ECONOMIE
SENEGAL : Rokhaya Diop donne naissance à « Urbidolls », les poupées noires et métissées.

Rokhaya Diop est franco-sénégalaise. Après ses études en comptabilité, elle entre immédiatement dans la vie active. Elle travaille actuellement au sein d’un grand groupe de protection sociale en tant qu’assistante commerciale. Elle a toujours été passionnée par l’entreprenariat. Aujourd’hui, elle vient de lancer “Urbidolls”, les poupées noires et métissées. Ze-Africanews.com est allé à sa rencontre.
Ze-Africanews.com : Vous venez de créer deux poupées noires foncées et métissées “Urbidolls”, pourquoi des poupées noires et métissées ?
Rokhaya Diop : Pour son anniversaire ma nièce Binta, m’a demandée une poupée Reine des neiges. Je me suis dit, non, cette année ce sera une poupée noire. Ce fut un parcours du combattant d’en trouver une, qui correspondait à mes critères. L’idée a ainsi commencé à germer de créer une poupée qui répondrait à mes critères tout en faisant plaisir à ma nièce. Binta, m’a inspirée pour créer les poupées noires et métisses qui lui ressemblent.
Quelles sont les caractéristiques des poupées “Urbidolls” ?
Nos poupées ont la particularité d’avoir des cheveux crépus et frisés comme les petites filles noires, des cheveux volumineux vraiment soyeux.

La poupée Neyla.
Pourquoi le nom “Urbidolls” ?
Tout d’abord, j’adore l’Egypte, son histoire et tout ce qui s’y rapporte. “Urbi” en égyptien veut dire « princesse”, c’est un clin d’œil à toutes nos princesses africaines.
Pensez-vous qu’il ait un manque de représentation à travers les jouets, pour les fillettes noires et métissées en âges de jouer avec des poupées ?
Allez faire un tour chez Toys r’us ou dans les magasins de jouets, vous constaterez que les poupées noires sont rares quand elles ne sont pas introuvables, et la variété laisse franchement à désirer. D’ailleurs, ce constat est valable aussi pour les autres jouets. Là également, il y a un manque de diversité criard même dans les livres littéraires, où il est extrêmement difficile de trouver un héros noir. Nous sommes en 2017, et il faut fouiller pour trouver des poupées noires. C’est Aberrant !
Quelle est la valeur ajoutée qu’apporte votre poupée sur le marché des poupées noires et métissées déjà existantes ?
Encore une fois les “cheveux !”. En effet, des poupées noires, il y en a mais elles ont toutes les cheveux lisses. Le fait que nos poupées aient des cheveux crépus ou frisés permet à l’enfant de s’identifier.
« Jouer avec une poupée noire ou métisse permet à l’enfant de valoriser l’estime de soi, d’extérioriser son quotidien mais aussi de s’identifier à ce jouet. »
Quel est le message que vous voulez faire passer à travers les poupées Urbidolls ?
Que “Black is Beautiful”. Qu’une petite fille ne doit pas avoir honte de ses cheveux, ni de sa couleur de peau. L’estime de soi et la confiance passe par là aussi. Une maman m’a envoyé un mail qui disait « Enfin une poupée qui a les mêmes cheveux qu’elle. Depuis le temps que j’en cherchais une. » si ça peut aider les petites filles noires ou métissées à s’épanouir et à se représenter, j’en suis heureuse.
Créer une poupées noire, ce n’est loin d’être anodin, y’a t-il un certain militantisme qui se cache derrière ? Et en quoi cet acte militant va changer quelque chose dans une société française où les fillettes font fasse très tôt à leur différence liée à la discrimination ?
Raison de plus, pour aider les petites filles en l’occurrence noires, à se valoriser et d’avoir confiance en elle. Apprécier d’autres couleurs et leur diversité culturelle est très important dans la société d’aujourd’hui. Oui, on peut dire que c’est un acte militant, si à ma petite échelle, je peux contribuer à changer les choses à travers le regard des enfants.

