AFRIQUE DE L’OUEST
SENEGAL-LÉGISLATIVES : Retirer sa carte d’identité au Consulat du Sénégal à Paris c’est soumettre ses nerfs à rude épreuve !
Nous sommes à 10 jours des élections législatives, c’est avec amertume que je découvre le manque d’organisation et de considération du Consulat du Sénégal à Paris à l’égard de ses ressortissants. Cette maison où tout sénégalais est censé se sentir chez soi est une machine à chauffer les nerfs. Aucune Teranga à l’horizon !
Pour ma part, j’y retourne pour la 2ème fois pour tenter de retirer ma carte d’identité car la 1ère fois, elle était introuvable ! Une fois sur place c’est un groupe de policiers français (bien entendu, il ne s’agit pas du personnel du Consulat) qui nous bloque le passage à l’entrée et nous informe que l’accès nous est interdit pour le moment.
Je patiente comme une bonne centaine de personnes trouvées sur place et ce n’est qu’au bout de 3h d’attente que le Président de la DECENA nous informe que suite à un incident survenu la veille aucune carte ne sera restituée aujourd’hui.
Pour rappel, le Consul avait paraît-il recruté des jeunes afin qu’ils trient les cartes d’électeurs entre 18h et minuit afin que celles-ci soient restituées aux sénégalais habitant dans les Yvelines. Nul besoin de rappeler qu’il s’agit du fief électoral du Président Macky Sall ! Et cela sans en informer les partis de l’opposition membres de la commission chargée de la restitution des cartes d’identité. Malgré tout je décide d’attendre car par expérience je sais que les consignes du consulat peuvent changer d’une minute à l’autre. Et bien j’avais raison !
Puisqu’une heure plus tard on nous informe que la distribution sera maintenue et qu’elle concernera uniquement les personnes dont le nom commence par A, B ou C, pire encore, cette information nous est communiquée par un policier français qui est à l’entrée !
Prise de colère je décide de rester jusqu’à la fermeture du Consulat car c’est une journée de congé perdue et cela a bien fini par payer car une heure et demie plus tard un gendarme sénégalais cette fois nous informe que la restitution des cartes se fera sans tenir compte des noms. Aucune communication fiable !
Ce n’est pas mieux une fois à l’intérieur, des récépissés égarés dans les bureaux de retrait, un Président de la DECENA trop sur la défensive à la moindre question posée. Et cerise sur le gâteau, je constate que le retrait de la carte d’identité se fait sans émargement.
A quand ce Sénégal émergent tant « chanté » dans les chapelles des militants du parti au pouvoir ?
Contribution par Masata Seydi-Membre du Bureau Exécutif Paris / Ile-de-France de l’Union Centriste du Sénégal ( UCS).
AFRIQUE
GAMBIE – L’ex-Jungler Sanna Manjang inculpé pour deux meurtres
En Gambie, la justice a formellement inculpé, ce mercredi 3 décembre 2025, Sanna Manjang, ancien membre des redoutés « Junglers », les escadrons de la mort qui opéraient sous le régime de Yahya Jammeh. Considéré depuis plusieurs années comme l’un des fugitifs les plus recherchés du pays, il a été appréhendé au Sénégal le samedi 29 novembre, lors d’une opération conjointe menée avec les autorités gambiennes, avant d’être transféré mardi à Banjul. Il devra désormais répondre du meurtre de deux hommes, des crimes liés à la période la plus sombre de la dictature jammehiste.
Sanna Manjang est poursuivi pour l’assassinat du journaliste de l’AFP, Deyda Haidara, tué en 2004, ainsi que pour celui de l’homme d’affaires Ndongo Mboob, en 2006. À l’époque, il appartenait aux Junglers, une unité paramilitaire chargée d’exécuter les opérations clandestines du régime : intimidations, disparitions forcées, tortures, exécutions extrajudiciaires. Ce groupe avait pour mission d’étouffer toute dissidence sous l’autorité de Yahya Jammeh, qui a dirigé la Gambie d’une main de fer de 1994 à 2017 avant de s’exiler en Guinée équatoriale.
Les conclusions de la Commission « Vérité, réconciliation et réparations » (TRRC) placent d’ailleurs Sanna Manjang au cœur du système répressif. Elles le décrivent comme l’un des exécutants les plus impliqués dans les opérations illégales menées par les Junglers. En 2019, devant cette même commission, l’ex-membre Malick Jatta avait rapporté que Manjang figurait parmi ceux qui avaient tiré sur Deyda Haidara : « Nous avons tiré, moi, Alieu Jeng, un autre Jungler et Sanna Manjang », avait-il affirmé.
