CULTURE
CÔTE D’IVOIRE – Nin’wlou en Concert Slam, ce sera “Autre Chose”
Ce samedi 14 septembre 2024, à 19h30, au Wafou, à Biétri, Nin’wlou, le poète-slameur, sera en Concert Slam. Quand je vais parler de lui, nombreux diront que c’est “autre chose”. Et ils auront raison, car ce sera “Autre Chose” qu’un simple concert.
Autour du slam
Même si le slam est aujourd’hui très médiatisé “Le slam va bien, comme le disent les slameurs eux-mêmes”, il n’en demeure pas moins qu’il hésite encore à se soumettre facilement aux tentatives de définition, de classification. C’est un concept qu’on pourrait qualifier de polysémique tant il est assez vaporeux. De poésie ? Quelle poésie ? Une forme de poésie ? Du chant ? Du rap ?… Un genre d’oralité africaine ? Ou une forme d’expression qui se pose comme un point d’intersection de plusieurs formes d’expression artistique… Aussi, pour s’imposer dans ce milieu (comme ailleurs), tout slameur doit être original, c’est-à-dire se détacher de la foule et drainer des foules. Et ça c’est Nin’wlou ! Ne pas toujours déclamer les mêmes textes sans souffle et éviter d’invoquer à tire-larigot des lieux communs dénués de charme. Pour être au top, le slameur doit toujours se surprendre lui-même. Nin’wlou l’a si bien compris qu’il est aujourd’hui l’une des voix incontournables du slam en Afrique de l’Ouest.
Autre Chose, comme une maïeutique
Une chose est sûre : “Autre Chose” sera “D’éclairs et de foudres : chant de braise pour une liberté en flammes” – Merci aux Muses aux poitrines ailées de m’avoir inspiré cette phrase : incruster Jean-Marie Adiaffi dans cet Autre Chose que Nin’wlou s’apprête à offrir. Cette association de poètes prophétise ce qui va se passer. Dans ce concert slam, la parole sera tantôt de feu, tantôt de braise ; en tout cas, ce sera autre chose que tout ce que vous avez vu ou entendu sur le slam. La magie artistique consiste à se servir des mots de tous les jours pour leur insuffler un souffle propre à soi. Aujourd’hui et pour l’éternité, le slam retiendra que Nin’wlou a fait autre chose.
Quand la crise fait naître la vocation
Pourtant, l’amour de Nin’wlou pour les mots n’a commencé qu’en 2010, année de la crise post-électorale ivoirienne. Comme quoi, certains cerveaux n’entrent en ébullition que lorsque des balles sifflent au-dessus de leur tête. Depuis lors, il n’a cessé de glaner récompenses et honneurs, tant sur la scène musicale “Man Tchè”, “Niehi, “Pour ces mômes” qu’en littérature (Marche du Feu, 2022).
Une voix pour l’avenir
Avec sa voix un tantinet nasillarde, Nin’wlou slame comme un stand-upper. Donel Jack’sman résume à la perfection tout l’art de l’artiste avec cette phrase : “… c’est quand le mec a la grâce de te faire croire que tout ce qu’il raconte n’est pas écrit, que c’est de l’impro totale.” Nin’wlou dynamise les mots, même ceux qui sont surannés, avec un élégant panache. Va voir Nin’wlou sur scène en train de dérouler sa grande poésie lyrique. Le slam de Nin’wlou, des métaphores qui piègent et éblouissent : la panenka poétique.
A LA UNE
SÉNÉGAL – “Éternelle”, somptueux chant d’amour inclusif de Jahman X-Press
Jahman opère un virage acoustique avec “Éternelle”, une musique qui mêle agréablement amour et inclusion, tout en harmonie. Le clip, disponible sur YouTube, fait déjà un carton. Pleine de poésie, cette chanson parle à toutes les sensibilités.
Éternelle, plus que des notes d’amour
L’amour est un sujet intemporel, inoxydable. Ce filon musical, surexploité par les artistes, peut parfois lasser les uns et les autres, et puis, bien souvent, on a le sentiment d’entendre des redites continuelles, comme une longue litanie. Chanter l’amour peut paraître facile au premier abord, cependant c’est une entreprise bien risquée. Jahman s’y est essayé. Et, après l’avoir écouté, on peut affirmer sans risque de se tromper qu’il a réussi. En effet, “Éternelle” réinvente la déclaration sentimentale. Il dit autrement ce que nous avons pris l’habitude d’entendre de sorte que ça nous paraît banal. Ici, il n’est pas seulement question d’un hommage à l’amour romantique, mais d’une ode, une ode à un sentiment intemporel et universel, qui unie fermement toutes les âmes – les unes aux autres. Il faut écouter cette chanson, pas seulement par son originalité. Il y a tout un programme; car dans ces notes, il y a une démarche artistique et sociale audacieuse. Pourquoi ? Ou plus précisément comment ? allez-vous me rétorquer. Jahman, dans cette chanson, intègre la langue des signes dans son clip. En le faisant, il rend, d’une part, un vibrant hommage à la communauté des sourds et muets, mais, par ce geste inclusif, il témoigne de sa volonté de faire de sa musique, de cette musique, un langage universel, un pont entre les cœurs, bien au-delà des barrières physiques ou culturelles. “L’amour, essence même de mon message, n’a pas besoin de mots pour exister”, affirme-t-il. On ne saurait mieux le dire.
