CULTURE
CONGO – “Attrape et farce de monarque Congo”, de Richard Ossoma-Lesmois
“Attrape et farce de monarque Congo”, de Richard Ossoma-Lesmois tire quelques enseignements du scrutin présidentiel qui s’est déroulé le 21 mars 2021 au Congo-Brazzaville, scrutin ayant conduit à la réélection sans surprise, du Président Denis Sassou Nguesso. Le principal enseignement, le Congo-Brazzaville échappe au bourbier d’un débat constitutionnel autour de l’article 70, après la mort du candidat de l’opposition le jour suivant le vote.
Contenu de la Chronique politique
Dans cet ouvrage de quatre-vingt-deux pages paru aux éditions Edilivre, le juriste et écrivain congolais, pose la nécessité pour les Congolais, de s’habituer déjà à la Constitution, aux lois ordinaires existantes, aux mécanismes du pluralisme démocratique qu’ils ont eux-mêmes adoptés pour consolider l’ancrage du pays à l’émergence sociale, économique et l’excellence environnementale. Parce que les changements pittoresques de constitution et les lois électorales, les dialogues politiques à répétition sans impact réel sur le bien-être général des populations, précipitent aux malheurs publics et aux accords d’apothicaires. En plus de freiner les bons d’émergence pris par le pays depuis 2002
Les enseignements de l’élection présidentielle
Tirant quelques enseignements de l’élection présidentielle organisée au Congo-Brazzaville, le 21 mars 2021 ayant conduit à la victoire sans surprise de Denis Sassou N’Guesso, pour un nouveau mandat de cinq ans, le juriste et écrivain, Richard Ossoma-Lesmois, fait ressortir trois points importants dans son ouvrage. Dans le premier point lié au fait particulier ayant marqué le scrutin présidentiel du 21 mars 2021 au Congo-Brazzaville, le juriste et écrivain congolais parle du décès du candidat à l’élection présidentielle, Guy Brice Parfait Kolelas, principal opposant du président congolais, Denis Sassou N’Guesso, président du parti de l’opposition UDR-Yuki. Décès survenu le 22 mars 2021 en France, lors de son évacuation sanitaire pour un malaise respiratoire provoqué par les complications du Covid-19 et d’autres pathologies de longue durée dont souffrait l’homme politique et opposant congolais.
Survenu après le jour du vote, le décès du candidat de l’opposition, Brice Parfait Kolelas a soulevé quelques atermoiements concernant l’interprétation de l’article 70 de la Constitution du 25 Octobre 2021 en matière d’incidents perturbant le processus électoral organisé dans le pays. Heureusement pour le pays, le Congo-Brazzaville, le décès de l’opposant candidat à l’élection présidentielle, Guy Brice Parfait Kolelas, décès survenu le 22 mars 2021 au lendemain du jour du vote, n’entre pas dans les cas fixés aux alinéas 1er et 2 de l’article 70 de la Constitution.
Déjà, le vote avait eu lieu dans le cas du premier alinéa explique Richard Ossoma-Lesmois. Et ensuite, les résultats définitifs du scrutin n’ont pas donné lieu à un deuxième tour de l’élection présidentielle. Le président sortant, Denis Sassou N’Guesso, l’ayant emporté largement dès le premier tour, à plus de 88 pourcent des voix.
