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CULTURE

Souleymane Bachir Diagne sur la Restitution Culturelle Africaine – Sénégal Njaay – Senegal-njaay.com

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« L’idée d’une Europe exceptionnelle qui commande que les autres s’européanisent quand elle-même n’a aucune raison de s’indianiser, de se siniser ou de s’africaniser, est une invention relativement récente, et je crois concomitante au colonialisme. L’Europe coloniale s’est construite comme une exception qui serait tout naturellement porteuse d’universalité et d’universalisme.

Aujourd’hui, la question de la restitution des œuvres d’art et objets du patrimoine africain au continent où ils sont nés pose la question de la signification d’un tel « retour », en même temps que la nécessité de réimaginer le musée qui les accueillera, en Afrique et dans le monde. (…) La restitution ne doit pas être un jeu à somme nulle qui vide les musées au nord pour remplir les musées au sud. Ces objets qui ont été arrachés à l’Afrique doivent désormais servir à créer un lien et à circuler. »

Cette déclaration de Souleymane Bachir Diagne met en lumière une critique de l’idée d’une Europe exceptionnelle qui a historiquement justifié son propre universalisme tout en imposant cette vision aux autres cultures. Il souligne que cette conception s’est développée en parallèle avec l’ère du colonialisme, où l’Europe coloniale s’est considérée comme porteuse naturelle de l’universalité.

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L’évocation de la restitution des œuvres d’art et des objets patrimoniaux africains met en exergue la nécessité de repenser la signification même de ce « retour » vers le continent d’origine. Diagne soulève ici la question fondamentale de la réimaginerie des musées en Afrique et dans le monde, plutôt que de voir cette restitution comme un simple déplacement d’objets d’un lieu à un autre.

Il propose que cette restitution ne soit pas perçue comme un transfert statique d’objets d’un musée vers un autre, mais plutôt comme une occasion de créer des liens entre les cultures et de favoriser la circulation de ces objets à travers le monde. L’objectif serait alors de transformer ces objets arrachés à l’Afrique en vecteurs de connexion, de partage et d’enrichissement culturel, au lieu de les considérer comme des trophées statiques et isolés dans des musées.

Ainsi, la vision de Souleymane Bachir Diagne plaide pour une approche dynamique et interactive dans laquelle ces objets culturels africains restitués participeraient à la construction de liens transnationaux et à la promotion d’une compréhension plus profonde et plus riche entre les cultures du monde.

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CULTURE

CÔTE D’IVOIRE – La France restitue le tambour Djidji Ayôkwé

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L’Assemblée nationale française a voté lundi 7 juillet 2025 à l’unanimité la restitution d’un tambour parleur, le Djidji Ayôkwé, à la Côte d’Ivoire. Cet objet culturel avait été spolié en 1916 par l’armée coloniale, puis exposé au musée du Trocadéro et ensuite au musée du Quai Branly à Paris. Le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, El Malick Ndiaye, s’est d’ailleurs récemment rendu en Côte d’Ivoire pour une visite officielle.

La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a souligné que cette restitution s’inscrit dans la volonté du président Emmanuel Macron de renouveler les relations entre la France et l’Afrique. Elle a précisé que la restitution se déroulera en deux étapes : un dépôt préalable, déjà signé le 18 novembre dernier, suivi d’une restitution définitive. Un projet de loi-cadre sur la restitution des biens culturels acquis illicitement est également prévu pour fin juillet et sera discuté au Parlement dès septembre.

Le tambour, d’une longueur de trois mètres et d’un poids de 430 kg, servait à transmettre des messages rituels et à alerter les villageois. Il est actuellement conservé dans les réserves du musée du Quai Branly après une restauration effectuée en 2022 en vue de son rapatriement. La ministre ivoirienne de la Culture, Françoise Remarck, a salué ce vote sur sa page Facebook. Les relations entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont par ailleurs au beau fixe, comme en témoignent les récents échanges entre les deux pays.

Source : Senego

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CULTURE

SÉNÉGAL – Collé Ardo Sow, la reine du pagne tissé

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Pionnière de la haute couture sénégalaise, Collé Ardo Sow est une créatrice sénégalaise dont l’élégance, l’audace et la fidélité à ses racines ont redéfini les codes de la mode en Afrique.

