Connect with us

AFRIQUE

BURUNDI – Sanctionnée par l’Europe, Yamb Nathalie devient symbole de souveraineté

Publie

le

Après Kemi Seba, le cas Yamb Nathalie ravive au Burundi la mémoire des luttes contre la colonisation et la politique néocoloniale européenne.

Une sanction qui rouvre des plaies mal cicatrisées. Le 27 juin 2025, le Conseil de l’Union européenne a pris pour cible une figure contemporaine du panafricanisme : Yamb Nathalie, surnommée « La Dame de Sotchi » depuis son intervention marquante au sommet Russie-Afrique de 2019. Officiellement, cette mesure ne viserait pas ses idées, mais s’inscrirait dans le cadre de la « sécurité », sous couvert de « menaces hybrides ». En coulisses, cependant, nombreux sont ceux qui y reconnaissent l’écho d’une vieille rengaine : l’instrumentalisation du pouvoir européen pour punir quiconque ose défier l’ordre colonial persistante. La militante se voit désormais interdire l’accès à l’Europe et ses avoirs y sont gelés. Tout cela résonne douloureusement dans l’histoire récente et ancienne du Burundi, pays qui fait encore aujourd’hui face à « la Croix et à la Bannière » [1].

Le Burundi connaît trop bien ce langage. En 2015 déjà, Bruxelles frappait Bujumbura de sanctions, gelant des coopérations et limitant les échanges diplomatiques sous le fallacieux prétexte de « préoccupations sécuritaires ». En réalité, il s’agissait d’un avertissement adressé à un pays des Grands Lacs refusant de se plier aux injonctions européennes. Une manière à peine voilée de rappeler qui prétend encore dicter sa loi.

Pour l’UE, Yamb Nathalie incarnerait un « relais d’influence stratégique » de Moscou, entre liens supposés avec Wagner et rôle présumé dans une propagande hostile. Pour ses partisans, elle est avant tout une voix puissante, exhortant les Africains à briser les chaînes invisibles de la domination postcoloniale. Le paradoxe est saisissant : le 16 février 2025, l’Union africaine reconnaissait la colonisation, l’esclavage et la traite transatlantique comme crimes contre l’humanité (décision Assembly/AU/Dec.934(XXXVIII)). Comment, dès lors, justifier la sanction d’une militante dont le combat s’inscrit précisément dans cette lignée ?

Sous la présidence de Ndikuriyo Réverien, le Sénat du Burundi avait réclamé à l’Allemagne et à la Belgique des réparations financières pour les crimes et pillages coloniaux. Un geste rare, assumé, qui avait réinstallé la question des réparations et de la mémoire au cœur des débats politiques africains.

Advertisement

L’affaire Yamb Nathalie transcende l’individu. Elle pose une question essentielle : un Africain a-t-il encore le droit de dénoncer l’héritage colonial sans redouter les représailles diplomatiques ? Pour le Burundi, la réponse est sans équivoque : oui. Et c’est pourquoi Gitega, s’il le juge nécessaire, peut passer à l’action en : Offrant à Yamb Nathalie une tribune et une protection juridique ; Portant l’affaire devant la Commission et le Conseil de paix et de sécurité de l’UA ; Saisissant le prochain sommet UA-UE pour exiger des comptes et la levée des sanctions.

Les médias burundais, publics comme privés, peuvent s’emparer de ce dossier pour rappeler la décision historique de l’UA de février 2025 et éclairer les enjeux mémoriels et souverainistes. Des conférences à Gitega, des reportages sur la RTNB, et la mobilisation de juristes et d’historiens pourraient faire du cas Yamb un catalyseur, propulsant dans l’arène africaine le débat sur lE colonialisme toujours à l’œuvre dans les relations UE-Afrique.

Pour le Burundi, Ingoma y’Uburundi [2], et sa Diaspora[3], combattre le colonialisme n’est pas un crime. Défendre les intérêts de l’Afrique est un devoir.

Source : burundi-agnews.org

Advertisement
Continuer la lecture
Advertisement
Cliquez ici pour commenter

Laisser un commentaire

AFRIQUE

MALI – Le ministère français des Affaires étrangères tire la sonnette d’alarme sur la situation

Publie

le

Le ministère français des Affaires étrangères a recommandé, ce vendredi 7 novembre 2025, à ses ressortissants de quitter temporairement le Mali « dès que possible », en raison d’une forte dégradation de la situation sécuritaire dans le pays.

Dans un communiqué publié sur son site, le Quai d’Orsay fait état d’un contexte « en nette détérioration », évoquant notamment « un blocus djihadiste qui asphyxie progressivement Bamako et plusieurs régions du pays ».

« Depuis plusieurs semaines, le contexte sécuritaire se dégrade au Mali, y compris à Bamako », précise le ministère, appelant les ressortissants français à « prévoir un départ temporaire dès que possible par les vols commerciaux encore disponibles ».

