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EUROPE

FRANCE – Réseaux sociaux : Macron veut bannir les moins de 15 ans

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Depuis une quinzaine d’années, les réseaux sociaux ont conquis chaque recoin de nos vies, s’immisçant aussi bien dans les conversations privées que dans les dynamiques familiales, scolaires ou professionnelles. Ce qui n’était qu’un outil de communication est devenu un prisme à travers lequel de nombreux adolescents — mais aussi des adultes — perçoivent le monde. Loin d’être de simples plateformes d’échange, ces espaces numériques influencent les goûts, façonnent les opinions et modèlent les comportements. Des enfants de 11 ans scrollent frénétiquement des vidéos sur TikTok, tandis que des grands-parents commentent des débats politiques sur Facebook. Cette pénétration massive dans toutes les strates de la société pose des questions inédites, notamment sur la capacité des plus jeunes à y évoluer sans danger. Face à cette nouvelle réalité, Emmanuel Macron tire la sonnette d’alarme.

Le président Emmanuel Macron a été très clair sur France 2, le 10 juin 2025 : il veut interdire les réseaux sociaux aux jeunes de moins de 15 ans. Et s’il n’y a pas d’accord rapide au niveau européen, la France pourrait décider de faire cavalier seul. Pour lui, il faut agir vite. À ses yeux, ces plateformes — Instagram, X (anciennement Twitter), TikTok — sont devenues bien plus que de simples outils de communication : elles agissent comme des amplificateurs de violence, de confusion et de détresse psychologique.

Il juge que cette exposition précoce, dès le collège, façonne une génération confrontée à une brutalisation des échanges et à une forme d’instabilité émotionnelle permanente. Ce constat, partagé par un nombre croissant d’observateurs, alimente sa volonté de mettre en place une régulation stricte à l’échelle européenne. Et si Bruxelles tarde, Paris pourrait bien agir seule.

Cette proposition radicale met en lumière une fracture générationnelle croissante. Les adolescents d’aujourd’hui sont, selon Macron, les premiers à avoir grandi dans cet univers numérique saturé d’images, de contenus viraux et de notifications incessantes. Une génération connectée dès le berceau, qui n’a pas connu un monde sans smartphone ni Wi-Fi omniprésent. Là où les adultes ont vu les réseaux sociaux apparaître comme un progrès, les plus jeunes les vivent comme une norme, voire une nécessité sociale.

Or, cette normalité numérique entraîne des effets délétères. Harcèlement en ligne, addiction, surexposition aux contenus violents ou pornographiques, quête permanente de validation sociale… les risques sont multiples et souvent invisibles aux yeux des parents. L’idée d’un âge minimum obligatoire, déjà en débat dans plusieurs pays, prend ici une tournure politique forte. En posant ce cadre, le président espère enrayer une spirale qu’il juge incontrôlable.

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Pour Emmanuel Macron, cette initiative ne peut rester isolée. Il demande à l’Union européenne de se mettre d’accord et de fixer des règles claires, ensemble. La question est désormais posée : faut-il traiter les réseaux sociaux comme des produits sensibles, au même titre que l’alcool ou la cigarette ? La France semble prête à franchir ce pas, quitte à bousculer certaines libertés numériques. Le président évoque un délai de “quelques mois” pour parvenir à un accord avec les partenaires européens. Sans réponse coordonnée, il affirme que la France agira seule.

Cette posture soulève autant d’espoirs que de controverses. Comment faire respecter une telle interdiction techniquement ? Quelle responsabilité pour les plateformes ? Les adolescents trouveront-ils des moyens de contourner la mesure ? Si le défi est immense, le chef de l’État semble déterminé à poser les bases d’un nouveau contrat numérique entre les jeunes citoyens et leur environnement digital.

En plaçant la barre à 15 ans, Emmanuel Macron ne se contente pas de réagir à une tendance. Il propose une rupture. Dans une société où le numérique ne cesse d’avancer sans frein, il veut imposer un seuil, un garde-fou, un temps de pause pour réfléchir à ce que grandir dans le monde connecté implique réellement.

