ECONOMIE
ÉGYPTE – Des partenaires mondiaux promeuvent l’exploitation du pétrole et du gaz

L’Égypte est sur une bonne piste pour exporter le pétrole. En effet, ce pays de la Corne de l’Afrique a signé un peu moins de 100 contrats avec des compagnies pétrolières internationales (IOC) entre 2015et 2021 pour une valeur de 17 milliards USD. Il a offert des primes à la signature pour le forage de 319 puits.
En Égypte, la totalité de la production pétrolière du pays est assurée par des investisseurs étrangers, dont certaines des entreprises les plus connues du secteur, telles que Shell, BP, Eni et APA Corporation (anciennement Apache). L’International Trade Association renseigne qu’entre 2015 et 2021, l’Égypte a signé un peu moins de 100 contrats avec des compagnies pétrolières internationales (IOC) – pour une valeur de 17 milliards USD – et a offert des primes à la signature pour le forage de 319 puits. Rien qu’en 2022, 53 nouvelles découvertes de pétrole et de gaz ont été faites en Égypte, selon le rapport sur les réalisations de 2022 du ministère du pétrole et des ressources minérales.
Mais le pays des pharaons ne va pas mettre aux enchères des blocs potentiellement prolifiques (en janvier 2021, les réserves prouvées s’élevaient à 3,6 milliards de barils de pétrole et à 75,5 billions de pieds cubes de gaz naturel), puis de se contenter de percevoir des redevances.
La seule façon pour les IOC et les indépendants de s’impliquer dans le secteur amont de l’Égypte est de créer une coentreprise avec une entité publique telle que l’Egyptian General Petroleum Corporation (EGPC). Bien que les accords contractuels prennent différentes formes – le partage de la production étant le plus courant – cette approche permet au Caire de garder un œil sur ses ressources (et d’en assurer une extraction appropriée) tout en permettant à ses partenaires d’accéder à des opportunités assorties d’un risque réduit. Aujourd’hui, pas moins de 50 compagnies pétrolières internationales et indépendantes participent à des coentreprises, qui ont un impact considérable sur le bien-être économique du pays. Selon l’Association du commerce international, la production d’hydrocarbures est « de loin l’activité industrielle la plus importante du pays ». Au cours de l’exercice 2019-2020, avec une production pétrolière relativement stable, elle représentait environ 24 % du PIB total.
Un partenariat engagé
Comme si les vastes ressources de l’Égypte ne suffisaient pas à intéresser les entreprises énergétiques mondiales, les politiques favorables du gouvernement renforcent leur engagement à créer des investissements attrayants. Par exemple, bien que l’EGPC n’établisse pas de coentreprise avant que l’entreprise étrangère n’ait réalisé des puits d’exploration (et ait donc la possibilité de déterminer si le projet est viable), elle aide souvent à compenser les coûts irrécupérables – qui peuvent s’élever à des millions de dollars – en accordant une plus grande part de la production à son partenaire. Le fait que les coûts de production en Égypte soient parmi les plus bas du monde n’est pas non plus étranger à cette situation, ce qui signifie qu’il faut moins de temps aux entreprises pour récupérer leurs dépenses d’investissement. Et, bien sûr, le fait d’avoir une entité gouvernementale comme partenaire permet d’accéder aux installations intermédiaires et en aval à moindre coût.
Selon le rapport « The State of African Energy Q1 2023 Outlook Report », ces facteurs sont payants pour des entreprises comme l’américaine APA Corporation, qui s’associe à l’EGPC dans Khalda Petroleum Company, le plus grand producteur de pétrole égyptien.
Malgré sa relation à long terme et très fructueuse avec APA, l’Égypte n’est pas prête à se reposer sur ses lauriers contractuels. En 2021, le pays a modernisé et consolidé son accord de partage de la production avec APA et son partenaire chinois en Égypte, Sinopec. Destiné à stimuler le nombre d’appareils de forage et la production, l’accord de 20 ans, évalué à 3,5 milliards USD, a eu un effet presque immédiat : peu après, APA et Sinopec ont annoncé des plans visant à doubler le nombre moyen d’appareils de forage par rapport à 2021, à multiplier par trois le nombre de puits complétés et à augmenter la production en amont de 12 % à 15 %. APA détenait 5,3 millions d’acres brutes en Égypte à la fin de l’année 2022, dont la majeure partie – environ 68 % selon les estimations de la société – n’est pas exploitée. La société affirme que l’Égypte offre « des possibilités considérables d’exploration et de développement pour l’avenir ».