Une vision artistique au service de l’humanité
Dans ce nouvel opus “Éternelle” – c’est au féminin –, Jahman parle d’amour. Cependant, il ne tombe jamais dans les clichés. Aussi, depuis le début de sa carrière, il s’est imposé comme un artiste original, une figure engagée, un défenseur de la liberté d’expression et des valeurs humaines. Avec “Éternelle”, déjà disponible sur les plateformes de téléchargement, l’artiste vient de franchir un cap, en ajoutant les minorités dans son combat. Dans ce texte, principalement en wolof, l’artiste emprunte les sentiers de l’inclusivité, et par ricochet de l’intégration sociale et de la richesse des différences. Dans ce clip, l’amour se conjugue en gestes, en regards et en émotions. Un beau triptyque. Pas vraiment besoin de phrasé pour comprendre, à la base, le message ; car, les signes se suffisent à eux-mêmes. Ce choix artistique démontre la capacité de Jahman à faire de son rap un outil d’éducation, de sensibilisation et de transformation sociale.
Jahman, figure incontestable du hip-hop sénégalais
À un moment donné de sa carrière musicale, tout artiste ressent un besoin d’explorer de nouvelles possibilités, de nouvelles choses, de nouvelles sonorités. Pour certains, il s’agit de revenir aux sources, aux racines de ses inspirations de départs. Par contre, pour d’autres, c’est un besoin inexpliqué de célébrer l’amour, gage d’une société harmonieuse et épanouie. Jahman choisit de s’inscrire dans le second volet : chanter l’amour pour tout le monde dans un langage imprégné d’une certaine universalité : la langue des signes. Ce chant en wolof traduit la volonté de l’artiste de ne pas se départir de ses racines, d’ancrer sa musique dans les réalités locales et de la rendre accessible à toutes les couches sociales. Jahman, c’est une voix, qui, comme une racine solide, s’enfonce dans les entrailles de cette terre nourricière qui est la terre africaine. C’est de cette sève-là que se nourrit ses chansons. Avec son flow unique et son timbre de voix si caractéristique, il allie dans “Éternelle” un message fort qui parle à toutes les couches sociales. C’est presque une nouveauté dans la musique sénégalaise. En faisant cela, il peut conquérir un public diversifié, aussi bien au Sénégal que dans la diaspora. “Éternelle” s’inscrit dans cette trajectoire, mais avec une touche particulièrement universelle, destinée à toucher toutes les sensibilités.
Éternelle, une chanson pour la postérité
Dans un univers musical souvent marqué par des thèmes répétitifs et des messages parfois superficiels, Jahman détonne avec ce nouveau single “Éternelle”. Cette chanson est partie pour s’inscrire durablement dans les consciences. “Éternelle”, plus qu’une simple chanson, est une leçon d’humanité, un appel vibrant à l’unité et à l’amour inconditionnel. Jahman, sans jamais se départir des thèmes qui lui sont chers, nous rappelle que l’art peut être un outil puissant pour construire des ponts et abattre les murs. Éternelle est une musique qui nous invite à dépasser les apparences et à embrasser ce qui nous relie tous : le cœur.
A LA UNE
CONGO – Aly Moulady, précurseur de l’afro-urban congolais, signe son grand retour
Le Congo, c’est la terre du Ndombolo, du Bachengué, mais surtout de la rumba. Aly Moulady est celui qui a donné une nouvelle tournure à la musique congolaise. Avec ce qui deviendra la “Rumba RnB”, Moulady a creusé une brèche dans le terreau de la musique congolaise. Aujourd’hui encore, ce sont des milliers de jeunes artistes qui continuent de sortir de ce creuset.
Aly Moulady, le maître de l’afro-urbain is back
C’est en 1996 que Aly Moulady débarque dans le paysage musical congolais. Et, depuis lors, il continue de le marquer de son empreinte. Encore jeune étudiant à Ivry-sur-Seine, il débarque avec un album “Sérénade” de 10 titres qui va chambouler les normes de Rumba admises jusque-là. Dans cet opus intemporel mêlant rumba, RnB, rap et toast jamaïcain, il révolutionne la scène musicale en créant la “Rumba RnB” un style unique et visionnaire.