Le débat interminable sur la Constitution
Ainsi, le pays échappe à un débat constitutionnel interminable lorsqu’on sait que, par le passé, une simple interprétation de l’article 75 de la Constitution du 15 mars 1992 avait précipité le Congo-Brazzaville dans une série de contestations politiques au gouvernement légitime issu des premières élections libres organisées dans le pays. Et puis, à la guerre civile de 1993 sous la présidence Pascal LISSOUBA, l’érection des barricades dans les grandes artères de la capitale, Brazzaville selon les clivages factuels imposés par les dirigeants politiques, sous fond d’un gouvernement consensuel surréaliste réparti à raison de 40 pour cent des représentants de l’opposition, et 60 pour cent des représentants de la majorité présidentielle. Le compromis politique survenu en méconnaissance totale des dispositions de la Constitution d’alors du 15 mars 1992. Quand bien même cet incident constitutionnel qui avait fait basculer la majorité parlementaire à l’opposition puis, conduit le Président Lissouba à dissoudre l’Assemblée nationale, constituaient des causes lointaines à la première guerre civile congolaise de 1993 survenue sous l’ère du multipartisme. Le conflit inter-tribal qui a fait 10 000 morts, opposait alors les partisans de Bernard Kolélas aux partisans du Président Pascal LISSOUBA. En plus d’importantes dégradations matérielles. Autre conséquence, l’élection présidentielle pourtant prévue en août 1997 conformément aux délais constitutionnels fixés, n’aura jamais lieu. Puisqu’une 2ème guerre civile déclenchée par le Président Pascal LISSOUBA contre son prédécesseur, Denis Sassou NGUESSO, impliquant aussi les partisans de l’opposant historique, Bernard KOLELAS. Plus meurtrière, la guerre civile du 5 juin 1997 fait 30 000 morts.
Les enjeux du scrutin présidentiel du 21 mars 2021
Quant aux enseignements, le premier tiré du scrutin présidentiel du 21 mars 2021, écrit l’auteur, est relatif à la maturité de la classe politique et la société congolaise à ne pas céder au spectre des contestations générales. L’absence des candidatures d’autres grands partis de l’opposition congolaise, l’Upads, le MUST ou le groupe de partis Focad, n’a pas entraîné de boycott du scrutin. Au contraire, les Congolais ont exercé massivement leur devoir civique. La résignation des dirigeants politiques envers un scrutin rendu irréversible par les dispositions constitutionnelles et la loi électorale d’une part ; la Concertation politique de Madingou tenue le 26 novembre 2020, quelques mois avant la date du scrutin présidentiel, d’autre part.
Le deuxième enseignement positif tiré du scrutin présidentiel du 21 mars 2021 est le respect du calendrier constitutionnel, et le non recours à une révision constitutionnelle. Confirmation de l’acceptation des mécanismes classiques d’une démocratie et les vertus d’une République de progrès. Deux actes majeurs expliquent cet enseignement : le premier acte, les délais constitutionnels imposant une fin d’exercice de mandat présidentiel ont été respectés. D’ailleurs, citant l’article 69 de la Constitution, le président congolais, Denis Sassou N’Guesso, l’avait souligné lors de son message sur l’état de la nation devant les parlementaires réunis en Congrès, le 22 décembre 2020 à Brazzaville. Par le fait, le Congo-Brazzaville tournait selon les mécanismes classiques d’une démocratie.
Le troisième enseignement à tirer du scrutin présidentiel organisé le 21 mars 2021, la carence des matrices idéologiques chez les partis politiques de l’opposition. L’absence de corpus idéologique composant les projets intéressants de société susceptibles de drainer les Congolais vers un nouveau rêve social à côté du rêve politique ordinaire. Aussi, les limites de l’opposition obsessionnelle au gouvernement ou à la recherche désespérée de collectif des courants de l’opposition. Une pratique lassante pour les Congolais déjà habitués aux oppositions systématiques sans idéologie nouvelle ni en termes des enjeux actuels de développement, tels Internet, place des femmes dans l’appareil d’Etat et l’entreprise, protection de l’enfance et prévention de l’enfance délinquante, éducation. Ni même par rapport aux enjeux de demain, entre autres, le design urbain en relation avec l’écologie, l’agriculture véritablement commerciale pour diversifier l’économie congolaise basée essentiellement sur les recettes pétrolières, la santé et la recherche médicale pour redynamiser les districts sanitaires de base, l’interconnexion de la jeunesse congolaise, africaine et européenne via les ONG et autres organismes de développement socio-culturel ; la présence dans la finance internationale pour attirer les investisseurs internationaux vers le pays, le Congo-Brazzaville.
Richard Ossoma-Lesmois, demande aux Congolais de s’habituer déjà à la Constitution
A travers son ouvrage Attrape et farce de monarque Congo, Richard Ossoma-Lesmois, demande aux Congolais de s’habituer déjà à la Constitution, aux lois ordinaires ainsi qu’aux mécanismes du pluralisme qu’ils ont adoptés eux-mêmes à différentes épopées de leur histoire collective. Parce que les remises en causes permanentes des institutions soit, par des changements pittoresques de Constitution ; soit, par des dialogues politiques à répétition sans impact réel sur le bien-être général des populations, freinent parfois des bons élans d’émergence sociale, économique et l’excellence environnement pris par le pays depuis 2002.
