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GUINÉE – Mamady Doumbouya menace d’appliquer la loi antiterroriste

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La junte au pouvoir en Guinée a annoncé réquisitionner l’armée face à de nouvelles manifestations de l’opposition prévues mercredi 17 Mai et jeudi 18 Mai 2023 et a menacé d’appliquer les lois antiterroristes prévoyant jusqu’à la prison à vie contre les responsables d’une « situation de crise ».

Le ministre de l’Administration du territoire, Mory Condé, a affirmé mardi 16 Mai dans un communiqué lu à la télévision nationale que les manifestations de l’opposition sont l’occasion d’une « véritable guérilla urbaine » où les manifestants, « avec une violence inouïe, font régner la terreur » et s’en prennent aux forces de sécurité avec des « moyens létaux ».

« Nous avons pris la responsabilité légale par réquisition (…) en date du 15 mai 2023 de solliciter le concours des forces armées pour appuyer les forces de police et de la gendarmerie qui étaient en difficulté (pour) maintenir et rétablir l’ordre public », dit le communiqué.

Le ministre brandit la menace d’appliquer les lois antiterroristes qui prévoient la réclusion perpétuelle contre quiconque commet un acte mettant en danger la vie ou les libertés d’autrui avec l’intention « d’intimider, provoquer une situation de terreur, créer un sentiment d’insécurité au sein des populations », exercer des pressions sur l’Etat ou créer « une situation de crise au sein des populations », selon les articles du code pénal lus à la télévision.

La loi s’applique à quiconque commandite, finance ou encourage de tels actes, disent les textes.

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La Guinée est dirigée par une junte qui a pris le pouvoir par la force en septembre 2021 sous la conduite du colonel Mamady Doumbouya.

Les militaires ont consenti sous pression internationale à rendre la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, disent-ils.

La junte a fait arrêter un certain nombre de dirigeants de l’opposition et lancé des poursuites judiciaires contre d’autres. Elle interdit toute manifestation depuis 2022.

L’opposition dénonce la conduite autoritaire et exclusive selon elle de la période dite de transition censée précéder le retour des civils. Les tentatives de dialogue et la récente médiation de leaders religieux ont échoué.

L’opposition a appelé à manifester mercredi et jeudi pour réclamer l’arrêt des poursuites judiciaires « fantaisistes », le rétablissement du droit de manifester et l’ouverture d’un vrai dialogue sous la présidence de la Communauté des Etats ouest-africains.

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De précédentes manifestations ont fait plusieurs morts civils. Dans un pays coutumier des violences politiques et longtemps dirigé par des régimes autocratiques, les forces de sécurité sont de longue date accusées par les défenseurs des droits humains d’usage excessif de la force et d’impunité.

Le ministre de l’Administration du territoire impute, lui, la responsabilité des violences commises lors des manifestations sous la junte à « certains individus à partir de l’étranger (…) avec le concours de certains acteurs politiques ». Il ne précise pas son propos.

L’ancien président Alpha Condé, renversé en 2021, ou encore le leader d’opposition Cellou Dalein Diallo, parmi d’autres, sont à l’étranger depuis plusieurs mois.

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TCHAD – Entretien avec Fatimé Raymonne Habré : la plume comme riposte !

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Fatimé Raymonne Habré

Veuve de l’ancien président tchadien Hissein Habré, militante engagée pour la cause africaine et celle des femmes, Fatimé Raymonne Habré s’est imposée dans le paysage littéraire et intellectuel par sa plume combattante. Juriste de formation, éditrice, libraire et fondatrice du Carré Culturel, elle partage avec nous son parcours, ses convictions, et sa vision de la littérature africaine contemporaine. Nous l’avons rencontré au Salon du livre d’Abdjan.

Trevor : Qui est Fatimé Raymonne Habré ? Si vous deviez vous présenter en quelques mots à nos lecteurs, que diriez-vous ?
Fatimé Raymonne Habré : Très contente de faire votre connaissance et d’échanger avec vous. Je suis la veuve de l’ancien président tchadien Hissein Habré. Je suis une militante de la cause de l’Afrique et une militante de la cause des femmes.

