PHOTOGRAPHIE
LIVRE EVENEMENT : Capture d’images, Basse-Terre, Guadeloupe.
A LA UNE
BURKINA FASO – Warren B. SARE l’homme qui redonne vie aux Tirailleurs Sénégalais par la photographie
Warren B. SARÉ est un photographe indépendant, Président du Centre Photographique de Ouagadougou créé en 2010 et initiateur des réseaux africains de la photographie créative. Il a intégré la photographie depuis son enfance dans son village à Béguédo au Burkina Faso, le pays des “Hommes intègres”, celui de notre héros africain, le feu Thomas Isidore Sankara. De Bobo Dioulasso en passant par Bamako puis Cotonou et Dakar, Warren a pris le temps d’aller à la rencontre de ces hommes chargés d’histoire coloniale, eux qui étaient au front, livrés comme des chairs à canon pour faire des guerres dont ils ignoraient les causes et les conséquences pour la plupart. Ces Hommes dont certains ont été fusillés à Thiaroye en 1944 parce qu’ils demandaient simplement leur salaire, leur dû. Warren, c’est celui qui a l’œil, le détail, la prédiction de l’objectif pour dire à jamais que les Tirailleurs sénégalais seront immortels pour toujours. Warren, c’est aussi celui qui a eu des reconnaissances internationales grâce à son travail d’investigation, de conscientisation et d’information, son travail a été exposé non seulement dans les capitales africaines mais également à Bruxelles et Paris. Ze-africanews est allé à la rencontre de ce monument historique de la photographie au Burkina Faso pour cette interview exclusive.
Ze-africanews : Comment êtes-vous arrivé à la photographie ?
Warren B. SARÉ : J’ai intégré la photographie depuis l’enfance. Tout petit comme tous les enfants du village en son temps à Béguédo, j’ai découvert la photo à l’âge de 13 ans dans le marché de mon village pendant que je vendais des pagnes et des plats aux femmes, les jours de marché. Et c’est ainsi que j’ai connu un monsieur qu’on appelait Boukaré, un photographe de Tenkodogo qui n’est malheureusement plus de ce monde pour voir le fruit de son enseignement mais il doit être fier de moi de là où il est, lui qui venait tous les jours de marché pour faire des photos dans mon village de Béguédo. Tellement que j’admirais ce qu’il faisait, à un moment donné je n’arrivais même plus à vendre mes articles puisque je passais la plupart de mon temps à regarder Boukaré faire des photos. C’est comme cela qu’un jour je lui ai demandé s’il pouvait m’apprendre à faire des photos. Il a dit non parce qu’il ne pourrait pas me payer à la descente. Moi je lui ai dit que ce n’est pas ce que je recherchais mais que je voulais apprendre le métier de la photographie. Quelques jours plus tard, je suis parti à nouveau le regarder photographier. Et son décor est tombé, je lui ai apporté un coup de main. Et il m’a dit “Toi tu veux vraiment être photographe”. C’est ainsi qu’il a donné une suite favorable à la requête. Et c’est ainsi que mon apprentissage chez lui a commencé. J’ai passé un an avec lui puis on s’est séparé car il avait des stratégies que je n’épousais pas. Le mobile de notre séparation est que lorsqu’il était en manque d’argent, il venait photographier les gens avec un appareil sans pellicules. Il prenait les avances de paiement et revenait plus tard leur dire que c’était grillé. Puis un jour à mon insu, il m’a envoyé un appareil de marque Yashica 6×6 sans pellicules faire des photos des gens. Mais il n’était pas venu ce jour-là. J’ai donc décidé sur initiative personnelle d’aller photographier des gens dans deux autres villages. J’ai pris les avances de paiement et j’ai emprunté le vélo de mon père pour les lui remettre à 45 km de chez nous. Quand je suis arrivé chez lui avec l’argent et l’appareil, il m’a dit: “Oh Warren j’ai oublié de mettre la pellicule dans l’appareil”.Ze-africanews : Qu’avez-vous fait ensuite ?
