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CULTURE

SÉNÉGAL – Adama Paris – Fruit du métissage culturel

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Entre Paris et Dakar, la créatrice franco-sénégalaise Adama Paris tisse une mode libre, moderne et afrocentrée. Fondatrice de la “Dakar Fashion Week” et ambassadrice d’une esthétique noire mondialisée, elle s’impose comme l’une des figures majeures du renouveau stylistique africain.

Adama Paris ! Je sais, je ne devrais pas dire ça. C’est sans doute politiquement incorrect. Mais tant pis, ça me démange. Le dire, c’est un peu comme gratter une plaie qui cicatrise. Alors voilà : la première fois que j’ai entendu son nom, c’était à la radio, j’ai pensé à un homme. Je me suis trompé. C’est une femme. Et quelle femme !

À l’état civil, elle s’appelle Adama Amanda Ndiaye. Née à Kinshasa à la fin des années 70, elle est la fille d’un couple de diplomates sénégalais. Et déjà, les contours de son identité se brouillent et se déploient. Comme beaucoup d’enfants de diplomates, sa jeunesse a été marquée par l’itinérance : de l’Allemagne à l’Égypte, en passant par la Côte d’Ivoire. De chaque pays, elle a absorbé un morceau de culture. Tout ceci a façonné peu à peu une personnalité cosmopolite. Fruit d’un métissage culturel, elle développe très tôt un goût prononcé pour l’urbanité mondialisée et les influences croisées. Ce parcours pluriel, fait de contrastes et de fusions, irrigue son univers stylistique : un savant mélange de mode afro-urbaine où pagnes wax, tissus traditionnels et coupes contemporaines dialoguent avec naturel.

Après des études d’économie à l’Université Paris-Dauphine et une première carrière dans la finance, elle décide de tout plaquer. Direction Paris, pour suivre son instinct créatif : la mode. Elle adopte alors un nom de scène, Adama Paris, en clin d’œil à sa double appartenance. Très vite, elle impose un style élégant, minimaliste, où les matières africaines – notamment le coton bio tissé – sont sublimées par des coupes modernes inspirées des grandes métropoles.

En 2002, elle fonde la “Dakar Fashion Week”, inspirée de la “Fashion Week” parisienne. Peu à peu, elle devient l’une des pionnières de la scène africaine. Animée par la conviction que “Black is beautiful”, elle lance en 2010 la Black Fashion Week, qui posera ses valises à Prague, Montréal ou encore Bahia. En 2014, sa vision dépasse les podiums : elle lance Fashion Africa Channel, la première chaîne de télévision africaine 100 % mode, et devient chroniqueuse sur Canal+. En 2015, elle est classée dans le Top 50 des femmes les plus influentes d’Afrique par Jeune Afrique.

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Esthète engagée, Adama Paris est aujourd’hui une entrepreneure culturelle incontournable. À travers ses créations, elle propose une autre lecture de l’Afrique, où le style devient une arme douce, un manifeste identitaire. Son credo : “Investir dans notre propre culture.” Une devise à l’image de son parcours. Icône moderne, son style urbain et affirmé impose, sans compromis, l’Afrique sur les podiums du monde.

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CULTURE

CÔTE D’IVOIRE – La France restitue le tambour Djidji Ayôkwé

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L’Assemblée nationale française a voté lundi 7 juillet 2025 à l’unanimité la restitution d’un tambour parleur, le Djidji Ayôkwé, à la Côte d’Ivoire. Cet objet culturel avait été spolié en 1916 par l’armée coloniale, puis exposé au musée du Trocadéro et ensuite au musée du Quai Branly à Paris. Le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, El Malick Ndiaye, s’est d’ailleurs récemment rendu en Côte d’Ivoire pour une visite officielle.

La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a souligné que cette restitution s’inscrit dans la volonté du président Emmanuel Macron de renouveler les relations entre la France et l’Afrique. Elle a précisé que la restitution se déroulera en deux étapes : un dépôt préalable, déjà signé le 18 novembre dernier, suivi d’une restitution définitive. Un projet de loi-cadre sur la restitution des biens culturels acquis illicitement est également prévu pour fin juillet et sera discuté au Parlement dès septembre.

Le tambour, d’une longueur de trois mètres et d’un poids de 430 kg, servait à transmettre des messages rituels et à alerter les villageois. Il est actuellement conservé dans les réserves du musée du Quai Branly après une restauration effectuée en 2022 en vue de son rapatriement. La ministre ivoirienne de la Culture, Françoise Remarck, a salué ce vote sur sa page Facebook. Les relations entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont par ailleurs au beau fixe, comme en témoignent les récents échanges entre les deux pays.

