AFRIQUE
CAMEROUN – Un collectif met en garde l’opposition contre la division à la veille du scrutin

À moins de deux mois de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025 au Cameroun, un collectif d’intellectuels patriotes déplore l’incapacité des candidats de l’opposition à bâtir une coalition commune. Dans un communiqué rendu public, ils les exhortent à engager des « négociations sérieuses », à mettre de côté leurs « ambitions personnelles » et à privilégier une « stratégie commune » autour d’un candidat unique.
Pour ces universitaires et personnalités de la société civile, l’enjeu dépasse la seule alternance. « Le changement de président ne suffira pas », préviennent-ils, insistant sur la nécessité d’un véritable projet de société. Ils plaident pour une refondation nationale reposant sur une révision de la Constitution afin de limiter strictement le nombre de mandats présidentiels, garantir la séparation des pouvoirs et moderniser les institutions.
Le collectif souligne également l’urgence d’une relance économique et d’une réconciliation nationale. Celle-ci passerait, selon eux, par des mesures fortes : la libération sans condition des prisonniers politiques, le rapatriement de la dépouille d’Ahmadou Ahidjo – premier président du Cameroun décédé en exil à Dakar en 1989 – ainsi que la mise en place d’une Commission vérité et réconciliation.
Bien avant l’ouverture du processus électoral, ces intellectuels avaient déjà demandé au chef de l’État, Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, de ne pas se représenter. Un appel resté lettre morte : le président sortant a confirmé sa candidature, nourrissant un climat politique tendu et une fragmentation persistante de l’opposition.
Dans un contexte marqué par les crises sécuritaires dans les régions anglophones et la lassitude d’une partie de la population, ce collectif estime que seule une opposition rassemblée autour d’un programme clair pourra offrir une alternative crédible. À défaut, préviennent-ils, « l’histoire retiendra leur incapacité à répondre à un choix crucial pour l’avenir du pays ».
AFRIQUE
MADAGASCAR/COMORES – Les diasporas et forces vives de l’océan indien appellent à une transition démocratique exemplaire

Les représentants des diasporas et forces vives de l’océan Indien, notamment malgaches et comoriennes, vont tenir une conférence de presse conjointe ce jeudi 16 octobre 2025 à Paris pour exprimer leur soutien au peuple malgache et dénoncer la décision de l’Union africaine de suspendre Madagascar de ses instances.
Selon les organisateurs, cette initiative vise à « faire entendre la voix des peuples africains », ceux qui, par leurs luttes et mobilisations, revendiquent une vie digne, libre et respectée.
Voici le communiqué ci- dessous
Le soulèvement populaire à Madagascar
Au cours des dernières semaines, Madagascar a été le théâtre d’un puissant soulèvement
populaire, déclenché par des années de pauvreté persistante, de gouvernance défaillante et
d’absence de réponses structurelles aux cris d’alerte des populations les plus vulnérables.
Le régime d’Andry Rajoelina, usé et contesté, a été renversé par la mobilisation massive et
spontanée du peuple malgache. Contrairement à certaines interprétations internationales
réductrices, il ne s’agit pas d’un “coup d’État militaire”, mais d’un mouvement populaire
authentique, auquel l’armée nationale a joué pleinement son rôle. Elle a dignement choisi de
ne pas s’opposer, et même d’accompagner le mouvement dans le respect de la Constitution.
Le rôle constitutionnel et responsable de l’armée Malgache
Au cœur de ce processus historique, l’armée malgache a joué un rôle majeur, mesuré et
constitutionnel.
Contrairement aux accusations de putschisme, les forces armées n’ont pas initié un coup
d’État. Elles ont répondu à leur devoir républicain :
1. Elles n’ont pas réprimé les manifestants ;
2. Elles ont constaté la vacance de pouvoir de fait et ont agi pour protéger la nation et ses
fondamentaux ;
3. Elles ont facilité une transition d’autorité sans effusion de sang, évitant ainsi le chaos
et la guerre civile.
Pour cela, nous félicitons le rôle de l’armée malgache, qui s’est comportée avec responsabilité
et honneur dans une situation explosive.
Le rôle du colonel Michael Randrianirina
À la suite des événements, c’est le colonel Michael Randrianirina, commandant du CAPSAT,
qui s’est imposé, sans recours à la force comme l’autorité de transition. Ancien chef d’unité
respecté, il s’est illustré ces dernières semaines en appelant les forces de sécurité à protéger la population plutôt que de la réprimer. La Haute Cour constitutionnelle a reconnu sa légitimité
en tant que Président par intérim.
Certains signes montrent les prémices d’une volonté de mettre Madagascar sur de nouveaux
rails. Cette séquence, bien que dirigée provisoirement par une autorité militaire, a été
initialisée par le peuple et soutenue par une armée qui a refusé la dérive autoritaire.
Position des diasporas et forces vives Malgaches et Comoriennes
Nous exprimons notre stupéfaction et notre désaccord profond vis-à-vis de la décision de
l’Union africaine de suspendre Madagascar de ses instances, au lendemain de la chute du
régime.
“Cette décision est perçue comme une sanction injuste contre le peuple malgache, qui, en
l’absence de réaction de la SADC, de l’Union africaine et des institutions internationales
spécialisées malgré de nombreux signaux d’alerte sur la montée de la pauvreté dans plusieurs
régions du pays, a légitimement agi pour mettre fin à de profondes injustices sociales.”
Appel à l’Union Africaine et à la communauté internationale
Nous appelons l’Union africaine à revenir sur sa suspension, et à accompagner activement la
transition démocratique à Madagascar, au lieu de punir son peuple. La SADC doit enfin
assumer son rôle régional de médiation. Les Nations Unies et l’Union européenne ont un rôle
important a jouer en soutenant le processus sans imposer d’agendas extérieurs.
L’Afrique a besoin d’une Union africaine qui protège les peuples, pas qui protège des régimes
en déroute.
La dynamique panafricaine est irréversible
De Dakar à Antananarivo, de Moroni à Ouagadougou, une même dynamique traverse le
continent :
Les peuples refusent la misère et l’oppression.Ils exigent justice, dignité, liberté et bonne
gouvernance.Ils réclament que leurs institutions régionales les écoutent, plutôt que de les
condamner.
“L’avenir de l’Afrique se joue maintenant. Il ne se construira pas sur la répression, la
confiscation du pouvoir et les sanctions injustes, mais sur la souveraineté populaire, la dignité
et la liberté.”
Nous faisons appel aux forces progressistes et aux peuples africains et de l’océan Indien en
particulier à exprimer notre solidarité avec le peuple frère de Madagascar et appelons à une
transition exemplaire qui inspirera tout le continent.
Me Said LARIFOU
Avocat International et Panafricaniste
Président du RIDJA-PACTEF
AFRIQUE
SÉNÉGAL – Le Président Bassirou Diomaye Faye attendu au Rwanda et au Kenya

