AFRIQUE CENTRALE
CAMEROUN : ELECTION PRESIDENTIELLE : On prend les mêmes, on recommence…

Le Lundi 22 octobre 2018, au terme d’un scrutin pour le moins agité, Paul Biya, âgé de 85 ans s’est vu réélire Président du Cameroun. Un septième mandat obtenu officiellement avec 71,28 % des suffrages pour un homme qui a déjà occupé pendant près de trente-six ans la plus haute fonction du pays.
C’est au terme des quinze jours légaux qui leur étaient offerts après le vote et après une audience à rallonge au Conseil constitutionnel, ce Conseil où des candidats à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, défendaient, depuis deux jours, des recours en annulation totale ou partielle du scrutin. Des recours qui ont fini par être rejetés par les onze membres du Conseil constitutionnel, tous nommés par le chef de l’Etat lui-même. Ils ont finalement proclamé la victoire sans appel du président sortant et candidat à sa propre succession : Paul Biya.
Cela, même si, selon le site chateaunews.com, Cabral Libii, celui que certains n’hésitent pas à surnommer Le Macron camerounais, aurait affirmé: « Je suis très clair, je persiste et j’insiste là dessus, Paul Biya n’a jamais gagné cette élection, c’est un candidat de l’opposition qui l’a gagné ! ».
Cet homme de 38 ans, était le plus jeune candidat à la présidentielle camerounaise du 7 octobre. Il est un véritable phénomène médiatique et suscitait beaucoup d’espoir de changement.
Espoir déçu donc pour ses partisans. Tout comme ceux de l’opposition en général, qui s’est montrée incapable de présenter un candidat unique.
Maurice Kamto, le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) qui fait désormais figure de principal opposant, et ses avocats ont longuement plaidé pour tenter de démontrer ou de dénoncer les irrégularités qui selon eux, ont fortement entaché ce rendez-vous électoral crucial pour les électeurs camerounais. Au lendemain de la présidentielle, une polémique avait éclaté dans le pays sur la présence sur le territoire de faux observateurs de Transparency International.
Ces élections enfin terminées, la question sur l’avenir du pays se pose. Que peut encore promettre le nouveau président Paul Biya que le temps ne lui a pas permis de réaliser ? De nombreux dossiers l’attendent sur la table.
Pour le Président Paul Biya, tout le défi de son nouveau mandat de sept ans sera de préserver l’unité d’un pays qui n’a jamais paru aussi morcelé ces dernières années.
Dans les provinces septentrionales, le combat contre les islamistes de Boko Haram, qui a toutefois, permis à Yaoundé de se replacer sur l’échiquier international comme l’un des piliers de la lutte contre le djihadisme, une lutte qui est loin d’être achevée.
Autre point chaud : Dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les autorités camerounaises mènent, en revanche, depuis un an une guerre sans appui extérieur et sans regard étranger contre les rebelles indépendantistes anglophones. Nul n’est en mesure de savoir si, dans un avenir proche, le Président Paul Biya privilégiera le dialogue pour arriver à décrisper les tensions et enfin consolider une unité nationale.
Durant ces élections présidentielles, le président sortant n’avait pas eu besoin de faire campagne ni de faire miroiter de nouvelles opportunités à son peuple. Son slogan, qui tapissait ces dernières semaines tout ce que le Cameroun compte de murs, s’était limité à une formule : « la force de l’expérience », qui ne l’engage en rien auprès de ses concitoyens.
AFRIQUE
CAMEROUN – La campagne touche à sa fin dans un climat polarisé