Trevor : Qu’est-ce qui vous a conduite vers l’écriture ? Un moment déclencheur ?
Fatimé Raymonne Habré : Oui, il y a bien un élément déclencheur. Ce fut ce que l’on a appelé l’affaire Hissein Habré, qui a duré pendant plus de 20 ans avec un harcèlement judiciaire et médiatique que l’on n’a vu nulle part ailleurs. Nous avons beaucoup souffert de ce lynchage médiatique, et j’ai pris ma plume pour une action de riposte médiatique à travers des articles, des lettres ouvertes et aussi des émissions de télévision.

Trevor : Parlez-nous de vos livres. Quels thèmes vous tiennent particulièrement à cœur ?
Fatimé Raymonne Habré : Mon premier livre est intitulé Afrique Debout et ce sont des chroniques politiques qui traitent de nombreux thèmes : la lutte contre le terrorisme, Winnie Mandela, Kadhafi, le génocide des Tutsi, le conflit autour du territoire d’Aouzou, les relations entre les journalistes et les hommes politiques, etc. C’est ma vision et ma participation à l’éveil des consciences, particulièrement de notre jeunesse qui ignore beaucoup de choses.

Trevor : Selon vous, quel est le rôle de la littérature dans la société africaine contemporaine ?
Fatimé Raymonne Habré : La littérature joue un rôle essentiel. Elle permet de préserver notre histoire et de transmettre aux générations futures les traditions ancestrales, et donc de garder notre identité culturelle. Elle permet aux Africains de témoigner à travers des récits de leur vécu et de leurs expériences que d’autres ignoreront volontairement. La littérature met en lumière nos réalités sociales, politiques, économiques et culturelles. Elle développe l’esprit critique. Elle est aussi une plateforme pour exprimer des émotions, des expériences — ce fut mon cas. L’écriture a des vertus thérapeutiques, d’apaisement, aidant les personnes à exprimer des points de vue…

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Fatimé Raymonne Habré

Fatimé Raymonne Habré

Trevor : Comment votre parcours personnel et professionnel nourrit-il votre écriture ?
Fatimé Raymonne Habré : Mon parcours personnel est une somme d’expériences : la guerre, les conflits politiques qui ont dégénéré, le pouvoir, l’exil, et les injustices que nous avons subies à travers les poursuites judiciaires contre le Président Habré. Quant au côté professionnel, je suis juriste de formation et j’ai coordonné le pôle défense et communication avec les avocats pendant des années. Actuellement, je suis éditrice, libraire et galeriste. Incontestablement, mes réflexions sont irriguées par mon vécu et les épreuves endurées, avec l’engagement de décrypter les dessous des cartes, si l’on peut dire, et de répondre aux pourfendeurs de l’Afrique, sans oublier le rôle des élites africaines dans la situation de notre continent.

Trevor : Vous avez fondé un espace culturel : le Carré Culturel. Quelle est sa vocation et comment le vivez-vous au quotidien ?
Fatimé Raymonne Habré : Le Carré Culturel est un espace composé d’une librairie indépendante, d’une maison d’édition qui a démontré que l’on pouvait proposer un contrat d’édition équitable, permettant aux auteurs de toucher 40 voire 50 % de droits d’auteur sur leur ouvrage. Nous avons à côté une galerie d’art où nous vendons des œuvres mais aussi montons des expositions. Nous produisons des émissions que je vous invite à découvrir sur notre chaîne YouTube Le Carré Culturel : une émission L’opinion des femmes, qui donne la parole aux femmes, et une autre, Les Carnets culturels.

Trevor : Quel regard portez-vous sur la place des femmes dans la création littéraire en Afrique aujourd’hui ?
Fatimé Raymonne Habré : Leur place est de plus en plus influente. Si elles ont été longtemps marginalisées et sous-représentées, les écrivaines africaines sont de plus en plus dynamiques. Elles explorent de nombreux sujets, des expériences personnelles, et parlent de la question du genre, des violences subies, de la tradition. Leurs écrits contribuent à donner une vision plus authentique des réalités féminines africaines. En tant qu’éditrice, je reçois de plus en plus de livres écrits par des autrices. C’est encourageant.

