A LA UNE
SÉNÉGAL – Makhtar Diop à la tête de l’IFC

La Banque mondiale (BM) a annoncé, le jeudi 18 février 2021, la nomination de Makhtar Diop au poste de directeur général et vice-président exécutif de la Société financière internationale (IFC). Cette filiale de la BM a pour mission de promouvoir l’expansion économique et d’améliorer les conditions de vie des populations en favorisant l’essor du secteur privé dans les pays en développement.
“Je suis honoré d’avoir été nommé directeur général Société financière internationale (IFC). Déterminé à aider nos clients à surmonter les obstacles liés à la pandémie de covid-19. En soutenant le secteur privé, nous contribuerons à améliorer les conditions de vie du plus grand nombre” a déclaré l’économiste sénégalais Makhtar Diop. Il a été nommé, jeudi 18 février, à la tête de l’IFC. Une nomination qui prendra effet dès le 1er mars 2021. Makhtar Diop a à son actif, témoigne le président du groupe de la Banque mondiale, David Malpass, une expérience approfondie dans les domaines du développement et de la finance et une carrière marquée par un leadership énergique et le sens du service vis-à-vis des pays en développement, tant dans le secteur public que dans le privé.
« Il apportera à IFC des compétences qui aideront le Groupe de la Banque mondiale à poursuivre avec célérité son action dans la lutte contre la crise mondiale et à continuer d’œuvrer en faveur d’une relance verte, résiliente et inclusive. Nous avons besoin d’un environnement porteur et d’entreprises florissantes afin d’attirer des investissements, créer des emplois et favoriser le déploiement d’une électricité bas carbone et de transports propres, de l’eau potable, des infrastructures et des services numériques, et pour contribuer plus largement à l’ensemble des progrès de développement essentiels à notre mission de réduction de la pauvreté et de prospérité partagée », a déclaré M. Malpass, dans un communiqué de la Banque mondiale rendu public.
Makhtar Diop aura pour mission principales d’approfondir et de stimuler la stratégie « 3.0 » de l’IFC dont l’objectif est de favoriser la création de nouveaux marchés et mobiliser des capitaux privés à grande échelle, et de mettre en œuvre les engagements pris au titre du programme d’augmentation du capital d’IFC. Lesdits engagements comprennent notamment une hausse des investissements pour le climat et pour l’égalité hommes-femmes et un soutien accru aux pays en situation de fragilité, conflit et violence.
Il aura également la tâche, selon le document, de renforcer les liens entre l’IFC, la BIRD/IDA et la MIGA, en contribuant à l’accélération des efforts déployés par le Groupe de la Banque mondiale en vue de stimuler le développement de ses pays clients. La stratégie 3.0 d’IFC consiste notamment à agir davantage en amont, c’est-à-dire en intervenant à un stade plus précoce du processus de développement des projets afin de créer les conditions qui permettent de mobiliser des solutions auprès du secteur privé et de défricher de nouvelles possibilités d’investissement. Elle prévoit également d’étendre l’impact d’IFC dans les pays les plus pauvres et les plus fragiles, avec l’objectif de tripler ses investissements annuels pour son propre compte dans ces pays.
Ancien ministre de l’Économie et des Finances du Sénégal, M. Diop est actuellement vice-président de la Banque mondiale pour les Infrastructures. Il avait occupé auparavant, pendant six ans, le poste de vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique. Il a aussi été directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Brésil et, auparavant, pour le Kenya, l’Érythrée et la Somalie. Il a commencé sa carrière dans le secteur bancaire et possède une grande maîtrise de l’interface public/privé ainsi qu’une expérience directe des réformes structurelles en soutien au secteur privé, acquise notamment dans le cadre de ses fonctions de ministre de l’Économie et des Finances du Sénégal. Ancien économiste au Fonds monétaire international (FMI), il a également dirigé le département Finances, secteur privé et infrastructure de la Région Amérique latine et Caraïbes de la Banque mondiale.
Reconnu pour son leadership dans le domaine du développement, M. Diop a été désigné comme l’un des 100 Africains les plus influents du monde. Il s’est vu décerner en 2015 le prestigieux prix Regents’ Lectureship Award de l’université de Californie (Berkeley). Il est diplômé en économie et en finance.
A LA UNE
GABON – Brice Oligui Nguema, plébiscité, lance la Ve République

À peine élu, Brice Oligui Nguema, anciennement président de la transition, veut engager le pays dans une profonde refondation institutionnelle. Après la création d’un nouveau parti, il compte nommer des vice-présidents et opérer des réformes électorales.
Une victoire attendue, une transition en mouvement
Brice Clotaire Oligui Nguema est arrivé, largement, en tête de l’élection présidentielle du 11 avril 2025. Selon les résultats annoncés par le ministre de l’intérieur, Hermann Immongault, aurait été élu avec 90 % des suffrages exprimés. Ce score, dirait-on, soviétique est à la mesure de la popularité acquise depuis le coup d’État du 30 août 2023, par lequel le chef de la Garde républicaine avait mis fin au règne de la famille Bongo. Après moins de deux ans à la tête de la transition gabonaise, Brice Oligui Nguema avait promis une rupture politique. Avec la suppression du poste de Premier ministre, le pouvoir exécutif est désormais centralisé à la présidence. Il ne voudra pas concentrer tous ces pouvoirs dans ses mains, à lui seul, aussi compte-il créer des postes de vice-présidents.