Le communiqué déconseille également tout déplacement par voie terrestre, soulignant que « plusieurs routes nationales sont devenues la cible d’attaques de groupes armés terroristes ».

Continuer la lecture

AFRIQUE

SÉNÉGAL – L’ancien président Macky Sall charge le nouveau régime : « Les Sénégalais sont déçus »

Publie

le

À l’occasion de l’installation du Secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République (APR), ce jeudi 6 novembre 2025, l’ancien président Macky Sall est sorti de son silence pour adresser de vives critiques au régime en place.

Dans un discours lu par Me Sidiki Kaba, le fondateur de l’APR a dénoncé un pouvoir qu’il accuse de trahir les principes démocratiques et de faire reculer les acquis républicains obtenus, selon lui, « de haute lutte » par le peuple sénégalais.

« Nous vivons un temps nouveau dominé par l’avènement d’un type de pouvoir jamais expérimenté au Sénégal, marqué par une addiction à la violence destructrice et un déni des valeurs de l’État de droit », a fustigé l’ancien chef de l’État, estimant que « le nouveau pouvoir a déçu la majorité de nos compatriotes ».

Macky Sall affirme constater une atteinte croissante aux libertés démocratiques et une érosion des avancées institutionnelles bâties au fil des décennies. Selon lui, la République « se dérobe » et le modèle démocratique sénégalais, jadis « admiré dans le monde », s’effrite sous la conduite de ceux qu’il qualifie de « tenants d’un parti-État ».

L’ancien président dit observer avec « effarement » la multiplication de dérapages et dérives du nouveau régime.
Il prévient enfin que l’héritage qu’il affirme avoir laissé au pays ne saurait être effacé par « l’amateurisme » ou « une haine revancharde », qui, selon lui, conduisent à une paralysie et à une régression dans tous les domaines.

Advertisement
Continuer la lecture

AFRIQUE

GABON – Le FMI réitère son soutien aux réformes engagées par la Transition

Publie

le

Le Palais du Bord de Mer a abrité, ce mercredi 5 novembre 2025, une importante rencontre entre le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, et Abebe Aemro Selassie, Directeur du Département Afrique du Fonds monétaire international (FMI).

Cette audience s’inscrivait dans le cadre du dialogue permanent entre le Gabon et les institutions financières internationales. Elle a permis de faire le point sur les réformes engagées par le gouvernement de la Transition et d’explorer les perspectives d’un partenariat renouvelé, orienté vers la transformation structurelle de l’économie nationale.

Une vision économique axée sur la souveraineté et la bonne gouvernance

Le Président Oligui Nguema a rappelé la ligne directrice de son action : bâtir un Gabon souverain, inclusif et prospère, où la croissance bénéficie en priorité aux citoyens.
Il a insisté sur la nécessité de consolider les bases de l’économie à travers la diversification, la transparence budgétaire et la lutte contre les inégalités sociales.

« Notre priorité est de replacer le citoyen au cœur de la politique économique. La rigueur, la justice sociale et la durabilité guideront notre action », a déclaré le Chef de l’État.

Le FMI salue les progrès du Gabon

Le Directeur Afrique du FMI a félicité les autorités gabonaises pour les progrès réalisés en matière de gouvernance, de rationalisation des dépenses publiques et d’amélioration du climat des affaires.
Il a salué la stabilité politique du pays et son potentiel économique diversifié, tout en réaffirmant la disponibilité du FMI à accompagner le Gabon dans la mise en œuvre de ses priorités de développement.

Advertisement

Vers un partenariat durable et équilibré

Les discussions ont également porté sur la modernisation du cadre fiscal, la digitalisation des services publics, la maîtrise de la dette et le renforcement des capacités institutionnelles.
Le Président Oligui Nguema a réaffirmé la volonté du gouvernement de promouvoir les investissements productifs dans des secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie, les infrastructures et l’industrie de transformation.

« Le Gabon doit devenir un modèle d’efficacité économique en Afrique centrale », a-t-il souligné, en appelant à la discipline, l’innovation et la transparence comme leviers de la croissance durable.

Une coopération fondée sur la confiance et la responsabilité

Cette rencontre marque une étape majeure dans la redéfinition des relations entre le Gabon et le FMI, fondée désormais sur la confiance mutuelle et la responsabilité partagée.
Elle confirme la volonté du Chef de l’État de repositionner le Gabon comme un acteur crédible sur la scène économique internationale, tout en préservant sa souveraineté et son indépendance décisionnelle.

Le FMI a, pour sa part, renouvelé son engagement à soutenir la vision économique du Président Oligui Nguema, axée sur la bonne gouvernance, la justice sociale et la prospérité partagée.

Advertisement
Continuer la lecture
Advertisement

DERNIERS ARTICLES

FACEBOOK

PUB

NEWS +