AFRIQUE DE L’OUEST
MALI – NON, BARKHANE NE PART PAS ! Par Nathalie Yamb

Emmanuel Macron vient d’annoncer “la fin de l’opération Barkhane” et j’ai reçu beaucoup de messages me félicitant pour avoir contribué à faire bouger les choses. Je voudrais remercier ceux qui pensent à moi en ce moment, mais j’appelle tout un chacun à avoir la joie plus mesurée.
Macron n’en n’est pas à son premier coup avec ce genre d’annonces fallacieuses. Pas plus tard que cette semaine, les médias français ont fait beaucoup de bruit autour du “gel de son appui budgétaire et de sa coopération militaire avec la Centrafrique”.
Or, à bien y regarder, il se contente de faire rentrer 5 personnes qui travaillaient dans des bureaux, en laissant sur le terrain à Bangui plusieurs centaines de militaires et également des mercenaires comme Juan Rémy Quignolot, arrêté récemment.
Il a fait le même coup en annonçant “la fin du franc cfa“ en décembre 2019 à Abidjan, que les plus naïfs ont gobé. Résultat: le cfa est toujours là, et ce n’est pas demain que ça va changer, sauf si nous redoublons d’efforts pour casser complètement ce système françafricain qui donne à la France l’illusion de la puissance et à nous-mêmes la certitude de notre infériorité, ce qui ne saurait être plus faux.
Il refait exactement la même chose aujourd’hui. La France restera militairement au Mali, mais devant le rejet unanime et la contestation permanente que suscitent les soldats français de Barkhane tueurs de civils dans la région, il annonce la fin de l’opération, alors qu’en réalité, rien de fondamental ne changera.
De la même façon qu’il a kidnappé l’appellation “eco” sur le plan monétaire pour mieux pérenniser le franc cfa, il utilise la force Takuba pour essayer de dissimuler le fait que les soldats français resteront sur le terrain pour continuer à nuire aux intérêts des peuples du Sahel en pillant leurs ressources et en entretenant l’insécurité à travers leurs auxiliaires djihadistes.
Les soldats vont rester au sein de la task force européenne Takuba (à laquelle l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume Uni ont refusé de participer, ce qui a contraint Macron à aller chercher l’Estonie et la Tchéquie) qui, je le rappelle pour ceux qui l’ignorent, a été créé à l’initiative de la France et fait partie de l’opération Barkhane. Vous voyez l’entourloupe? Comment Barkhane peut intégrer Takuba alors que Barkhane est la maison-mère de Takuba? Je l’ai dit à Sochi et je le répète aujourd’hui: la France avance sans bouger. Mais le temps où ils pouvaient blaguer les foules avec ce genre de manœuvres dilatoires est terminé.
“La France n’est en Afrique qu’à la demande des Africains, vient de dire Macron. Ce n’est pas son rôle de se substituer à perpétuité aux États Africains.” A la bonne heure!! Nous ne voulons pas d’un faux départ de Barkhane, comme d’une fausse fin du franc cfa.
Les Africains veulent que la France quitte l’Afrique immédiatement, une fois pour toutes, sans faux-semblants. Nous voulons le démantèlement total et irrévocable des bases militaires françaises sur le continent, le départ de tous les soldats français, sans oublier leurs légionnaires, leurs barbouzes, leurs espions et même leurs hommes d’affaires, leurs humanitaires bizarres et leur monnaie coloniale.
Ce n’est pas parce que nous le demandons qu’ils s’exécuteront. La France n’a jamais laissé tranquille les peuples qu’elle a colonisés avant d’avoir été contrainte à le faire en encaissant des défaites d’anthologie. L’Algérie, le Vietnam en sont les témoins.
Le combat continue.
NATHALIE YAMB / LaDameDeSochi
AFRIQUE
SÉNÉGAL – Le Président Bassirou Diomaye Faye attendu au Rwanda et au Kenya

Lors du Conseil des ministres tenu ce mercredi 15 octobre 2025, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a présenté les grandes lignes de son agenda diplomatique pour les prochains jours.
Le chef de l’État effectuera une visite de travail au Rwanda le 17 octobre, avant de poursuivre son déplacement au Kenya, du 19 au 21 octobre 2025.
Ces missions s’inscrivent dans la volonté du Sénégal de consolider ses partenariats stratégiques avec les nations d’Afrique de l’Est. Elles visent également à renforcer la coopération économique, technologique et sécuritaire entre Dakar, Kigali et Nairobi, dans un contexte continental marqué par une recherche accrue d’intégration régionale et de développement mutuel.
AFRIQUE
MALI – Bamako impose une caution de visa aux Américains après la décision de Washington

