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DIEU MERCI, C’EST VENDREDI : Une chronique de Peps Guèye Les chroniques du vendredi de Peps Guèye.

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Ce sera chaque fin de semaine. Observation, réflexion, analyse, opinion, décryptage des faits sociaux, économiques et surtout politiques, c’est ce que notre analyste Peps Guèye, essayera de faire dans ce biais. Un regard lucide, direct et parfois qui verse dans la dérision d’une recherche de vérité aux questionnements posés, vous sera livré à travers cette production.

Thank God It’s Friday (T.G.I.F.) : La malédiction d’une nation : Toujours le médecin après la mort. C’est la nième fois que le Président de la République affirme que des changements sont nécessaires dans le système Sénégal. Maintenant c’est le système de financement des projets européens contre l’immigration clandestine qu’il veut clarifier en demandant un rapport. Ne me dites pas qu’il ignorait les montants astronomiques dilapidés dans des projets fallacieux et le nombre insupportable de morts d’individus qui auraient pu bénéficier de ces sommes. A noter que le président évite soigneusement le mot audit dans sa requête. C’est la nième fois qu’il reçoit des citoyens dans la détresse du fait des pratiques informelles et délictuelles dans son administration. C’est un nième aveu d’échec et une confirmation de son incapacité à mener le bateau Sénégal à bon port.

A chaque conseil des ministres, on a l’impression d’être dans un début de mandat. Normalement le conseil des ministres doit consulter le déroulement de la feuille de route gouvernementale et étudier l’évolution et les résultats du projet de société défini au début de la législature. Mais à chaque fois, dans une énergie du désespoir, on voit des incantations d’un président sur les actions à mener dans tel ou tel secteur et des mesures à prendre suite à certaines composantes issues des populations comme les cas récurrents des destructions de maisons et des drames qui s’ensuivent. Des pans entiers de notre société, de notre économie sont dans un état de déliquescence avancé. Ce sont des constats avérés. C’est pas un porte-parole qui a vendu son âme au diable qui va nous donner des leçons de réflexion. On assiste à une énième confirmation d’un véritable pilotage à vue. 

Les sénégalais sont bien prêts à changer mais n’ont peut-être pas le leader crédible et courageux qui peut les entraîner dans un nouveau challenge. Quand le peuple choisit un individu pour présider à sa destinée, c’est un changement majeur, comme lorsque deux personnes se marient, divorcent, ont leur premier enfant ou perdent un proche. Le changement est une donnée permanente dans l’existence d’un individu ou d’une organisation comme une entreprise ou une nation . Dans tout changement, il y a une certaine perception du risque (est-ce que je serais à la hauteur de ma nouvelle charge de Président ?), de Perte (Est-ce que je vais pas perdre les prochaines élections ?) et de Stress (Comment gérer les états de tension dans le pays ?). Un leader crédible et courageux affrontera avec sérénité ce changement et le considérera comme une opportunité de transformer positivement la société et la vie des citoyens. Les prédateurs vont considérer le changement comme une menace contre leurs privilèges (de chef de parti, de se servir et servir ses familles biologique et politique). Alors que les leaders vont mettre en mouvement la société et adopter des stratégies créatrices de valeurs pour les citoyens, les prédateurs, pour leur part, vont opter pour le statu quo, mettre le pays en campagne électorale permanente et procéder par pilotage à vue et colmatage sans résultats probants. Les sénégalais ne sont pas prêts pour changer, c’est parce que le premier d’entre eux n’est pas prêt pour changer. Monsieur le Président de la République, depuis votre prestation de serment, vous auriez pu donner un signal fort de changement en vous mettant en congé de votre parti et montrer que vous allez gouverner pour tous les sénégalais. 

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Vous auriez pu aussi rendre au trésor public les fonds dont vous affirmez avoir bénéficiés comme privilèges accordés par votre mentor (je signale ces faits depuis votre élection). Vous aviez 65% de la population en 2012 (une confortable majorité présidentielle) pour vous soutenir dans des réformes courageuses pour changer les mentalités (indiscipline, paresse, oisiveté, argent facile, méchanceté gratuite, jalousie maladive, pratiques mystiques de destruction massive, larbinisme, tapalé ak tiakhane) et éliminer les pratiques informelles dans les organisations publique et privée (corruption, concussion, trafic d’influence, prise illégale d’intérêt) qui gangrènent notre corps social. Vous avez préféré ne pas scier la branche sur laquelle vous êtes assis (c’est votre conception du pouvoir) donc vous considérez le changement comme une menace pour vos privilèges personnels et claniques et non comme une opportunité de redonner au Sénégal toutes ses lettres de noblesse. Vous restez prisonnier de votre appareil politique (l’APR) et de la coalition qui vous soutient (BBY) , de vos cercles familial et amical, des lobbies politico religieux, sectaires, maçonniques et financiers (la présence de certains activistes et affairistes dans votre attelage est très édifiant). La confortable majorité présidentielle s’est aujourd’hui délitée et le Sénégal est toujours une république bananière où les scandales sont étouffés comme lors des mandats de vos prédécesseurs. Les repères se perdent, les valeurs se délitent et le lien social est cassé. 

Le système éducatif est en lambeaux et un ministre met tout un pays en psychodrame pour les caprices d’un seul élève soit disant meilleur du Sénégal (hallucinant). Quand on détruit des maisons, on évite de toucher à celles qui appartiennent à des proches du pouvoir (Scandaleux) « La République roule sous le sceau de la rancune, de la vengeance et de la limitation de toute « capacité de nuisance » des opposants. Il faut museler tout le monde semble être le credo du pouvoir en place » dixit un ami sur Facebook. Comment voulez-vous développer un pays dont les fondations sont en ruines ? La malédiction s’abat sur ce vaillant peuple qui ne mérite pas cette situation.Tout individu a une certaine forme de résistance naturelle au changement, c’est humain. Cependant la responsabilité de la direction d’une nation est suffisamment grande et importante pour que ce changement soit géré avec efficacité et efficience et sans légèreté. Il est fondamental de faire le deuil d’un système obsolète et inopérant et avoir le courage de réformer en profondeur la société pour le mettre en mouvement.

On peut tromper un peuple une fois, mais pas tout le temps. Continuons le combat citoyen avec Ousmane SONKO et des patriotes qui l’accompagnent, pour avoir, en 2024, un leadership, la crédibilité et le courage de changer positivement notre pays. Continuons ce combat pour faire émerger une nouvelle citoyenneté dans une nouvelle République plus unie, plus juste, plus solidaire et où le progrès sera partagé par tous. Jummah Mubarak

       

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