Warren B. SARÉ : Je suis retourné au village en pleurant car je ne savais plus comment retrouver ces personnes photographiées et je ne savais pas non plus quoi leur dire. Ma défunte mère m’a consolé puis elle a vendu une de mes chèvres. Elle m’a dit : « mon fils prend cet argent et va dans l’une des grandes villes pour devenir photographe ». Je me suis rendu à Ouagadougou où je n’avais aucune connaissance et je ne comprenais pas non plus la langue locale en l’occurrence le Mooré. Dans mes démarches de tous les jours, j’ai rencontré les élèves coraniques qui parlent ma langue maternelle qui est le Bissa. Je les ai suivis, arrivés chez leur maître, ma surprise fut grande. Il m’a reconnu parce qu’ il était l’ami de mon défunt père. Et c’est chez lui que mon père voulait m’envoyer apprendre le coran. J’ai intégré donc le groupe en même temps le groupe. Et je suis devenu son élève. Mais je n’ai pas laissé tomber ma vocation. Je faisais de petits métiers comme le lavage des plats au niveau des petits restaurants les matins et le soir j’aidais un vendeur de café à laver ses verres. Je me trouvais du temps pour livrer des barriques d’eau à une famille. Je le faisais deux fois par jour. Très rapidement je me suis intégré dans la société. J’étais cet élève coranique qui avait un peu d’argent sur lui et qui portait de beaux habits.Ze-africanews : Quel était votre objectif ?
Warren B. SARÉ : Mon objectif c’était d’économiser en vue de m’acheter un appareil photo. Malheureusement, je n’ai pas pu l’avoir. Quand j’ai fini la lecture du Coran, je suis retourné au village. Et mon père était si fier de moi. Son souhait s’est accompli. Quant à ma mère, elle n’était pas totalement satisfaite car je ne suis pas venu avec un appareil photo. J’ai donc mis le cap sur la Côte-d’Ivoire. Arrivé chez mon oncle en 1987, il m’a demandé d’aller dans les champs de cacao. Je lui ai dit que je suis venu pour photographier et non pour travailler dans les champs sinon j’allais rester au village. J’ai commencé à vendre des sachets au marché d’Adjamé et des œufs à Williams Ville. Puis un jour, j’ai rencontré un photographe qui avait un studio, il m’a testé et a décidé de me garder comme son assistant. J’ai fait deux ans et demi, comme je n’arrivais toujours pas à avoir mon propre appareil photo, j’ai décidé de revenir au pays. J’ai repris mes petits métiers comme employé commercial dans une structure de vente d’eau de javel du nom de Fare Faso. Par la suite, j’ai intégré un studio photo qui se nomme freedom Production qui appartenait à Monsieur Bado L. Mathurin. Puis un jour un Monsieur du nom de Lucien Rebuffel qui avait offert une école au village de Bah, situé vers la frontière avec le Mali, et qui venait pour l’inauguration, a demandé à notre studio de venir faire le reportage. J’ai été choisi pour ce travail. Quand il a vu ma façon de travailler, il était très content. A la fin du reportage, il s’est approché de moi et m’a proposé deux cadeaux. L’un était de m’amener avec lui en France, l’autre de proposer ce que je voulais. Je lui ai dit que je voulais un appareil photo. Trois mois plus tard, il m’a envoyé mon appareil photo à l’ambassade de France à Ouagadougou. Et c’est là que débute ma carrière photographique en tant que photographe indépendant.Ze-africanews : Malick Sidibé fut-il l’une des personnes qui vous a donné des conseils ? Qui était Malick Sidibé ?