Deux vice-présidents
Avec l’adoption de plus de 1 000 textes normatifs dans la première année, pour rendre effectifs les principes de la nouvelle Constitution. Une réforme présentée par ses soutiens comme une rationalisation des institutions, dans un pays où le pouvoir était déjà, de fait, très concentré. Les deux vice-présidents qui seront nommés devront prochainement être désignés : l’un, protocolaire, sera le numéro deux de l’État ; l’autre sera en charge de l’action gouvernementale. Ce dernier devra avoir une grande expertise administrative et devra être un poids politique. Les noms de Joseph Owondault Berre et Raymond Ndong Sima circulent. Mais, rien n’est sûr.
Un nouveau calendrier
Le chantier politique ne s’arrête pas là. Une nouvelle loi sur les partis politiques, avec des critères plus stricts et un redécoupage électoral qui permettra d’organiser les élections législatives et locales dès août 2025. Toujours dans la perspective du rassemblement. Côté majorité présidentielle, la plateforme Rassemblement des Bâtisseurs (RdB) va se transformer en parti politique. Il entend rassembler les soutiens du président sans absorber les nombreuses composantes de la plateforme (84 partis, 4 200 associations, 22 000 adhérents individuels). Son coordonnateur, Anges-Kevin Nzigou, le présente comme une « matrice politique » destinée à structurer une future majorité. Cette initiative suscite toutefois des remous : Justine Lekogo, membre de la plateforme, a exprimé publiquement ses réserves, s’interrogeant sur la légitimité de cette transformation et le silence du président sur le sujet.
Une nouvelle République
Si la dynamique de refondation semble lancée, l’équilibre institutionnel reste à construire. La concentration des pouvoirs autour du président, même validée par les urnes et le référendum, interroge. La rupture avec l’ancien régime se mesurera à l’aune des actes : ouverture politique, indépendance des contre-pouvoirs, transparence électorale. Brice Oligui Nguema a désormais les mains libres. Reste à savoir s’il fera du Gabon une démocratie renouvelée, ou s’il perpétuera, sous une autre forme, l’héritage d’un pouvoir centralisé.
A LA UNE
CÔTE D’IVOIRE – ONUDI, un partenaire de taille dans l’économie ivoirienne

Le jeudi 3 avril, au Palais présidentiel, le Vice-Président ivoirien, Tiémoko Meyliet Koné, a reçu, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), Gerd Müller. Les deux hommes, avec à leurs côtés, le Ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, ont parlé de la stratégie de relance d’une coopération vieille de plus de quatre décennies entre la Côte d’Ivoire et l’institution onusienne.
Un partenariat axé renforcé de l’innovation et l’inclusion
Le Vice-Président, M. Koné Meyliet, a échangé avec M. Müller sur les enjeux et les perspectives d’un partenariat renouvelé et qui sera surtout centré sur la transformation structurelle de l’économie ivoirienne. “La Côte d’Ivoire est une puissance économique régionale”, a souligné Gerd Müller. Aussi, les performances remarquables et la croissance soutenue du pays au cours de ces dernières années sont, selon le Directeur général de l’ONUDI, une dynamique qui mérite d’être soutenue par une coopération plus ambitieuse. C’est dans cette perspective qu’il a annoncé la signature prochaine d’un nouveau programme de partenariat dans des secteurs stratégiques : agro-industrie, énergies renouvelables et technologies innovantes. En effet, ce partenariat vise d’une part à renforcer la compétitivité du pays et d’autre part à répondre à un impératif social c’est-à-dire l’inclusion des jeunes dans le tissu économique. Toujours selon de Directeur Général de l’ONUDI : “Le développement industriel durable peut créer un monde sans faim, avec des emplois pour les jeunes et une énergie propre pour tous », a déclaré M. Müller, affirmant la volonté de l’ONUDI d’apporter des solutions concrètes aux défis globaux.
La jeunesse ivoirienne, moteur d’une transformation économique
Le vendredi 4 avril, à la Foire Made in Côte d’Ivoire (FOMCI 2025), organisée au parc des expositions d’Abidjan, le Directeur général de l’ONUDI a rendu hommage à la jeunesse ivoirienne. Lors de ses visites dans les différents stands, M. Müller a salué “le dynamisme, la créativité et la modernité” des jeunes entrepreneurs, qu’il a qualifiés de “véritables acteurs de la transformation économique du pays”. Il été frappé par un fait qu’il n’à pas manqué de souligner : “la majorité des stands sont tenus par des jeunes entreprises. C’est le signe d’un écosystème entrepreneurial en plein essor”. Pour lui, cet élan doit être soutenu par des politiques publiques, afin de structurer, accompagner et pérenniser les initiatives des jeunes.
