AFRIQUE
TCHAD – 20 ans de prison pour Succès Masra, l’opposition dénonce un procès politique
Au Tchad, l’ancien Premier ministre et opposant Succès Masra a été condamné ce weekend à 20 ans de prison ferme par le tribunal de grande instance de N’Djamena. Le parquet avait requis 25 ans.
Succès Masra a été reconnu coupable de « diffusion de message à caractère haineux et xénophobe« , d’”association de malfaiteurs” et de « complicité de meurtre » dans le drame de Mandakao, où un conflit inter-communautaire a fait 42 morts en mai dernier. Succès Masra était ainsi accusé d’avoir incité à ce massacre.Il a également été condamné à verser une amende d’un milliard de francs CFA.
Une condamnation qui ne surprend pas
Si dans le camp du pouvoir tchadien, la justice a été rendue à travers cette peine prononcée contre Succès Masra et d’autres co-accusés, pour les militants et soutiens du président du parti Les Transformateurs, le principal parti d’opposition au Tchad, ce procès semble être une manœuvre de l’État pour neutraliser un opposant dont il redoute la légitimité et la popularité. Selon ses avocats, c’est l’État qui aurait orchestré le drame de Mandakao, afin de faire porter la responsabilité à leur client.
« Cette condamnation n’est pas surprenante à plus d’un titre » estime l’analyste politique, le docteur Yamingué Betinbaye qui explique que « depuis le début, l’accusation a eu beaucoup de mal à apporter des preuves tangibles confirmant que l’ancien Premier ministre était l’auteur des faits qui lui sont reprochés. De plus, il y a eu l’immixtion tout au long de la procédure des autorités administratives et politiques, notamment à travers des prises de paroles, comme l’intervention du porte-parole du gouvernement qui avait confirmé qu’il s’agissait d’une affaire politique« .
Selon l’expert « Succès Masra est l’un des adversaires politiques les plus importants du pouvoir en ce moment, et donc, il fallait s’attendre à une issue de ce procès qui confirme la neutralisation de Succès Masra« .
L’impact sur l’opposition
Avant même le prononcé de sa condamnation, Succès Masra avait nommé Bedoumra Kordjé, ancien vice-président de la Banque africaine de développement, provisoirement à la tête du parti pour conduire les affaires. Pour le politologue Evariste Ngarlem Toldé, cette condamnation pourrait finalement ressouder l’opposition tchadienne.
« À l’allure où vont les choses après l’assassinat de Yaya Dillo et la condamnation de Succès Masra, les opposants devront sans nul doute réfléchir et se demander qui sera la prochaine victime » précise-t-il.
Selon Evariste Ngarlem Toldé « ils doivent se rendre à l’évidence qu’il faut plus que jamais resserrer les rangs et renforcer la solidarité pour affronter un pouvoir aujourd’hui légitimé par les dernières élections, et qui se trouve sur un boulevard avec la condamnation de Succès Masra« .
Pour certains observateurs de la scène politique tchadienne, Succès Masra, qui a fait appel de sa condamnation, pourrait être gracié dans les jours ou mois à venir par le président Mahamat Idriss Deby Itno, sans toutefois avoir la possibilité de participer à la prochaine présidentielle.
Source : dw.com
AFRIQUE
MALI – Le ministère français des Affaires étrangères tire la sonnette d’alarme sur la situation
Le ministère français des Affaires étrangères a recommandé, ce vendredi 7 novembre 2025, à ses ressortissants de quitter temporairement le Mali « dès que possible », en raison d’une forte dégradation de la situation sécuritaire dans le pays.
Dans un communiqué publié sur son site, le Quai d’Orsay fait état d’un contexte « en nette détérioration », évoquant notamment « un blocus djihadiste qui asphyxie progressivement Bamako et plusieurs régions du pays ».
« Depuis plusieurs semaines, le contexte sécuritaire se dégrade au Mali, y compris à Bamako », précise le ministère, appelant les ressortissants français à « prévoir un départ temporaire dès que possible par les vols commerciaux encore disponibles ».
Le communiqué déconseille également tout déplacement par voie terrestre, soulignant que « plusieurs routes nationales sont devenues la cible d’attaques de groupes armés terroristes ».