Warren B. SARÉ : Il était un père pour moi parce qu’à chaque fois que je partais à Bamako, il me recevait dans son studio et prodiguait des conseils. Un lien familial est né entre père et fils. Puis un jour, il m’a dit : « Warren tu aimes la photographie plus que moi.’Sauf que moi j’ai eu la chance d’être découvert par une personne qui m’a rendu public plus que toi. » Il me demandait comment je venais à Bamako, je lui ai dit que je finançais mes voyages. C’ était un vrai humaniste. En 2010, quand j’organisais une rencontre internationale de la photographie dans mon centre en partenariat avec Contrast Bruxel sous le parrainage de Malick Sidibé, j’informe mes partenaires et connaissances de sa venue, ils m’ont laissé entendre qu’il ne viendrait pas. Et lui malgré son état de santé m’avait donné l’assurance de sa venue et il a honoré son engagement. Il m’a dit qu’il aurait souhaité que je sois son fils pour le succéder dans son studio à Bamako. Quand j’ai appris sa disparition ce fut un choc pour moi mais nul n’échappe aux lois de la nature. Il a laissé un vide dans le monde de la photographie. Mon rêve est d’organiser un jour un événement photographique africaine en hommage à Malick Sidibé à Bamako pour l’immortaliser. Et pourquoi pas un centre photographique Malick Sidibé à Bamako un jour?
Ze-africanews : Que faut-il pour être un bon photographe?
Warren B. SARÉ : Pour être un bon photographe pour moi, il faut sentir le plaisir d’être photographe avant tout.
Ze-africanews : Pour vous la photographie, c’est quoi ?
Warren B. SARÉ : La photographie c’est un art comme les autres arts mais sa particularité c’est qu’elle nous permet de nous découvrir et de rester immortel. La photographie pour moi c’est aussi avoir le besoin et le sentiment de transmettre. Être photographe c’est être témoin de son époque et cette image il faut l’immortaliser, la partager. Être photographe c’est comme être écrivain. C’est aussi une activité normale comme les autres. C’est un moyen de rencontre et de partage d’expériences. C’est aussi un moyen de donner et de recevoir et de se rendre utile. La photographe permet de s’immortaliser.Ze-africanews : Parlez-nous du centre de photographie de Ouagadougou ?
Warren B. SARÉ : Le Centre Photographique de Ouagadougou est né en 2010 lors de mes différents déplacements à Bamako pour la biennale africaine de la photographie de Bamako. Du constat fait à Bamako dans le milieu de la photographie, de retour chez moi après avoir fait l’état de la situation, j’ai tout de suite senti la nécessité d’avoir un cadre de rencontre et d’échange de la photographie. Il s’agit avant tout de partager l’expérience reçue de mes déplacements à Bamako avec ceux qui n’ont pas eu la chance d’y être. J’ai connu des personnages ayant des studios photographiques mais ils n’ont jamais organisé des cadres d’échanges et de partage de leurs expériences dans ce domaine. Ils les ont gardées en eux. J’ai voulu mettre un terme à cela. Je me suis dit qu’on peut et doit partager son expérience car cela permet d’apprendre davantage. En 2010 le Centre Photographique de Ouagadougou a organisé un atelier international de la photographie Afrique-Europe et un atelier Ouest-africain de la photographie en partenariat avec l’Institut Goethe. En 2011, il a organisé un deuxième atelier Ouest-africain avec l’Institut Goethe et une Caravane de l’Image Ouaga-Bamako ; Bamako-Ouaga pendant deux semaines. En 2013, on a inauguré officiellement le Centre Photographique de Ouagadougou en partenariat avec l’Institut Goethe. En 2014, nous avons organisé deux ateliers à l’Institut français de Ouagadougou, un avec les étudiants des Beaux de Beyrouth et les photographes du centre et le deuxième sur le paysage. Depuis fin 2014, le centre peine à assurer ces charges car elles sont toutes supportées par Warren SARÉ. Et la pandémie de la Covid-19 est venue rendre les choses plus difficiles. Depuis 2014, le centre est à la recherche d’un partenaire fiable pour l’épauler dans sa noble démarche.
