SOCIÉTÉ
SENEGAL : Forum de la Renaissance africaine (FORA)
Dr Assane WADE, Professeur de Lettres Modernes et Secrétaire général du Forum de la Renaissance Africaine (FORA) a bien voulu répondre à nos questions.
Vous êtes le secrétaire général du FORA (Forum de la Renaissance Africaine) à Paris. Parlez-nous de cette organisation sous la déclinaison d’un «forum» ?
Le Forum de la Renaissance Africaine (FORA) est né de la rencontre d’intellectuels africains issus de domaines aussi divers que l’enseignement, le journalisme, la médecine, la diplomatie ou les métiers de l’informatique, et soucieux d’apporter leur contribution à l’œuvre de construction d’Etats modernes et respectés en Afrique par l ‘élabora- tion d’outils de réflexion portant sur des sujets liés au processus des transformations en cours dans le continent. Le FORA est un espace libre, d’échanges, de dialogues, et de réflexions, ouvert à toutes et à tous ceux qui s’engagent pour le développement de l’Afrique. Le FORA s’engage à soutenir tous les leaders africains qui œuvrent pour l’avènement d’une Afrique prospère.
Pour vous, c’est quoi la «Renaissance Africaine» et pourquoi votre forum porte ce nom assez évocateur pour l’année 2010 en ce qui concerne le continent africain et son histoire ?
2010 marque un tournant important dans l’histoire de l’Afrique. La plupart des pays du continent fête le cinquantenaire de leur accession à l’indépen- dance. Pour retrouver sa véritable place dans le concert des nations et devenir une puissance, l’Afrique doit retrouver sa fierté et cela passe par une meilleure connaissance de son histoire et de sa culture. Un demi-siècle, c’est symbolique et un des temps forts de cette période de renaissance que nous vivons a sans nul doute été l’inauguration du Monument de la Renaissance Africaine, le 3 avril 2010 à Dakar. 2010 est également l’année du Troisième Festival Mondial des Arts Nègres prévu au Sénégal en décembre 2010. Rappelons que la Renaissance Africaine est le thème retenu pour cette édition. Le FORA s’engage aux côtés des responsables de cette manifestation que l’Afrique et sa diaspora attendent. Il ne ménagera aucun effort pour faire de cette rencontre une réussite et un motif de re- mobilisation des enfants du continent autour de l’objectif de développement de l’Afrique.
Vous avez récemment rencontré le Prési- dent de la République du Sénégal Maître Abdoulaye Wade, quels ont été les éléments de votre discussion ?
Une délégation composée d’intellectuels et cadres de la diaspora vivant en France a été reçue à Pa- ris par le Président Abdoulaye WADE, le 22 mai 2010 dans les jardins de la résidence de l’Ambas- sadeur. Nous avons retrouvé auprès du président WADE, une oreille attentive aux préoccupations des intellectuels de la diaspora. Une déclaration du FORA a été lue par Mme Emmanuelle VIDAL DE FONSECA, fille de l’éminent artiste africain, feu Douta SECK. Le FORA et les segments de la diaspora présents, ont eu à exprimer leur soutien à Maître Abdoulaye WADE, attaqué aujourd’hui par certaines franges hostiles au développement de l’Afrique.
Vous avez lancé un appel à tous les Africains et particulièrement ceux de la diaspora à participer activement dans le mouvement de la Renaissance Africaine, pourquoi ce besoin de sensibilisation ?
Les filles et les fils d’Afrique sont nombreux en dehors du continent, généralement bien formés, ils doivent participer davantage aux actions de développement que mènent les pays d’origine. L’Afrique ne doit pas se priver de cette expertise de qualité. Le Président WADE a réitéré son ap- pel en nous invitant à être plus courageux et plus engagés afin de peser sur le cours des choses. Son appel a été entendu. L’Afrique ne peut plus continuer de se priver de cet apport vital.
Quels sont les programmes à venir du FORA ?
Une grande rencontre autour du thème de la Re- naissance Africaine et de la gouvernance mon- diale pilotée par le coordonnateur du FORA Dr Souleymane Anta Ndiaye, écrivain et homme de culture, une série de conférences et débats dans les lycées et universités, la remise du Prix FORA 2010 sont inscrites à l’agenda.
Quel est le message simple et précis que vous lancez à la jeunesse africaine ?
La jeunesse est l’espoir de l’Afrique. Pour se dé- velopper, les dirigeants doivent impliquer davan- tage les jeunes à tous les niveaux. Une jeunesse bien formée, décomplexée et audacieuse. Le FORA est un espace ouvert à la jeunesse afri- caine et de la diaspora. C’est avec les jeunes que nous allons relever les nombreux défis qui nous interpellent. Tous ensembles pour une Afrique libre et debout !