Le gouvernement malien a annoncé ce samedi 11 octobre 2025 une mesure de réciprocité diplomatique en réaction à la décision des États-Unis d’Amérique d’imposer une caution de visa aux ressortissants maliens.
Dans un communiqué officiel, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale indique que Washington mettra en œuvre, à compter du 23 octobre 2025, un programme pilote de caution de visa destiné aux Maliens sollicitant un visa d’affaires (B-1/B-2) ou de tourisme. Le dispositif prévoit le dépôt d’une caution comprise entre 5 000 et 10 000 dollars américains, remboursable sous certaines conditions à la fin du séjour.
Bamako a exprimé son profond regret face à cette décision, qu’il qualifie d’unilatérale et contraire à l’esprit de l’accord bilatéral signé en 2005 entre les deux pays, portant sur les visas de longue durée à entrées multiples.
En conséquence, le Mali a décidé d’appliquer strictement le principe de réciprocité : désormais, les ressortissants américains souhaitant se rendre sur son territoire devront s’acquitter des mêmes exigences financières et administratives.
« Le Mali a toujours collaboré avec les États-Unis dans la lutte contre l’immigration irrégulière, dans le respect du droit et de la dignité humaine », souligne le communiqué du ministère.
Tout en réaffirmant son attachement à la coopération bilatérale, le gouvernement malien insiste sur la nécessité de la mener dans un cadre équilibré, respectueux du dialogue et de la souveraineté nationale.
AFRIQUE
CÔTE D’IVOIRE – Jean-Louis Billon, Simone Gbagbo et Ouattara en pleine bataille électorale

La campagne électorale bat son plein en Côte d’Ivoire, marquée par une effervescence de meetings, de caravanes et de rencontres ciblées. Jean-Louis Billon, candidat déclaré, a donné le coup d’envoi de sa campagne dans la commune populaire de Koumassi avant de rallier Marcory, autre bastion abidjanais dirigé par Aby Raoul, maire issu du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA).
Pour Billon, le défi majeur reste de rallier à sa cause les militants de son parti d’origine, le PDCI, qui n’a pas encore pris position depuis l’invalidation de la candidature de son président, Tidjane Thiam. « La première bataille se joue à l’intérieur même de sa famille politique », confie un proche du candidat, qui assure toutefois que des discussions en coulisses se poursuivent pour obtenir un soutien implicite.
Dans le même élan, Ahoua Don Mello, désormais candidat indépendant après son exclusion du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo, mène lui aussi une campagne active. Après une rencontre à Cocody, il a pris la route de Bouaké, au centre du pays. Bien qu’il ne bénéficie d’aucun appui officiel du PPA-CI, il mise sur un discours centré sur la souveraineté économique nationale, qu’il compte porter « dans les grandes villes comme dans les plus petits villages ».
L’ex-première dame, Simone Ehivet Gbagbo, s’apprête pour sa part à se rendre à Bouaflé, au cœur de la région cacaoyère. Elle souhaite y rencontrer les producteurs locaux, dans le but de valoriser un pilier central de son programme : la transformation sur place des produits agricoles, pour créer de la richesse et des emplois.
Autre figure féminine de ce scrutin, Henriette Lagou tiendra un grand rassemblement le 13 octobre à Daoukro, fief historique du PDCI. Son message principal : « la paix et la cohésion sociale », deux valeurs qu’elle place au centre de son engagement.
Pendant ce temps, le président sortant, Alassane Ouattara, poursuit lui aussi sa campagne. Il est attendu le 11 octobre à Daloa, dans le centre-ouest. Son entourage fait de la mobilisation un enjeu crucial. « Offrir seulement 50 % des voix à Alassane Ouattara serait un échec », a déclaré Ibrahim Cissé Bacongo, secrétaire exécutif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). « Nous visons au minimum 75 % », a-t-il ajouté, fixant ainsi un objectif ambitieux pour le parti au pouvoir.
Cette campagne se déroule dans un climat tendu. Le rejet des candidatures de Tidjane Thiam et de Laurent Gbagbo par le Conseil constitutionnel début septembre continue de faire des vagues. Leurs partis avaient annoncé une marche de protestation ce samedi, mais celle-ci vient d’être interdite. Le préfet du département d’Abidjan a publié un arrêté rappelant qu’« aucune manifestation n’a été déclarée pour le 11 octobre », invoquant la nécessité de préserver l’ordre public durant la période électorale.
Du côté du Front commun, la réaction officielle se fait encore attendre, mais un cadre du PDCI, contacté hors micro, exprime sa « vive indignation » et assure que les militants restent « résolus et mobilisés ».
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