ARMÉE
CAMEROUN – Le pays prévoit de dépenser 11% de son budget pour assurer la sécurité du pays, en 2022
Mis à rude épreuve par les poussées séparatistes dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest de son territoire et la lutte contre Boko Haram, le budget « Défense et Sécurité » du Cameroun s’est envolé ces dernières années, atteignant un pic de 397 milliards $ en 2020.
Le Cameroun prévoit de dépenser 348,9 milliards FCFA (603 millions $) pour les questions de défense et de sécurité en 2022. Cette enveloppe représente 10,80% du budget total, selon la Loi de finances de cette année. C’est la troisième poche de dépenses dans la répartition sectorielle du budget après l’ensemble des secteurs sociaux (1 133 milliards FCFA) et les infrastructures productives (1 057 milliards FCFA).
L’enveloppe consacrée au secteur « Défense et sécurité » en 2022 est en hausse de plus de 30 milliards FCFA par rapport à l’année dernière où cette enveloppe se chiffrait à 333 milliards FCFA, note Stopblablacam. Après avoir baissé en 2021, cette enveloppe repart donc à la hausse. Mais elle n’a pas encore atteint les volumes enregistrés en 2018 (370,6 milliards), en 2019 (385 milliards) ou encore en 2020 (397,1 milliards). Cette hausse s’explique par le fait que l’armée camerounaise est engagée sur plusieurs fronts au même moment.
Dans ses vœux à la nation du 31 décembre dernier, le président Paul Biya a réaffirmé la fermeté contre « les auteurs et commanditaires » des tueries dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie aux discours irrédentistes. Le gouvernement va donc continuer de maintenir une présence militaire dans ces deux régions. Une guerre onéreuse contre les séparatistes. En août 2018, le Fonds monétaire international (FMI) évaluait les dépenses mensuelles liées aux opérations dans les régions anglophones à plus de 6 milliards FCFA par mois.
En plus, l’armée combat aussi la secte djihadiste Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord. Les militaires camerounais sont par ailleurs mobilisés pour la sécurisation de la presqu’île de Bakassi dans la région du Sud-Ouest et pour la sécurisation de la frontière à l’est, où grouillent les rebelles centrafricains.
Source : Agence Ecofin / Par Michel Ange Nga
A LA UNE
CAMEROUN – Attaque meurtrière à Bamenyam
Au Cameroun, une attaque meurtrière, mardi 21 novembre 2023 au matin, dans la région de l’ouest, à la frontière avec la région du Nord-Ouest. Des hommes armés à motos ont attaqué le marché de Bamenyam dans le département des Bamboutos. Neuf personnes ont été tuées, selon le préfet. L’attaque n’a pas été revendiquée mais les autorités locales pointent du doigt les séparatistes anglophones.
La trentaine d’assaillants, qui s’exprimait en anglais pidgin selon des témoins, est arrivée sur des motos, vêtue de treillis militaires. Les hommes ont pris pour cible des populations civiles présentes dans le marché, tuant neuf personnes. Une dizaine de personnes ont également été enlevées. On dénombre également des pertes matérielles dans la localité. Toujours selon des témoins, les assaillants ont incendié trois boutiques et un véhicule cargo et emporté plusieurs motos.
Psychose
La psychose s’est installée à Bamenyam depuis la tuerie, comme nous l’explique cet habitant qui a requis l’anonymat : « Ils ont semé la terreur. La population est en train de quitter le village et nous ne sommes pas sûrs si, dans les jours à venir, il y aura classe. Les enseignants ont peur d’accéder aux salles de cours. »
Pas de revendications
L’attaque n’a pas été revendiquée, mais, selon les autorités administratives locales, les assaillants seraient venus des localités du Nord-Ouest voisin miné par une crise qui dure depuis six ans entre les séparatistes anglophones et l’armée régulière. L’attaque de Bamenyam survient deux semaines après celle de Mamfe qui avait fait vingt-cinq morts, le 6 novembre 2023 dans la région du Sud-Ouest, selon le bilan officiel.
ARMÉE
SÉNÉGAL – Armement : Le géant chinois Norinco s’implante et s’apprête à signer un contrat de plus de 27 milliards FCFA
La gendarmerie sénégalaise veut renforcer son armement. Elle s’apprête à signer avec Chine, à travers le groupe Norinco, qui s’est implanté au Sénégal, un contrat à hauteur de 45 millions de dollars soit 27.318.489.030 F Cfa pour l’acquisition de drones à hélices Golden Eagle CR500 au courant du mois d’aout. Ceci, dans le cadre de missions de reconnaissance et éventuellement d’attaque. Ces drones pourront aussi embarquer de l’armement.
Les négociations se sont accélérées entre Norinco te la gendarmerie nationale. Mieux, le projet est en phase de finalisation. Un nouveau rapport de « Défense Military Africa » fait savoir que le conglomérat de défense public chinois Norinco a ouvert un bureau de vente à Dakar, défiant ainsi les fournisseurs d’armes français et russes.