En conclusion, le juriste et écrivain congolais, pense qu’aucune Constitution n’est parfaite, à part la démocratie elle-même. Aucune forme de régime politique ou institutionnel n’engendre une forte adhésion des populations, sauf le pluralisme d’approches et les mécanismes de représentation des citoyens. Il convient donc de fonder une société policée sur la culture, la constitution, la bonne gouvernance politique et le bonheur de tous. Parce que l’ignorance, l’oubli ou le mépris de la Constitution et des droits de l’homme précipitent inéluctablement le malheur public et la corruption des gouvernements successifs au Congo-Brazzaville.
Pour rappel, Richard Ossoma-Lesmois est né le 30 décembre 1976 à Macouria, résidant à Fontenay-sous-Bois en France, il est juriste spécialisé en droit international public et droit humanitaire. Passionné par les belles lettres, il est également écrivain.
CULTURE
SÉNÉGAL- Qui est JAHMAN X-PRESS, cet artiste en concert, au Point Fort d’Aubervilliers
Le samedi 27 septembre 2023, Abdou Lahad Thioune, mieux connu sous le nom de Jahman X-Press, sera en concert à Le Point Fort d’Aubervilliers. On peut dès lors être sûr d’une chose : il va nous proposer un live mêlant urban afro et Mbalax. Mais, avec un artiste de ce calibre, il faut s’attendre à tout.
Jahman X-press ou Mr. Refrain
Surnommé “Monsieur Refrain”, Jahman X-press est une étoile qui ne cesse de scintiller, captivant tous ceux qui ont la chance d’entendre sa voix mélodieuse. Son style, unique et inclassable, transcende les genres et résonne bien au-delà des frontières du Sénégal. Jahman X-Press est ainsi devenu une référence incontournable de la scène musicale autant au Sénégal qu’à l’international. C’est sûr que ce concert sera mémorable.
Débuts avec le groupe X-PRESS
En 2005, Jahman X-Press entre dans l’industrie musicale avec le groupe X-PRESS, aux côtés de Brahim et King Selmind. Comme une brise qui vient revigorer une chaude journée, il insuffle une nouvelle énergie au groupe, leur donnant un souffle nouveau. Ensemble, ils arrangent des morceaux comme “Ken Demoul Gnou Dess” (2010) et “Biir Ak Biti” (2016), des albums qui résonnent comme des hymnes au sein du paysage musical sénégalais. Les succès comme “Sama Baat”, “Am Am”, “Reer”, et “Présent” font danser le public, et les performances du groupe, de Dakar à Paris, enchantent les foules et assoient leur réputation. Les récompenses affluent, le groupe décroche les lauriers, tel celui du Meilleur Groupe de Rap lors du concours “NESCAFÉ African Revelation” en 2005, et celui du “Meilleur Album Groupe” aux Top Awards en 2017, gravant ainsi leur nom dans le panthéon musical sénégalais.
Une carrière solo éclatante
À partir de 2018, Jahman X-Press, va entamer une carrière solo. Comme une chenille qui a atteint la maturité et devient un papillon, il s’envole, seul, vers de nouveaux horizons et va révéler alors toute l’étendue de son talent artistique, en déployant ses ailes avec des titres tels que « Bamba la paix », « Bamba Nieup », « Bamba la Joie », et « Bamba Teranga », en collaboration avec Ahmada Jadid. Ces chansons, véritables chants de paix et d’unité, résonnent comme des prières. D’autres morceaux, comme « Wakh Ma Allooo », « Def Si Code », et « Ndeye », montrent sa capacité à explorer une palette de thèmes variés, tout en restant fidèle à l’essence de son art. Mais Jahman X-Press ne se contente pas que de maîtriser le micro; c’est aussi un virtuose de la guitare, un artiste complet dont la polyvalence lui permet de naviguer avec aisance à travers divers courants musicaux.