Trevor : En tant que juriste, est-ce que le droit et la justice influencent votre façon d’écrire ou de concevoir une œuvre ?
Fatimé Raymonne Habré : Je pense que ce qui est déterminant, c’est l’engagement de ma plume. C’est une plume combattante. Quand vous êtes juriste et que vous êtes passionnée comme moi par le droit, la rigueur de votre formation peut influencer vos écrits dans le sens où vous sentez la nécessité d’argumenter, de renforcer vos propos. La justice, c’est très compliqué dans la mesure où la théorie de la séparation des pouvoirs n’est pas une réalité. L’exécutif marque toujours son influence quand il le souhaite pour obtenir les décisions qu’il veut.

Trevor : Quels auteurs ou autrices africain(e)s admirez-vous ou suivez-vous avec attention ?
Fatimé Raymonne Habré : En dehors des grands classiques de la littérature africaine que nous avons tous lus, je lis un peu de tout. Cela peut aller des livres de Chimamanda Ngozi Adichie, Becoming de Michelle Obama, à des ouvrages sur la politique, les relations internationales, la communication politique, ou encore les livres de Théophile Obenga. J’ai profité du SILA pour acquérir des livres d’auteurs et d’autrices de la Côte d’Ivoire.

Trevor : Quels sont vos projets actuels ou à venir ? Avez-vous un nouveau livre en préparation ?
Fatimé Raymonne Habré : Au niveau du Carré Culturel, en termes d’édition, je veux lancer une collection pour enfants. Nous préparons une exposition sur les Peuls nomades. Personnellement, j’ai en cours de finition le tome 2 d’Afrique Debout, qui contient aussi des chroniques politiques, et la suite de mon roman Symbil et le décret royal.

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GABON – Brice Oligui Nguema, plébiscité, lance la Ve République

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Brice Oligui Nguema

À peine élu, Brice Oligui Nguema, anciennement président de la transition, veut engager le pays dans une profonde refondation institutionnelle. Après la création d’un nouveau parti, il compte nommer des vice-présidents et opérer des réformes électorales.

Une victoire attendue, une transition en mouvement
Brice Clotaire Oligui Nguema est arrivé, largement, en tête de l’élection présidentielle du 11 avril 2025. Selon les résultats annoncés par le ministre de l’intérieur, Hermann Immongault, aurait été élu avec 90 % des suffrages exprimés. Ce score, dirait-on, soviétique est à la mesure de la popularité acquise depuis le coup d’État du 30 août 2023, par lequel le chef de la Garde républicaine avait mis fin au règne de la famille Bongo. Après moins de deux ans à la tête de la transition gabonaise, Brice Oligui Nguema avait promis une rupture politique. Avec la suppression du poste de Premier ministre, le pouvoir exécutif est désormais centralisé à la présidence. Il ne voudra pas concentrer tous ces pouvoirs dans ses mains, à lui seul, aussi compte-il créer des postes de vice-présidents.

Deux vice-présidents
Avec l’adoption de plus de 1 000 textes normatifs dans la première année, pour rendre effectifs les principes de la nouvelle Constitution. Une réforme présentée par ses soutiens comme une rationalisation des institutions, dans un pays où le pouvoir était déjà, de fait, très concentré. Les deux vice-présidents qui seront nommés devront prochainement être désignés : l’un, protocolaire, sera le numéro deux de l’État ; l’autre sera en charge de l’action gouvernementale. Ce dernier devra avoir une grande expertise administrative et devra être un poids politique. Les noms de Joseph Owondault Berre et Raymond Ndong Sima circulent. Mais, rien n’est sûr.

Un nouveau calendrier
Le chantier politique ne s’arrête pas là. Une nouvelle loi sur les partis politiques, avec des critères plus stricts et un redécoupage électoral qui permettra d’organiser les élections législatives et locales dès août 2025. Toujours dans la perspective du rassemblement. Côté majorité présidentielle, la plateforme Rassemblement des Bâtisseurs (RdB) va se transformer en parti politique. Il entend rassembler les soutiens du président sans absorber les nombreuses composantes de la plateforme (84 partis, 4 200 associations, 22 000 adhérents individuels). Son coordonnateur, Anges-Kevin Nzigou, le présente comme une « matrice politique » destinée à structurer une future majorité. Cette initiative suscite toutefois des remous : Justine Lekogo, membre de la plateforme, a exprimé publiquement ses réserves, s’interrogeant sur la légitimité de cette transformation et le silence du président sur le sujet.