Pour l’avocat américain Reed Brody, engagé auprès des victimes de Jammeh, l’arrestation de Manjang pourrait constituer un tournant majeur. S’il coopère avec la justice, son témoignage pourrait fournir des éléments déterminants sur le fonctionnement interne des Junglers et potentiellement accélérer la mise en cause de Yahya Jammeh lui-même.
AFRIQUE
GUINÉE – Nouveau look, nouvelles ambitions : Doumbouya vise les urnes pour 2025
C’est la fin d’un suspense qui tenait la scène politique guinéenne en haleine depuis de longs mois. Mamadi Doumbouya a définitivement troqué le silence contre l’action politique en officialisant, ce mardi, sa candidature à l’élection présidentielle de 2025. C’est depuis son quartier général situé à Landréah, dans la commune de Dixinn, que le candidat indépendant a lancé les hostilités, porté par la mouvance « Génération pour la modernité et le développement ».
Ce lancement de campagne a été marqué par une transformation visuelle symbolique et soigneusement orchestrée. Loin de l’image austère du militaire, Mamadi Doumbouya est apparu vêtu d’un maillot de football floqué « Mamadi Doumbouya Président 2025 » et d’une casquette. Détail frappant qui n’a échappé à personne : l’absence de ses lunettes noires habituelles, un choix de style suggérant une volonté de transparence et de proximité avec le peuple pour cette nouvelle étape civile.
Dans son discours inaugural, largement relayé sur les réseaux sociaux, le candidat sortant a misé sur la continuité. Il a vigoureusement défendu le bilan de ses quatre années à la tête de la Guinée, égrenant les réussites de sa gouvernance. Des réformes dans le secteur minier à la construction d’infrastructures routières, en passant par les améliorations dans l’éducation et la santé, Doumbouya présente son action comme un socle solide pour l’avenir.
La course à la présidence s’annonce toutefois disputée. Mamadi Doumbouya devra faire face à huit autres prétendants, dont une figure notable : l’ancien ministre Abdoulaye Yéro Baldé, candidat du Frondeg. Conscient de l’enjeu, le couple Doumbouya semble prêt à battre le pavé. Les images du lancement montrent le candidat aux côtés de son épouse, Lauriane Doumbouya, elle aussi en tenue de campagne. Une stratégie de communication rodée qui annonce une nouvelle phase offensive : aller au contact direct des électeurs pour détailler un programme de société ambitieux.
AFRIQUE
GUINÉE-BISSAU – Matériel détruit, PV confisqués : le processus électoral s’effondre
En Guinée-Bissau, le processus électoral issu du double scrutin du 23 novembre 2025 est désormais totalement paralysé. La commission électorale affirme qu’elle est incapable de publier le moindre résultat, non pas par manque de données, mais parce que tout ce qui permettait de compiler et vérifier les votes a été détruit lors du coup d’État du 26 novembre.
Mardi 2 décembre, Idriça Djalo, secrétaire exécutif adjoint de la commission électorale, a expliqué qu’aucun procès-verbal n’a pu être sauvé. Selon lui, les conditions « logistiques et matérielles » nécessaires à la proclamation des résultats n’existent plus. Pendant l’attaque, des hommes armés, masqués, ont fait irruption dans la salle où se déroulait la compilation. Ils ont terrorisé les 45 agents présents, confisqué leurs téléphones et détruit tout le matériel, y compris le serveur principal. Même les procès-verbaux provenant des régions d’Oio et Cacheu ont été interceptés pendant leur transfert et saisis par d’autres groupes armés.
Ce coup de force met un arrêt brutal au processus électoral qui s’apprêtait à livrer ses résultats. Le lendemain devait être annoncé le vainqueur de la présidentielle. À la place, les militaires ont renversé le président sortant Umaro Sissoco Embalo et suspendu tout le processus. Depuis, ils ont installé un pouvoir de transition dirigé par le général Horta N’Tam pour une durée annoncée d’un an.
Face à cette situation, une délégation de la CEDEAO s’est rendue à Bissau afin d’évaluer la possibilité d’une reprise du processus. La réponse de la commission a été catégorique : il est impossible de publier des résultats qui n’existent plus. L’organisation régionale, qui condamne le coup d’État, demande le rétablissement de l’ordre constitutionnel, mais la réalité sur le terrain montre un pays plongé dans l’incertitude totale.
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