Source : Senego

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SÉNÉGAL – Collé Ardo Sow, la reine du pagne tissé

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Pionnière de la haute couture sénégalaise, Collé Ardo Sow est une créatrice sénégalaise dont l’élégance, l’audace et la fidélité à ses racines ont redéfini les codes de la mode en Afrique.

Parcourir les collections de Collé Ardo Sow, c’est entrer dans le monde des textures et de la patience. Elle a un but : le tissage. Un objectif : la transmission. Il n’y a, ne vous y trompez pas, rien d’ostentatoire dans sa démarche. C’est juste la précision d’une ligne, l’intelligence d’une coupe, la noblesse d’un tissu longtemps considéré comme trop rustique : le pagne tissé. C’est pourtant à partir de cette matière, rugueuse au départ, que Collé Ardo Sow a bâti un empire, dans la plus grande discrétion. Aujourd’hui, elle fait partie des femmes influentes dans le domaine de la mode, surtout de la mode africaine contemporaine. Et comme souvent chez les grandes créatrices, tout commence par une histoire de filiation.

Collé Ardo Sow, une destinée hors norme
Née à Diourbel, dans le Baol, région au cœur du Sénégal, Collé Ardo Sow est d’origine peulh. Son père décède alors qu’elle n’a que deux ans. Elle grandit dans un foyer élargi, entre oncles, tantes et surtout sa grand-mère, femme forte et aimante, qui la couve et la forme à sa manière. D’abord passée par l’école coranique, puis par un établissement tenu par des religieuses, elle y découvre la couture et le français – deux langages qui deviendront les piliers de sa carrière. Avec une mère couturière et une tante établie à Dakar, spécialisée en haute couture, Collé n’est pas dépaysée dans l’univers des étoffes et des aiguilles. Très vite, le geste devient naturel. La passion, innée. Mais la jeune femme ne rêve pas encore de podiums. À dix-sept ans, elle se marie. Et c’est justement ce mariage qui va, contre toute attente, l’amener à défiler.

Collé Ardo Sow : Mannequin par hasard, styliste par vocation
Nous sommes en 1972. Lors d’un séjour en Tunisie, un ami de son époux, séduit par sa silhouette longiligne et sa beauté, lui propose de participer à un défilé de mode. Le mari accepte, la carrière s’esquisse. Ensuite, vont s’ensuivre Paris, ses trottoirs et ses lumières, et puis les podiums, les salons du prêt-à-porter, les défilés de la capitale mondiale de la mode. Collé Ardo Sow s’inscrit à l’Alliance française, puis à l’Institut de Coupe et de Haute Couture. Elle se forme, observe et apprend. Elle défile, oui, mais elle aspire surtout à créer de nouveaux modèles. La soie, le lin, les tissus européens n’ont bientôt plus de secrets pour elle. Et pourtant, c’est dans le retour aux sources qu’elle va trouver.sa signature : le pagne tissé sénégalais, qu’elle va dompter, assouplir, magnifier. En 1983, elle présente sa première collection à Dakar. Une mode résolument ambitieuse, tournée vers le monde.

L’élégance dans son plus simple apparat
Chez Collé Ardo Sow, pas de clinquant, ni de folklore en vitrine. Elle le dit elle-même : “seul le travail paie”. Sa mode est exigeante, empreinte d’une fidélité à l’Afrique et à ses artisans. Chaque vêtement raconte une histoire. Celle d’une matière autrefois reléguée aux habits de travail, devenue symbole de distinction grâce à la main d’une femme spéciale. Elle crée pour les Sénégalaises élégantes, les hôtesses d’Air Afrique, les femmes du continent et d’ailleurs. Sa boutique trône sur l’avenue Mohammed V, à Dakar, mais ses modèles s’exportent un peu partout dans le monde : de Brazzaville, à Libreville, de New York à Abidjan. Paris et Washington sont en ligne de mire. Collé prend son temps, cultive l’allure à contre-courant des tendances, fidèle à sa ligne comme à ses valeurs.

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“Sira Vision”, ou l’Afrique par les coutures
En 2003, pour les vingt ans de sa marque, Collé Ardo Sow imagine “Sira Vision”, un événement fait de défilés, de galas, de rencontres… “Sira Vision” devient un temps fort de la scène culturelle africaine. Mais plus qu’un simple rendez-vous, c’est un lieu de dialogue. Elle y convie les grands noms du continent – Alphadi, Gilles Touré, Mickaël Kra, Claire Kane – mais aussi les jeunes stylistes. “Il faut ouvrir la voie, ne pas garder son savoir pour soi”, dit-elle. Cela fait maintenant douze ans que Dakar vibre au rythme de ces rencontres où la mode devient un langage commun, un art de la résistance, un levier d’émancipation. Collé, toujours en retrait des projecteurs, continue de tisser, d’inventer et de faire de rêver.

