AFRIQUE DE L’OUEST
SÉNÉGAL – Ousmane Sonko livré au vote de la Majorité
La commission ad hoc de l’Assemblée nationale mise en place pour statuer sur la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko, a envoyé la question en plénière. Après avoir refusé de répondre à la convocation de ladite commission, le leader du Pastef voit désormais son immunité à la merci des députés de la majorité. Par SenegalActu et EnquetesPlus
Désarmé, dépité, résigné. Bien malin est celui qui peut deviner comment Ousmane Sonko peut se sentir devant la procédure expéditive devant mener à la levée de son immunité parlementaire. En une semaine, une commission ad hoc a été mise en place et elle a décidé de sceller le sort du leader du Pastef-Les Patriotes en plénière. Et face à la majorité qui oriente les choix de l’Assemblée nationale depuis le début de cette affaire, l’on peut considérer qu’il ne s’agit que d’une question de temps, avant que son immunité ne vole en éclats.
Des trois membres des groupes parlementaires minoritaires inclus dans la commission ad hoc, seul Cheikh Bara Doly Mbacké a participé à la séance tenue hier. D’ailleurs, c’est du président du groupe parlementaire Liberté et démocratie que l’on a appris, à sa sortie de plénière, que ‘’la commission ad hoc a fini ses travaux et a transféré le dossier d’accusation d’Ousmane Sonko en plénière’’. Non sans tout de même préciser qu’il est contre. ‘’Nous sommes contre cela. Pour nous, l’on ne doit pas lever l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko. Nous défendrons cette ligne en plénière’’.
Si Cheikh Bara Doly Mbacké était le seul député non-affilié à la majorité à prendre part aux travaux de la commission, c’est parce que Moustapha Guirassy et Cheikh Bamba Dièye en ont démissionné durant le weekend. L’autre représentant du groupe Liberté et démocratie et celui des non-alignés ont adressé, samedi, une lettre au président de la commission ad hoc dans laquelle ils regrettent le fonctionnement de ladite commission. Selon eux, elle ‘’montre à suffisance que l’Assemblée nationale est en train de renforcer et de consacrer son inféodation au pouvoir Exécutif par le biais du parquet qui lui dicte la conduite à tenir’’.
Venu prendre part, hier, à la séance plénière du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Cheikh Abdou Bara Doly a conseillé au président du groupe Liberté et démocratie d’imiter ses collègues opposés à la levée de l’immunité parlementaire du leader du Pastef. Pour le député du parti Bokk Guiss Guiss (opposition), ‘’Ousmane Sonko refuse de répondre à la commission. Donc, il ne la reconnaît pas. Tous les députés qui le soutiennent devraient démissionner. Participer aux travaux de cette commission, c’est donner le quitus pour la condamnation d’Ousmane Sonko’’.
Le président du groupe parlementaire Liberté et démocratie ne démissionnera pas de la commission ad hoc
Un terrain sur lequel ne le suivra pas Cheikh Bara Doly Mbacké. Le président du groupe parlementaire Liberté et démocratie se veut clair : ‘’Nous ne ferons pas la politique de la chaise vide. Des chefs de parti m’ont mis à la tête de ce groupe. Il s’agit d’Abdoulaye Wade, de Pape Diop, de Mamadou Diop Decroix et de Mamadou Lamine Diallo. Ils ont une grande expérience de l’Assemblée nationale et ne m’ont pas demandé de démissionner de la commission ad hoc.’’
Pour le parlementaire, le plus important ‘’est de rester ensemble, se battre pour que l’on retienne que l’opposition s’était mobilisée contre la tenue de cette plénière’’. Si la date de sa tenue n’a pas été révélée, Cheikh Bara Doly Mbacké a renseigné qu’Aida Mbodj ne s’est pas présentée devant la commission qui s’est réunie à huis clos. La députée de la liste des non-alignés avait été désignée pour défendre Ousmane Sonko. Ce dernier, accusé de viols et de menaces de mort, avait éconduit, vendredi dernier, le gendarme venu lui remettre la convocation de la commission ad hoc.