NÉCROLOGIE
SÉNÉGAL – Le corps du jeune footballeur Cheikh Touré attendu à Diass
La dépouille de Cheikh Touré, jeune gardien de but sénégalais âgé de 17 ans, arrivera ce samedi à 17 heures à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass, a confirmé sa famille. Originaire de Yeumbeul et pensionnaire de l’académie Esprit Foot, le jeune footballeur a trouvé la mort au Ghana, où il s’était rendu pour ce qu’il pensait être des tests de recrutement dans un club local. Son rêve de carrière professionnelle s’est tragiquement transformé en drame.
Selon les premiers éléments de l’enquête, Cheikh Touré aurait été victime d’un réseau d’escroquerie exploitant la crédulité de jeunes sportifs. Convaincu par un ami de se rendre à Kumasi, il avait demandé à sa mère de lui envoyer de l’argent pour financer les prétendus tests. Après plusieurs transferts, le contact a été brutalement rompu. Quelques jours plus tard, sa famille recevait un message annonçant un supposé accident. Les images qui ont suivi ont révélé, au contraire, des traces de violences et de sévices graves, confirmant la piste d’un crime sordide.
Dans un communiqué, le ministère de l’Intégration africaine, des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a confirmé le décès du jeune joueur. Le document précise que Cheikh Touré aurait succombé à des violences liées à une tentative d’escroquerie. Deux agents de l’ambassade du Sénégal à Accra ont été dépêchés à Kumasi pour accompagner les démarches judiciaires et organiser le rapatriement du corps.
NÉCROLOGIE
SÉNÉGAL – Décès de Suzanne Diop, première femme magistrate, à l’âge de 101 ans
Le journal Le Soleil annonce avec émotion le décès de Mme Suzanne Diop, ce jeudi, à l’âge de 101 ans. Première femme magistrate du Sénégal, elle laisse derrière elle un héritage durable dans le domaine de la justice et des droits des plus vulnérables.
Suzanne Diop a marqué l’histoire le 14 mars 1964 en prêtant serment au Palais de justice de Dakar, à l’âge de 38 ans. Diplômée de la Faculté de droit de la Sorbonne, elle avait d’abord travaillé au sein de la maison d’édition Présence Africaine avant de se tourner vers le droit, qu’elle allait exercer avec rigueur et humanité.
Nommée magistrate au tribunal pour enfants en 1962, Suzanne Diop s’est particulièrement illustrée par son engagement en faveur des droits des enfants et des femmes. Son parcours exemplaire l’a également menée à devenir la première femme conseillère à la Cour suprême, brisant les barrières dans un domaine jusqu’alors largement masculin.
SOCIÉTÉ
MALI – Crise du carburant à Bamako : la capitale paralysée, le gouvernement suspend les cours
Depuis plusieurs jours, Bamako tourne au ralenti, plongée dans une pénurie sévère de carburant qui paralyse presque toutes les activités économiques et sociales. Les stations-service sont prises d’assaut, les files d’attente s’étirent sur plusieurs centaines de mètres, et de nombreux automobilistes patientent des heures sans certitude d’obtenir quelques litres d’essence ou de gasoil.
Dans la capitale, le quotidien des habitants est devenu un véritable parcours du combattant. Les transports publics sont quasi inexistants, les motos-taxis ont disparu des rues, et les marchés tournent au ralenti. Beaucoup d’entreprises ont suspendu leurs activités, faute de moyens de transport ou d’approvisionnement.
« Je n’ai pas pu ouvrir ma boutique depuis trois jours, je ne peux pas aller chercher mes marchandises », confie Mariam, commerçante au marché de Medina-Coura.
« Le peu de carburant disponible se vend au marché noir à plus du double du prix habituel », déplore Moussa, chauffeur de taxi immobilisé depuis vendredi.
Suspension nationale des cours
Face à cette situation critique, le gouvernement malien a pris des mesures exceptionnelles. Les ministres de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur ont annoncé la suspension des cours sur toute l’étendue du territoire national du lundi 27 octobre au dimanche 9 novembre 2025, avec une reprise prévue le 10 novembre.
Selon le communiqué officiel, cette mesure vise à « préserver la sécurité et la continuité pédagogique » dans un contexte où les perturbations du transport empêchent élèves, enseignants et étudiants de rejoindre leurs établissements. Des réaménagements de calendrier sont déjà envisagés pour garantir le bon déroulement de l’année scolaire et universitaire.
Une crise provoquée par un blocus routier
À l’origine de la pénurie : un blocus imposé par des groupes armés sur plusieurs axes stratégiques menant à Bamako, notamment ceux reliant la capitale aux ports de ravitaillement. Le gouvernement a promis de sécuriser les convois de carburant et de rétablir l’approvisionnement dans les plus brefs délais.
Dans un communiqué, le ministère des Transports a annoncé la mise en œuvre de « mesures logistiques et sécuritaires » pour lever le blocus et permettre la circulation des camions-citernes.
Bamako à l’arrêt
En attendant un retour à la normale, le quotidien des Bamakois reste marqué par la frustration, la paralysie et la colère. Les services publics fonctionnent au ralenti, les prix des denrées grimpent, et l’incertitude grandit face à une crise dont personne ne sait encore combien de temps elle durera.
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