Ze-africanews : “La Dernière carte” ? C’est quoi ? Expliquez-nous ce projet d’envergure ?
Warren B. SARÉ : La “Dernière carte” est d’abord partie sur l’histoire de ma famille. En 1981 lorsque je suis retourné au village, j’avais emprunté une caméra pour interviewer mon grand-père. Je voulais connaître son histoire. Et c’est là que ce dernier m’a parlé des Anciens Combattants en général et mon arrière grand-père en particulier enrôlé de force dans l’armée française mais qui n’est jamais revenu. Donc ce retour à la source m’a permis de connaître l’histoire de ma famille. Cela m’a donné une signature photographique. La dernière carte c’est la carte des combattants que chacun d’eux tient et qui le lie à la France.Ze-africanews : Pourquoi un focus sur les “Tirailleurs sénégalais” ?
Warren B. SARÉ : En 1985 lorsque mon grand-père est décédé, j’ai décidé de continuer de partager l’histoire qu’il m’avait racontée sur les Tirailleurs. C’est ainsi que j’ai commencé à aller à la rencontre de ceux parmi eux ayant participé à la deuxième guerre mondiale et celle de l’Algérie et qui vivaient encore. J’ai pu faire des rencontres émouvantes. Et quand je les rencontre pour la première fois, ils me voient comme un libérateur et comme quelqu’un leur apportant la reconnaissance qu’ils attendaient. En un moment donné, j’ai eu peur et j’ai failli arrêter d’aller questionner les tirailleurs sénégalais parce qu’à chaque fois que je rencontrais un des leurs, deux ou trois jours plus tard, ses enfants m’appelaient pour m’annoncer son décès. Mais je me suis dit qu’ils attendaient ma visite pour se libérer et faire connaître leurs histoires aux générations futures. Et à chaque fois je faisais des efforts pour offrir un portrait géant d’eux à leur famille pour qu’ils puissent se rappeler d’eux après leur décès. De 1996 à 1997, je me suis rendu respectivement au Niger et au Bénin. En 1998 pour la première fois, j’ai reçu une subvention de Africalia qui m’a permis de me rendre dans quelques pays de l’Afrique de l’Ouest tels que le Mali, la Côte-d’Ivoire, le Sénégal, la Guinée Conakry et au Togo.
Ze-africanews : Qu’est-ce que ce projet “La Dernière carte”, vous a fait découvrir concrètement, vous a appris ?
Warren B. SARÉ : Ce projet m’a permis d’avoir de la sagesse à travers les différents conseils reçus de mes rencontres avec les Anciens Combattants. Il m’a permis d’apprendre leur histoire, notre histoire. Il m’a permis de me découvrir et me rendre public et visible.
Ze-africanews : Vous avez eu une reconnaissance internationale de votre travail, quels sont les pays où vos photos ont été exposées ?
Warren B. SARÉ : En 2013 j’ai exposé à Bruxelles lors du Festival Regards Croisés. En 2014, j’ai fait une exposition à l’Institut français de Ouagadougou. Mes photos ont été exposées en France au Musée d’Angoulême à l’occasion du festival EMOI Photographique en 2017. J’ai exposé au festival France photographique à Lyle. Début 2020, j’ai exposé en Belgique. En 2018, j’ai présenté un film de témoignage de 12 minutes sur les Tirailleurs Sénégalais au siège de la Francophonie à New York.
Ze-africanews : Quel est votre sentiment face à cette reconnaissance ?
Warren B. SARÉ : C’est un sentiment de fierté et de reconnaissance et un appel à mieux faire.
Ze-africanews : Comment peut-on appeler votre photographie : une photographie historique ? Une photographie engagée ?
Warren B. SARÉ : C’est une photographie historique et de mémoire.
Ze-africanews : Quels sont vos prochains projets ?
Warren B. SARÉ : Mon prochain projet est sur les traces des chasseurs traditionnels appelés Dozo et aussi sur les couples mixtes. J’ai à ma disposition plusieurs témoignages filmés sur les Tirailleurs Sénégalais en Afrique et en France dont j’attends du soutien pour le montage.