Parcourir les collections de Collé Ardo Sow, c’est entrer dans le monde des textures et de la patience. Elle a un but : le tissage. Un objectif : la transmission. Il n’y a, ne vous y trompez pas, rien d’ostentatoire dans sa démarche. C’est juste la précision d’une ligne, l’intelligence d’une coupe, la noblesse d’un tissu longtemps considéré comme trop rustique : le pagne tissé. C’est pourtant à partir de cette matière, rugueuse au départ, que Collé Ardo Sow a bâti un empire, dans la plus grande discrétion. Aujourd’hui, elle fait partie des femmes influentes dans le domaine de la mode, surtout de la mode africaine contemporaine. Et comme souvent chez les grandes créatrices, tout commence par une histoire de filiation.

Collé Ardo Sow, une destinée hors norme
Née à Diourbel, dans le Baol, région au cœur du Sénégal, Collé Ardo Sow est d’origine peulh. Son père décède alors qu’elle n’a que deux ans. Elle grandit dans un foyer élargi, entre oncles, tantes et surtout sa grand-mère, femme forte et aimante, qui la couve et la forme à sa manière. D’abord passée par l’école coranique, puis par un établissement tenu par des religieuses, elle y découvre la couture et le français – deux langages qui deviendront les piliers de sa carrière. Avec une mère couturière et une tante établie à Dakar, spécialisée en haute couture, Collé n’est pas dépaysée dans l’univers des étoffes et des aiguilles. Très vite, le geste devient naturel. La passion, innée. Mais la jeune femme ne rêve pas encore de podiums. À dix-sept ans, elle se marie. Et c’est justement ce mariage qui va, contre toute attente, l’amener à défiler.

Collé Ardo Sow : Mannequin par hasard, styliste par vocation
Nous sommes en 1972. Lors d’un séjour en Tunisie, un ami de son époux, séduit par sa silhouette longiligne et sa beauté, lui propose de participer à un défilé de mode. Le mari accepte, la carrière s’esquisse. Ensuite, vont s’ensuivre Paris, ses trottoirs et ses lumières, et puis les podiums, les salons du prêt-à-porter, les défilés de la capitale mondiale de la mode. Collé Ardo Sow s’inscrit à l’Alliance française, puis à l’Institut de Coupe et de Haute Couture. Elle se forme, observe et apprend. Elle défile, oui, mais elle aspire surtout à créer de nouveaux modèles. La soie, le lin, les tissus européens n’ont bientôt plus de secrets pour elle. Et pourtant, c’est dans le retour aux sources qu’elle va trouver.sa signature : le pagne tissé sénégalais, qu’elle va dompter, assouplir, magnifier. En 1983, elle présente sa première collection à Dakar. Une mode résolument ambitieuse, tournée vers le monde.

L’élégance dans son plus simple apparat
Chez Collé Ardo Sow, pas de clinquant, ni de folklore en vitrine. Elle le dit elle-même : “seul le travail paie”. Sa mode est exigeante, empreinte d’une fidélité à l’Afrique et à ses artisans. Chaque vêtement raconte une histoire. Celle d’une matière autrefois reléguée aux habits de travail, devenue symbole de distinction grâce à la main d’une femme spéciale. Elle crée pour les Sénégalaises élégantes, les hôtesses d’Air Afrique, les femmes du continent et d’ailleurs. Sa boutique trône sur l’avenue Mohammed V, à Dakar, mais ses modèles s’exportent un peu partout dans le monde : de Brazzaville, à Libreville, de New York à Abidjan. Paris et Washington sont en ligne de mire. Collé prend son temps, cultive l’allure à contre-courant des tendances, fidèle à sa ligne comme à ses valeurs.

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“Sira Vision”, ou l’Afrique par les coutures
En 2003, pour les vingt ans de sa marque, Collé Ardo Sow imagine “Sira Vision”, un événement fait de défilés, de galas, de rencontres… “Sira Vision” devient un temps fort de la scène culturelle africaine. Mais plus qu’un simple rendez-vous, c’est un lieu de dialogue. Elle y convie les grands noms du continent – Alphadi, Gilles Touré, Mickaël Kra, Claire Kane – mais aussi les jeunes stylistes. “Il faut ouvrir la voie, ne pas garder son savoir pour soi”, dit-elle. Cela fait maintenant douze ans que Dakar vibre au rythme de ces rencontres où la mode devient un langage commun, un art de la résistance, un levier d’émancipation. Collé, toujours en retrait des projecteurs, continue de tisser, d’inventer et de faire de rêver.