La FOMCI 2025 : cap sur l’avenir
Placée sous le thème “Cap sur la compétitivité et l’innovation”, la FOMCI 2025 s’est tenue du 2 au 6 avril, à l’initiative du ministère du Commerce et de l’Industrie,avec à sa tête Souleymane Diarrassouba. Cette édition a mis en lumière les nouvelles orientations économiques du pays. Et parmi ces orientations, l’innovation et l’entrepreneuriat apparaissent comme des leviers incontournables. M. Gerd Müller a rappelé avec force : “ L’ONUDI est la voix des plus pauvres au sein de la communauté internationale. Nous nous battons pour une solidarité réelle, pour des investissements massifs en faveur d’un développement durable, inclusif et équitable.” Dans un monde confronté aux défis climatiques, alimentaires et sociaux, la Côte d’Ivoire et l’ONUDI affichent une ambition commune : faire du secteur industriel un instrument de transformation profonde.
A LA UNE
CÔTE D’IVOIRE – Violence au Pôle Pénitentiaire d’Abidjan (PPA) : des détenus déchaînés

La rumeur d’une émeute au PPA, ex Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA) courait dans la ville d’Abidjan toute la journée du 14 avril 2025. Un communiqué de la Direction de l’Administration Pénitentiaire vient de tomber : il y a eu des émeutes. Certes. À la clé, de nombreux blessés. Aussi, de nombreuses voix se sont élevées pour alerter sur l’équilibre fragile entre droits des détenus et autorité pénitentiaire.
Une énième émeute
Les récentes tensions survenues au Pôle Pénitentiaire d’Abidjan ont fait beaucoup de blessés. Il y a quelques mois de cela, c’était la prison de Bouaké, deuxième ville du pays, qui était en ébullition. Ce qui a commencé par des vandalismes s’est très vite transformé en une tentative manifeste de prise de contrôle de la prison par les détenus. Cette énième émeute a ravivé un débat crucial : celui de l’autorité de l’État à l’intérieur des murs des prisons ivoiriennes.
Un communiqué officiel prompt
Dans un communiqué officiel, du 14 avril 2025, l’administration pénitentiaire de la plus grande prison ivoirienne a confirmé que plusieurs installations ont été détruites par des détenus. En effet, ces derniers s’opposent à une nouvelle mesure réglementant la gestion des espaces communs. Cette réforme, appliquée dans le cadre de la lutte contre l’introduction et la circulation des drogues en milieu carcéral, visait à restreindre l’accès à la cour centrale, devenue un véritable carrefour de trafics de stupéfiants en tout genre. Selon le communiqué, aucun décès n’est à déplorer. Par ailleurs, douze blessés ont été recensés parmi les détenus. Selon le même communiqué, l’ordre a été rétabli grâce à l’intervention conjointe des agents pénitentiaires, de la Police et de la Gendarmerie.
Montée en puissance des gangs
Mais au-delà des faits, ce nouvel épisode de violence met en lumière un problème plus large que l’administration pénitentiaire peine à gérer. Déjà en février, des émeutes similaires avaient éclaté à la Maison d’Arrêt et de Correction de Bouaké. Le fait que ces émeutes se déclarent dans les deux grandes prisons du pays souligne quelque chose de très inquiétant, c’est-à-dire la montée en puissance de l’insubordination carcérale et les groupes d’hommes qui, à côtés des gardes, gèrent véritablement – ou devrions nous dire – font la loi dans les prisons du pays. Pour certains observateurs, cette situation résulte d’un déséquilibre croissant entre les droits accordés aux détenus et les moyens de contrôle laissés aux agents pénitentiaires. « Les libertés concédées, bien qu’essentielles dans un État de droit, finissent par conférer un pouvoir disproportionné à des détenus parfois organisés, capables de défier l’autorité pénitentiaire elle-même », déclare un acteur du milieu carcéral.
Garde pénitentiaire : un métier sous pression
Le métier d’agent pénitentiaire, souvent invisibilisé, apparaît aujourd’hui comme l’un des plus exposés, mais aussi des plus ingrats. Face à des populations carcérales de plus en plus nombreuses et difficiles à encadrer, ces professionnels réclament davantage que des communiqués : ils demandent une véritable revalorisation, comme cela se passe dans plusieurs secteurs au sein de l’administration du pays. Parmi les pistes évoquées : un retour clair de l’autorité aux mains du personnel pénitentiaire, leur association systématique aux décisions impactant la sécurité, et une meilleure protection administrative et juridique. Car aujourd’hui, beaucoup se disent livrés à eux-mêmes.
Une stratégie nationale de mise
Ces incidents, à répétition, révèlent un problème de fond : il faut pour pallier ces émeutes à l’avenir une stratégie pénitentiaire cohérente, nationale, fondée sur la fermeté, le respect de la hiérarchie et la restauration d’une autorité légitime. Il ne s’agit pas de nier les droits des détenus, mais de rappeler que ces droits doivent s’exercer dans le cadre d’un ordre républicain clair et respecté. En effet, la prison ne peut devenir un espace de non-droit. Cependant, elle doit rester un lieu de justice, de rééducation, mais aussi d’autorité.
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