Parallèlement, les autres coentreprises d’EGPC – Belayim Petroleum Company (PETROBEL) (avec l’Italien Eni), Gulf of Suez Petroleum Company, ou GUPCO (avec le Britannique BP), et AGIBA Petroleum Company (Eni et le Russe Luckoil) – s’efforcent également de consolider la position de l’Égypte en tant que plaque tournante régionale de l’énergie. Mais il ne s’agit pas seulement d’une histoire de pétrole – après tout, l’Égypte est le troisième producteur de gaz naturel d’Afrique – et elle ne se limite pas non plus aux grands noms de l’énergie.
L’entreprise indépendante allemande Wintershall Dea, par exemple, est peut-être moins connue que les compagnies pétrolières internationales, mais elle travaille en Égypte depuis aussi longtemps, voire plus longtemps. La société a commencé à produire du pétrole dans le golfe de Suez il y a 50 ans, mais s’est depuis tournée vers le gaz naturel. Entre autres partenariats, elle s’est associée à EGAS, l’entreprise publique égyptienne de gaz, dans une coentreprise à parts égales appelée DISOUCO.
De nouveaux acteurs dans le mélange
L’activité contractuelle récente suggère que le modèle de coentreprise sera à la base de l’industrie pétrolière et gazière égyptienne pour les années à venir. Ainsi, au début de l’année dernière, l’Égypte a signé de nouveaux accords avec les sociétés indépendantes canadiennes Transglobe Energy Corp. et Pharos Energy, basée à Londres, pour explorer, développer et produire du pétrole dans les déserts de l’Est et de l’Ouest. L’accord comprend environ 506 millions d’USD de nouveaux investissements. Capricorn Energy, dont le siège se trouve à Édimbourg, en Écosse, et qui a acquis en 2021 les actifs terrestres de Shell dans le désert occidental, est un autre nouveau nom à surveiller. La société a déjà annoncé que la production dépassait les attentes et qu’elle prévoyait d’augmenter ses dépenses d’investissement en conséquence. En ce qui concerne les IOC, Shell, Eni, BP et BP préparent tous de nouveaux programmes de forage. Chevron a déclaré qu’à l’avenir, elle se concentrerait sur l’Égypte et le Suriname.
Cela suggère également que le monde a besoin de plus d’énergie, et non de moins, et que les efforts visant à décourager les investissements dans l’énergie africaine au nom de la décarbonisation mondiale n’ont pas été aussi fructueux que l’auraient souhaité les militants occidentaux de la lutte contre le changement climatique.
Source : Ze-Africanews.com
BANQUE
CENTRE AFRIQUE – Une reprise économique fragile, 2,8% de croissance visée d’ici 2027

La République centrafricaine a traversé de profondes turbulences économiques, marquées par les crises politico-militaires et la pandémie de COVID-19. Entre 2020 et 2023, la croissance a péniblement atteint 0,7%, freinée par l’instabilité et les chocs extérieurs.
En 2024, une légère embellie a été enregistrée : la Banque mondiale a estimé la croissance à 1,5%, signe d’un redémarrage progressif de l’activité.
Les moteurs de la reprise
Guido Rurangwa, représentant de la Banque mondiale à Bangui, attribue cette reprise à plusieurs facteurs :
- – la relance de l’agriculture et de l’agro-industrie,
- – l’essor de l’exploitation aurifère, favorisée par la hausse des prix de l’or,
- ainsi que des investissements visibles dans les infrastructures, avec de nouveaux immeubles et des routes réhabilitées dans la capitale.
« La croissance, ce n’est pas que des chiffres. Elle se mesure aussi par les chantiers visibles et la vitalité retrouvée de certains secteurs », a-t-il déclaré.
Un objectif de 2,8% d’ici 2027
Fort de cette dynamique, la Banque mondiale projette une croissance de 2,8% à l’horizon 2027. Mais pour y parvenir, des réformes structurelles seront nécessaires.
