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TOGO : Lauren Ekué, une plume franco-togolaise est née

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Lauren Ekué  est la petite-nièce de Paulin Freitas, unique Ministre d’Etat, premier ministre des Affaires Étrangères sous la présidence de Sylvanius Olympio. Elle est donc aussi la nièce de Horatio Freitas, sportif émérite, et ancien ministre des Sports et de la Culture de la République du Togo. Ses parents ont quitté le Togo pour s’installer en France dans les années 1970. Elle entreprend des études en sociologie à l’université Paris 8 et un cursus en relations presse à l’institut international de la communication. Elle se tourne vers l’écriture. Elle collabore avec des journaux de la presse féminine ethnique, notamment à la création de la revue Chocolate. Elle publie son premier roman “Icône Urbaine” en 2005. Cette œuvre en partie biographique qui dépeint la génération Hip-Hop dans un style et une démarche qui s’inscrivent dans la littérature féminine contemporaine post-féminisme. Ce roman est le premier roman en langue française s’inscrivant dans le registre du Hip-Hop feminism. Son deuxième livre “Carnet Spunk” est publié aux Editions Anibwé.

Ze-Africanews : Comment êtes-vous arrivée à l’écriture ?

Lauren Ekué : Je suis arrivée à l’écriture par la lecture. J’adore lire. Je suis avant tout une lectrice. J’ai commencé seule à l’âge de 4 ans. A partir de ce moment, mon école maternelle m’offrait régulièrement des livres. Puis, au collège et durant le reste de ma scolarité mes professeurs lisaient mes rédactions à toute la classe ou photocopiaient mes devoirs en guise de corrigés. J’ai orienté mes études, mes passions vers l’écriture.

Ze-Africanews : De quoi parlez-vous de dans votre premier essai romancé « Carnet spunk » ?

Lauren Ekué : Le titre fait référence au Spunk de Zora Neale Hurston. Elle est en quelque sorte la mère des  femmes écrivains afro-américains. C’est une pionnière, une womanist avant l’heure. Elle était une importante figure de la glorieuse période de l’Harlem Renaissance. Puis en 2010, j’ai assisté à la victoire de Barack Obama. Mon livre Carnet Spunk aborde le point de vue d’une femme noire, d’une africaine et d’une française à la fois. Ma joie et le spectacle d’une nouvelle renaissance en plein Harlem. J’aborde aussi en filigrane le thème des cheveux chez la femme noire. Je m’intéresse à la beauté, donc en voyant la dignité et la force de Michelle Obama, j’ai brodé un récit sur cette problématique.

Ze-Africanews : Votre dernier livre « Icone urbaine » vient de paraître comment s’est passée cette aventure ?

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Lauren Ekué : Icône Urbaine est mon premier roman paru en 2005 aux Editions Anibwé. Je remercie mon éditeur Kassi Assémian pour son soutien. Nous, car nous sommes une équipe avons été surpris par l’accueil chaleureux du public. Ce livre a été commenté dans des universités étrangères et dans diverses publications, de nombreuses personnes sont venues m’encourager. Ce fut une chouette aventure. C’est agréable d’apporter du plaisir aux gens.

Ze-Africanews : Quel thème abordez-vous dans vos écrits ?

Lauren Ekué :Je fais une place de choix à la femme noire dans la société française. Je suis admirative du travail qui a déjà été accompli par mes pairs. J’aborde l’angle de mon point de vue. Je suis née en France de parents togolais. J’aborde les questionnements de ma génération. L’immigration est donc un thème récurrent tout comme la vie dans l’espace urbain. L’amour, les relations hommes/femmes viennent également enrichir mon univers.

Ze-Africanews :  Comment vous vient l’inspiration ?

Lauren Ekué : De la vie, de mes observations, de mes passions, de mes coups de gueules !

Ze-Africanews : En tant qu’écrivain, écrire pour vous est-il une sorte d’émancipation ou un engagement social ?

Lauren Ekué : J’ai étudié la sociologie, j’ai donc acquis une certaine conscience sociale. Derrière le vernis girly hype de mes écrits, je tente d’apporter toujours des réflexions plus denses. J’utilise mes notions de sociologie, je suis très influencée par l’École de Chicago. Au début l’écriture n’était pas liée à une certaine émancipation mais effectivement cette démarche permet de s’affranchir complètement.

Ze-Africanews : Pourquoi avez-vous besoin d’écrire ?

Lauren Ekué : J’écris pour témoigner. C’est dommage de limiter l’histoire des gosses nés en France de parents immigrés à la délinquance et autres faits divers. Les ouvrages qui surfent sur cette vague ne permettent pas l’identification de cette population. La banlieue, les enfants de parents nés sur un autre sol ne sont pas tous des dangers potentiels pour la République. Il y a des stéréotypes qui faut dézinguer ! Beaucoup de ces gens ont du mérite et affrontent la vie avec dignité. L’écriture est un bon exutoire. Comme beaucoup de créatifs, je suis nerveuse, sensible et émotive. L’écriture requiert du calme et de la concentration ce qui me convient. Le goût du défi personnel n’est sûrement pas étranger à ma démarche.

 

       

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