Parmi ses nombreux soutiens au sein de l’opposition politique, le leader du Pastef peut compter sur le maire de Mermoz/Sacré-Cœur. Pour Barthélémy Dias, face à un ‘’complot’’ qui tend vers un procès politique, il faut se tourner vers le peuple. Lorsqu’il a été victime de la même procédure de levée de l’immunité parlementaire en 2016, le socialiste savait qu’il avait ‘’déjà gagné la bataille d’opinion’’. En invoquant l’ancien président du Sénégal, Me Abdoulaye Wade, il conseille : ‘’On ne gagne pas un procès politique devant des magistrats. On gagne un procès politique devant l’opinion nationale.’’
Si Ousmane Sonko semble bien parti sur cette ligne de défense, les faits tendent à lui donner raison, si l’on se fie aux propos du maire socialiste de Mermoz/Sacré-Cœur qui rappelle ‘’que toutes les immunités qui ont été levées l’ont été par rapport à des conflits politiques’’.
Source : SenegalActu et EnquetesPlus
A LA UNE
AFRIQUE DU SUD – Le principal parti de l’opposition a lancé sa campagne
Ce samedi 17 Février à Pretoria en Afrique du Sud, le principal parti de l’opposition, l’Alliance Démocratique (DA), a lancé sa campagne électorale. Sept points sont annoncés par le chef du parti, John Steenhuisen, pour sauver le pays.
Ce samedi 17 Février, les partisans de John Steenhuisen étaient nombreux sur la pelouse des Unions buildings située près du siège du gouvernement. L’opposant John Steenhuisen en a profité pour présenter son programme en sept points pour « sauver l’Afrique du Sud ».
Devant une foule immense, John Steenhuisen a parlé des maux qui étouffent l’économie sud-africaine et qui ont provoqué une crise sociale. Il a également déclaré que son parti Alliance démocratique s’engage à réduire les taux de criminalité. Son ambition est de créer deux millions d’emplois, de mettre fin aux coupures intempestives de l’électricité qui paralysent le pays et de mettre en place un climat de cohésion sociale. Le plan détaillé de l’alliance Démocratiquei vise à apporter des solutions concrètes aux grands défis auxquels est confrontée l’Afrique du Sud.
John Steenhuisen a aussi mis l’accent sur la lutte contre la corruption. Il a appelé aux populations de voter pour le parti Alliance démocratique pour éradiquer la corruption qui a ruiné le parti au pouvoir depuis 30 ans.
Un message fort dans un lieu mythique qu’est les Unions buildings, siège du gouvernement de l’ANC (Congrès National Africain), parti au pouvoir depuis trois décennies.
C’est dans une ambiance festive avec le groupe “Les Confretis » que s’est terminée le meeting. Les leaders et alliés du parti démocratique ont rejoint John Steenhuisen sur la scène pour une photo de famille.
La date officielle des élections n’est pas encore annoncée mais l’alliance Démocratique est déterminée à faire entendre sa voix en ces périodes pré-électorales.
A LA UNE
SÉNÉGAL – Manifestations pour exiger une nouvelle date pour la présidentielle
Au Sénégal, des centaines de personnes sont sorties ce samedi 15 février pour manifester dans les Deux voies de Liberté VI à Dakar la capitale. Ils réclament le respect du calendrier républicain et une nouvelle date pour la présidentielle qui devait se tenir le 25 février prochain. Suite au report de la date de l’élection par le Président Macky Sall, la plateforme Aar Sunu Élection (protégeons notre Élection) a appelé à une marche dite silencieuse.
De nombreux Sénégalais se sont déplacés pour répondre à l’appel du collectif Aar Sunu Élection qui regroupe des entités de la société civile et des Partis de l’opposition. Encadrés par la gendarmerie et la police, les manifestants l’ont débuté au rond-point de la SIPRES pour terminer aux Deux voies de Liberté VI près du quartier populaire de Grand Yoff. La marche autorisée par les autorités sénégalaises, s’est déroulée dans le calme. Les manifestants sont venus de partout pour réclamer leur droit. Certains ont brandit des pancartes où est inscrit « Respecter le calendrier électoral » ; « Nous voulons des élections » entre autres réclamations. D’autres sont habillés en t-shirt floqué Aar Sunu Élection arborant des foulards aux couleurs nationales. Ils ont demandé la libération de leur leader Ousmane Sonko mais aussi de détenus politiques.