Un héritage vivant
Aujourd’hui encore, Collé Ardo Sow reste un modèle pour les jeunes créateurs et créatrices du continent. Femme pionnière, entrepreneure rigoureuse, artiste du tissu et de la coupe, elle a su imposer une vision – celle d’une Afrique élégante, audacieuse, loin des clichés. On l’appelle “la reine du pagne tissé”. Elle mérite ce titre dans la mesure où elle réinvente, à sa manière, la mode africaine. Une élégance sans bruit, mais avec style, ça ! c’est la marque de fabrique de Collé Ardo Sow.

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SÉNÉGAL – ALGUEYE ou l’élégance à la sénégalaise

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Parmi les étoiles montantes de la mode africaine, il y a un pays, une marque : ALGUEYE DAKAR. Cette marque s’impose comme une signature audacieuse dans la mesure où elle mêle héritage culturel et modernité. Fondée en 2012 par le styliste sénégalais de talent Abdou Lahad Gueye, cette maison offre quelque chose de nouveau ; une vision singulière de la mode, élégante, authentique et universelle. Ce qui n’est pas pour déplaire aux amateurs de la mode “made in Afrika”.

Un nom, une marque : ALGUEYE
La marque “ALGUEYE” est la contraction subtile du nom et du prénom de son fondateur de la marque. Cela, il faut le dire, n’a rien d’anodin. En effet, elle porte en elle l’histoire d’un homme, Baye Lahad Gueye, élevé dans un environnement où la créativité vestimentaire était omniprésente. Fils d’une vendeuse de friperie et issu d’une famille de teinturiers, le jeune styliste puise ses premières inspirations dans les marchés animés de Dakar, au cœur des étoffes colorées et des textiles vivants, souvent importés de l’occident.

De la revente à la création
Au départ, Lahad Gueye avait une ambition purement commerciale : c’est-à-dire acheter et revendre des vêtements. Qu’importe la marque. Mais très vite, l’évidence du commerce s’impose à lui. Pourquoi ne pas aller plus loin ? Pourquoi pas créer sa propre ligne de vêtements, dessiner ses propres motifs, bâtir une marque à son image ? C’est ainsi que naît ALGUEYE, une marque qui, dès ses débuts, revendique une double inspiration : ethnique et contemporaine. La maison ALGUEYE propose des collections pour hommes et femmes, pensées pour toutes les phases de la vie. Entre coupes structurées, matières nobles et influences culturelles, chaque pièce incarne une élégance fluide et glamour, sans jamais renoncer à l’aspect pratique ni à la liberté d’expression stylistique. “Une femme ne peut pas être belle sans être confiante », confie Baye Lahad Gueye. Pour lui, la beauté est inséparable de la force intérieure. Et c’est bien cette philosophie ou devrions nous dire cette manière d’appréhender les choses qui infuse chaque collection : permettre à chacun.e de se sentir bien, puissant.e, libre, sans renoncer à l’allure. C’est cela le leitmotiv de la marque.

Algueye : s’adapter à la mode
Chez ALGUEYE DAKAR, l’intemporalité n’est pas une opposition aux tendances. C’est une façon de les traverser avec style, tout en restant constant. Chez Alain, les vêtements sont conçus pour épouser les rythmes du quotidien. Ils s’adaptent aux corps, aux saisons, aux occasions – du bureau à la soirée, de la rue aux cérémonies. En effet, l’agilité est au cœur de la démarche de la marque. Une agilité esthétique, bien sûr, mais aussi entrepreneuriale ; il faut payer les employés, faire face aux factures. Car bâtir une marque de mode au Sénégal n’est pas une sinécure, un poète dirait que ce n’est pas un long fleuve tranquille. Entre contraintes économiques, concurrence internationale et quête de reconnaissance, Baye Lahad Gueye fait preuve de résilience et d’inventivité pour rester compétitif.

Cap sur l’avenir
Aujourd’hui, ALGUEYE se rêve en maison de référence dans l’univers de la mode africaine, tout en visant l’international. Le jeune styliste, Lahad Gueye, ne cache pas ses ambitions. En effet, il veut ancrer sa marque dans le paysage global, sans jamais renier ses racines, de son pays, le Sénégal. Car si le monde inspire ALGUEYE, c’est à Dakar qu’elle bat son plein – dans les ateliers, les rues, les souvenirs et les rêves de son créateur. En alliant finesse du détail, élégance assumée et profondeur culturelle, ALGUEYE se veut être cette nouvelle génération de créateurs africains. Cette génération de créateurs et de créatrices qui dessinent l’avenir sans tourner le dos au passé ou à leur pays. ALGUEYE est une marque à suivre de près, pour celles et ceux qui croient que le style “made in Afrika” est aussi une manière d’exister au monde. Dans ce monde.

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