Une nouvelle République
Si la dynamique de refondation semble lancée, l’équilibre institutionnel reste à construire. La concentration des pouvoirs autour du président, même validée par les urnes et le référendum, interroge. La rupture avec l’ancien régime se mesurera à l’aune des actes : ouverture politique, indépendance des contre-pouvoirs, transparence électorale. Brice Oligui Nguema a désormais les mains libres. Reste à savoir s’il fera du Gabon une démocratie renouvelée, ou s’il perpétuera, sous une autre forme, l’héritage d’un pouvoir centralisé.

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CÔTE D’IVOIRE – ONUDI, un partenaire de taille dans l’économie ivoirienne

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Crédit photo : Koaci

Le jeudi 3 avril, au Palais présidentiel, le Vice-Président ivoirien, Tiémoko Meyliet Koné, a reçu, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), Gerd Müller. Les deux hommes, avec à leurs côtés, le Ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, ont parlé de la stratégie de relance d’une coopération vieille de plus de quatre décennies entre la Côte d’Ivoire et l’institution onusienne.

Un partenariat axé renforcé de l’innovation et l’inclusion
Le Vice-Président, M. Koné Meyliet, a échangé avec M. Müller sur les enjeux et les perspectives d’un partenariat renouvelé et qui sera surtout centré sur la transformation structurelle de l’économie ivoirienne. “La Côte d’Ivoire est une puissance économique régionale”, a souligné Gerd Müller. Aussi, les performances remarquables et la croissance soutenue du pays au cours de ces dernières années sont, selon le Directeur général de l’ONUDI, une dynamique qui mérite d’être soutenue par une coopération plus ambitieuse. C’est dans cette perspective qu’il a annoncé la signature prochaine d’un nouveau programme de partenariat dans des secteurs stratégiques : agro-industrie, énergies renouvelables et technologies innovantes. En effet, ce partenariat vise d’une part à renforcer la compétitivité du pays et d’autre part à répondre à un impératif social c’est-à-dire l’inclusion des jeunes dans le tissu économique. Toujours selon de Directeur Général de l’ONUDI : “Le développement industriel durable peut créer un monde sans faim, avec des emplois pour les jeunes et une énergie propre pour tous », a déclaré M. Müller, affirmant la volonté de l’ONUDI d’apporter des solutions concrètes aux défis globaux.

La jeunesse ivoirienne, moteur d’une transformation économique
Le vendredi 4 avril, à la Foire Made in Côte d’Ivoire (FOMCI 2025), organisée au parc des expositions d’Abidjan, le Directeur général de l’ONUDI a rendu hommage à la jeunesse ivoirienne. Lors de ses visites dans les différents stands, M. Müller a salué “le dynamisme, la créativité et la modernité” des jeunes entrepreneurs, qu’il a qualifiés de “véritables acteurs de la transformation économique du pays”. Il été frappé par un fait qu’il n’à pas manqué de souligner : “la majorité des stands sont tenus par des jeunes entreprises. C’est le signe d’un écosystème entrepreneurial en plein essor”. Pour lui, cet élan doit être soutenu par des politiques publiques, afin de structurer, accompagner et pérenniser les initiatives des jeunes.

La FOMCI 2025 : cap sur l’avenir
Placée sous le thème “Cap sur la compétitivité et l’innovation”, la FOMCI 2025 s’est tenue du 2 au 6 avril, à l’initiative du ministère du Commerce et de l’Industrie,avec à sa tête Souleymane Diarrassouba. Cette édition a mis en lumière les nouvelles orientations économiques du pays. Et parmi ces orientations, l’innovation et l’entrepreneuriat apparaissent comme des leviers incontournables. M. Gerd Müller a rappelé avec force : “ L’ONUDI est la voix des plus pauvres au sein de la communauté internationale. Nous nous battons pour une solidarité réelle, pour des investissements massifs en faveur d’un développement durable, inclusif et équitable.” Dans un monde confronté aux défis climatiques, alimentaires et sociaux, la Côte d’Ivoire et l’ONUDI affichent une ambition commune : faire du secteur industriel un instrument de transformation profonde.

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