Lors du Conseil des ministres tenu ce mercredi 15 octobre 2025, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a présenté les grandes lignes de son agenda diplomatique pour les prochains jours.
Le chef de l’État effectuera une visite de travail au Rwanda le 17 octobre, avant de poursuivre son déplacement au Kenya, du 19 au 21 octobre 2025.
Ces missions s’inscrivent dans la volonté du Sénégal de consolider ses partenariats stratégiques avec les nations d’Afrique de l’Est. Elles visent également à renforcer la coopération économique, technologique et sécuritaire entre Dakar, Kigali et Nairobi, dans un contexte continental marqué par une recherche accrue d’intégration régionale et de développement mutuel.
AFRIQUE
MADAGASCAR – Fin de l’ère du président Andry Rajoelina : l’armée aux commandes de la Grande Île

À Antananarivo, les images des cinq colonels publiées en une du quotidien L’Express symbolisent un tournant décisif pour Madagascar. Au centre de cette photographie, le colonel Michael Randrianirina, figure désormais emblématique, a annoncé depuis le camp du Capsat la prise du pouvoir par l’armée. Dans son allocution, il a appelé les forces armées à ne plus s’opposer aux manifestants du mouvement GenZ, dont les revendications sociales se sont rapidement transformées en exigence politique : le départ du président Andry Rajoelina.
Un document intitulé « Charte de transition de la République de Madagascar » circule depuis mardi soir. Ce texte, dont l’authenticité reste à confirmer, fixe la durée de la transition à 24 mois renouvelables une seule fois pour 12 mois. L’organisation du futur pouvoir reste floue, mais les nouvelles autorités devront composer avec la réprobation internationale, leur action sortant du cadre constitutionnel.
Ce basculement était attendu depuis le week-end, marqué par le ralliement progressif de l’armée aux manifestants. Le départ discret de Rajoelina, exfiltré avec l’aide de la France, semble avoir confirmé sa perte de contrôle.
Pour beaucoup d’observateurs africains, la scène malgache s’inscrit dans une dynamique déjà connue : un président coupé de son peuple, des militaires en sauveurs provisoires, et une population en quête de changement réel. Le défi, désormais, sera d’éviter que cette transition ne se transforme en un cycle d’instabilité supplémentaire. Madagascar, comme d’autres États du continent, devra s’atteler à reconstruire des institutions solides et une gouvernance réellement au service du peuple.
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