AFRIQUE DE L’OUEST
SÉNÉGAL – Diomaye à Luanda, Sonko à Abou Dhabi : les Sénégalais face à un flou inédit
Au Sénégal, une nouvelle zone d’ombre s’est installée autour du tandem exécutif formé par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Les deux hommes, habituellement au centre de toutes les attentions, se sont retrouvés simultanément hors du pays : le président à Luanda pour le sommet Europe-Afrique, le Premier ministre à Abou Dhabi pour une mission économique. Rien, en théorie, n’interdit cette double absence, mais la tradition républicaine veut que l’un des deux reste toujours à Dakar pour garantir une continuité visible du pouvoir. Cette fois-ci, ce protocole tacite n’a pas été respecté, et cela a suffi à nourrir les débats.
Ce qui a surtout alimenté la polémique, c’est la nature silencieuse du déplacement d’Ousmane Sonko. Aucun communiqué, aucun mot en Conseil des ministres, aucun agenda partagé par la Primature. L’information est finalement sortie non pas par les canaux officiels, mais par un message publié sur X par Madiambal Diagne, farouche opposant au régime. Il y affirmait que Sonko avait quitté Dakar à bord d’un jet privé, direction Abou Dhabi, la veille même du départ du président pour l’Angola.
La suite a pris l’allure d’un feuilleton improvisé. Presse, analystes et citoyens ont multiplié les questions : pourquoi ce silence ? Pourquoi un déplacement aussi stratégique n’a-t-il pas été annoncé ? C’est finalement le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, qui a apporté les seules précisions disponibles, évoquant un voyage officiel du Premier ministre et du ministre des Finances pour rencontrer des investisseurs potentiels. Aucun détail supplémentaire, aucune date de retour : le flou reste entier.
Dans un contexte de tensions palpables entre Diomaye et Sonko, ce déplacement parallèle ne passe pas inaperçu. D’autant que les deux hommes poursuivent le même objectif : trouver des financements pour un pays confronté à une dette historique. À Luanda comme à Abou Dhabi, la quête est la même, mais les méthodes diffèrent — assez pour alimenter toutes les interprétations.
AFRIQUE
GUINÉE BISSAU – Fernando Dias alerte sur une dérive du processus électoral
La campagne du candidat indépendant Fernando Dias da Costa lance une accusation grave : selon elle, le processus électoral en cours en Guinée-Bissau serait activement saboté. Lundi 24 novembre 2025, sa direction a fustigé la décision du parquet de révoquer les juges responsables du dépouillement dans les Commissions régionales électorales, qualifiant cette mesure d’« inadmissible » et dangereuse pour l’intégrité du scrutin.
D’après le communiqué publié par l’équipe de campagne, une ordonnance matinale aurait ordonné la destitution des magistrats affectés aux tribunaux électoraux régionaux. Aucune justification officielle n’a été fournie, selon eux. Pour les proches de Fernando Dias, cette décision heurte directement les principes de transparence et de rigueur censés encadrer la phase de dépouillement, considérée comme l’un des moments les plus sensibles du processus électoral.
Les tensions se renforcent autour de la région de Bafatá, où la direction affirme avoir été informée d’une réquisition des registres de dépouillement par le candidat Umaro Sissoko Embaló. Une « ingérence flagrante », selon elle, qui viendrait perturber le bon déroulement des opérations.
À cette accusation s’ajoute la dénonciation de l’arrestation de Victor Mandinga, coordinateur de campagne dans la même région. Pour l’équipe de Fernando Dias, il s’agit d’une manœuvre visant à entraver la supervision du vote et à empêcher la transmission fidèle des résultats.
Face à cette montée de tension, la direction de campagne en appelle au respect strict de la loi électorale, notamment de son article 83, qui encadre la supervision du dépouillement et garantit la lisibilité du vote populaire. Elle exhorte également ses représentants locaux à une vigilance accrue, convaincue que la transparence du scrutin dépend désormais de leur capacité à déjouer toute tentative de manipulation.
AFRIQUE
SÉNÉGAL – Dissensions au sommet de l’État : l’activiste mauritanien met en garde les dirigeants sénégalais
Lettre ouverte aux champions du réveil Africain, dirigeants du Sénégal. Par Biram Ould Dah Ould Abeid, Député Mauritanien, Président de la Coalition de l’Opposition Anti-Système et de l’Initiative de Résurgence Abolitionniste (IRA), Prix des Droits de l’Homme des Nations-Unies(2013).
Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, chers guides et frères, après plusieurs nuits de stress et d’insomnie, à Bruxelles, capitale de l’Europe, je me résous à vous écrire, espérant que vous lisiez mon message, malgré la priorité des impératifs que vous dicte l’exercice du pouvoir d’Etat.