Source : La nouvelle tribune

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EUROPE

FRANCE – Exploitation minière en haute mer : 33 États disent stop pour protéger les abysses 

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Les grands fonds marins, qui couvrent 54 % des océans, restent largement méconnus : seulement 5 % ont été explorés. Pourtant, depuis 2022, 33 États appellent à une pause de précaution face aux projets d’exploitation minière en haute mer. Cette position s’appuie sur des études scientifiques alarmantes : les abysses abritent une biodiversité unique, jouent un rôle clé dans la régulation du climat et leur destruction aurait des conséquences irréversibles.

En vertu du droit international (Convention des Nations unies sur le droit de la mer), les ressources des fonds marins sont un patrimoine de l’humanité, géré par l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM). Toute exploitation en dehors de ce cadre serait illégale. Or, les nodules polymétalliques, convoités pour leurs métaux rares, mettent des millions d’années à se former – leur extraction serait donc non durable.

L’exploitation minière générerait des panaches de sédiments toxiques, menaçant la faune abyssale et la chaîne alimentaire. Les écosystèmes profonds, essentiels au stockage du carbone, pourraient être durablement altérés. Pourtant, leurs ressources génétiques pourraient révolutionner la médecine, l’agroalimentaire ou la lutte contre le réchauffement climatique.

À la Conférence des Nations unies sur l’Océan (Nice, 9-13 juin), les États signataires (Allemagne, Autriche, Chili, Costa Rica, Danemark, Equateur, Espagne, Finlande, France, Grèce, Guatemala, Honduras, Irlande, Lettonie, Luxembourg, Malte, Monaco, Palaos, Panama, Pérou[1], Portugal, Suède, Suisse, Vanuatu.) demandent :

Le respect strict du droit international ;

L’accélération de la recherche scientifique ;

Une pause de précaution sur l’exploitation minière en haute mer.

[1] La République du Pérou n’est pas Partie à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM).

Crédit Photo : chasse-marée.com

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EUROPE

FRANCE – Connecter la Méditerranée – Les engagements clés du sommet européen

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Le 9 juin, les dirigeants de dix pays méditerranéens et de l’Union européenne se sont réunis à l’invitation du président français pour le sommet « Pour une Méditerranée mieux connectée », en marge de la Conférence de l’ONU sur l’Océan. L’objectif : renforcer les liens maritimes, terrestres et numériques entre l’Europe, la Méditerranée et le golfe arabo-persique, en réponse aux défis communs de la région.

La Méditerranée, qui concentre 25 % du trafic maritime mondial, voit ses États intensifier leurs efforts écologiques. Depuis le 1er mai 2025, une zone SECA (faibles émissions de soufre) couvre toute la Méditerranée, tandis que des ports comme Algésiras, Beyrouth et Marseille s’engagent à réduire leurs émissions via des bornes de recharge et des carburants alternatifs. La Croatie a également annoncé un nouveau terminal vert et automatisé à Rijeka.

La Commission européenne a rappelé son engagement financier via la stratégie Global Gateway, avec 5,9 milliards d’euros débloqués pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, pouvant générer 27,2 milliards d’investissements. Le nouveau Pacte pour la Méditerranée vise à consolider les partenariats économiques et énergétiques, notamment à travers le corridor Inde-Moyen-Orient-Europe (IMEC), soutenu par la France.

Les projets énergétiques se multiplient : l’Arabie saoudite, la France, l’Italie et la Grèce étudient des collaborations sur l’hydrogène vert, tandis que Chypre et la Grèce avancent sur des interconnexions comme le câble GREGY (Égypte-Grèce). L’initiative TeraMED pourrait aussi accélérer les énergies renouvelables en Afrique du Nord.

Côté numérique, l’UE a présenté Medusa, un réseau sous-marin de fibre optique reliant les deux rives méditerranéennes, tandis que le pôle digital d’Aqaba (Jordanie) renforce l’influence technologique régionale. 