Les poupées Neyla et Binta.
Jouer avec ces poupées noires et métissées va apporter quoi aux fillettes noires et métissées ou autres ?
Jouer avec une poupée noire ou métisse permet à l’enfant de valoriser l’estime de soi, d’extérioriser son quotidien mais aussi de s’identifier à ce jouet irréel qui deviendra certainement sa meilleure amie.
Ces poupées sont-elles exclusivement réservées aux fillettes noires et métissées ou bien sont-elles également destinées aux fillettes blanches, pour leur faire découvrir d’autres poupées que celles traditionnelles ?
Elles sont pour toutes les petites filles du monde ! Les enfants noirs et métis ont besoin de poupées qui leur ressemblent et les enfants des autres couleurs peuvent avoir des poupées noires afin de représenter leurs copains de jeu.

La poupée Neyla en boubou wax.
Pour le moment, vous avez deux poupées sur le marché, comptez-vous élargir la gamme ?
Absolument. Notre gamme se développera dans les semaines, mois à venir pour inclure d’autres nuances de peau, de cheveux ou de design de robe. De plus, nous avons beaucoup de demandes concernant des barbies noires aux cheveux crépus et frisés. Nous y réfléchissons et “why not” ?
ECONOMIE
MADAGASCAR – Polémique autour de la réforme de la loi sur les grands investissements miniers

Deux ans après l’adoption de son nouveau code minier, Madagascar prépare une réforme majeure de la Loi sur les grands investissements miniers (LGIM), en vigueur depuis près de 25 ans. Destiné à encadrer les plus gros investisseurs du secteur extractif, ce texte doit être harmonisé avec le code révisé en 2023. Mais la démarche du gouvernement soulève de vives critiques.
La société civile et la Chambre des mines dénoncent un processus « mené dans le plus grand secret » depuis plus d’un an. Selon plusieurs sources, seuls les Américains d’Energy Fuels, maison mère du projet Base Tuléar encore en attente, auraient été consultés. « Le processus de révision reste opaque », regrette Clément Rabenandrasana, chef de file de la plateforme nationale de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE), pourtant censée être associée à l’élaboration du texte.
En réaction, les acteurs non consultés ont formulé une série de recommandations. Parmi elles, une exigence jugée incontournable : imposer la transformation locale des minerais, quel que soit le type d’investisseur, afin de créer plus de valeur ajoutée et d’accroître les retombées économiques pour le pays.
La Chambre des Mines, par la voix de son président Jean-Luc Marquetoux, pointe quant à elle des questions de gouvernance : « Près de 25 ans après son adoption, un seul grand projet minier, Ambatovy, a réellement été éligible à la LGIM. Ce ne sont pas les instruments juridiques qui manquent, mais leur application concrète et l’accompagnement des projets. »
Le gouvernement prévoit de soumettre le nouveau texte au Parlement en octobre prochain. Mais sans véritable concertation, la réforme risque de cristalliser les tensions entre l’État, les investisseurs et la société civile, dans un secteur stratégique pour l’économie malgache.
ECONOMIE
GABON – Une délégation du Congrès américain en visite au port minéralier d’Owendo

Le 25 août 2025, une délégation du Congrès américain conduite par Joe Foltz a effectué une visite de travail au port minéralier d’Owendo, accompagnée de l’ambassadrice des États-Unis au Gabon, Vernelle Trim Fitzpatrick. Cette mission s’inscrit dans le prolongement de la récente visite du président Brice Clotaire Oligui Nguema à Washington et illustre un climat diplomatique renforcé entre Libreville et Washington.
Guidée par Léod Paul Batolo, administrateur directeur général de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), la délégation a pu constater l’importance stratégique du port d’Owendo, principal hub de réception, de stockage, de traitement et de chargement du manganèse destiné aux marchés internationaux. Cette infrastructure joue un rôle central dans la chaîne de valeur de l’industrie extractive gabonaise, notamment pour le groupe Eramet Comilog, qui y développe également une activité de transformation locale produisant des alliages à plus forte valeur ajoutée.
Selon Joe Foltz, « cette rencontre illustre notre volonté commune de renforcer les liens économiques et logistiques entre nos deux pays, dans un esprit de partenariat durable ». L’élu américain a salué la qualité des installations, estimant qu’un « équipement performant et bien entretenu garantit une continuité d’approvisionnement fiable, condition sine qua non pour répondre aux exigences des marchés internationaux ».
La Direction des transports et embarquement (DTE) a, pour sa part, mis en avant ses efforts en matière de sécurité et d’efficacité. « Notre objectif est d’atteindre zéro accident et zéro interruption dans la chaîne d’exportation, en mettant en œuvre des normes élevées de sécurité ferroviaire et portuaire », a indiqué son directeur. La maintenance et la surveillance permanentes constituent, selon lui, un gage de performance et de fiabilité.
Source : gabonreview.com
CULTURE A LA UNE
RD CONGO – “Tonga Mboka 2025” : Quand la diaspora congolaise se retrouve à Paris