L’Afrique est nostalgique des pionniers de ses luttes pour la dignité, la vraie, presque tous partis en martyrs, sans avoir assisté à votre exploit. Le recouvrement de leur rêve de leaders bâtisseurs vous échoit. Il vous appartient de confirmer la revanche, sur la malédiction du sort et la nuisance des forces rétrogrades, soient-elles endogènes ou d’appoint aux appétits extérieurs. Des générations d’Africains n’ont cessé, depuis des décennies, de scruter l’horizon – obstinément vide – du lendemain qui répare et rassure. Avant vous, les multitudes vivaient l’espérance, quasi messianique d’une relève, sur la voie du redressement moral, pour qu’enfin prenne corps, la promesse de l’émancipation. Patrice Lumumba, Ruben Um Nyobè, Ahmed Ben Bella, Mehdi Ben Barka, Alioune Blondin Diop et bien d’autres, attendent, avec la patience du monde des esprits, que nous exhaussions leurs vœux par le parachèvement de l’entreprise de libération du Continent.
Vous avez jeté les jalons du Pastef, en tête de pont de renaissance et de reconquête d’une destinée trop longtemps tenue sous l’éteignoir de la corruption, de la brutalité et des égoïsmes. En arrachant les instruments de la légitimité populaire, grâce aux atouts exclusifs de la persuasion, vous avez érigé un modèle de vertu, là où la plupart de vos prédécesseurs échouaient, sans répit. Croyez-en un aîné, vous n’avez droit à l’erreur. Après tant de sacrifices, la négligence ne vous est permise.
Or, les informations et échos de votre dissensus nous parviennent du Sénégal. La rumeur nous afflige et nous plonge dans une anxiété qu’agitent l’appréhension de l’échec et la crainte d’un cinglant désaveu par l’histoire dont nous ne saurions nous relever, de sitôt.
Pourtant, en Afrique, les populations vulnérables, les jeunes, les patriotes et surtout les cadets sociaux, au-delà de votre pays, commençaient à entrevoir la délivrance car vos victoires, réitérées dans les urnes, validaient leur aspiration à vaincre la fatalité. Un tel affranchissement ne peut devenir objet d’aventure. C’est un bien précieux et sa perte, ô combien onéreuse, déclencherait l’onde de choc de la régression et baliserait la pente de l’impuissance.
Aussi, vous invitons-nous au sursaut de la lucidité, afin d’éviter que se rompt l’élan de la locomotive salutaire. Pastef-Sénégal, porte notre foi commune en l’avenir d’une Afrique des peuples, de la démocratie et de la souveraineté restaurée.
Vous n’êtes pas seuls.
Biram Ould Dah Ould Abeid, Député Mauritanien, Président de la Coalition de l’opposition Anti-Système et de l’Initiative de résurgence abolitionniste (Ira), Prix des droits de l’Homme de l’Organisation des nations unies (2013). Bruxelles, 18 novembre 2025.
AFRIQUE
SÉNÉGAL – Coopération renforcée : Dakar facilite la sortie des conteneurs Maliens
Une délégation malienne, envoyée par le Président de la Transition, le Général Assimi Goïta, séjourne depuis plusieurs jours au Sénégal afin de lever le blocage des conteneurs maliens immobilisés au Port autonome de Dakar. Cette mission stratégique vise à faciliter la sortie et l’acheminement de ces marchandises vers le Mali, un enjeu majeur pour l’approvisionnement du pays et la fluidité de ses échanges commerciaux.
Ce vendredi, la délégation conduite par la ministre malienne des Transports, Madina Dembélé Sissoko, a été reçue en audience par le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye. À l’issue de la rencontre, la ministre s’est montrée optimiste et reconnaissante, saluant l’accueil et la disponibilité des autorités sénégalaises. Elle a souligné que les discussions avaient été menées à plusieurs niveaux, dans un esprit de coopération et de solidarité entre les deux nations. « On a été bien accueillis. Nous remercions les autorités sénégalaises pour toutes les facilités accordées à cette délégation après des échanges à beaucoup de niveaux. Le peuple sénégalais a pris son courage et a décidé d’accompagner le peuple malien », a-t-elle déclaré.
Madina Dembélé Sissoko a également mis en avant la qualité de l’écoute dont la délégation a bénéficié. Toutes les difficultés logistiques, administratives et opérationnelles liées au blocage des conteneurs ont été exposées et examinées en profondeur. Selon elle, les hautes autorités sénégalaises ont pris des décisions concrètes pour permettre la levée rapide des contraintes qui pénalisaient le Mali. Elle a insisté sur la portée de cette collaboration bilatérale, considérée comme essentielle pour rétablir la fluidité du corridor Dakar–Bamako, vital pour l’économie malienne.
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