AFRIQUE DE L’OUEST
BURKINA FASO – Le putsch de Damiba Sandaogo est-il un échec ?
“Au cours de la journée du dimanche 12 juin 2022, aux environs de 12 heures, le détachement de la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS) de Yakouta, Province du SENO, Région du Sahel, a été la cible d’une attaque perpétrée par des individus armés. Ladite attaque a causé malheureusement le décès de quatre (04) policiers et deux (02) blessés qui ont été immédiatement pris en charge. Deux (02) autres sont toujours portés disparus”. Ces mots sont extraits du tout dernier communiqué officiel de la police nationale du Burkina Faso.
En moins d’une semaine, cette même région a vécu de véritables horreurs. Le jeudi 09 Juin 2022 déjà, une dizaine de gendarmes sont tombés sous les balles terroristes à Seytenga. Deux jours plus tard, ces individus armés profitant du repli des forces armées se sont introduits dans la localité et y ont fait un indicible carnage. En attendant le “bilan précis” promis par le gouvernement sur ce massacre, de nombreux témoignages parlent de dizaines de civils tués. Dans tous les cas, Seytenga à l’instar de plusieurs villes du pays, souffre. Une grande partie de la région du Sahel est pratiquement aux mains des terroristes.
À ce rythme, on se demande bien à quoi a servi le putsch orchestré par le lieutenant-colonel Damiba Sandaogo. Avec le renversement du président Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier dernier, de nombreux Burkinabè avaient salué l’avènement d’un nouveau souffle dans la lutte contre le terrorisme dans leur pays. Ils espéraient que les militaires bien au fait des réalités du théâtre des opérations, se doteraient de moyens conséquents et de stratégies efficaces pour repousser les agresseurs du Burkina Faso. Malheureusement, le répit ne sera que de courte durée. Les hommes armés infligent de lourdes pertes aux Forces de Défense et de Sécurité et massacrent les civils qui fuient vers des zones encore épargnées par ce drame.
Le putsch du lieutenant-colonel Damiba Sandaogo est-il un échec ? C’est bien ce que pensent certains Burkinabè, regrettant presque d’avoir applaudi les putschistes. Le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, était face à la presse ce lundi 13 Juin pour réaffirmer la détermination du MPSR au pouvoir à lutter contre le terrorisme : “Mettons-nous ensemble pour lutter contre cette guerre. Mettons-nous ensemble pour lutter contre cette guerre. Oui, nous sommes divisés. Beaucoup naviguent à contre-courant, ça, il faut le dire. Nous n’avons plus de temps à perdre pour des guerres futiles”, a-t-il déclaré.
Avec l’ampleur que prend la situation sécuritaire dans ce pays, il faut certainement bien plus que des mots pour rassurer les Burkinabè. Une véritable riposte est attendue pour défaire les terroristes et ramener la paix au pays des hommes intègres.
AFRIQUE
MALI – Le ministère français des Affaires étrangères tire la sonnette d’alarme sur la situation
Le ministère français des Affaires étrangères a recommandé, ce vendredi 7 novembre 2025, à ses ressortissants de quitter temporairement le Mali « dès que possible », en raison d’une forte dégradation de la situation sécuritaire dans le pays.
Dans un communiqué publié sur son site, le Quai d’Orsay fait état d’un contexte « en nette détérioration », évoquant notamment « un blocus djihadiste qui asphyxie progressivement Bamako et plusieurs régions du pays ».
« Depuis plusieurs semaines, le contexte sécuritaire se dégrade au Mali, y compris à Bamako », précise le ministère, appelant les ressortissants français à « prévoir un départ temporaire dès que possible par les vols commerciaux encore disponibles ».
Le communiqué déconseille également tout déplacement par voie terrestre, soulignant que « plusieurs routes nationales sont devenues la cible d’attaques de groupes armés terroristes ».
AFRIQUE
SÉNÉGAL – L’ancien président Macky Sall charge le nouveau régime : « Les Sénégalais sont déçus »
À l’occasion de l’installation du Secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République (APR), ce jeudi 6 novembre 2025, l’ancien président Macky Sall est sorti de son silence pour adresser de vives critiques au régime en place.
Dans un discours lu par Me Sidiki Kaba, le fondateur de l’APR a dénoncé un pouvoir qu’il accuse de trahir les principes démocratiques et de faire reculer les acquis républicains obtenus, selon lui, « de haute lutte » par le peuple sénégalais.
« Nous vivons un temps nouveau dominé par l’avènement d’un type de pouvoir jamais expérimenté au Sénégal, marqué par une addiction à la violence destructrice et un déni des valeurs de l’État de droit », a fustigé l’ancien chef de l’État, estimant que « le nouveau pouvoir a déçu la majorité de nos compatriotes ».
Macky Sall affirme constater une atteinte croissante aux libertés démocratiques et une érosion des avancées institutionnelles bâties au fil des décennies. Selon lui, la République « se dérobe » et le modèle démocratique sénégalais, jadis « admiré dans le monde », s’effrite sous la conduite de ceux qu’il qualifie de « tenants d’un parti-État ».
L’ancien président dit observer avec « effarement » la multiplication de dérapages et dérives du nouveau régime.
Il prévient enfin que l’héritage qu’il affirme avoir laissé au pays ne saurait être effacé par « l’amateurisme » ou « une haine revancharde », qui, selon lui, conduisent à une paralysie et à une régression dans tous les domaines.
AFRIQUE
SÉNÉGAL – Dette cachée : le FMI alerte sur une situation inédite
« On n’a jamais vu une dette cachée de cette importance en Afrique », a déclaré Edward Gemayel, chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal, à l’issue d’une mission de deux semaines à Dakar. Selon lui, l’ampleur de cette dette — estimée à près de sept milliards de dollars accumulés entre 2019 et 2024 sous l’administration de Macky Sall — explique la lenteur des discussions autour d’un nouvel accord de prêt.
Les négociations, entamées en août, devaient aboutir à la reprise du programme de financement du FMI suspendu depuis plusieurs mois. Mais la découverte de cette dette non déclarée complique le processus. « C’est ce qui retarde les choses », a précisé Gemayel au micro de RFI, tout en assurant que le FMI restait « pleinement engagé » à conclure un accord « dans les prochaines semaines ».
Parmi les conditions préalables exigées par l’institution, figurent la centralisation de la gestion de la dette dans un seul ministère et la publication des résultats de l’audit des arriérés. Le FMI souhaite également finaliser, avec la Banque mondiale, une analyse de viabilité pour déterminer si la dette du Sénégal reste soutenable.
En attendant, cette absence d’accord fragilise davantage la situation financière du pays. L’agence de notation Moody’s a déjà abaissé la note du Sénégal à trois reprises en un an, évoquant une trajectoire d’endettement « préoccupante ». Le ratio dette/PIB atteindrait désormais 132 %, un niveau record.
Pour le gouvernement sénégalais, il y a urgence : sans nouvel accord, l’accès aux marchés financiers internationaux restera limité, aggravant la pression sur les finances publiques et les réserves de change.
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