AFRIQUE
SÉNÉGAL – L’ancien président Macky Sall charge le nouveau régime : « Les Sénégalais sont déçus »
À l’occasion de l’installation du Secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République (APR), ce jeudi 6 novembre 2025, l’ancien président Macky Sall est sorti de son silence pour adresser de vives critiques au régime en place.
Dans un discours lu par Me Sidiki Kaba, le fondateur de l’APR a dénoncé un pouvoir qu’il accuse de trahir les principes démocratiques et de faire reculer les acquis républicains obtenus, selon lui, « de haute lutte » par le peuple sénégalais.
« Nous vivons un temps nouveau dominé par l’avènement d’un type de pouvoir jamais expérimenté au Sénégal, marqué par une addiction à la violence destructrice et un déni des valeurs de l’État de droit », a fustigé l’ancien chef de l’État, estimant que « le nouveau pouvoir a déçu la majorité de nos compatriotes ».
Macky Sall affirme constater une atteinte croissante aux libertés démocratiques et une érosion des avancées institutionnelles bâties au fil des décennies. Selon lui, la République « se dérobe » et le modèle démocratique sénégalais, jadis « admiré dans le monde », s’effrite sous la conduite de ceux qu’il qualifie de « tenants d’un parti-État ».
L’ancien président dit observer avec « effarement » la multiplication de dérapages et dérives du nouveau régime.
Il prévient enfin que l’héritage qu’il affirme avoir laissé au pays ne saurait être effacé par « l’amateurisme » ou « une haine revancharde », qui, selon lui, conduisent à une paralysie et à une régression dans tous les domaines.
AFRIQUE
GABON – Le FMI réitère son soutien aux réformes engagées par la Transition
Le Palais du Bord de Mer a abrité, ce mercredi 5 novembre 2025, une importante rencontre entre le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, et Abebe Aemro Selassie, Directeur du Département Afrique du Fonds monétaire international (FMI).
Cette audience s’inscrivait dans le cadre du dialogue permanent entre le Gabon et les institutions financières internationales. Elle a permis de faire le point sur les réformes engagées par le gouvernement de la Transition et d’explorer les perspectives d’un partenariat renouvelé, orienté vers la transformation structurelle de l’économie nationale.
Une vision économique axée sur la souveraineté et la bonne gouvernance
Le Président Oligui Nguema a rappelé la ligne directrice de son action : bâtir un Gabon souverain, inclusif et prospère, où la croissance bénéficie en priorité aux citoyens.
Il a insisté sur la nécessité de consolider les bases de l’économie à travers la diversification, la transparence budgétaire et la lutte contre les inégalités sociales.
« Notre priorité est de replacer le citoyen au cœur de la politique économique. La rigueur, la justice sociale et la durabilité guideront notre action », a déclaré le Chef de l’État.
Le FMI salue les progrès du Gabon
Le Directeur Afrique du FMI a félicité les autorités gabonaises pour les progrès réalisés en matière de gouvernance, de rationalisation des dépenses publiques et d’amélioration du climat des affaires.
Il a salué la stabilité politique du pays et son potentiel économique diversifié, tout en réaffirmant la disponibilité du FMI à accompagner le Gabon dans la mise en œuvre de ses priorités de développement.
Vers un partenariat durable et équilibré
Les discussions ont également porté sur la modernisation du cadre fiscal, la digitalisation des services publics, la maîtrise de la dette et le renforcement des capacités institutionnelles.
Le Président Oligui Nguema a réaffirmé la volonté du gouvernement de promouvoir les investissements productifs dans des secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie, les infrastructures et l’industrie de transformation.
« Le Gabon doit devenir un modèle d’efficacité économique en Afrique centrale », a-t-il souligné, en appelant à la discipline, l’innovation et la transparence comme leviers de la croissance durable.
Une coopération fondée sur la confiance et la responsabilité
Cette rencontre marque une étape majeure dans la redéfinition des relations entre le Gabon et le FMI, fondée désormais sur la confiance mutuelle et la responsabilité partagée.
Elle confirme la volonté du Chef de l’État de repositionner le Gabon comme un acteur crédible sur la scène économique internationale, tout en préservant sa souveraineté et son indépendance décisionnelle.
Le FMI a, pour sa part, renouvelé son engagement à soutenir la vision économique du Président Oligui Nguema, axée sur la bonne gouvernance, la justice sociale et la prospérité partagée.
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