L’économiste Lorenzo Ganazoui, coordonnateur de l’ONG Constellations Internationale, insiste sur la nécessité de :
- – renforcer le secteur minier, en particulier l’or et le diamant,
- – développer le transport et l’énergie,
- – et surtout investir massivement dans l’agriculture, considéré comme le secteur clé pour produire,
- – nourrir et enrichir la nation.
Le défi social
Malgré ces perspectives, la situation sociale reste préoccupante : 65,3% de la population vit encore dans une pauvreté extrême. Les experts estiment que la lutte contre la mauvaise gouvernance et la valorisation du potentiel agricole et minier seront déterminants pour sortir le pays du cercle vicieux de la précarité.
ECONOMIE
MADAGASCAR – Polémique autour de la réforme de la loi sur les grands investissements miniers

Deux ans après l’adoption de son nouveau code minier, Madagascar prépare une réforme majeure de la Loi sur les grands investissements miniers (LGIM), en vigueur depuis près de 25 ans. Destiné à encadrer les plus gros investisseurs du secteur extractif, ce texte doit être harmonisé avec le code révisé en 2023. Mais la démarche du gouvernement soulève de vives critiques.
La société civile et la Chambre des mines dénoncent un processus « mené dans le plus grand secret » depuis plus d’un an. Selon plusieurs sources, seuls les Américains d’Energy Fuels, maison mère du projet Base Tuléar encore en attente, auraient été consultés. « Le processus de révision reste opaque », regrette Clément Rabenandrasana, chef de file de la plateforme nationale de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE), pourtant censée être associée à l’élaboration du texte.
En réaction, les acteurs non consultés ont formulé une série de recommandations. Parmi elles, une exigence jugée incontournable : imposer la transformation locale des minerais, quel que soit le type d’investisseur, afin de créer plus de valeur ajoutée et d’accroître les retombées économiques pour le pays.
La Chambre des Mines, par la voix de son président Jean-Luc Marquetoux, pointe quant à elle des questions de gouvernance : « Près de 25 ans après son adoption, un seul grand projet minier, Ambatovy, a réellement été éligible à la LGIM. Ce ne sont pas les instruments juridiques qui manquent, mais leur application concrète et l’accompagnement des projets. »
Le gouvernement prévoit de soumettre le nouveau texte au Parlement en octobre prochain. Mais sans véritable concertation, la réforme risque de cristalliser les tensions entre l’État, les investisseurs et la société civile, dans un secteur stratégique pour l’économie malgache.
ECONOMIE
GABON – Une délégation du Congrès américain en visite au port minéralier d’Owendo

Le 25 août 2025, une délégation du Congrès américain conduite par Joe Foltz a effectué une visite de travail au port minéralier d’Owendo, accompagnée de l’ambassadrice des États-Unis au Gabon, Vernelle Trim Fitzpatrick. Cette mission s’inscrit dans le prolongement de la récente visite du président Brice Clotaire Oligui Nguema à Washington et illustre un climat diplomatique renforcé entre Libreville et Washington.
Guidée par Léod Paul Batolo, administrateur directeur général de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), la délégation a pu constater l’importance stratégique du port d’Owendo, principal hub de réception, de stockage, de traitement et de chargement du manganèse destiné aux marchés internationaux. Cette infrastructure joue un rôle central dans la chaîne de valeur de l’industrie extractive gabonaise, notamment pour le groupe Eramet Comilog, qui y développe également une activité de transformation locale produisant des alliages à plus forte valeur ajoutée.
Selon Joe Foltz, « cette rencontre illustre notre volonté commune de renforcer les liens économiques et logistiques entre nos deux pays, dans un esprit de partenariat durable ». L’élu américain a salué la qualité des installations, estimant qu’un « équipement performant et bien entretenu garantit une continuité d’approvisionnement fiable, condition sine qua non pour répondre aux exigences des marchés internationaux ».
La Direction des transports et embarquement (DTE) a, pour sa part, mis en avant ses efforts en matière de sécurité et d’efficacité. « Notre objectif est d’atteindre zéro accident et zéro interruption dans la chaîne d’exportation, en mettant en œuvre des normes élevées de sécurité ferroviaire et portuaire », a indiqué son directeur. La maintenance et la surveillance permanentes constituent, selon lui, un gage de performance et de fiabilité.
Source : gabonreview.com
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