute volée

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Ndongo D & Faada Freddy

Revoir sur les plateformes le légendaire groupe de hip-hop sénégalais Daara J Family fait plaisir. Le 30 mai 2025, le groupe signe son retour avec “COSAAN”, un single engagé qui résonne, avec ses mélodies matinées au mbalax et ses flows suaves, comme un rappel essentiel : ne jamais oublier d’où l’on vient. Le single comptabilise, sur YouTube, plus de 80 000 vues et plus de 900 commentaires.

“Fan nga cosaanoo ?” – Où sont tes racines ?
Cette interrogation en wolof, presque une supplique, sert de fil conducteur au nouveau titre de Daara J Family. COSAAN signifie littéralement “origine” ou “héritage”. Avec ce single, le duo emblématique formé par Faada Freddy et Ndongo D livre une œuvre à la fois poétique, politique et profondément enracinée dans l’histoire, surtout celle du Sénégal. C’est aussi un appel à la jeunesse africaine à ne pas oublier ses origines. Et surtout à valoriser son héritage culturel en marchant avec fierté sur les traces des anciens.

Cosaan, entre mbalax et rap
Formés en 1994, alors qu’ils étaient encore au lycée, les membres de Daara J Family ne se sont jamais départis de leur identité musicale. En effet, ils ont toujours mêlé verbe tranchant, spiritualité et conscience panafricaine. Dans “COSAAN”, ils renouent avec cette tradition qui leur est chère. Dans cette chanson, il y a des sonorités traditionnelles (mbalax) et des textures hip-hop contemporaines, en écho à leur conviction de toujours : le rap est né en Afrique, a voyagé, puis est revenu au bercail. Le refrain, traduit en français, est sans équivoque : “Le monde et ce qu’il contient / Si tu y vas et que tu l’obtiens / N’oublie pas, n’oublie pas / C’est là que se trouve ton origine !” Une exhortation directe à la jeunesse africaine à ne pas céder à l’amnésie culturelle et à maintenir en éveil la mémoire des ancêtres et à l’identité africaine.

Quand l’histoire habite la parole
Faada Freddy, avec sa voix soul reconnaissable entre mille, fredonne : “Nous savons d’où nous venons / Ce qui nous inquiète, c’est où nous allons…” Cette inquiétude lucide ne peut être tempérée que par une foi inébranlable dans les valeurs des anciens. Ndongo D, lui, ajoute dans un flow rapide : “Si tu oublies hier, demain tu seras perdu (…) Tu es né ici, tu viens d’ici, tu vis ici.” C’est un cri d’ancrage, une réponse au déracinement, une mise en garde contre l’oubli.

Daara J Family : Donner du sens au flow
De leur premier album éponyme en 1998 à Boomerang en 2003 — salué comme l’un des meilleurs albums hip-hop du siècle par The Observer — jusqu’à Yaamatele en 2020, Daara J Family a toujours su conjuguer l’art du flow avec celui du sens. Leur engagement dépasse les mots. Ils ont partagé la scène avec des icônes comme Public Enemy ou Mos Def, et sillonné les festivals de l’Afrique à l’Europe, du WOMAD au Live 8.

COSAAN : un single voué à la transmission
Plus qu’un retour, COSAAN est une transmission. C’est un manifeste. Celui d’un savoir, d’un devoir de mémoire, d’une fierté. À l’heure où les repères vacillent, où les cultures se diluent. Dans une époque marquée par les migrations, la mondialisation et les influences multiples, Daara J Family rappelle que l’identité est un socle, pas un fardeau. Que l’héritage n’est pas une nostalgie, mais une boussole. Et ils proposent une boussole musicale et identitaire avec ce single : Cosaan !

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CINÉMA

BURKINA FASO – Culture et tourisme : La 4e édition de Tunnel honore les bâtisseurs de l’ombre

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Koudougou, le 31 mai 2025 (AIB) – La 4ème édition de Tunnel, cérémonie de distinction des acteurs culturels et touristiques de la région du Centre-Ouest, s’est tenue à Koudougou, samedi, a constaté l’AIB sur place.

Cet événement annuel, initié par Adama Badiel, vise à créer, selon lui, une plateforme de visibilité et d’accompagnement pour les artistes et professionnels du tourisme pour leur permettre de s’imposer sur les scènes nationales et internationales.

Le promoteur Adama Badiel a souligné l’importance de cette édition, placée sous le signe de la collaboration, de la reconnaissance et de la construction collective. Il a rappelé l’objectif fondamental du Tunnel : « mettre en lumière les talents culturels et touristiques du Centre-Ouest, ces femmes et ces hommes qui, souvent sans projecteur ni appui, nourrissent notre région de leur passion, de leur créativité, et de leur détermination ».

