Connect with us

JUSTICE

SÉNÉGAL/MANIFESTATIONS – L’ONU réclame une enquête indépendante après la mort de 16 manifestants

Publie

le

Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU s’est dit, mardi 13 juin 2023, « profondément préoccupé » par l’évolution de la situation des droits de l’Homme au Sénégal après la mort d’au moins seize manifestants entre le 1er et le 3 juin dernier et voit « un sombre précédent » dans l’usage d’armes à feu par les forces de l’ordre contre des manifestants, a déploré le HCDH dans un communiqué.

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme (HCDH) a réclamé également une « enquête indépendante » sur la mort de ces manifestants. Les services du Haut-Commissaire Volker Türk ont pris note de la décision des autorités sénégalaises d’ouvrir des enquêtes, « nous demandons de veiller à ce que celles-ci soient rapides, indépendantes et approfondies », a déclaré lors d’une conférence de presse régulière de l’ONU à Genève, Seif Magango, porte-parole du HCDH.

Pour l’ONU, il s’agit de faire en sorte que toute personne reconnue responsable « d’un usage inutile ou disproportionné de la force rende des comptes, quels que soient son statut et son appartenance politique ». A ce sujet, le Haut-Commissariat s’est dit prêt à offrir l’assistance sur ces enquêtes.

Le HCDH déplore un « sombre précédent » dans l’usage d’armes à feu contre les manifestants

Le Sénégal a été en proie du 1er au 3 juin à ses pires troubles depuis des années après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs. L’annonce de la condamnation a déclenché des violences qui ont fait officiellement 16 morts, mais l’ONG Amnesty International estime à 23 le nombre de morts.

Advertisement

Pour sa part, le Haut-Commissariat évoque « au moins » 16 personnes tuées, 350 blessées et plus de 500 arrêtées lors de trois jours de manifestations, entre le 1er et le 3 juin.

Le Haut-Commissariat s’est également préoccupé par « la poursuite des restrictions » à la liberté d’expression et de réunion pacifique.

Depuis les manifestations du 3 juin, les autorités ont refusé d’autoriser au moins deux autres manifestations, dont celles prévues vendredi et samedi derniers. Pour l’ONU, il est de la responsabilité première des autorités sénégalaises de préserver le respect de longue date du pays pour les traditions démocratiques et l’État de droit.

Le HCDH demande donc à Dakar de garantir les droits à la liberté de réunion pacifique et d’expression, ainsi que le droit à l’information. Il s’agit aussi de veiller à ce que les journalistes puissent exercer leur profession librement et en toute sécurité, en particulier à l’approche de l’élection présidentielle de 2024.

Suspension de la chaîne privée Walfadjiri TV

Advertisement

« Nous sommes également préoccupés par la poursuite des restrictions à la liberté d’expression et de réunion pacifique à la suite des manifestations », a encore souligné le Haut-Commissariat.

Il évoque en particulier le cas de Walfadjiri TV, une chaîne privée qui couvrait les manifestations en direct et qui a été suspendue le 1er juin « sans justification légale claire et n’a toujours pas été rétablie à ce jour ».

Le gouvernement a également ordonné la suspension d’une campagne de financement par la foule destinée à soutenir le groupe de presse dakarois « pendant la période où il ne peut pas fonctionner », a ajouté M. Magango.

De plus, l’accès aux services Internet mobiles a également été restreint entre le 1er et le 6 juin. Pour l’ONU, les restrictions à l’accès à internet, qui avaient été justifiées par le gouvernement pour mettre fin à « la diffusion des messages haineux et subversifs doivent être fondées sur une loi sans ambiguïté et accessible au public ». « Ces restrictions doivent être nécessaires pour atteindre un objectif légitime, tel que défini dans la législation sur les droits de l’homme, et être proportionnelles à cet objectif légitime et non discriminatoires ».

Plus largement, le HCDH réaffirme sa volonté de continuer à travailler avec le gouvernement sénégalais, la société civile et d’autres partenaires pour renforcer la protection des droits de l’homme dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Advertisement
Continuer la lecture
Advertisement
Cliquez ici pour commenter

Laisser un commentaire

JUSTICE

BURKINA FASO – Adama Bayala et Alain Traoré recouvrent la liberté après des mois de détention

Publie

le

Après plusieurs mois d’incarcération ou de réquisition forcée, une dizaine de personnes ont recouvré la liberté mardi 16 septembre 2025. Parmi elles figurent deux journalistes bien connus du paysage médiatique burkinabè : Adama Bayala et Alain Traoré, dit « Alain Alain ».