Une immense discographie
Avec des titres emblématiques comme « Pona Yo Mama », « À tous les potes du monde » ou encore « Bilelo », l’album “Sérénade” reste encore aujourd’hui dans les bars au Congo-Brazzaville. Cet album, une nappe sonore, lui vaudra une certaine plusieurs distinctions, notamment le titre de “Révélation musicale de l’année” en 1997, le “Tam Tam d’Or” du meilleur artiste en 2009, et un “Prix d’honneur” en 2012 saluant l’ensemble de sa carrière artistique. Fort de cette riche discographie “Sérénade” (1996), “Eldorado (2002)”, “Bouge !” (2005) et “Maxi Bonheur”, (2010), Aly Moulady compte de nombreux singles comme « Petit Cœur » (2021), « Mama » (2022) et « Motema » (2023). Loin de dormir, il est revenu avec le single “Éphéméride”, prélude à son nouvel album intitulé “Sur mesure”, prévu pour 2025. Comme il ne fait jamais rien dans la dentelle, nous sommes certains que cet album sera du lourd.
Moulady, un artiste au grand cœur
En 2010, Aly Moulady crée Villa 203, un label et espace artistique situé à Pointe-Noire. En partenariat avec la chanteuse Elsa Fila, il accompagne de jeunes talents dans divers domaines artistiques tels que la musique, la danse, la peinture et la poésie. Grâce à leur studio d’enregistrement, ces artistes bénéficient de productions selon les standards internationaux. Ses actions sur la scène musicale contribuent à renforcer l’excellence artistique congolaise à travers le monde. Aly Moulady a bourlingué aux quatre coins du monde. De Poitiers à Gant, en passant par Northampton et Marburg, il a captivé les foules avec des performances mémorables, comme lors des festivals Confort Moderne (2004) et Les Expressifs (2005). Il partage un lien extrêmement fort et profond avec son public à chacune de ses tournées.
Pionnier de l’afro-urban congolais
Aly Moulady, en revenant avec “Sur Mesure”, n’a qu’une idée : reconquérir la place qu’il a laissée vacante ; reconquérir sa place auprès de son public. Fidèle à sa marque de fabrique, ce nouvel album promet d’investir la scène musicale pour plusieurs années. Aly Moulady, pionnier de l’afro-urbain, est de retour pour faire briller de son talent la scène congolaise et au-delà.
A LA UNE
RD CONGO – Tatiana Kruz : L’Étoile Montante de la Musique Congolaise
Tatiana Kruz, née le 10 juin 1995 à Kinshasa, s’affirme aujourd’hui comme une figure emblématique de la scène musicale congolaise. Depuis son plus jeune âge, elle est bercée par la musique, une passion qui l’accompagne tout au long de sa jeunesse passée à Lubumbashi. En 2009, elle retourne à Kinshasa avec une ambition claire : se consacrer entièrement à la musique, et plus particulièrement à la rumba congolaise, un genre qui fait partie intégrante de l’identité culturelle du pays.
Dès ses débuts, Tatiana Kruz se distingue par des collaborations avec des artistes de renom tels que Fally Ipupa, Karmapa et Tshala Muana. Ces collaborations lui permettent de se faire rapidement un nom sur la scène musicale congolaise et de s’imposer comme une artiste incontournable.
En 2016, Tatiana franchit une nouvelle étape dans sa carrière en sortant son premier album, « Target ». Ce projet, qui rencontre un succès immédiat, est le point de départ d’une série de singles qui confortent sa notoriété et séduisent un public de plus en plus large.
La consécration arrive en 2018 lorsqu’elle est désignée révélation de l’année en République démocratique du Congo. Son interprétation émotive de « Salela Nga Bikamwa », un hommage à la regrettée chanteuse gospel Marie Misamu, touche profondément le public et les critiques, renforçant son statut d’artiste à suivre.
Aujourd’hui, avec un style unique qui mêle tradition et modernité, Tatiana Kruz aspire à élargir son audience. Son nouvel EP « Piñata », principalement francophone, témoigne de cette volonté d’expansion. Avec ce projet, elle espère conquérir de nouveaux horizons tout en restant fidèle à ses racines musicales congolaises.
En somme, Tatiana Kruz incarne une nouvelle génération d’artistes congolais, passionnés et audacieux, qui portent haut les couleurs de leur culture tout en s’ouvrant à des influences internationales. Sa carrière en pleine ascension laisse présager un avenir prometteur sur la scène musicale mondiale.
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