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Crédit photo : Présidence de la république francaise

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A LA UNE

XIXᵉ SOMMET DE LA FRANCOPHONIE – La Francophonie, un espace d’influence

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Les 4 et 5 octobre 2024, la France s’est transformée en épicentre culturel mondial. Elle a accueilli le XIXᵉ Sommet de la Francophonie, un événement qui ne s’était pas tenu en France depuis trente-trois ans. Ayant pour thème « Créer, innover, entreprendre en français », plus d’une centaine de délégations, dont plusieurs chefs d’États Africains, sont arrivées à Villers-Cotterêts et Paris pour promouvoir la langue française et aborder les grands enjeux contemporains tels que la politique, l’économie, le numérique et surtout la culture.

Sous le signe de la diversité linguistique et culturelle
Le 4 octobre, le président français Emmanuel Macron, son épouse et Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), ont reçu plusieurs personnalités au Village de la Francophonie au CENTQUATRE-PARIS, venues de divers endroits du monde et partageant la langue française. Ce fut une immersion unique dans la diversité culturelle francophone. Plus de 30 pays et régions du monde y étaient représentés à travers des pavillons, des spectacles et des performances, illustrant la créativité et la richesse des arts vivants des cinq continents ainsi que la vitalité et la pluralité des cultures francophones.

Des enjeux diplomatiques et politiques majeurs
Le sommet n’était pas uniquement un rendez-vous culturel. C’était également une plateforme politique majeure, car plus de 321 millions de personnes à travers le monde partagent cette langue. Emmanuel Macron, accompagné de Louise Mushikiwabo, a ouvert l’événement avec un discours enflammé à Villers-Cotterêts. Il a mis en avant la résilience et la capacité de réinvention de la langue française. « La Francophonie est un espace d’influence diplomatique qui nous permet d’embrasser les enjeux du siècle », a déclaré le président français, soulignant que la langue française est un outil de « résistance » et de « combat ». Fidèle à son style, il a employé des termes forts, tout en insistant sur le rôle de la Francophonie dans la défense de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, évoquant notamment le conflit en Ukraine et les crises au Proche-Orient.

Des institutions qui chancellent
Fondée en 1970, l’OIF regroupe 88 États et gouvernements et s’engage pour la promotion du français et la coopération internationale. Le sommet de cette année voit l’entrée de deux nouveaux membres, le Ghana et Chypre, renforçant ainsi la portée mondiale de l’organisation. Cependant, les tensions géopolitiques actuelles, notamment avec les pays sahéliens en proie à des coups d’État (Mali, Burkina Faso, Niger), sont également au cœur des discussions. Ces États, suspendus des instances de l’OIF, n’ont pas été invités à l’événement. Par ailleurs, le sommet aborde des sujets cruciaux tels que la régulation du numérique. En réponse à la propagation des discours haineux en ligne, l’OIF a lancé « l’Appel de Villers-Cotterêts », un appel aux géants du numérique pour bâtir un espace numérique plus sûr et diversifié.

Une francophonie en plein essor
Le nombre de locuteurs francophones pourrait connaître une croissance exponentielle, particulièrement en Afrique, où la démographie est en pleine expansion. D’ici 2050, ce chiffre pourrait atteindre 715 millions, plaçant la Francophonie au cœur des enjeux éducatifs et économiques mondiaux. Toutefois, cette ambition nécessite un investissement conséquent dans l’enseignement et le soutien à la langue française, notamment dans les pays en développement. Même si la Francophonie est parfois critiquée pour son manque de visibilité ou son influence limitée, Louise Mushikiwabo reste optimiste quant à sa capacité à faire « avancer les choses », malgré les défis.

Un rendez-vous international mémorable
L’année 2024 est une belle année pour la Francophonie. Après les Jeux Olympiques et Paralympiques, la commémoration du 80ᵉ anniversaire du Débarquement et la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, on peut affirmer que ces moments historiques renforcent l’importance de la langue française sur l’échiquier international. Afin de montrer que la Francophonie ne se limite pas à la langue française, plusieurs pays anglophones, comme le Ghana, ont été invités. Dans un monde résolument tourné vers l’usage de l’anglais, la langue française a encore de beaux jours devant elle.

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