Selon la publication de « Défense Military Africa », Norinco vise également à s’implanter au Mali et en Côte d’Ivoire, des pays où l’entrepreneur militaire chinois est déjà présent sur le marché grâce à la vente d’armes.
A LA UNE
NIGER – Aucun déploiement militaire après l’expiration d’un ultimatum ouest-africain
Aucun déploiement de troupe n’était observé lundi matin au Niger, où le calme régnait dans la capitale, au lendemain de l’expiration d’un ultimatum ouest-africain exigeant le retour à l’ordre constitutionnel après un coup d’Etat, sous peine d’usage de « la force ».
Si les chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont dessiné les « contours » d’une éventuelle intervention armée au Niger, celle-ci n’a pas été automatiquement déclenchée à l’issue de l’ultimatum qui s’est achevé dimanche 06 Aout 2023 à 22H00 GMT.
Une intervention militaire immédiate pour rétablir le président Mohamed Bazoum n’est pas envisagée à ce stade, selon une source proche de la Cedeao. Un sommet des dirigeants de ses pays membres aura lieu dans « les prochains jours » pour en décider, a-t-elle ajouté.
En dépit d’une fin de non-recevoir des auteurs du coup d’Etat à ce jour, la voie du dialogue semble donc être toujours sur la table. L’armée malienne a de son côté annoncé lundi l’envoi à Niamey d’une délégation officielle conjointe Mali/Burkina Faso, pour « témoigner de la solidarité des deux pays au peuple frère du Niger » avec les auteurs du coup d’Etat.
Le Burkina et le Mali, voisins du Niger, gouvernés eux aussi par des militaires et également confrontés à la violence des groupes jihadistes, ont souligné ces derniers jours qu’une intervention armée serait « une déclaration de guerre » à leurs deux pays.
Dimanche soir, peu avant la fin de l’ultimatum adressé une semaine plus tôt par la Cedeao,
les militaires nigériens ont annoncé fermer l’espace aérien du pays « jusqu’à nouvel ordre ». Ils ont invoqué une « menace d’intervention qui se précise à partir des pays voisins » en assurant que « toute tentative de violation de l’espace aérien » entraînera « une riposte énergique et instantanée ».
Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, l’organe des militaires au pouvoir) a également affirmé qu’un « pré-déploiement pour la préparation de l’intervention a été faite dans deux pays d’Afrique centrale », sans préciser lesquels et ajoutant: « Tout Etat impliqué sera considéré comme cobelligérant ».
Le CNSP s’en est une nouvelle fois pris à la France sans la nommer, mettant en garde la Cedeao, qu’il juge « à la solde » d’une « puissance étrangère, contre toute ingérence dans les affaires intérieures du Niger, ainsi que les conséquences désastreuses de cette aventure militaire sur la sécurité de notre sous-région ».
Calme à Niamey
D’autres voix africaines se sont exprimées ces derniers jours contre toute intervention militaire. Les sénateurs du Nigeria, poids lourd de la Cedeao, ont appelé à renforcer « l’option politique et diplomatique », et l’Algérie, autre voisin du Niger et acteur majeur dans le Sahel, a estimé par la voix de son président Abdelmadjid Tebboune qu’une intervention serait une « menace directe » contre son pays.
Et lundi, le ministre des Affaires étrangères italien Antonio Tajani a dit « espérer » que l’ultimatum de la Cedeao allait être « prolongé ». « Il n’est pas dit qu’on ne trouvera pas une solution qui ne soit pas la guerre », a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien La Stampa.
Lundi matin, Niamey s’est réveillé dans le calme au lendemain d’une démonstration de force de quelque 30.000 partisans des militaires qui se sont rassemblés dans le plus grand stade du Niger situé dans la capitale. Des drapeaux du Niger, mais aussi du Burkina voisin ou de la Russie, y ont été brandis, la France et la Cedeao huées, des membres du CNSP venus sur place acclamés par la foule.
Le général Mohamed Toumba, numéro trois du CNSP, a pris la parole pour dénoncer ceux « qui sont tapis dans l’ombre » et « en train de manigancer la subversion » contre « la marche en avant du Niger ». Le président Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet est toujours retenu prisonnier depuis. Dimanche, la ministre des Mines, Ousseini Hadizatou, a été remise en liberté « pour des raisons médicales », a affirmé lundi un membre de son entourage. Mais selon une source proche du parti du président déchu, « toutes les autres personnalités, ministres et responsables politiques arrêtés sont toujours détenus ».
Le coup d’Etat qui a renversé le président Bazoum, allié privilégié de la France et des Etats- unis qui y déploient respectivement 1.500 et 1.100 soldats dans la lutte contre les jihadistes armés qui minent le Niger et la région, a été fermement condamné dans la plupart des pays d’Afrique et ailleurs dans le monde.
La France, ancienne puissance coloniale en Afrique de l’Ouest, de plus en plus en plus vilipendée par les partisans des militaires ayant pris le pouvoir à Niamey, Bamako et Ouagadougou, a martelé ce week-end son soutien aux efforts de la Cedeao pour faire échouer la « tentative de putsch » au Niger.
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