Ze-africanews : Avez-vous un message à lancer ?
Warren B. SARÉ : Mon message s’adresse aux chefs d’Etat africain surtout francophones. Etant donné que dans nos discours on a coutume de dire qu’ils copient la France, j’aimerais qu’ils copient à la lettre le discours du chef de l’Etat français Emmanuel Macron lorsque qu’il annonce son intention de renommer les routes et certaines espèces au nom des Anciens Combattants. Qu’ils fassent cela à la lettre en renommant nos routes et nos espaces au nom des Anciens Combattants. Mon rêve le plus cher est d’avoir un musée dénommé Musée de la Reconnaissance en dehors des casernes où les œuvres seront conservées et tous ceux qui ont travaillé autour de la thématique sur les Tirailleurs Sénégalais.
CULTURE
SÉNÉGAL – Le célébre photographe Boubacar Touré Mandemory lauréat 2020 de l’association de la presse panafricaine
Le photographe sénégalais, Boubacar Touré Mandemory, célèbre pour ses photographies de la vie quotidienne de toutes les villes du Sénégal et surtout pour le village de Ndingler a été honoré par l’association de la presse panafricaine. Le prix 2020 de ladite association lui a été décerné pour sa série « couleurs et visages de Ndingler », en référence au litige foncier qui a opposé le milliardaire Babacar Ngom, directeur de l’entreprise agro-alimentaire Sedima, aux habitants de Ndingler, dans le département de Mbour. Le lauréat ne s’attendait apparemment pas à une telle distinction car, pensait-il et par humilité, son œuvre n’avait pas eu autant de succès.
L’association de la presse panafricaine Mokanda a attribué au photographe Boubacar Touré Mandémory le prix 2020 pour la série « visages et couleurs de Ndingler« , dédiée au conflit foncier entre le village Ndingler et l’entreprise agro-alimentaire sénégalaise du nom de Sedima. En effet, tout au long de ce litige foncier portant sur 300 hectares, le photographe, né à Dakar en 1956, a fait preuve d’un grand professionnalisme. Boubacar Touré qui a émergé dans les années 80, s’est rendu de nombreuses reprises à Ndingler, d’abord pour permettre aux senegalais d’avoir de plus amples informations sur la nébuleuse, et ensuite après la restitution des terres aux villageois de Ndingler, il est revenu exposer les récoltes issues de ces terres en question.
C’est donc ce travail remarquable doublé d’une objectivité singulière que l’association de la presse panafricaine a voulu mettre en valeur en honorant celui qui se considère comme « photodidacte« . Cette distinction est donc bien méritée car depuis plusieurs années, Boubacar Touré explore, dans un style dont il a seulement le secret, des sujets culturels, éthiques et sociaux en relation avec l’évolution du monde actuel. « Je suis ému et surpris car je n’ai participé à aucune compétition, donc décrocher un prix pour ce travail est une grande satisfaction. Une satisfaction pour avoir accompli mon devoir de témoignage. Je l’ai fait en ayant en tête que c’était ma modeste contribution pour combattre une injustice. Il reste entendu qu’en traitant Ndingler, je voyais toutes les terres du Sénégal qui avaient subi ce fléau. », a déclaré le photographe militant à l’annonce de la nouvelle.
À noter que l’association de la presse panafricaine Mokanda a vu le jour en 2018. C’était lors du Salon du livre organisé à Paris. Le nom de l’association, “Mokanda”, signifie en langue lingala lettre, papier, peau ou parchemin, c’est-à-dire alors l’écriture et son support. Ses initiateurs sont partis du constat que la France distribuait chaque année plus de 2 000 prix littéraires à des auteurs francophones. Alors, ils ont voulu aussi honorer le peuple africain qui regorge de talents dans lle domaine de la littérature et des arts.
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