Abiyo : la consécration
En 2021, Jahman X-Press franchit une nouvelle étape dans sa carrière avec la sortie de l’album “Abiyo”. Comme un alchimiste, il rassemble autour de lui des artistes de renom comme Ashs the Best, Selmind, NIX, Dayza Akhlou Brick, et Dip Doundou Guiss, pour créer un projet musical qui se sera acclamé par la critique et le public. Cet album est un joyau qui brille de mille feux, confirmant que Jahman X-Press est là pour conquérir la scène musicale sénégalaise. Sa place parmi les étoiles montantes est désormais gravée dans le firmament.
Star sur YouTube
Jahman X-Press est également un phénomène numérique ; c’est une vraie star sur YouTube. Pendant des années, il a occupé la première place parmi les artistes sénégalais, son éclat surpassant celui de ses pairs. Sa vidéo « Reer » est devenue la première du genre à franchir le cap du million de vues en mars 2016, un exploit qui témoigne de la profondeur de son impact. Cette popularité sur les réseaux sociaux est le reflet de son succès et de l’influence de sa musique, qui traverse les frontières du Sénégal pour toucher le monde entier.
Un artiste à surveiller
Avec une carrière qui ne cesse de monter en puissance, Jahman X-Press continue d’inspirer et de rassembler autour de sa musique. Ses collaborations avec des artistes de renom, tels que Wally Ballago Seck, Titi, Fou Malade, et même le groupe international Sexion d’Assaut, sont la preuve de son ouverture d’esprit et de sa détermination à repousser les frontières de son art. Son parcours, jalonné de succès, fait de lui aujourd’hui l’un des grands noms de la scène musicale africaine. Jahman X-Press est un artiste qui surprend et dont la voix continuera de résonner dans les cœurs des mélomanes pour les années à venir
CULTURE
SÉNÉGAL – Jahman X-PRESS le maître du Point Fort d’Aubervilliers
Ce samedi 27 septembre 2024, Abdou Lahad Thioune, aka Jahman X-Press, était en concert à Le Point Fort d’Aubervilliers. Il a proposé aux mélomanes, venus nombreux le voir, un live urban afro sobre et raffiné, ponctué de cette rythmique si caractéristique aux artistes sénégalais : le mbalax.
Petite mise au point
Point Fort. Aubervilliers. France. J’y étais, en première loge, débout, enthousiaste, depuis 6000 km, quelque part, là-bas, dans une petite ville située au Nord de la Côte d’Ivoire. Je sais que vous allez-vous poser cette question, imposante et écrasante. Je vous donne la réponse. Je ne vais quand pas vous laisser vous ronger les méninges. Eh bien, en ce siècle d’Internet, tout est presque possible. Je vous explique la chose en une phrase : la charmante présentatrice du JT A. Diamanka, m’a fait vivre ce concert en direct, sur WhatsApp.
Jahman, un artiste à la sobriété décapante
L’artiste a fait son entrée comme une personne lambda. Une coupe afro deux tons, un pendentif en or sans ostentation, un tee-shirt noir, un jean ample délavé et pied-nu, voilà comment Jahman est monté sur le podium. Il enchaîne la série de son répertoire favori, tantôt en coulées rapides, tantôt en staccato, des sons qui vont du wolof au français en passant par l’anglais. Mais il y avait toujours dans ses textes parfois sombres, parfois incisifs, ce zeste de fantaisie et de sérieux qui fait le charme de l’artiste.
De l’esthétique de la lumière
Derrière l’artiste, un orchestre divin qui distillait de belles notes colorées et derrière l’orchestre, un large rideau rouge dont l’éclat était soutenu par des projecteurs rotatifs qui diffusaient une lumière liquide qui enivrait les yeux. Pour dire cela de façon plus poétique, plus esthétique, nous dirons que le moving head versait à flots la beauté sur la scène. Avec cette lumière esthétique et la belle voix de cet artiste hors-pair, les mélomanes ne pouvaient recevoir qu’une émotion profonde. Quand tous les objets, tous les artistes sur une scène prennent la vivacité de coloris, nous ne pouvons qu’être émerveillés.