Organisée par Congo Na Paris, la 7e édition du Salon socio-économique et culturel “Tonga Mboka” se tiendra les 27 et 28 septembre 2025 à l’Espace Charenton, dans le 12e arrondissement de Paris. Porté par l’ambition de bâtir “le Congo de demain”, cet événement s’impose comme un rendez-vous incontournable de la diaspora congolaise.
Une édition sous le signe de la transmission
En quelques années, “Tonga Mboka” est devenu un pilier de la scène diasporique congolaise. Plus qu’un simple lieu de rencontres, c’est un véritable mouvement collectif, un laboratoire d’idées pour imaginer et construire l’avenir des deux Congo – Kinshasa et Brazzaville. En lingala, “Tonga Mboka” signifie “construire le pays” : tout un programme. Durant deux jours, plus de 50 stands et 7 tables rondes réuniront une constellation d’acteurs : entrepreneurs, artistes, décideurs politiques, investisseurs, universitaires et étudiants. Le public pourra assister à des conférences inspirantes, participer à des ateliers pratiques, découvrir des expositions d’art, vibrer lors de concerts live, ou encore s’immerger dans des démonstrations culinaires et défilés de mode. Parmi les espaces thématiques phares, l’initiative “Finance ton projet” proposera des solutions concrètes de financement aux membres de la diaspora désireux d’entreprendre.
Une vitrine pour les talents congolais
La culture occupe une place centrale à Tonga Mboka. De la musique au cinéma, de la littérature aux arts visuels, la scène congolaise y déploie toute sa richesse et sa diversité. Des figures emblématiques comme des jeunes créateurs viendront non seulement célébrer cet héritage, mais aussi interroger les voies d’un renouveau culturel. À travers l’affiche de cette 7e édition transparaît une volonté forte : connecter le Congo au monde. À l’heure du numérique, cette ambition s’incarne aussi dans des plateformes interactives, permettant de suivre les débats en direct, poser des questions aux intervenants et prolonger les échanges sur les réseaux sociaux via Instagram, Facebook et TikTok, avec du contenu exclusif et des interviews inédites.
Un gala caritatif de solidarité
Autre temps fort du salon : une soirée caritative organisée en partenariat avec la Fondation Cédric Bakambu. Les fonds récoltés seront destinés à soutenir un projet éducatif et humanitaire dans l’Est du Congo. Cette soirée de solidarité sera aussi l’occasion de remettre les Prix de l’Espoir, qui récompensent des parcours inspirants, symboles de résilience et de réussite. Cette vision, portée par Charlotte Kalala, fondatrice de Congo Na Paris et initiatrice de Tonga Mboka, vise à rassembler les forces vives de la diaspora autour du développement du Congo, en misant sur l’unité, l’excellence et la créativité. Pour elle, le salon est “un espace où les rêves prennent forme et où les projets trouvent leur chemin vers la réalité”.

-
ART2 mois .
SÉNÉGAL – Khady Sarr, l’essence de la danse africaine
-
ARMÉE2 mois .
SÉNÉGAL – Gueye Para au défilé du 14 juillet
-
FOOTBALL3 mois .
ALGÉRIE – L ’effondrement d’une tribune endeuille la fête du Mouloudia d’Alger
-
IMMIGRATION3 mois .
SÉNÉGAL – Sécurité et migration : 23 milliards de FCFA pour renforcer les frontières sénégalaises
-
EUROPE3 mois .
UKRAINE – la Coalition des Volontaires resserre les rangs et renforce la pression sur Moscou
-
AMÉRIQUE3 mois .
ÉTATS-UNIS – Trump hausse le ton : ultimatum à Poutine et déluge d’armes pour l’Ukraine
-
AMÉRIQUE3 mois .
ETATS UNIS – Israël sommé par Trump de respecter la trêve avec l’Iran
-
CULTURE3 mois .
CÔTE D’IVOIRE – “Tout l’univers dans la tête” ou de tocard à héros de Kounda