À deux jours du scrutin, le Cameroun vit les dernières heures d’une campagne électorale à la fois intense et polarisée.
En Une du journal Cameroon Tribune, le ton est donné : « L’heure approche », titre le quotidien gouvernemental, soulignant que les candidats et leurs équipes « jettent leurs dernières forces dans la bataille ».
De son côté, Mutations résume l’enjeu en une question simple mais lourde de sens : « Paul Biya, oui ou non ? »
Les grands meetings de clôture
Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, a annoncé des rassemblements de clôture dans tout le pays les 10 et 11 octobre.
Les deux principaux challengers venus du Nord, Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary, terminent leurs campagnes respectivement à Maroua et Garoua, leurs bastions politiques.
À Douala, Pierre Kwemo, candidat de l’Union des mouvements socialistes (UMS), a prévu un meeting au Cercle municipal.
Pendant ce temps, Cabral Libii du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), rassemble ses partisans à Yaoundé pour une grande mobilisation.
Enfin, Patricia Hermine Ndam Njoya, seule femme en lice, clôture sa campagne à Foumban, son fief, sous les couleurs jaune or de son parti, l’Union démocratique du Cameroun (UDC).
Sur ses affiches, un message : « Une nouvelle ère est arrivée ».
L’unité impossible de l’opposition
Malgré plusieurs appels à l’union, l’opposition n’a pas réussi à présenter un front commun face au président Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quatre décennies.
L’idée d’un programme partagé ou d’un candidat unique n’a pas abouti.
Seuls deux candidats anglophones, Caxton Ateki Seta et Akere Muna, se sont désistés en faveur de Bello Bouba Maïgari.
Les autres maintiennent leurs candidatures, y compris Issa Tchiroma, pourtant pressenti pour une alliance du Nord.
Les observateurs jugent désormais improbable tout rapprochement de dernière minute.
La campagne se conclut donc sur deux lignes claires : le camp du changement face à celui de la stabilité et de la continuité.
Mais dans ce climat tendu, les programmes restent peu audibles, éclipsés par les invectives, l’absence de débats directs et une forte activité sur les réseaux sociaux.
AFRIQUE
TCHAD – Le gouvernement met fin à sa collaboration avec African Parks

Le gouvernement tchadien a annoncé, dans un communiqué publié le 6 octobre et signé par Hassan Bakhit Djamous, ministre de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable, la fin de sa collaboration avec l’ONG sud-africaine African Parks.
Les autorités reprochent à l’organisation une série de manquements graves, évoquant une recrudescence du braconnage, un déficit d’investissements dans les infrastructures et projets communautaires, ainsi qu’un non-respect des accords de partenariat. Le ministère dénonce également une attitude jugée irrespectueuse envers les institutions tchadiennes.
En réponse, African Parks a publié un communiqué affirmant avoir ouvert des discussions avec le gouvernement afin de « préserver les acquis significatifs en matière de conservation et de développement social » obtenus au cours des quinze dernières années.
L’ONG défend son bilan, rappelant notamment avoir sauvé les populations d’éléphants du Tchad de la disparition face aux braconniers et aux milices Janjawids venues du Darfour.
Une ONG sous le feu des critiques
Active dans 13 pays africains, African Parks s’est imposée comme un acteur majeur de la protection de la faune sauvage. Ses méthodes, toutefois, font régulièrement polémique.
Certains observateurs les jugent trop militarisées et empreintes de pratiques néocoloniales, des critiques documentées dans l’enquête du journaliste Olivier Van Beemen, Au nom de la nature : enquête sur les pratiques néocolonialistes de l’ONG African Parks (Éditions de l’Échiquier).
Face à cette rupture, le gouvernement tchadien se dit prêt à explorer de nouveaux partenariats pour assurer la gestion durable et souveraine de ses aires protégées.
AFRIQUE
CAMEROUN – À 92 ans, Paul Biya lance enfin sa campagne à Maroua

À seulement cinq jours de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 au Cameroun, Paul Biya a effectué mardi un retour remarqué sur la scène politique. Après plusieurs mois d’absence, le président sortant, âgé de 92 ans et à la tête du pays depuis 1982, a animé son premier grand meeting de campagne à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord.
« Ma détermination à vous servir demeure intacte », a lancé le chef de l’État, d’une voix assurée, devant une foule venue l’acclamer. « Je vous demande, une fois encore, de me renouveler votre précieux soutien », a-t-il ajouté, lors de cette apparition publique — la première depuis mai 2025.
Le doyen des dirigeants en exercice à travers le monde avait jusque-là brillé par son absence dans la campagne. Tandis que ses concurrents multipliaient les déplacements à travers le pays, Paul Biya s’était contenté d’un lancement virtuel de campagne le 27 septembre, via une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, largement critiquée pour son recours à des images générées par intelligence artificielle.
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