JAHMAN, à l’aise dans tous les genres musicaux
Lors de ce concert, il l’a encore démontré. Un savant croisement entre différents styles musicaux qui ravie les sens. À la rythmique venue d’ailleurs, il mâtine ses phrasés avec des expressions wolof . On en rêvait : Jahman l’a fait. Ce virtuose de la guitare a su offrir aux amoureux de la bonne musique un écrin aussi sobre que luxueux. Ceux qui ont fait le déplacement ne se sont pas ennuyés. Surnommé “Monsieur Refrain”, Jahman X-press a confirmé une fois de plus qu’il est un artiste complet sur qui la musique sénégalaise pouvait compter. Aucun courant musical ne lui résiste, il est à l’aise dans tous les genres.
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CÔTE D’IVOIRE – Nin’wlou en Concert Slam, ce sera “Autre Chose”
Ce samedi 14 septembre 2024, à 19h30, au Wafou, à Biétri, Nin’wlou, le poète-slameur, sera en Concert Slam. Quand je vais parler de lui, nombreux diront que c’est “autre chose”. Et ils auront raison, car ce sera “Autre Chose” qu’un simple concert.
Autour du slam
Même si le slam est aujourd’hui très médiatisé “Le slam va bien, comme le disent les slameurs eux-mêmes”, il n’en demeure pas moins qu’il hésite encore à se soumettre facilement aux tentatives de définition, de classification. C’est un concept qu’on pourrait qualifier de polysémique tant il est assez vaporeux. De poésie ? Quelle poésie ? Une forme de poésie ? Du chant ? Du rap ?… Un genre d’oralité africaine ? Ou une forme d’expression qui se pose comme un point d’intersection de plusieurs formes d’expression artistique… Aussi, pour s’imposer dans ce milieu (comme ailleurs), tout slameur doit être original, c’est-à-dire se détacher de la foule et drainer des foules. Et ça c’est Nin’wlou ! Ne pas toujours déclamer les mêmes textes sans souffle et éviter d’invoquer à tire-larigot des lieux communs dénués de charme. Pour être au top, le slameur doit toujours se surprendre lui-même. Nin’wlou l’a si bien compris qu’il est aujourd’hui l’une des voix incontournables du slam en Afrique de l’Ouest.
Autre Chose, comme une maïeutique
Une chose est sûre : “Autre Chose” sera “D’éclairs et de foudres : chant de braise pour une liberté en flammes” – Merci aux Muses aux poitrines ailées de m’avoir inspiré cette phrase : incruster Jean-Marie Adiaffi dans cet Autre Chose que Nin’wlou s’apprête à offrir. Cette association de poètes prophétise ce qui va se passer. Dans ce concert slam, la parole sera tantôt de feu, tantôt de braise ; en tout cas, ce sera autre chose que tout ce que vous avez vu ou entendu sur le slam. La magie artistique consiste à se servir des mots de tous les jours pour leur insuffler un souffle propre à soi. Aujourd’hui et pour l’éternité, le slam retiendra que Nin’wlou a fait autre chose.
Quand la crise fait naître la vocation
Pourtant, l’amour de Nin’wlou pour les mots n’a commencé qu’en 2010, année de la crise post-électorale ivoirienne. Comme quoi, certains cerveaux n’entrent en ébullition que lorsque des balles sifflent au-dessus de leur tête. Depuis lors, il n’a cessé de glaner récompenses et honneurs, tant sur la scène musicale “Man Tchè”, “Niehi, “Pour ces mômes” qu’en littérature (Marche du Feu, 2022).
Une voix pour l’avenir
Avec sa voix un tantinet nasillarde, Nin’wlou slame comme un stand-upper. Donel Jack’sman résume à la perfection tout l’art de l’artiste avec cette phrase : “… c’est quand le mec a la grâce de te faire croire que tout ce qu’il raconte n’est pas écrit, que c’est de l’impro totale.” Nin’wlou dynamise les mots, même ceux qui sont surannés, avec un élégant panache. Va voir Nin’wlou sur scène en train de dérouler sa grande poésie lyrique. Le slam de Nin’wlou, des métaphores qui piègent et éblouissent : la panenka poétique.
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