Cette année, l’événement a rendu un hommage particulier à ses partenaires, dont le soutien est jugé indispensable. Parmi les officiels présents figuraient Jean Noël Bonkoungou, représentant le ministre de la culture, patron de la cérémonie, El Hadj Inoussa Bagué, président du Patronat du Centre-Ouest, Franck Alain Kaboré, PDG du Cinéma Neerwaya, et Ali Bonkoungou, PDG de Salsabil Bâtiment, témoignant de l’engagement du secteur privé et public.

Malgré une légère réduction à cinq catégories en compétition cette année, due à un nombre limité de sorties d’albums et d’œuvres répondant aux critères, Adama Badiel a assuré que la catégorie « Tunnel d’Or » évoluera dès l’année prochaine pour élargir les opportunités tout en maintenant l’exigence de qualité.

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Le promoteur a également lancé un appel aux bonnes volontés car, « nous avons besoin de vous pour bâtir un véritable écosystème où l’art, le patrimoine, le tourisme et la jeunesse peuvent s’exprimer, prospérer et inspirer ». Ce cri du cœur souligne le défi majeur du manque de ressources pour accompagner pleinement les lauréats et optimiser leur visibilité.

Plusieurs figures emblématiques du cinéma burkinabè, telles qu’Eugène Bayala (Oyou), Sawadogo Alidou (chef du Village de Kikideni), et Rasmané Ouédraogo (Razo), ont déjà été honorées lors des éditions précédentes.

Cette année, les lauréats côté artistique incluent Mr Baraka, Tasha, Yololo Junior, et KSB 80.

Dans le domaine culturel et touristique, des personnalités comme El Hadj Inoussa Bagué, Franck Alain Kaboré, Rasmané Ouédraogo, Boubacar Berewoudougou (Hôtel Pousga), Catherine Zoma (ISMK), et Salfo Dermé ont été distinguées, en plus d’hommages rendus à d’anciennes gloires de la musique burkinabè comme Pasteur Moussa Josué.

Adama Badiel a conclu en affirmant que « le Tunnel n’est pas un événement ponctuel. C’est un mouvement, une ambition, une passerelle entre ce que nous sommes et ce que nous pouvons devenir ». Un message fort pour l’avenir de la culture et du tourisme dans le Centre-Ouest.

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Le représentant du patron, Jean Noël Bonkoungou, a rassuré le promoteur de Tunnel, du soutien du ministère.
Source : Agence d’information du Burkina

Crédit photo : Agence d’information du Burkina

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A LA UNE

SÉNÉGAL – Barros Edgar : du foot à la création de contenu

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Edgar Barros

À 26 ans, Edgar Barros fait partie de cette jeune génération talentueuse d’Africains qui refusent de se laisser enfermer dans une case. Grâce à ses contenus très suivis sur les réseaux sociaux, il s’est forgé une véritable popularité. Alors que tout le prédestinait à une carrière de footballeur, Barros est aujourd’hui un créateur de contenu, suivi par plus de 460 000 personnes. Ses vidéos cumulent des millions de vues. Il vient de sortir son premier ouvrage “Vamos comme Barros) qui parle des ses voyages en Asie.

De la pelouse aux réseaux sociaux
Né en France d’un père sénégalais et d’une mère espagnole, Edgar Barros commence très tôt le football. Très vite, il intègre l’US Torcy, un club formateur reconnu, où il évolue aux côtés de Randal Kolo-Muani. À 19 ans, un accident le met sur la touche : une rupture des ligaments croisés. Cette blessure l’oblige à une longue rééducation. Cependant, il ne veut rien lâcher. Il continue en Régional 1 à Meaux, puis au Val d’Europe. En 2023, il rejoint Avranches avant de signer à l’AS Vitré. Mais, il comprend que son vrai terrain de jeu, c’était le monde. Depuis son premier voyage au Mali, tout change. Désormais, il veut explorer le monde, comprendre les gens, ressentir ce qu’ils ressentent. Dans une interview accordée à Ze-Africanews, il confie : “J’ai cru que le foot était toute ma vie…” Il finit par comprendre, dit-il : “ Ce que je recherchais, c’était plus qu’un but marqué : c’était l’envie de marquer l’histoire.”

