AFRIQUE
BURKINA FASO – Adoption du nouveau Code des personnes et de la famille
Le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a promulgué le 25 septembre 2025 la Loi n°012-2025/ALT portant Code des personnes et de la famille, adoptée par l’Assemblée législative de transition le 1er septembre. Ce texte marque une réforme majeure du droit civil, du droit de la famille et de la législation sur la nationalité au Burkina Faso.
Le nouveau code consacre la famille comme cellule de base de la société et fixe plusieurs principes :
Les mariages forcés et les unions issues de pratiques coutumières, comme le lévirat, sont désormais interdits.
L’âge minimum légal pour se marier est fixé à 18 ans, avec une possibilité exceptionnelle de dispense judiciaire, mais jamais en-deçà de 16 ans.
Aucune discrimination liée au handicap, à l’ethnie, à la religion ou à la race ne peut fonder une opposition au mariage.
Le texte introduit une disposioni en criminalisantl l’homosexualité, prévoyant des peines de 2 à 5 ans de prison et des amendes de 2 à 10 millions de F CFA pour les personnes reconnues coupables d’actes homosexuels ou de leur promotion.
Modernisation de l’état civil et droits des personnes
La réforme instaure un registre numérique national de l’état civil, destiné à sécuriser et centraliser les données relatives aux naissances, mariages et décès. Chaque citoyen ou résident se verra attribuer un identifiant électronique unique.
En matière de nom et d’identité, l’enfant né dans le mariage portera celui du père, tandis qu’en cas de divorce, l’usage du nom marital par la femme reste soumis à l’accord de l’ex-conjoint ou à une autorisation judiciaire.
Les étrangers devront, pour jouir de certains droits civils, obtenir un permis de séjour permanent, conditionné notamment à cinq ans de résidence continue et à une moralité reconnue.
Mariage, divorce et garde des enfants
Le mariage pourra être monogamique ou polygamique, sous réserve d’une déclaration claire des époux. Le mariage religieux ou coutumier n’a valeur légale que s’il est enregistré auprès de l’officier d’état civil.
Le régime légal en cas de mariage monogamique est la communauté réduite aux acquêts. En cas de polygamie, le régime applicable est celui de la séparation de biens.
Le divorce peut être prononcé d’un commun accord ou de manière contentieuse, pour des causes telles que l’adultère, les violences conjugales, l’absence prolongée ou la séparation de fait de plus de trois ans. La garde des enfants est confiée selon leur intérêt supérieur ; les enfants de moins de 7 ans sont en principe confiés à la mère, sauf circonstances exceptionnelles.
Nationalité et succession
La nationalité burkinabè s’acquiert par filiation mais aussi par naturalisation, après dix ans de résidence permanente (ou deux ans si la personne est née au Burkina Faso).
AFRIQUE
AFRIQUE DU SUD – Dix morts dans une fusillade dans un pub de township
Le bilan de la fusillade survenue dans un pub d’un township d’Afrique du Sud s’est alourdi à dix morts, ont annoncé les autorités mardi. La police a par ailleurs indiqué avoir identifié deux suspects potentiels dans le cadre de l’enquête en cours.
L’attaque a eu lieu dimanche matin dans le township de Bekkersdal, situé à environ 46 kilomètres à l’ouest de Johannesburg. Parmi les victimes figurent trois femmes et sept hommes. Neuf autres personnes blessées lors de la fusillade restent hospitalisées, certaines dans un état jugé sérieux.
Selon le colonel Mavela Masondo, porte-parole de la police de la province de Gauteng, le propriétaire de l’établissement devrait être poursuivi pour fraude ainsi que pour exploitation illégale d’un débit de boissons. Les forces de l’ordre ont procédé à la saisie de l’ensemble des stocks d’alcool présents sur les lieux.
S’exprimant devant la presse, le général de division Fred Kekana, commissaire provincial par intérim de Gauteng, a indiqué que deux individus supplémentaires avaient été identifiés comme suspects potentiels. Ces identifications ont été rendues possibles grâce à des informations fournies par des membres de la communauté locale, dans le cadre de la coopération avec la police.
Ce drame intervient dans un contexte préoccupant, alors qu’il s’agit de la deuxième fusillade de masse enregistrée en l’espace de trois semaines dans un pub de township, communément appelé shebeen ou taverne en Afrique du Sud. Début décembre, une attaque similaire dans un bar non autorisé situé près de Pretoria avait fait au moins douze morts.