L’information, d’abord relayée sur les réseaux sociaux, a été confirmée ce mercredi par RFI auprès de proches et de collaborateurs des deux hommes.

Adama Bayala, journaliste et chroniqueur de la chaîne privée BF1, est notamment reconnu pour sa participation à l’émission Presse Échos. Il avait été enlevé le 28 juin 2024 dans le quartier des 1 200 Logements, après avoir reçu de multiples menaces liées à ses prises de position critiques sur la situation politique et sécuritaire du pays.

Quant à Alain Traoré, animateur vedette de l’émission « Le défouloir » sur Radio Oméga, il avait été arrêté le 13 juillet 2024 par des agents de l’Agence nationale de renseignement. Son programme, qui donnait encore un espace de libre parole aux auditeurs et chroniqueurs, avait attiré l’hostilité des autorités.

Radio Oméga avait d’ailleurs été suspendue le 2 août dernier pour trois mois, à la suite de propos jugés « malveillants et discourtois » envers la junte militaire au pouvoir depuis bientôt trois ans.

Advertisement
Continuer la lecture

JUSTICE

TURQUIE – Une ressortissante marocaine de 20 ans retrouvée morte à Beyoğlu, son compagnon arrêté

Publie

le

Un drame a secoué le quartier de Beyoğlu, au centre d’Istanbul, où le corps sans vie de Jawhara Aboucheikh, une ressortissante marocaine âgée de 20 ans, a été retrouvé dans l’appartement de son compagnon. Alertés, les secours n’ont pu que constater le décès de la jeune femme.

Selon les premières informations recueillies, son compagnon aurait demandé l’aide d’un agent de sécurité en expliquant que sa partenaire se sentait mal, avant de quitter précipitamment les lieux. La police, arrivée sur place, a découvert de la cocaïne dans l’appartement, orientant l’enquête vers une possible overdose ou une complication liée à la consommation de stupéfiants.

Le suspect, identifié comme le petit ami de la victime, a été rapidement interpellé après avoir quitté la résidence. Placé en garde à vue, il fait face à plusieurs hypothèses judiciaires : mort accidentelle, négligence ayant entraîné la mort, ou homicide volontaire. Les résultats de l’autopsie, actuellement en cours, devraient être déterminants pour établir les circonstances exactes du drame.

En Turquie, tout décès jugé suspect relève automatiquement du parquet. Le code pénal prévoit que lorsqu’une mort survient en lien avec des substances illicites, l’affaire peut être qualifiée d’homicide volontaire ou involontaire. Dans ce type de dossiers, la détention préventive est fréquente jusqu’à la clarification des faits. Par ailleurs, la présence de drogue entraîne systématiquement des poursuites complémentaires pour usage, possession ou trafic, ce qui alourdit les charges.

Continuer la lecture

JUSTICE

GUINÉE ÉQUATORIALE – La CIJ refuse de bloquer la confiscation d’un immeuble parisien de Teodorin Obiang

Publie

le

La Cour internationale de Justice (CIJ) a débouté, vendredi 12 septembre, la Guinée équatoriale dans son différend avec la France au sujet d’un hôtel particulier de luxe confisqué à Paris dans l’affaire des « biens mal acquis ».

Malabo demandait des mesures conservatoires pour empêcher la vente de la propriété saisie en 2012 et obtenir un accès immédiat au bâtiment. Mais pour les juges de La Haye, la Guinée équatoriale « n’a pas démontré qu’elle possède un droit plausible à la restitution de l’immeuble ». La requête a donc été rejetée par 13 voix contre 2.

Situé au 42 avenue Foch, près de l’Arc de Triomphe, cet hôtel particulier doté d’un cinéma, d’un hammam et de sanitaires en marbre et en or, est au cœur du dossier des « biens mal acquis ». L’affaire avait conduit en 2021 à la condamnation en France de Teodorin Nguema Obiang, vice-président et fils du chef de l’État équato-guinéen, à trois ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amende et à la confiscation de ses biens saisis, pour blanchiment, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics.

La Guinée équatoriale affirme que la police française est intervenue dans le bâtiment en juin dernier pour changer les serrures et détruire des caméras de surveillance, ce que Paris conteste. La France a assuré devant la CIJ ne pas avoir l’intention de vendre la propriété, confisquée définitivement en 2020 par la justice française.

Depuis plus de dix ans, la France et la Guinée équatoriale se livrent une bataille judiciaire autour de ce bien immobilier. En 2022, Malabo avait saisi la CIJ, accusant Paris de violer ses obligations internationales au titre d’une convention onusienne.

Advertisement
Continuer la lecture
Advertisement

DERNIERS ARTICLES

FACEBOOK

PUB

NEWS +