Un héritage vivant
Aujourd’hui encore, Collé Ardo Sow reste un modèle pour les jeunes créateurs et créatrices du continent. Femme pionnière, entrepreneure rigoureuse, artiste du tissu et de la coupe, elle a su imposer une vision – celle d’une Afrique élégante, audacieuse, loin des clichés. On l’appelle “la reine du pagne tissé”. Elle mérite ce titre dans la mesure où elle réinvente, à sa manière, la mode africaine. Une élégance sans bruit, mais avec style, ça ! c’est la marque de fabrique de Collé Ardo Sow.

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SÉNÉGAL – ALGUEYE ou l’élégance à la sénégalaise

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Parmi les étoiles montantes de la mode africaine, il y a un pays, une marque : ALGUEYE DAKAR. Cette marque s’impose comme une signature audacieuse dans la mesure où elle mêle héritage culturel et modernité. Fondée en 2012 par le styliste sénégalais de talent Abdou Lahad Gueye, cette maison offre quelque chose de nouveau ; une vision singulière de la mode, élégante, authentique et universelle. Ce qui n’est pas pour déplaire aux amateurs de la mode “made in Afrika”.

Un nom, une marque : ALGUEYE
La marque “ALGUEYE” est la contraction subtile du nom et du prénom de son fondateur de la marque. Cela, il faut le dire, n’a rien d’anodin. En effet, elle porte en elle l’histoire d’un homme, Baye Lahad Gueye, élevé dans un environnement où la créativité vestimentaire était omniprésente. Fils d’une vendeuse de friperie et issu d’une famille de teinturiers, le jeune styliste puise ses premières inspirations dans les marchés animés de Dakar, au cœur des étoffes colorées et des textiles vivants, souvent importés de l’occident.

De la revente à la création
Au départ, Lahad Gueye avait une ambition purement commerciale : c’est-à-dire acheter et revendre des vêtements. Qu’importe la marque. Mais très vite, l’évidence du commerce s’impose à lui. Pourquoi ne pas aller plus loin ? Pourquoi pas créer sa propre ligne de vêtements, dessiner ses propres motifs, bâtir une marque à son image ? C’est ainsi que naît ALGUEYE, une marque qui, dès ses débuts, revendique une double inspiration : ethnique et contemporaine. La maison ALGUEYE propose des collections pour hommes et femmes, pensées pour toutes les phases de la vie. Entre coupes structurées, matières nobles et influences culturelles, chaque pièce incarne une élégance fluide et glamour, sans jamais renoncer à l’aspect pratique ni à la liberté d’expression stylistique. “Une femme ne peut pas être belle sans être confiante », confie Baye Lahad Gueye. Pour lui, la beauté est inséparable de la force intérieure. Et c’est bien cette philosophie ou devrions nous dire cette manière d’appréhender les choses qui infuse chaque collection : permettre à chacun.e de se sentir bien, puissant.e, libre, sans renoncer à l’allure. C’est cela le leitmotiv de la marque.

Algueye : s’adapter à la mode
Chez ALGUEYE DAKAR, l’intemporalité n’est pas une opposition aux tendances. C’est une façon de les traverser avec style, tout en restant constant. Chez Alain, les vêtements sont conçus pour épouser les rythmes du quotidien. Ils s’adaptent aux corps, aux saisons, aux occasions – du bureau à la soirée, de la rue aux cérémonies. En effet, l’agilité est au cœur de la démarche de la marque. Une agilité esthétique, bien sûr, mais aussi entrepreneuriale ; il faut payer les employés, faire face aux factures. Car bâtir une marque de mode au Sénégal n’est pas une sinécure, un poète dirait que ce n’est pas un long fleuve tranquille. Entre contraintes économiques, concurrence internationale et quête de reconnaissance, Baye Lahad Gueye fait preuve de résilience et d’inventivité pour rester compétitif.

Cap sur l’avenir
Aujourd’hui, ALGUEYE se rêve en maison de référence dans l’univers de la mode africaine, tout en visant l’international. Le jeune styliste, Lahad Gueye, ne cache pas ses ambitions. En effet, il veut ancrer sa marque dans le paysage global, sans jamais renier ses racines, de son pays, le Sénégal. Car si le monde inspire ALGUEYE, c’est à Dakar qu’elle bat son plein – dans les ateliers, les rues, les souvenirs et les rêves de son créateur. En alliant finesse du détail, élégance assumée et profondeur culturelle, ALGUEYE se veut être cette nouvelle génération de créateurs africains. Cette génération de créateurs et de créatrices qui dessinent l’avenir sans tourner le dos au passé ou à leur pays. ALGUEYE est une marque à suivre de près, pour celles et ceux qui croient que le style “made in Afrika” est aussi une manière d’exister au monde. Dans ce monde.

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