AFRIQUE
SOUDAN – Une attaque de drone meurtrière frappe des civils au Darfour
Au moins dix personnes ont été tuées samedi 20 décembre 2025 lors d’une frappe de drone ayant visé un marché dans la région du Darfour, à l’ouest du Soudan. L’attaque, survenue dans un contexte sécuritaire extrêmement dégradé, a été confirmée dimanche par des secouristes locaux. À ce stade, les auteurs de la frappe n’ont pas été formellement identifiés, alimentant les inquiétudes quant à l’intensification et à la complexité du conflit en cours.
Le bombardement a touché la ville d’Al-Malha, située dans une zone désertique proche de la frontière libyenne. Cette localité est passée sous le contrôle des Forces de soutien rapide (FSR) en mars dernier. Dirigées par le général Mohamed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », les FSR dominent aujourd’hui l’ensemble de la région du Darfour, théâtre de violences récurrentes depuis le déclenchement du conflit avec l’armée régulière soudanaise.
Les victimes de cette frappe se trouvaient sur un marché, un lieu vital pour l’approvisionnement des populations locales déjà confrontées à des pénuries alimentaires, à l’insécurité et à l’effondrement des services de base. Les secouristes évoquent un bilan provisoire susceptible de s’alourdir, certaines personnes ayant été grièvement blessées.
Depuis le début des affrontements entre les Forces de soutien rapide et l’armée soudanaise, le pays est plongé dans une crise humanitaire d’une ampleur alarmante. Les combats ont causé la mort de plusieurs milliers de personnes et contraint des millions de civils à l’exil, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières nationales. Le Darfour, en particulier, reste l’une des régions les plus durement touchées par les violences et les déplacements forcés.
Fin octobre, après la chute du dernier bastion de l’armée régulière dans le Darfour, les FSR ont redéployé une partie de leurs opérations vers la région du Kordofan. Ce mouvement stratégique nourrit les craintes d’un élargissement du conflit à d’autres zones déjà fragilisées, aggravant encore une situation humanitaire jugée catastrophique par les organisations internationales.
AFRIQUE
RD CONGO – Marche de partis de la majorité pour dénoncer l’« agression rwandaise »
À Kinshasa, une mobilisation politique s’est tenue pour dénoncer la poursuite des violences dans l’est de la République démocratique du Congo et exiger le retrait du mouvement rebelle M23 ainsi que des forces rwandaises accusées de le soutenir. En treillis militaire, béret rouge sur la tête et drapeau national noué autour du cou, Sylvain Mutombo, leader du RDT, a conduit les militants de son parti dans les rues de la capitale, appelant à l’unité nationale face à ce qu’il qualifie d’agression étrangère.
Au cours de la marche, les manifestants ont interpellé les États-Unis, leur demandant de veiller au respect des engagements pris dans le cadre des discussions internationales. Pour Sylvain Mutombo, il s’agit de défendre la souveraineté nationale par des moyens politiques, diplomatiques et légaux afin de mettre fin aux exactions attribuées au M23 dans l’est du pays.
Parmi les participants, Micheline, serrant contre elle une effigie du chef de l’État, a exprimé un message sans ambiguïté : elle appelle le président rwandais Paul Kagame à retirer ses troupes et à laisser le Congo vivre en paix, affirmant que, malgré les épreuves, le pays restera uni.
La marche s’est achevée dans l’enceinte du Parlement par un bref rassemblement. Par la suite, un comité restreint conduit par André Mbata, secrétaire permanent de l’Union sacrée, a entamé une démarche diplomatique. Des mémorandums ont été remis successivement aux ambassades belge et américaine, ainsi qu’à la nonciature, afin de demander à la communauté internationale de traduire ses engagements en actes concrets pour faire cesser l’agression et obtenir le retrait effectif du Rwanda.
Toutefois, la mobilisation est restée limitée, marquée par l’absence de plusieurs partis de la majorité présidentielle. Dans l’opposition, la coalition Lamuka a qualifié l’initiative de « mobilisation au rabais », estimant que l’enjeu sécuritaire exigeait une réponse politique plus large et plus inclusive.
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