Une reconversion réussie
Après avoir mis un terme à sa carrière sportive, Edgar Barros développe une activité de créateur de contenu. Sur les réseaux sociaux, il partage des vidéos et des analyses qui mettent en lumière la richesse des cultures africaines, en particulier sénégalaise. Son approche singulière lui permet de fédérer une large communauté. Pour ne pas s’arrêter là, il publie un ouvrage : “Vamos Comme Barros”. Ce livre est un carnet de route illustré qui mêle anecdotes, photos, tips et QR codes pour revivre ses aventures en vidéo. Il y raconte ses périples en Malaisie, en Thaïlande et en Corée du Sud.

Barros, tisseur de ponts entre les identités
Après avoir troqué les crampons contre la caméra, Barros veut vivre pleinement de cette nouvelle vocation. En novembre 2020, il crée son entreprise, enregistrée sous le nom “BARROSJR”, spécialisée dans l’édition de revues et périodiques. Il raconte à travers les outils numériques les histoires des gens, souvent méconnues. En cela, on peut dire qu’il est passeur de culture. Il met en avant les personnes souvent méconnues. Il promeut la culture sénégalaise et montre une autre image de l’Afrique et des Africains partout où il va. Son crédo : valoriser la richesse du patrimoine africain à travers des récits, des analyses, des témoignages, et surtout, un style personnel, direct et immersif.

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ART

SENEGAL – Mémoire d’une lutte : immersion dans l’exposition sur les manifestations

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Au Musée des Civilisations noires de Dakar, ce mercredi 21 mai 2025, une exposition photographique revient sur une page marquante et encore vive de l’histoire contemporaine du Sénégal. Intitulée « Première ligne », elle retrace les grandes mobilisations populaires survenues en 2021, 2023 et 2024 contre le régime de Macky Sall, mettant en lumière les moments de tension, de répression et de résistance. L’exposition s’achève sur l’avènement de Bassirou Diomaye Faye à la présidence en avril 2024, symbolisant un tournant politique majeur pour le pays.

Sur les murs, des clichés poignants replongent les visiteurs dans les violentes manifestations : nuages de gaz lacrymogène, barricades, incendies… Dans une petite salle, des photographies exposent les blessures de certains manifestants.

Fodé Mané, professeur venu avec ses élèves, est profondément ému. « Ça me rappelle des moments très, très difficiles que nous avons vécus ici au Sénégal. Plus jamais ça… C’était très dur, j’en ai les larmes aux yeux », confie-t-il.

Si les souvenirs restent vifs pour Fodé, d’autres visiteurs ont suivi les événements à distance. L’artiste Alioune Diagne se trouvait alors en France : « Je regardais tout à travers la télé et les informations. J’étais très choqué… C’était pendant le confinement. C’était très stressant, car ma famille est ici, au Sénégal. Ces images me rappellent vraiment ces moments forts. »

L’exposition permet aussi à certains visiteurs de mieux comprendre cette page récente de l’histoire politique sénégalaise. Éloïse, une jeune femme d’origine sénégalaise venue de France, confie : « Je ne connaissais pas l’histoire depuis la création du parti jusqu’à l’élection du président. Je connaissais juste le nouveau président, mais j’ignorais tout ce qui s’était passé avant. »

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Les noms des victimes de la répression seront inscrits sur un mur, encore vierge pour l’instant. L’exposition retrace également l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko en avril 2024. Plusieurs sympathisants sont venus observer les œuvres. « Ça nous a fait plaisir de voir comment les jeunes se sont battus pour le président Diomaye et Sonko. C’était vraiment marquant », témoigne Mamie à la sortie. « Du jamais vu dans l’histoire politique du Sénégal. »

Au cœur du projet, Abdou Karim Ndoye, photographe de terrain devenu conseiller à la présidence et photographe officiel de Bassirou Diomaye Faye, échange longuement avec les visiteurs sur le contexte de chaque image.

Parmi ses clichés favoris, une photo prise en mai 2023 à Ziguinchor : de jeunes militants assis sur des sacs empilés, faisant barrage pour protéger le domicile d’Ousmane Sonko, alors opposant. « Cette photo me touche particulièrement parce qu’elle incarne la première ligne, explique le photographe. Quand on observe leurs postures, leurs cagoules… Je trouve l’image très iconique. J’ai trouvé extraordinaire ce que ces jeunes faisaient. C’était du jamais vu dans notre histoire politique. Il fallait immortaliser ces instants. Les barrages, leurs stratégies… Ce sont des jeunes qui étaient prêts, déterminés à se battre jusqu’au bout, au péril de leur vie. »

Source : RFI, Juliette Dubois

Crédit photo : rfi, Juliette Dubois

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