Les candidats dont le dossier de parrainage a été validé par le conseil constitutionnel notamment Malick Gakou de Grand Parti, Aliou Mamadou Dia du PUR, Déthé Fall de PRP ou encore les membres de la coalition Diomaye Président ont participé à la manifestation.
Dans une déclaration conjointe remise aux journalistes à l’issue de la manifestation, les organisateurs de Aar Sunu élection qui regroupe des organisations qui se réclament de la société civile, ont appelé au maintien de la mobilisation citoyenne pour le respect du calendrier électoral, tel défini dans la Constitution du Sénégal.
Les organisateurs ont aussi magnifié la décision du conseil constitutionnel qui annule le report de l’élection présidentielle qu’il juge contraire à la Constitution et qui recommande sa tenue dans les “meilleurs délais ’’. Elle a annulé en même temps le décret qui a permis à Macky Sall le 3 février dernier à travers son discours à la Nation, de pousser les élections au 15 décembre prochain. Ainsi, selon un communiqué de la présidence par son porte parole Yora Dia, le président de la République Macky Sall dit se conformer avec le conseil constitutionnel et s’engage à exécuter la décision de cette haute juridiction.
Pour rappel, le vote pour le report de la présidentielle s’était déroulé sous la contrainte. Des députés de l’opposition avaient manifesté leur désaccord avant d’être expulsés de l’hémicycle par les forces de l’ordre et la Gendarmerie nationale. Suite à l’adoption de cette loi jugée anticonstitutionnelle par l’opposition et la société civile, des manifestations avaient éclaté sur tout le territoire. Des manifestations qui ont coûté la vie à trois individus.
POLITIQUE
SÉNÉGAL – Harcèlement, altération de nourritures, interdiction de communications : la Coalition Diomaye Président alerte sur les conditions de détention de son candidat
La Coalition Diomaye Président alerte sur les conditions de détention du candidat Bassirou Diomaye Faye. Les membres de ladite coalition informent que ses jours de visite ont été modifiés et il ne peut recevoir de visites que les mardis et mercredis dans l’enceinte de la Cour. Il lui est également interdit de communications téléphoniques. Sur ce, la coalition Diomaye Président dénonce cet acharnement contre son candidat et tient pour responsable le régime de toute atteinte à l’intégrité physique ou morale de leur candidat.
« À la suite du lancement officiel de la Coalition Diomaye Président et des adhésions massives de leaders de l’opposition, il était attendu du pouvoir en place qu’il rétablisse le candidat Bassirou Diomaye Faye dans ses droits, notamment dans le contexte d’une élection présidentielle dont il est incontestablement le favori », peut-on lire dans un communiqué.
Toutefois, la Coalition annonce que l’Administration pénitentiaire, placée sous la responsabilité du Ministre de la Justice, a décidé de durcir unilatéralement et sans raison justifiée les conditions de détention du candidat Bassirou Diomaye FAYE par:
« Une modification unilatérale de ses jours de visite désormais, le candidat Bassirou Diomaye Faye ne peut recevoir de visites que les mardis et mercredis, et ce dans l’enceinte même de la Cour. Une interdiction de communications téléphoniques sous prétexte que le candidat favori à l’élection présidentielle dont la campagne commence dans deux jours entretient des conversations dont l’objet est politique. Un harcèlement continu la chambre du candidat Bassirou Diomaye Faye est désormais perquisitionnée à tout bout de champ ».
D’ailleurs, elle note une « absence de mesures sécuritaires malgré son statut de candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024 et des alertes multiples sur de probables altérations de la nourriture qui lui est servie. Le candidat Bassirou Diomaye Faye ne prend plus le petit déjeuner ».
La coalition Diomaye Président dénonce cet acharnement contre son candidat. « Nous dénonçons fermement cette énième violation du principe d’égalité entre les candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Nous réclamons la libération immédiate de Bassirou Diomaye Faye pour qu’il participe activement à la campagne électorale ».
En tout état de cause, souligne-t-elle, « l’Etat du Sénégal a la responsabilité d’assurer sa protection s’il décide injustement de le maintenir dans les liens de la détention ».
En somme, la Coalition Diomaye Président indique que « Macky Sall, Aissata Tall Sall et Amadou Ba seront tenus pour responsables de toute atteinte à l’intégrité physique ou morale du candidat Bassirou Diomaye Faye ».
Source : Pressafrik
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